Croiseur-Cuirassé
Rurik ( 1906 )
Le
Rurik était l'une des grandes fiertés
de la marine Russe en 1914. C'était certainement l'un
des bâtiments les plus puissants et les plus modernes
de sa catégorie, préfigurants par maints aspects
les dreadnoughts à l'étude. Le nom vient du
chef de la peuplade Viking des Rus établis à
partir de 862 en formant le premier état Slave de Novgorod,
son fils devenant le souverain de Kiev. Le précédent
Rurik n'existait plus au moment de la mise sur cale
du navire, aux Chantiers Anglais Vickers en août 1905:
Le croiseur-cuirassé mixte de 1892 venait d'être
coulé un an auparavant à Ulsan durant la guerre
Russo-Japonaise. Par sa conception générale
à la fois ramassée et largement dimensionnée,
le projet du Rurik intérressait les chantiers
Vickers comme terrain d'expérimentations, et tranchait
sur les productions Russes précédentes ( il
participa à la revue du spithead en 1909, chose rare
pour un croiseur étranger ). Le blindage, sans être
très important, était judicieusement réparti,
formant d'ailleurs un double pont blindé avec coffrage
au sein du bâtiment, qui ne possédait presque
pas de point faible. Les résultats désastreux
de la guerre Russo-Japonaise pesèrent lourd dans les
recommandations Russes. Le nouveau Rurik fut lancé
le 17 novembre 1911 et achevé en septembre 1908, puis
accepté en service en juillet 1909, le temps de remédier
à ses problèmes de barbettes. En 1911, sa silhouette
changea quelque peu, un mât avant important étant
monté, devenant plus tard tripode, avec un blockhaus
de direction de tir installé en 1917, et une pièce
de 40 mm AA. Le Rurik officiait depuis 1908 comme navire-amiral
de l'escadre de croiseurs de la flotte de la Baltique. Il
fut modifié pour porter des mines, jusqu'à 400
selon certaines sources. Il fut victime d'un échouage
accidentel le 13 février 1915 au Gotland, puis fut
frappé par une mine le 19 novembre 1916, endommageant
gravement la partie arrière des oeuvres-vives. Il fut
mis en réserve en 1918 et finalement démoli
en 1923.