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Cuirassés Dreadnought classe Queen Elisabeth ( 1913-15 )

Le HMS Queen Elisabeth en mai 1916. ( cliquer p. agrandir ).

La célèbre classe Queen Elisabeth marquait encore un nouveau jalon dans l'ère des cuirassés: Procédant de l'expérience acquise progressivement avec les Orion, puis les King Georges V, et enfin les Iron Duke, l'amirauté souhaitait en 1912 entamer une nouvelle série de 4 bâtiments toujours armés de 10 pièces de 343 mm, un peu plus rapides et mieux protégés. Mais à l'époque des renseignements concernant les chantiers Allemands, Américains et Japonais faisaient état de projets de bâtiments armés de pièces de 14 inches ( 356 mm ). Afin de sauter directement au stade supérieur et de donner toujours une marge d'avance à la Royal Navy, l'amirauté commanda aux arsenaux Elswick, grands fournisseurs des canons de marine Anglais, la possibilité de fondre des pièces de 381 mm. La réponse étant positive, un design fut préparé en urgence autour de celui déjà créé, basé sur les Iron Duke. La principale différence résidait dans les quatre tourelles, au lieu de cinq, largement recentrées pour compenser leur poids.

La coque des ces QE était ainsi un peu plus longue ( pour améliorer l'écoulement hydrodynamique ), plus large de 20 cm à peine, avec un tirant d'eau inférieur de 20 cm. Le déplacement faisait par contre un bond de 2400 tonnes. Ceci résultait largement de l'adoption, une première mondiale, d'une chauffe au mazout intégrale. On abandonnait définitivement le charbon, sale et volumineux. L'espace gagné résultait de ce choix, mais aussi de l'abandon de la tourelle centrale au profit de nouvelles chaudières. Au final, et en accord avec les théories de l'académie navale qui voyait alors l'utilité de cuirassés rapides plutôt que des croiseurs de bataille sur les ailes de la flotte, on tablait sur une vitesse de 25 noeuds pour 27 000 tonnes, et sans sacrifier le blindage. Le gouvernement fit le choix du tout-pétrole après avoir levé les objections concernant la facilité d'approvisionnement du charbon, extrait en Angleterre, et celle du pétrole, venant d'Orient et d'extrême-Orient avec la définition d'une nouvelle politique diplomatique et industrielle, notamment de partenariats avec la Malaisie et l'Iran. Désormais, l'Angleterre allait accroître sa présence en asie et au moyen-Orient. Quatre cuirassés étaient initialement prévus, mais en fin de compte, les avantages obtenus par la Malaisie lui firent financer en "cadeau" un cinquième bâtiment, élégamment nommé par l'amirauté HMS Malaya. ( "Malaisie" ).

Les Quatre autres étaient, dans l'ordre de mise en chantier, le HMS Queen Elisabeth et le Warspite ( Portsmouth et Devonport, octobre 1912 ), le Valiant et le Barham ( Fairfield et John Brown, janvier et février 1913 ), le Malaya étant commandé chez Armstrong en octobre 1913. Le programme de 1914 prévoyait un sixième cuirassé, l'Agincourt, mais il fut rapidement annulé. Ces navires n'adoptaient toujours pas les chaudières à tubes étroits dont ils auraient tiré parti pour des raisons de simplification, et au final, le déplacement fut trop important pour atteindre les vitesses spécifiées. Les deux premiers cuirassés ( et le Malaya ) optaient pour les turbines Parsons et des chaudières Babcock & Wilcox, et les deux autres pour des turbines Brown-Curtis et des chaudières Yarrow, mais aux essais ils ne purent atteindre les 25 noeuds spécifiés, mais 24 en portant les chaudières au rouge, avec 72 000 cv pour une chauffe normale en donnant 56 000. Avec 23 noeuds cependant, ils laissaient sur place tous les cuirassés construits jusqu'ici, exception faite des Ise Japonais, qui illustraient également ce nouveau concept de "cuirassé rapide".

Le Queen Elisabeth avait à son achèvement une batterie secondaire de 16 pièces de 152 mm, dont quatre au niveau du rouf arrière. Mais il apparut que comme sur les Iron Duke, elles souffraient trop de la violence des bordées de la tourelle arrière supérieure, et furent enlevées pour êtres replacées au niveau du rouf avant, de part et d'autre de la cheminée arrière. Les autres furent achevés avec une batterie latérale de 12 pièces et deux de plus sur le rouf central. Ils furent lancés en octobre et novembre 1913, octobre et novembre 1914, et avril 1915 pour le Malaya, et acceptés en service en janvier, mars, octobre 1915 et février 1916 ( Valiant et Malaya ). Incontestalement ils étaient le fer de lance de la Royal Navy et furent très largement employés. Leur présence au Jutland sauva d'une destruction certaine les croiseurs de bataille de David Beatty. Leur rapidité, leur excellente protection et leur puissance de frappe marquaient un incontestable progrès, mais c'est surtout la précision de leur tir qui époustoufla les Allemands, et ce malgré les critiques concernant la piètre qualité des détonateurs d'obus. Après la célèbre bataille, on les équipa d'horloges montées sur les mâts, de déflecteurs, de projecteurs supplémentaires en tourelles, et d'un blindage additionnel au niveau des barbettes, et en 1915-16 on équipa le Warspite et le Valiant de plaques de métal soudées aux mâts et cheminées selon un schéma de camouflage destiné à tromper les directeurs de tirs Allemands. En 1918, ils reçurent deux plate-formes pour avions.

Le Queen Elisabeth fut envoyé dès son entrée en service aux Dardanelles. Il revint à Scapa Flow le 26 mai 1915, joignant la 5e escadre de ligne. En mai 1916, il subit un passage en cale sèche à Rosyth, ratant du même coup la célèbre bataille de jutland. Il fut ensuite converti en navire-amiral jusqu'en février 1917 et en septembre 1917, porta peu de temps la marque de l'amiral Américain Mayo. C'est à son bord que fut signé l'acte de capitulation de la flotte Allemande le 15 novembre 1918. Le Warspite entra en service au sein de la 5e escadre de la Grand Fleet, à Scapa Flow. Il fut victime d'un heurt avec un récif, puis d'une collision avec le Barham. Il participa à la bataille de jutland, encaissant 15 coups au but de gros calibre, les machines en partie inondées et le gouvernail bloqué, à la merci de la ligne Allemande, il échappa par miracle à la destruction, ce qui lui valut des réparations à Rosyth. Sorti de chantier en juillet 1916, il entra en collision avec le Valiant et fut de nouveau indisponible jusqu'à la fin septembre. On l'envoya ensuite en méditerranée en 1919, puis il revint en métropole.

Le Barham était affecté également à la 5e escadre de ligne. Il subit des réparations à Cromarty après être entré en collision avec le Warspite, mais prit part au Jutland, encaissant 5 coups au but de gros calibre, dont deux critiques, continuant ses tirs jusqu'à la fin. Il connut des réparations et deux autres passages en cale sèche jusqu'à la fin de la guerre. Le Valiant de son côté, détaché à la 5e escadre, participa au Jutland sans prendre de mauvais coups, mais avec une grande efficacité de tir. Le 24 août 1916 il entra en collision avec le Warspite, fut réparé, et servit après la guerre en Atlantique et en méditerranée. Le Malaya enfin, présent dans la 5e escadre, participa au Jutland sans subir de gros dommages. Ses réparations furent achevées début juillet 1916, mais il y retourna du fait d'une collision avec le destroyer HMS Penn au moment de la cessation des hostilités. Il prit d'ailleurs à son bord les membres de la commission alliée de désarmement en Allemagne. Il effectua ensuite une tournée triomphale en Inde et en Malaisie. Il servit ensuite en atlantique et méditerranée. Tous ces bâtiments furent modernisés et même totalement refondus une ou deux fois et participèrent très activement à la seconde guerre mondiale, s'y forgeant une légende. Connaissant un destin assez exceptionnel, ils furent très populaires dans la Royal Navy et restent les plus célèbres cuirassés Anglais jamais construits ( Voir aussi Navis2GM ).

Caractéristiques:

 Déplacement & Dimensions

 27 500 t, 31 500 T. PC, 196,8 x 27,6 x 8,8 m

 Propulsion  4 hélices, 4 turbines, 24 chaudières, 56 000 cv. et 23 noeuds max.
 Blindage  Ceinture 330, coffrage 150, Barbettes 250, face tourelles 330, blockhaus 280, ponts 330 mm.
 Armement  8 canons de 381 (4x2), 14 de 152, 2 de 76 AA, 4 de 47, 4 TLT de 533 mm ( SM flancs ).
 Équipage  951


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