La
marine Hollandaise ( 1914-18 )
En
1914, la flotte Hollandaise était dans la même
situation qu'un autre pays Scandinave, n'ayant qu'une escadre
de défense côtière pour défendre
ses rivages, totalemement surclassée par la Hochseeflotte,
le Reich xpansionniste étant le plus à craindre
à l'ouest, tandis que le gros de ses forces navales
résidait dans la "perle de l'empire", l'Indonésie,
et avait à faire face, depuis 1905 et le triomphe d'une
flotte asiatique contre une marine occidentale ( et pas la
moindre ), à la montée en puissance de l'empire
du Japon. La guerre d'Achin avait par sa durée ( 1873-1904
) singulièrement appauvri le trésor, et les
budgets navals ne pouvaient qu'êtres modestes. La flotte
de la métropole ne devait pas pouvoir faire grand chose
contre la marine Allemande, mais le vrai péril militaire
venait en l'ocurence de la terre. Du côté des
Indes Néerlandaises, la flotte Japonaise surclassait
l'escadre de Java, mais tout au moins celle-ci devait résister
jusqu'au concours d'un ou des alliés.
Cependant
cette dernière politique avait ses limites. Contre
les appétits Nippons, la flotte Russe du pacifique
n'opposait plus de résistance après 1905, tandis
que l'escadre Britannique des Indes avait étée
retirée au profit de la métropole. La marine
Française d'Indochine ne pouvait que déployer
des unités mineures, tandis que la flotte Chinoise
était inopérante, du fait de sa division entre
les chefs de guerre locaux et rarement en état de combattre.
Aussi en 1908, un vaste plan de réarmement d'envergure
fut décidé: Quatre cuirassés côtiers
de 7000 tonnes et es submersibles et destroyers. On comptait
surtout sur les champs de mines pour immobiliser l'adversaire
ou le forcer à passer par des secteurs battus par l'artillerie
côtière ou facilement défendables.
Une commission royale
fut nommée afin de se pencher sur la question de la
défense des Indes Orientales, et celle-ci préconisa
en 1913 la mise en chantier de 5 cuirassés dreadnoughts
de 20 000 tonnes pour ce secteur, mais aussi de 4 pour la
métropole, assistés par une cinquantaine de
destroyers. On prévoyait aussi des dizaines de torpilleurs
et de grands submersibles, ainsi que de nouveaux mouilleurs
de mines. on prévoyait aussi de renforcer Batavia,
transformé en base navale avec l'adjonction de réserves
de charbon et défendu par trois forts. Malgré
l'opposition politique qui provoqua une crise, le plan ne
fut pas voté avant août 1914. La survenance de
la guerre le rendit caduc. Voici quels étaient les
effectifs de la flotte à cette date:
7
Cuirassés côtiers: Le
De Zeven Provincien ( 1909 ), le Kortenaer ( 1894 ), survivant
de la classe Evertsen, et les 5 de la classe Konigin Regentes
( 1900-06 ).
4
Croiseurs: 4
classe Holland ( 1896-98 ).
8
Destroyers: Classe
Fret ( 1910-13 ).
35
Torpilleurs: 16
classe G ( 1904-14 ), 3 classe Draak ( 1906 ), 2 classe Ophir
( 1901 ), 5 classe Hydra ( 1900 ), le Makjan, et 4 classe
Ardjoeno ( 1888 ). Seconde classe: Le XXI ( 1890 ) et 3 classe
K ( 1905 ). 8 autres prévus en construction.
6
Submersibles: O1 ( 1905 ), 4 classe O2, et K1 ( 1913 ).
Deux autres prévus.
35
Divers: 3 canonnières blindées classe Brinio
( 1912 ), 2 mouilleurs de mines classe Hydra ( 1911 ), la
canonnière Borneo ( 1892 ), 2 classe Nias ( 1897 ),
3 classe Koetei ( 1898 ), 8 bâtiments polyvents classe
Hydra ( 1873-76 ), et 16 classe Wodan ( 1877-79 ).
Tonnage
1914:
Cuirassés
côtiers |
7
|
Croiseurs |
4
|
Destroyers |
8
|
Submersibles
|
6
|
Torpilleurs |
35
|
Divers
|
35
|
La marine
Batave durant la première guerre mondiale:
La neutralité
qu'affichait la Hollande en 1914 était l'une des plus
difficile à tenir: Voisine du IIe Reich dont les armées
n'auraient fait qu'une bouchée d'elle, s'octroyant
de précieux débouchés sur la mer du Nord,
elle devait aussi ménager les Japonais, neutres également,
mais qui pouvaient alors fort bien basculer dans le camp de
la triple alliance. Son commerce maritime imposant, avec l'Allemagne
comme avec la Grande-Bretagne était également
un puissant frein à tout engagement. Avec le blocus
imposé par les Anglais et le sévère contrôle
du trafic marchand, l'activité économique de
la Hollande s'en trouva sensiblement affaiblie. Dans la pratique,
l'accueil de cargos Allemands était quasi impossible,
un consortium de marchands Bataves s'y engageant et la Grande-Bretagne
se gardant le droit de "black-lister" les importateurs
contrevenants, en pesant notamment sur les cotas de charbon
alloués aux compagnies.
Cependant
des contournements du blocus étaient toujours possibles,
grâce notamment aux intermédiaires que constituaient
les pays Scandinaves. Ainsi l'Allemagne reçut ainsi
des millions de tonnes de fer Norvégien transitant
par Rotterdam. Un important traifc illégal de denrées
alimentaires se développa de manière illicite,
le marché noir gonflant les prix et libérant
de leurs appréhesions de nombreux aventuriers... La
Royal Navy n'hésita pas également à poursuivre
des forceurs de blocus Allemands dans les eaux Hollandaises;
Ceux qui transitaient par les ports Bataves n'étaient
pas en principe inquiétés. En 1917, avec le
développement de la guerre sous-marine, les Hollandais
ne furent pas épargnés et perdirent, malgrés
leurs sauf-conduits 230 000 tonnes de navires de commerces,
et eurent des pertes commerciales s'élevant à
147 millions de livres sterling. De nouvelles constructions
furent lancées: En 1916, deux croiseurs de la classe
Java, terminés en 1925-26, 6 torpilleurs classe Z,
2 submersibles classe O6, le KII, 2 classe KIII, 3 classe
KV, 3 classe KVIII ( ces derniers achevés après
la guerre, en 1919-23 ), 2 chalutiers et 5 remorqueurs convertis
en mouilleurs de mines, 2 autres classe Van Meerlant. Par
ailleurs deux submersibles, un Allemand type UC et un Anglais
type H furent récupérés après
naufrage et réutilisés par la marine, sous les
noms de M1 et O8.