Cuirassés
classe Courbet ( 1911 )
Le
"France" en 1914. Noter les palans des lourds filets antitorpilles,
abandonnés quelques temps plus tard.
Les
Cinq bâtiments de la classe Courbet furent les premiers cuirassés
monocalibre Français. Ils furent mis en chantier avec retard,
du fait de l'achèvement programmé des six Danton. Ce retard
fut considéré comme fâcheux dans cette course au dreadnought
entamée en 1906. Mais le programme de 1912, établi par l'amiral
Boué de Lapeyrère ambitionnait de donner à la France 12 autres
dreadnoughts avant 1918. La guerre allait en décider autrement.
La classe Courbet comptait quatre unités, les Courbet et Jean
Bart de la première tranche, entamés en 1910 à Brest, lancés
et terminés en 1913 et les deux autres, France et Paris, à
St Nazaire et La Seyne à Toulon. Ces derniers ne furent opérationnels
qu'en août 1914, au moment ou débutaient les hostilités: De
ce fait la France n'alignait à cette date que 2 dreadnoughts
au sein de sa flotte contre 13 pour la Hochseeflotte et 22
à la Royal Navy.
Dessinés
par l'ingénieur Lyasse, ces navires avaient un blindage largement
supérieur aux Danton, mais encore inférieur à celui des unités
Britanniques, Américaines, et à Fortiori Allemandes. Leur
disposition d'artillerie en quinconce reprenait une configuration
classique des cuirassés Français, qui donnaient une batterie
en chasse ou en retraite de 8 pièces, et 10 en bordées, pour
12 au total. Mais en 1914, le calibre de 305 mm avait été
dépassé déjà depuis quelques années et l'on s'acheminait vers
le 343 mm, calibre prévu pour les Bretagne établis en urgence
sur la même base. Les Courbet se reconnaissaient à leurs trois
cheminées séparées par leur grand mât. Leur armement secondaire
restait en dessous du calibre standard des autres marines
( 152 mm ) et leur artillerie anti-torpilleurs était modeste.
Mais ces pièces de 138 mm en barbettes remplissaient justement
le rôle de défense anti-torpilleurs grâce à leur cadence de
tir bien plus élevée. Relativement bon marcheurs, ces navires
parvinrent à 22,6 noeuds. Les provisions d'obus s'établissaient
à 100 pour chaque pièce de 305 mm et 275 pour les 138 mm.
Ils avaient étés dessinés pour mouiller 30 mines.
Les
quatre Courbet furent envoyés en méditerranée en 1914. ( le
Paris y effectuait déjà ses premières sorties opérationnelles
). Le Courbet reçut la marque de l'amiral de Lapeyrère, et
on ajouta deux projecteurs supplémentaires sur des plates-formes
sur la seconde cheminée. Ils servirent intensément, le Jean
bart encaissant une torpille de l'U 12 en décembre 1914 dans
l'adriatique, mais sans grand dommage. Le France et le Jean
Bart furent également envoyés à Sébastopol pour combattre
les "rouges" en 1919. A cette date, ces quatre navires étaient
désormais désuets, se prêtant mal à une modernisation. Leur
pont avant était sujet à un enfoncement trop prononcé dans
les lames pendant le gros temps, mais il n'était pas possible
de les allonger et de les modifier faute de darse adaptée.
Le France heurta un récif et coula en 1922, près de Quiberon,
et les trois autres, modernisés de manière partielle, servaient
de navire-école en 1939 ( vois fiche Courbet
1939 ).
Déplacement & Dimensions
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22 200t. 26 000 PC; 165,9 x 27,9
x 9 m
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Propulsion
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4 hélices, 4 turbines Parsons, 24
chaudières Belleville/Niclausse, 28 000 cv. et 20 noeuds
max.
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blindage, équipage
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ceinture 270, tourelles 320, blockhaus
300, barbettes 270 mm, Ponts 20-70 mm-; Équipage 1108
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Armement
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12
canons de 305, 22 de 138, 4 de 47 mm et 4 TLT flancs
SM 450mm.
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