La
marine Chinoise ( 1914-18 )
Quoique
la Chine fut à la fin du moyen-âge une incontestable
grande puissance maritime - du temps des expéditions
de Zheng He - au XIXe siècle, les occidentaux n'eurent
pas de mal à imposer leurs comptoirs commerciaux et
à exploiter de vastes territoires côtiers de
la Chine, les seules forces à combattre étant
de poussives jonques armées de grosses bombardes plus
bruyantes qu'efficaces, à des années lumières
des canons rayés en acier des occidentaux. Plusieurs
escarmouches navales virent en effet les Européens
vainqueurs. A partir de 1865 toutefois, et avec l'aide des
Américains et des Français, les chantiers de
Foochow et Kiangnan purent délivrer les premiers vapeurs
Chinois. A partir de 1875, l'impératrice autorisa la
mise en place d'un budget naval pour les provinces maritime,
et Li Hung Chang fut le premier à mettre en place une
marine moderne en 1880.
En
1894 eut lieu sa première confrontation d'importance,
contre la flotte Japonaise à Yalu. Bien que défaite,
le comportement des équipages Chinois fut exemplaire
et encourageant pour la suite. En 1898, un plan naval important
fut mis en place comprenant 5 croiseurs et de nombreuses unités
légères. Toutefois l'état général
des navires après 1895 s'était déterioré:
Machines non révisées, absence d'entretien des
coques et des structures, ajouté à la corruption
et au désintérêt des gouverneurs de province.
A ce titre, la flotte Chinoise était au début
du siècle organisée en quatre flotte: Celle
du Nord, basée à Chihli, celle du sud, basée
à Shangaï et Nanyang, celle de Foochow ( Fukien,
Chekiang ), et celle de Canton ( Kwantung, Kwangsi ).
A partir de 1908, après la guerre des
Boxers et le chaos qui s'ensuivit, un vaste de plan de réarmement
et de réorganisation fut orchestré, avec la
création de trois flottes ( Nord, sud et centrale ),
chacune organisée comme une escadre comprenant un cuirassé
de 14 000 tonnes, et de 12 à 20 croiseurs de différents
tonnages rangés en quatre classes. Néammoins,
le commandement de ces trois flottes restait local, et les
commandants de ces dernières, qui pouvaient éventuellement
"coopérer" ensemble, n'avaient à répondre
que devant la cour impériale, peu au fait des choses
maritimes. Mais en 1909, un bureau d'administration centrale
de la marine fut créé. Des conseillers navals
allèrent en commission étudier à l'étranger
les besoins de la flotte. ils en revinrent avec un premier
plan "réduit" sur tois ans, comprenant trois
croiseurs-école modernes, 8 canonnières, un
destroyer et un transport. Un second plan sur 7 ans comprenait
8 cuirassés, 20 croiseurs, 30 destroyers et torpilleurs,
sans compter des dizaines de canonnières fluviales.
En 1911, ce fut le début de la révolution
Chinoise. Le point de départ en fut la mutinerie des
troupes à Wushang le 10 octobre, suivi d'une inurrection
qui mit fin au règne pluriséculaire de la dynastie
Mandchoue. Le jeune empereur Pu-Yi fut forcé d'abdiquer
en 1912 et fut gardé dans son palais jusqu'à
sa majorité. Le premier président du nouveau
régime fut le maréchal Yuan Shih-Kai. Le commandant
des forces navales révolutionnaires, Huang Chung Ying
devint le ministre de la marine. Mais la république
Chinoise avait les poches vides après deux ans de chaos
et de lutte, et le plan naval ambitieux de 1909 fut annulé.
On s'en tint au premier programme de 3 ans. Des navires en
construction locale furent même proposés à
la vente, mais seule la Grêce fut intéressée
par le futur Hellé. Mais tandis que le président
multipliait les programmes d'envergure irréalistes,
les différentes flottes tombaient aux mains de signeurs
de guerre locaux. La maigre unité de la marine n'existait
que sur le papier en 1914. En août 1917 toutefois, la
Chine déclara la guerre aux empires centraux. Elle
saisit cette occasion pour mettre la main sur des navires
commerciaux Allemands et Autrichiens.
Elle n'avait cependant pris aucune part dans
l'attaque de Tsing Tao, le seul port Allemand du pacifique,
laissant les forces navales du Japon et du commonwealth pourchasser
l'escadre de Von Spee. Par la suite, la fuite du nouveau président,
Sun Yat Sen, provoqua le retour à Canton des forces
Européennes pour protéger les comptoirs d'une
nationalisation. Des navires de guerre Européens y
résidèrent donc à partir de 1924, et
jusqu'à l'invasion Nippone en 1937.
Aucun
Cuirassé: Les
deux vieux bâtiments de la classe Ting Yuen avaient
étés capturés ou détruits lors
de la bataille de Yalu en 1895. Tous les projets de bâtiments
de 16 000 tonnes, du type pré-dreadnoughts, ne se réalisèrent
jamais.
18
Croiseurs: 2
classe Chao Ho ( 1911 ), Chao Wu (1879 ), 4 classe Fu Po (
1870-76 ), Ch'en Chang ( 1874 ), Pao Min ( 1885 ), King Ching
( 1886 ), 2 classe Nan T'an, 2 classe Tung Chi ( 1895 ), 3
classe Hai Yung ( 1897 ), et le Hai chi ( 1898 ). Les plus
anciens sont plutôt des avisos mixtes. Sur le papier
une force imposante, mais le mauvais état des navires,
parfois totalement désuets, le manque d'entraînement
des équipage et la dispersion de ces ses forces relativisait
cet effectif. Par ailleurs, 4 croiseurs furent ordonnés
en 1915 chez CNT Montfalcone en Autriche-Hongrie, mais les
commandes furent annulées.
3
Destroyers: De
la classe Chang Feng ( 1911 ), construits en Allemagne chez
Schichau.
41
Canonnières:
Tonnage
1914:
Croiseurs |
18
|
Destroyers |
3
|
Divers |
64
|
La marine Chinoise durant la
première guerre mondiale:
Malgré l'absence d'opérations
militaires contre les empires centraux, la flotte se renforça
de quelques canonnières: 2 classe Chiang Hsi ( haute
mer ), 3 classe Chien Chung, Hai Yen, 2 classe Hai Fu, 2 classe
Hai Hung, et 2 classe Hai Ho.