Cuirassés
classe Danton (1909)
Le Diderot en 1914.
Les
6 Danton ( Condorcet, Danton, Diderot, Mirabeau, Vergniaud
et Voltaire, furent les derniers pré-dreadnoughts Français.
Ils eurent le malheur d'être ordonnés dans différents chantiers
en 1906-1908, alors même que le HMS Dreadnought était lancé.
Le plan prévu se poursuivit cependant jusqu'à la délivrance
des 6 unités, en 1911, et c'est à ce moment que furent entamés
les premiers véritables Dreadnoughts Français, les Courbet.
Un retard, mais en même temps les Danton n'étaient pas aussi
passéistes que leurs équivalents dans le reste du monde: Bien
plus grands que leurs prédécesseurs les Patrie/Liberté, ils
revendiquaient 18 300 tonnes au lieu de 14 800, leurs dimensions
enflant pour recevoir les première turbines installées
sur un cuirassé Français. Ils pouvaient donc être pratiquement
considérés comme des "cuirassés rapides", revendiquant
une vitesse de 19,5 noeuds ( 20,6 au essais ) contre 19 sur
les précédents cuirassés. Ils étaient par contre de mauvais
marcheurs, à faible autonomie car consommant trop de charbon.
Ils étaient toutefois basés en méditerranée, et cela ne posait
pas de problème. Il ne s'agissait pas de navires monocalibres,
il n'y avait en effet toujours que deux tourelles de pièces
de 305, mais l'armement secondaire progressait considérablement,
passant à 240 mm, compromis entre les deux types de cuirassés.
Ils
firent appel à un nouveau système de tir calqué sur celui
du HMS Dreadnought en 1918, et la portée de leurs pièces de
240 passa de 13 700 à 18 000 mètres. La cadence des pièces
était par ailleurs très bonne, et les essais de tir prouvèrent
la validité de cette combinaison d'armement. Le blindage n'apportait
pas de grande avancée, mais l'armement tertiaire fut singulièrement
renforcé au début de la grande guerre: Ils obtinrent 12 pièces
de 75 mm, montées sur les tourelles. Celles-ci avaient une
hausse suffisantes pour en faire des armes de DCA.
Leur
carrière ne fut pas spectaculaire, mais le Danton fut la seule
perte enregistrée, torpillé par l'U-64 au sud de la Sardaigne,
tandis que le Voltaire survécut en 1918 à celles de l'UB-18.
Ces navires opérèrent des tirs de sommations à l'encontre
du gouvernement Grec à Athènes pour forcer les Grecs à se
rallier aux alliés. Ces mêmes navires ( Diderot, Vergniaud,
Voltaire et Mirabeau ) formèrent avec les navires de la classe
Vérité l'escadre de la mer Égée, déployée contre la flotte
Austro-Hongroise. Le 13 novembre 1918, ils étaient stationnés
à Constantinople. Le Vergniaud et le Mirabeau partirent pour
des opérations en Crimée en 1919, bombardant Sébastopol aux
mains des "rouges". Mais le Mirabeau subit une tempête
et un échouage, fut sauvé et remorqué en 1919. Jamais réparé,
il servit de ponton d'expérimentations, tandis que les autres
allaient subir quelques modernisations en 1922-25, notamment
concernant la protection sous-marine, et ces trois navires
( Condorcet, Diderot et Voltaire passèrent le reste de leur
carrière comme navires-écoles. Le Condorcet fut rayé des listes
en 1931 mais servit encore de ponton-école pour les torpilleurs,
débarrassé de son armement et équipé de 4 tubes lance-torpilles
sur son pont. Il existait encore dans ce rôle à Toulon en
1939. En novembre 1942, il fut sabordé comme le reste des
unités de la rade, mais bien qu'endommagé, il restait à flot,
et sommairement réparé servit de ponton aux troupes du génie
Allemandes qui s'efforçaient de renflouer les unités plus
modernes de la flotte. En 1944, il subit un raid aérien, puis
remorqué et coulé par les Allemands à l'entrée de la rade.
Renfloué après le débarquement en Provence, il fut finalement
stocké avant démolition qui intervint en 1945. Le Voltaire
avait été converti en ponton depuis 1930, et condamné définitivement
en 1935, mais il ne fut démoli qu'en 1939. Le Vergniaud servit
de navire-cible après 1921, et ne fut démoli qu'en 1929. Enfin,
le Diderot servit également de ponton, condamné en 1936 et
démoli en 1937.
Déplacement
& Dimensions |
18
320t, 19 760t. PC; 146,6 x 25,8 x 9.20 m
|
Propulsion |
4
hélices, 4 turbines Parsons, 26 chaudières Belleville/Niclausse,
22 500 cv. et 19,6 n. max. |
Blindage,
Equipage |
de
300 à 45 mm-; Équipage 681 |
Armement |
4
canons de 305, 12 de 240, 16 canons de 75, 10 de 47, 2
TLT flancs SM 457 mm. |