La
marine Russe ( 1914-18 )
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Le Borodino à son lancement
en 1916 ( Coll. Boris Lemachko ).
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Les effectifs de la flotte
en 1914 - ( suite ):
-103 destroyers: Il s'agit
d'abord et avant tout des 10 excellents de la classe Novik
et Bespokoiny, le premier lancé en 1911 et les autres
construits en 1912-14 et flambants neuf au début de
la guerre. Une quarantaine d'autres allaient suivre pendant
la guerre. Il s'agissait aussi des 17 Pruitki, 3 Beztrashni,
4 Boiki, 2 Grozni, 9 Zadorni, 5 Tverdi, 11 Lovki, 10 Bditelni,
8 Storozhevoi, 8 ukraina, 4 bukharski, 4 Gaidamak, 4 Kondratenko,
et 4 Shestakov.
-23 Torpilleurs: La Russie
comptait en 1914 une poignée de torpilleurs dits de
haute mer, les autres ayant étés ferraillés
après 1905. Il y avait en service les anciens bâtiments
N°132, 260, 252, 253, 256, 104, 212, 213, 6 de la classe
Pernov, 9 de la classe Cyclone, restants de l'immense flotte,
seconde flotte de torpilleurs au monde derrière la
France, car issus de la même doctrine de la "jeune
école".
-35 Submersibles: Pionnière
également de ce domaine, la Russie alignait une force
de bâtiments de ce type en 1905. Il y avait eu peu de
pertes, aussi l'effectif en 1914 restait important: 2 classe
Karp, 6 classe Nalim, 7 classe Beluga, le Kefal et le Delfin,
auquels s'ajoutaient les 4 plus récents Kaiman, le
Minoga, l'Akula, le Pochtovy, le Krab ( premier submersible
mouilleur de mines ), 3 SM de poche classe Holland, 3 Morzh,
3 Narval.
-30 canonnières:
Les plus récentes étaient les 2 Ardagan, et
les 8 monitors fluviaux de la classe Shkval, les 7 Kalmyk,
les 2 Buryat. Elle comptait aussi les plus anciennes Mandzuhr,
Gorzyashchi, Khrabi, Khivinetz, les 3 Kubanetz et les 4 Gilyak.
-7 Divers: Il s'agissait
des 2 mouilleurs de mines de la classe Amur, du Volga, des
2 Bug, du bâtiment de sauvetage Volkhov, des 2 remorqueurs
classe Dozorny et des 2 Konvoir.
La flotte Russe en guerre (
1914-17 )
Avec l'assassinat de l'arhiduc
Franz-Ferdinand d'Autriche, la Russie se trouvait dans un
dilemne cruel: Soit elle "lâchait" son alliée
dans les Balkans la Serbie, mais évitait la guerre
( et rétrospectivement une immense massacre en Europe
); soit elle entrait dans un conflit avec l'Autriche-Hongrie
( et nécéssairement l'Allemagne ) pour laquelle
elle n'était pas préparée. En restant
l'alliée de la Serbie elle gardait la haute main sur
les Balkans et restait un allié utile pour la France
et la Grande-Bretagne. L'alliance avec la France avait le
mérite de dissuader le Reich d'entreprendre une guerre
sur deux fronts. On connaît la suite.
En soutenant la Serbie et se trouvant
mobilisée contre les empires centraux, l'armée
Russe était impréparée. La marine, de
même était en plein plan de réarmement,
et confrontée en Baltique à des forces largement
supérieures. Tout au moins dans l'hypothèse
d'une guerre contre la Hochseeflotte, l'entente Cordiale entre
la France et la grande-Bretagne garantissait une intervention
de la Royal Navy contre la Hochseeflotte à l'ouest.
Le plan de construction destiné aux flottes était
établi jusqu'en 1917. Toutes les unités modernes
- cuirassés, croiseurs de bataille, croiseurs et destroyers,
étaient en chantier. Dans l'urgence, les forces de
la baltique disponibles devaient se borner à une politique
de défense, afin de parer à une débarquement
sur les flancs des armées de la frontière.
La flotte de la mer noire de son
côté devait défendre le Bosphore, et Sébastopol,
avec des champs de mines. En février 1915, le ministère
de la marine débloqua un bugdet spécial pour
la construction en urgence de 23 submersibles supplémentaires
pour la Baltique, 22 pour la mer noire et 41 pour le pacifique.
Avec les besoins en hommes du front, on commença alors
à annuler certaines constructions et en redéfinissant
comme top-priorité l'achêvement d'un croiseur
de bataille, 4 croiseurs, 13 destroyers et 6 submersibles.
Ceux prévus pour la flotte du pacifique furent annulés,
la Russie ayant reçu des assurances amicales des Japonais.
Un peu plus tard, courant 1915, 50 barges de débaqruement
pour le front du Caucase furent construites. Mais les opérations
à terre étaient désastreuses:
En prusse-Orientale, les troupes
du Tsar allaient en effet céder et reculer rapidement,
la Russie perdant les territoires de la Pologne, et ce malgré
les demandes populaires, de la presse et de la Duma de constituer
un gouvernement de guerre similaires à celui des grandes
Nations de l'ouest. Tandis que les conditions économiques
se dégradaient, et l'inflation progressait, le Tsar
s'obstinait à garder le commandement suprême
et à assurer la direction des opérations. Un
fait d'armes cependant, est à mettre au crédit
de la flotte Russie, lorsqu'en septembre 1914, les croiseurs
Russes Pallada et bogatyr de la flotte de la Baltique battirent
le croiseur Magdeburg, le forçant à s'échouer,
faisant prisonnier son équipge tout en récupérant
un document d'une valeur considérable, le Signalbuch
der Kaiserlichen Marine, qui détailait les encodages
et cryptages des messages du haut commandement à destination
de la flotte. Un document capitale que les deux officiers
Russes Smirnoff et Kredoff allaient remettre à Churchill
via Scapa Flow à bord du croiseur HMS Theseus. Les
Allemands ne découvriront la possession que les Anglais
avaient la possession de ce document qu'à la mi-1918.
Le scénario se répètera avec les U-Bootes
et Enigma pendant la seconde guerre mondiale.
Par ailleurs, la Flotte Russe
avait une conduite remarquable aussi bien en Baltique ou ses
sorties de mouillages de mines et d'unités légères
empêchèrent les Allemands d'une offensive sur
la côte comme prévu. Une opération en
coordination avec la Royal Navy permit de neutraliser des
convois de métaux et de nourriture venant de suède,
tentative Allemande de contourner le blocus. En er noire,
sous la direction des amiraux Eberhardt et Kolchak, la flotte
Russe dominait très largement la flotte Turque qu'elle
condamna à l'inaction malgré la présence
depuis le mois d'août du puissant croiseur de bataille
de l'amiral Souchon, le Yavuz. Les convois de ravitaillement
du caucase et les sorties offensives Russes menacèrent
et infligèrent de cuisantes défaites aux Turcs
jusqu'au Bosphore même, sans parler de la destruction
de la flotte marchande Turque.