La
marine Suédoise ( 1914-18 )
Après
la fin de l'union entre les couronnes Norvégiennes
et Suédoise, voulue par Bernadotte en 1814 et achevée
sans heurts en 1905, la Suède restait seule à
assurer le contrôle du passage du Skattegat et du Skaggerak
vers la mer du nord et possédant la majeure partie
de la Baltique, l'autre étant sous contrôle Russe,
son vieil antagoniste. La Suède avait la double chance
par rapport à ses voisins Scandinaves d'avoir d'importantes
ressources industrielles et une population très favorable
à la marine, qui jouissait d'une histoire comparable
à celle de Royal Navy. Le parlement approuva ainsi
la construction de cuirassés côtiers d'un tonnage
et d'une puissance de feu qui éclipsaient tous ceux
produits jusqu'ici.
Alignant
déjà la plus puissante flotte des pays Scandinaves,
elle était non loin derrière des poids lourds
traditionnels Européens comme la Hollande et l'Espagne.
L'une de originalité de la flotte était d'avoir
étée pionnière en matière de submersibles,
notamment avec les Nordenfelt, produits par Bolinders Mekanika
Verkstad et Nordenfelt, Karlsvik à Stockholm. En 1885
ces submersibles firent grande impression après une
présentation internationale et furent vendus à
l'Angleterre, la Grèce, la Turquie, la Russie. Ils
précédaient de plus de 10 ans les prmières
unités de Laubeuf et Holland. Cette tradition continua
ensuite et la Suède alignait en 1914 une puissante
force de submersibles. Les bases navales Suédoises
se trouvaient à Karlskrona, la principale, fortifiée
à la Vauban, possédant 6 grandes clases à
sec et la base des submersibles, Stockholm, forts, batteries
côtières, 3 cales à sec, et base des torpilleurs,
et Göteborg. Deux autres bases étaient situées
à Farösund à Gotland et Hemsö dans
le golfe de Bothnie. La marine, commandée par un amiral,
était séparé entre la défense
côtière et la flotte, répartie en escadres.
La défense côtière ne se limitaient pas
aux forts mais comprenait de nombreuses batteries bien protégées
dans des blockhaus granitiques, des batteries sur rail, mais
aussi des mouilleurs de mines.
Même
pour la Hochseeflotte, une invasion de la Suède ( Si
tant est qu'elle puisse être un objectif stratégique
pour l'Allemagne ) n'aurait pas été une partie
de plaisir. Voilà quelles étaient les forces
déployées par ce pays en 1914:
12
Cuirassés côtiers: 4
classe Aran ( 1901 ), Oscar II
( 1905 ), Dristigethen ( 1900 ), 3 classe Oden ( 1896 ), 3
classe Svea ( 1886 ). 3 en construction classe Sverige.
10
Monitors côtiers: 3 classe Ericsson ( 1865 ), 2
classe Skjöld ( 1871 ), 5 classe Berserk ( 1873 ).
7
Croiseurs: Fylgia
( 1905 ), 5 croiseurs-torpilleurs classe Ornen ( 1896 ), Clas
Fleming ( 1912 ).
8
Destroyers: 2
classe Hugin ( 1910 ), 3 classe Ragnar ( 1908 ), Wale ( 1907
), Magne ( 1905 ), Mode ( 1904 ), 2 autre en construction.
8 Submersibles: Hajen ( 1904 ), Hvalen
( 1909 ), 3 classe Undertvattensbaten N°2 ( 1909 ), 2
en achêvement classe Svärdfisken ( 1914 ), Delfinen
( 1914 ).
9
Divers: 2
Canonnières classe Blenda ( 1874 ), 5 classe Urd (
1877 ), Edda ( 1885 ), mouilleur de mines Angkanpramen N°9
( 1912 ).
Tonnage
1914:
Cuirassés
côtiers |
12
|
Monitors |
10
|
Croiseurs |
7
|
Destroyers |
8
|
Torpilleurs |
49
|
Submersibles |
8
|
Divers |
9
|
La marine Suédoise durant
la première guerre mondiale:
Neutre en 1914, la Suède
n'avait pas de mal à le rester au vu de ses arguments
navals, à tel point qu'après la quasi-destruction
de la flotte Russe pendant la guerre civile de la Baltique
et l'internement de la Hochseeflotte et son sabordage, elle
demeurait la principale force navale de la baltique. Ses actions
se limitèrent à veiller à ce que ses
côtes ne soient pas violées par l'un ou l'autre
belligérant et à assuer la bonne marche de son
taffic commercial, sérieusement amputé par les
mesures de blocus Anglais. A partir de 1917, ses navires marchand
étaient tout aussi visés par les U-Bootes que
les autres, et sa neutralité souvent bafouée.
Trois cuirassés côtiers classe Sverige, 3 destroyers
classe Wrangel et 7 submersibles classes Laxen, Abboren et
Hajen, 3 dragueurs de mines furent cependant construits.
En 1919, la Suède sortait
appuvrie du conflit. Un mouvement pacifiste sans précédent
s'empara du pays qui mit de côté toute nouvelle
construction navale pour des années. Jusqu'en 1939,
de très nombreuses mises en retrait d'unités
fit baisser considérablement son tonnage. Ce n'est
qu'à partir de 1936 que la confiance de la Suède
envers la SDN commença à décliner et
un plan de réarmement envisagé.