Le
Lion et le Princess Royal, de même que le Queen mary
lancé en 1912, étaient trois bâtiments
d'un nouveau standard, suivant les Invincible et
Indefatigable. Bien plus grands, ils optaient pour
un calibre 343 mm, celui des Orion, devenant de fait de
redoutables navires de ligne, plus rapides que des cuirassés,
mais à même de les pilonnant durement tout
en restant hors de portée. Ils incarnaient parfaitement
l'essence même du concept de croiseur de bataille.
La coque était immense, l'artillerie répartie
en utilisant une tourelle cenrale comme sur les Orion, et
la puissance était augmentée de 150% par rapport
à celle des Orion. Malgré un poids
de 29 700 tonnes à plaine charge contre 25 900, la
gain de vitesse n'était que de l'ordre de 6 noeuds.
De plus ces navires souffraient de défauts de coception
assez importants: La tourelle centrale était en soit
une erreur, s'intercalant avec son appareillage de munitions
et soutes, entre les chaudières avant et arrières,
la coque était fragile et vibrait, mais de plus très
impartfaitement protégée par endroits, alors
même que la presse parlait à leur endroit de
"capital ship", de "cuirassé rapide",
ce qui était parfaitement faux. De plus le poste
de direction de tir placé très près
de la cheminée de tête était une prison
pour ses servants car le mât qui permettait d'y accéder
était rendu si chaud qu'il en était impraticable.
Malgré cela, les trois Lion, construits à
Devonport, Vickers et Palmers, lancés en 1910, 1911
et 1912, achevés en 1912 et 1913 étaient à
leur sortie les plus grands navires de guerre du monde et
faisaient la fierté de la Royal Navy.
Cette fierté relayée par propagande dans
la presse exagérait leurs chiffres de vitesse atteinte
ou dépassée aux essais, avec des pointes à
34 noeuds alors qu'en réalité en portant au
rouge leurs chaudières ( pour plus de 90 000 cv )
cette vitesse restait figée sous les 28,1 noeuds.
Ces "splendides chats" adulés par la Presse
furent en tout cas malgré leurs défauts de
jeunesse toujours naturellement à la pointe de l'action
en 1914-18. Ils reçurent pensant la guerre de l'artillerie
AA, leur mât devenait tripode et le centre de tir
agrandis tandis que l'on retirait les filets antitorpilles.
Le Lion faisait partie de la première escadre
de croiseurs de bataille du contre-amiral Beatty en 1914.
Il participa à l'acion de la baie d'héligoland
en août 1914, puis à la bataile du Dogger bank
en 1915, revendiquant trois coups au but mais encaissant
trois coups au but avec de graves conséquences: Quasi
immobilisé après ses machines arrêtées
( turbines bâbord noyées ) Il dût être
remorqué jusqu'à Rosyth par l'Indomitable.
Réparé, il fut ensuite le navire-amiral de
l'escadre et connut son heure de vérité à
Jutland en 1916. Il subit pas moins de 13 coups au but de
la part du Lützow. Le croiseur de bataille échappa
à la destruction certaine par l'explosion de ses
soutes en feu grâce au cran du seul officier survivant
sur place, gravement blessé et brûlé,
qui commanda à l'interphone l'ordre de noyer la soute
où il se trouvait. Le Lion fut une nouvelle
fois conduit à grand-peine à Rosyth et réparé
une nouvelle fois. Il reprit la mer en septembre. Il effectua
ensuite de nombreuses sorties juqu'à l'armistice
sous les ordres du contre-amiral Packenham. Il fut finalement
désarmé en 1924 suite au traité de
Washington.
Le Princess Royal était l'autre fer de lance
de la 1ere escadre de croiseurs de bataille en 1914. Il
combattit à Heligoland, fut envoyé en extrême-Orient
pour intercepter l'escadre de Von Spee, puis au Dogger bank
sans enregistrer de dommages, ce qui n'était plus
le cas au Jutland où, pris à partie par les
tirs des Derrflinger, Markgraf et Posen,
encaissa 8 coups au but et dût noyer ses soutes pour
éviter l"explosions suite aux incendies. Malgré
cela le navire était opérationnel et le resta
jusqu'à la fin de la bataille avec une partie de
son artillerie hors d'usage. Sorti de Rosyth, il effectua
encore nombre de sorties avant un désarmement en
1922.
Le Queen Mary différait des deux premiers
par quelques détails: Il était légèrement
plus rapide, plus grand et plus lourd. son achèvement
tardif ( août 1913 ) était dû à
des grèves et à des trouvles sociaux aux chantiers.
Néammoins, il passa ses essais avec succés,
et rejoignait la 1ere escadre de Beatty pour la durée
de la guerre. Il participa à l'action d'Héligoland
mais pas au Dogger bank car en refonte à ce moment.
La bataile du Jutland lui fut en revanche fatale: Après
avoir tiré 150 obus et atteint le Seydlitz,
il fut pris à partie par le Derrflinger. Ce
dernier mit hors de combat par un coup dans la troisième
tourelle l'une des deux pièces. Un autre obus tomba
ensuite sur cette même tourelle, la faisant sauter
alors même qu'un second se frayait un passage jusqu'aux
soutes à munitions des tourelles avant. S'ensuivit
une terrifiante explosion qui vaporisa toute la partie avant,
passerelle comprise. La navire coula lentement par l'avant
tout en brûlant de l'intérieur, avec de nouvelles
explosions avant de sombrer avec presque tout son équipage
38 minutes après le début de la bataille.