Hochseeflotte 1914 ( suite
): Constructions
de guerre.
Bien
que les volumes soient moins importants pour les unités
lourdes ( cuirassés et croiseurs de bataille ), on assiste
à un effort de production considérable quoique inférieur
à celui mené par la Grande-Bretagne et les USA, très présents
à partir de 1917. L'arme la plus redoutable alignée sera
l'Unterseeboote, instrument
destiné à faire plier la Grande-Bretagne en brisant ses
relations commerciales et son approvisionnement.
I-
Navires de ligne
A-Cuirassés:
Il
s'agit bien entendu de Dreadnoughts, et de la poursuite du
plan de Tirpitz. Les premiers sont de la classe König
( 4 unités, lancées en 1914 -septembre- et janvier-fév. 1915
pour les autres, terminés en 1915-16. ). Ils possèdent cette
fois un nouvel arrangement d'artillerie, en 10 pièces de 305
mm répartis dans l'axe, à l'instar des unités Britanniques
des classes King Georges V, Orion et Iron
Duke. Mais les anglais sont passés entre-temps au calibre
343 puis 356 mm.
Avec les deux Bayern
et ceux qui devaient suivre, les deux Sachsen,
le retard est comblé: Le calibre passe à 380 mm comme sur
les Queen Elisabeth et Resolution, en quatre tourelles doubles.
Ces derniers bâtiments sont d'un design commun, et sont les
meilleurs dreadnought Allemands et les derniers cuirassés
construits avant les deux Bismarck de 1940-41, qui en récupèrent
d'ailleurs l'essentiel.
Le Bayern et le Baden sont lancés en 1915 et
terminés en juin 1916 et février 1917. Ils ne participeront
donc pas à la fameuse bataille du Jutland. Le Sachsen et le
Würtenberg sont lancés en novembre 1916 et juin 1917 et prévus
pour achêvement en 1918, mais les travaux furent retardés
et finalement abandonnés.
Il était prévu également une nouvelle génération de cuirassés
dits "rapides" ( 26 noeuds contre 21 sur le Bayern ), L20
Alpha, un projet
de navire dépassant 50 000 tonnes et armés de pièces de 420
mm. Leur construction devant démarrer au 11 septembre.
B-Croiseurs de bataille:
Les
derniers croiseurs de bataille Allemands sont les meilleurs
au monde et serviront d'exemple à nombre de marines pour concevoir
leurs premier cuirassés rapides à la fin des années 30. Les
Britanniques ne s'y trompèrent pas d'ailleurs, et renflouèrent
pour étude détaillée le Hindenburg. On dit que le Nelson
et le Rodney auraient été un subtil mélange d'influences propres
et de détail empruntés pour la protection, l'arrangement des
machines, etc... Ces navires étaient si bien protégés comme
le démontra superbement Jutand, qu'on peut les considérer
comme une première tentative de concevoir un "super-dreadnought".
Après
le Seydlitz, dernier croiseur de bataille à pont
à décrochement, on passe aux deux Derrflinger,
lancés en 1913 et achevés en novembre 1914 pour le premier
et mars 1916 pour le second. Ils arborent en effet une coque
à pont continu, "flush deck". Ces navires à leur sortie
sont les plus grands et les plus puissants en service avec
30 000 tonnes en charge. Le Hindenburg,
lancé en août 1915 et achevé en octobre 1917, peut être
considéré comme un sister-ship. Il est cependant légèrement
plus grand, plus rapide, et mieux protégé.
Le Hindenburg est aussi le prototype de la classe
Mackensen,
comprenant 4 bâtiments mis en chantier en 1915 et lancés
pour deux d'entre eux en 1917.Ils sont nettement plus grands
et passent au calibre 350 mm. En projets, on trouve des
navires encore plus impressionnants, répliques aux Repulse
Britanniques, la classe Yorck,
devant compter trois unités dont seul le premier fut entamé
en juillet 1916 et abandonné. Ils devaient atteindre 39
000 tonnes et posséder 8 pièces de 380 mm.
II-Croiseurs:
Seuls
des croiseurs
légers deront construits: Il s'agit des 2 Graudenz
( 1914-15 ), 2 Pillau
( 1914-15 ), des 2 Brummer
mouilleurs de mines ( 1916 ), des 2 Wiesbaden
( 1915 ), des Königsberg-II
( 4 unités, 1915-16 ), et Cöln-II
( 2, 1918 ). Ces derniers marquaient un pas avec 7500
tonnes à pleine charge de 155 mètres de long pour 8 pièces
de 150 mm. Les deux dernières classes étaient nommées d'après
les unités coulées au début du conflit. La classe Cöln
comprenait initialement 10 navires, mais seuls 2 furent achevés
sur les 7 lancés.
III-Unités
légères:
La
construction de destroyers s'est poursuivie, mais avec un
certain souci vers la fin de la guerre d'arriver à des navires
aux standards Britanniques et Russes. Dès 1915, une classe
un peu atypique, B 97, est conçue
à Saint-Petersburg pour la flotte Tsariste, le chantier étant
sous-traité par Blohm et Voss à Hambourg, et naturellement
en août 1914, ces quatre unités Russes furent saisies et achevées
aux standards Allemands pour incorporation. Ils étaient presque
deux fois plus lourds que les autres unités et furent les
seuls à être officiellement appelés "Destroyers" ( Zestörer
). Les G 101
étaient du même acabit, mais conçus pour la marine Agentine
et de même incorporés. Il faudra attendre 1918, avec la classe
S 113, pour
voir la construction des premiers vrais destroyers Allemands.
Nombre de leurs successeurs ne furent jamais terminés.
En matière de torpilleurs, environ 80 furent construits, allant
des minuscules unités côtières de la classe A
1 aux A 56,
en passant par les A
26, conformes aux plus anciens destroyers en service.
La force Allemande de U-Boote fut bien entendu le pivot de
la Hochseeflotte dans l'atlantique mais également le reste
des mers. Son succès ne doit pas seulement aux 370 unités
mises en service durant le conflit -une paille par rapport
aux 1400 de la seconde guerre mondiale- mais au manque d'organisation
des alliés, au moins au début de la guerre, pour y faire face.
On retiendra qu'ils n'ont pas permis en effet d'asphyxier
la Grande-Bretagne, et ce malgré la guerre sous-marine sans
restrictions lancée en février 1917, mais ils ont eu de beaux
succès aux combats, avec des scores que n'atteindront jamais
les capitaines de sous-marins durant les années 40. Il s'agit
par exemple de Lothar Von
Arnaud de la Périère, un "as" avec 194 victimes à son
tableau de chasse, et 454 000 tonnes de navires coulés, dont
seulement 4 à la torpille, mais également de l'U9 du commandant
Weddingen, qui envoya
par le fond en moins d'une heure, les croiseurs-cuirassés
Britanniques Hogue,
Cressy et Aboukir.
12 427 000 tonnes seront envoyées par le fond jusqu'en novembre
1918, dont 12 404 000 pour la Grande-Bretagne seule. Au plus
fort de cette "première" bataille de l'atlantique, entre 60
et 90 U-Bootes opéraient de concert, et entre 178 et 199 furent
coulés pour toute la guerre.
Il est à noter aussi qu'une forte proportion d'unités lancées,
les UB et UC étaient de petits submersibles côtiers aptes
au mouillage de mines ou à la défense, mais impropres à effectuer
de longues croisières dans l'Atlantique, domaine réservés
des "océaniques".
Tonnage
1914-18:
Cuirassés |
13 |
Croiseurs |
23 |
Destroyers |
30 |
Torpilleurs |
15 |
Submersibles
|
|
Divers |
|