Avec
le tableau complémentaire comprenant les marines Argentines,
Brésliennes, Chiliennes et Péruviennes, on aura
une vision d'ensemble d'un continent politiquement divisé
par une histoire faite de guerres, de révolutions,
de coups d'états et de remaniements de frontières
intempestifs. Au sein de ce tableau de marines très
modestes, une seule prend l'ascendant sur les autres: La marine
Mexicaine, mais d'une courte tête. 5 de ces marines
disposent au moins d'un croiseur. Aucune ou presque, neutralité
et moyens maritimes obligent, ne prit une part dans les opérations
navales de la grande guerre.
La marine Colombienne:
Avec la perte de la région
de panamà au profit des USA, mais aussi une crise
économique endémique, le pays était la
proie d'une importante instabilité politique. Cette
dernière empêcha tout plan d'ampleur pour la
marine, bien qu'une commande de 4 vedettes fut passée
aux chantiers Yarrow pour les gardes-côtes en 1913.
Les effectifs de la flotte en 1914 comprenaient un croiseur
léger, l'Almirante Lezo, acquis de 1902, les trois
canonnières de la classe Esperanza datant de 1896 et
les Bolivar et General Pinzon encore plus anciennes ( 1870
et 1881 ). La Colombie resta neutre durant la guerre.
La marine du Costa Rica:
Modeste s'il en est, la marine
Costaricienne ne possédait en 1914 qu'une unique vedette
porte-torpille de 15 tonnes, construite à Yarrow en
1890. Le poids considérable des companies commerciales
Américaines ( bananes et café ) fit que le pays
resta neutre durant la guerre.
La marine Equatorienne:
Avec un pays en menace constante
de guerre avec ses voisins pour des querelles de frontières,
le gouvernement n'avait pas de politique navale ambitieuse
et quelques bâtiments mineurs furent achetés,
comme les deux avisos de 800 tonnes Papin et Inconstant datant
de 1886, en 1900, puis la canonnière porte-torpilles
Liberator Bolivar, acquise en 1907 de la marine Chilienne
( ancien nom: Almirante Simpson ). il y avait également
un petit vapeur des gardes-côtes armé de mitrailleuses.
L'Equateur rompit ses relations commerciales puis diplomatiques
avec l'Allemagne en 1917.
La marine du Honduras:
Avec un territoire vaste bordé
d'un côté par la mer des Caraïbes et de
l'autre par le Pacifique, le Honduras avait des ébouchés
commerciaux intérressants. Pourtant ce pays était
une des chasses gardées des USA qui le contrôlaient
économiquement et politiquement, n'hésitant
pas à intervenir pour chasser ou soutenir un leader
politique à l'aide de compagnies de marine, et s'arrangeant
avec les vainqueurs Nicaraguaiens en 1907, qui avaient défait
le général Amapala. En 1914, la très
faible "flotte" locale consistait en un unique vapeur
armé, le 22 februar, de 13 tonnes et datant de 1897.
En 1919 cependant, on note deux acquisitions d'importance:
La canonnière Tatumbla de 200 tonnes, et le garde-côte
des douanes Mesurado.
La marine Mexicaine:
De loin la plus importante de
ces "micro-flottes", la marine Mexicaine comprenait
en 1914, un croiseur ( datant de 1891 ), le Zaragosa, complètement
reconstruit en 1910, les quatre canonnières des classes
Independencia ( 1874 ) et Democrata ( 1875 ), le Plan de Guadalupe
( 1892 ), et les 2 classe Tampico ( 1902 ), et les 2 classe
Nicholas Bravo ( 1903 ), ainsi que le Progreso ( 1907 ). Elle
mettait également en oeuvre le transport armé
General Guerrero ( 1908 ). La vie politique Mexicaine était
stable du fait de la main de fer du dictateur Porfirio Diaz
qui officiait depuis presque 40 ans. La vie économique
profita de cette paix armée, jusqu'à ce qu'en
1911, une révolte et un coup d'état ne le chasse.
Mais cette révolution dura presque jusqu'en 1920 et
ne vit que des affrontements terrestres. La marine resta relativement
neutre pendant cette période, neutralité garantie
par un débarquement de marines à Vera Cruz en
avril 1914. L'US Navy y fut d'ailleurs très présente
pour sauvegarder les intérêts Américains.
La marine Nicaraguaienne:
Pays possédant en 1914
une petite flotte commerciale de 2 vapeurs et 18 voiliers,
le Nicaragua et ses 550 000 habitants possédaient une
armée de 40 000 hommes en temps de guerre. C'est également
avec sa flotte supérieure à celle du Honduras
qu'elle gagna sa guerre contre ce dernier pays en 1907, débarquant
sans encombre des troupes à Purto Cortes et la Ceiba
bordant la mer des Caraïibes. En 1910, la canonnière
USS Paducah débarqua des Marines qui, fidèles
à la politique d'interventionnisme américain
dans les affaires politiques des Etats ou ses intêréts
économiques étaient importants, appuyèrent
le coup d'état du général conservateur
Estrada contre le président libéral Zelaya.
D'autres troubles et une guerre civile en 1912 aboutirent
à une présence militaire US en 1913. La flotte
se composait en 1914 de la canonnière Momotombo de
400 tonnes et du transport armé Maximo Jeraz.
La marine Paraguayenne:
Ce pays enclavé et entouré
de puissants voisins perdit la guerre de la triple alliance
( Guerre de Lopez ), un quart de sa population mâle
périt et elle y perdit d'omportants territoires. Pour
assurer la défense de son unique port et débouché
maritime, elle disposait en 1914 d'un vapeur polyvalent armé,
le Triumfo, des Constitucion et Independencia.
La marine de la République Dominicaine:
Voisine de Haiti sur l'île
jadis nommée hispaniolia, la petite république
Domonicaine pouvait compter sur trois canonnières,
les Restauracion ( 1896 ), Independencia ( 1894 ) et presidente
( 1898 ). Elles furent rayées des listes en 1916, lorsque
la guerre civile éclata. Une brigade de Marines intervint
et occupa le pays jusqu'en 1923.
La marine Uruguayenne:
Voisine de la puissante Argentine,
l'Uruguay avait l'une des plus puissantes marines parmi ces
tierces-nations. Elle pouvait compter sur un croiseur, le
Montevideo, ex-Dogali acheté aux italiens en 1908.
Elle possédait également les canonnières
Uruguay ( 1910 ), 18 de Julio ( 1909 ), le transport armé
General Flores, et la vieille canonnière à roues
à aubes Rio Branco, ainsi que le navire-école
General Suarez ( 1887 ). D'abord neutre, l'Uruguay déclara
la guerre à la triple alliance en novembre 1918 après
avoir perdu trois navires de commerce du fait des U-bootes.
Elle en profita pour mettre la main sur 8 vapeurs Allemands
qui vinrent grossir sa flotte de commerce.
La marine Vénézuelienne:
Mise en difficulté pour
un refus de régler ses dettes de commerce avec l'étranger,
ce pays se vit saisir par la marine Allemande l'une de ses
canonnières, le Restaurador, qui lui fut rendu après
trois mois d'internement. Elle disposait en 1914 des canonnières
Bolivar, Miranda et Jose Felix Ribas, en sus de celle déjà
mentionnée. Tous ces bâtiments étaient
anciens ( de 1884 à 1895 ), et s'ajoutaient à
la puisante canonnière ex-Américaine ex-Espagnole
Isla de Cuba, acquise en 1912, renommée et réarmée
sous le nom de Mariscal Sucre. La flotte de commerce du Vénézuéla
comprenait 19 navires. Elle ne subit pas de pertes et resta
neutre pendant la guerre.