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Les opérations en Adriatique - Fin ( 1914-18 )

Le 6 août 1914, un accord était formalisé entre la Royal Navy et la marine Française concernant le commandement des forces alliées en méditerranée. La "Royale" grâce à ses bases coloniales et à Toulon possédait le gos de ses effectifs sur place, et d'autres bâtiments vinrent d'y ajouter par la suite. Il semblait donc logique que la responsabilités de ces forces, y compris Britanniques, passent sous l'autorité de l'amiral Français Boué de Lapeyrère. Bien que les alliés, faute de communication, ne purent arrêter l'amiral Wilhelm Souchon qui se réfugia à Contantinople, ils mirent le cap sur l'adriatique et détruisirent un croiseur Austro-Hongrois dont la flotte était sortie pour effectuer des bombardements de la côte de la Serbie et du Montenegro. Par la suite, avant les évènements précédents la campagne des Dardanelles, le gros de la flotte alliée continua à opérer en adriatique, expérant forcer la KuKK Kriegsmarine à sortir. Pola (auj. Pula) et Cattaro (auj. Kotor) devinrent des objectifs prioritaires. L'action de quelques submersibles isolés tenta d'y répondre:

Le 29 novembre en effet, le Cugnot tenta de passer les bouches de Cattaro et arriva jusqu'à la baie de Topla. Mais il fut débusqué et chassé par le destroyer Blitz et un torpilleur, et observé par un hydravion. Il se replia sans succés. Le landemain, le Curie arriva de nuit à l'entrée du port de Pola, espérant passer. Le 20 décembre, il tenta de passer les défenses de l'entrée, mais se prit les hélices dans un filet. Faute de pouvoir se dégager, le commandant O'Byrne n'eut pas d'autre choix que de faire surface, en plein jour, pour renouveler l'air. Immédiatement, le destroyer Magnet et le torpilleur TB63 furent sur lui, tirant à bout portant. Criblé, le submersible sombra, emportant avec lui trois hommes dont le second maître Pierre Chailley qui avait aidé à ouvrir les purges. 23 hommes furent capturés. Par la suite le Curie fut renfloué, réparé et modifié et devint l'U14. Il fit une belle carrière sous pavillon Autrichien...

Le surlandemain, 21 décembre, l'U12 torpillait le dreadnought Jean Bart au large de Sazeno. Ce dernier survécut grâce à ses compartiments dédiés mais dût rejoindre Malte pour de longues réparations. Ce même U12 fut torpillé plus tard sans succés par le Brumaire. Le 24 février 1915, le destroyer Dague, escortant un cargo Anglais sauta sur une mine. Le croiseur-cuirassé Victor Hugo échappait de peu à une torpillage de l'U5 au large de Paxos le 4 avril, sous le commandement de Schlosser. Il passa la maine au célèbre Von Trapp qui réussit lui à envoyer par le fond après une poursuite épique jusqu'à Santa Maria di Leuca, le Léon Gambetta, le 27 avril. Cet exploit coûta aux Français plus de 650 marins et le contre-amiral Sénès, bras droit de Lapeyrère.

A partir de juin 1915, la flotte Italienne rejoignait la flotte Française et libérait les alliés de leur présence en force, en particulier les Britanniques, qui pouvaient concentrer toute leur attention dans la campagne des Dardanelles. Le 5 juin, pas moins de 4 escadres franco-Italiennes bombardaient les côtes Austro-Hongroises. Raguse, Donzella, Lagosta, Lissa et Sant'andrea furent visées. La flotte combinée ne fut pas inquiétée, car aucune sortie ne fut tentée depuis Pola. Le 5 décembre, le submersible Frésnel fut coulé par des tirs du destroyer Warasdiner, après s'être échoué suite à une erreur de navigation, à Bojana. Le 30, le Monge était éperonné au moment de plonger par le croiseur Helgoland et forcé à faire surface, et achevé par le destroyer Balaton. Le commandant Roland Morillot resta à bord, coulant avec son bâtiment pour ouvrir les purges et le saborder.

Le 15 septembre 1915, le Foucault était bombardé par deux hydravions Autrichiens, et contraint de faire surface. Les survivants quittèrent le bâtiment qui fut achevé par l'hydravion L135. Ce fut la première attaque aérienne réussie d'un bâtiment, inaugurant une nouvelle ère de la guerre sur mer. Le18 mars 1915, l'U6 commandé par Falkhausen torpillait et coulait le destroyer Français Renaudin près du cap Laghi (aujourd'hui Selitis en Albanie). Le même jour le submersible Ampère torpillait le navire-hôpital N°1, qui fut forcé de s'échouer pour ne pas sombrer. Il n'y eut que deux victimes. Le 22-23 novembre, eut lieu une autre sortie de la flotte Austro-Hongroise (il y en avait déjà eu en février et avril) comprenant le croiseur léger Helgoland, et les destroyers de la classe Tatrà. La seule victime de ce raid fut le schooner Gallinara.

Le Novara endommagé après la bataille du détroit d'Otrante, le 15 mai 1917 (DP).

La nuit du 22 au 23 décembre, 4 destroyers Austro-Hongrois (Scharfschutz, Reka, Dinara et Velebit) attaquaient les chalutiers armés patrouillant devant le barrage d'Otrante. Ces derniers appelèrent à la rescousse 6 destroyers Français non loin, les Casque, Protet, Cdt-Rivière, Cdt-Bory, Dehorter et Boutefeu. Ce qui aurait dû être une bataille nocturne tourna à la confusion la plus complète: Dans le feu de l'action, seuls le Casque et le Cdt. Rivière attaquèrent, les autres n'étant pas avertis de la position des navires adverses, et le Casque endommagé dût réduire sa vitesse. Ies Italiens furent appelés en renfort et diligentèrent l'Abba, le Nievo et le Pilo depuis Brindisi, suivi rapidement par le Gloucester, et deux autres destroyers Italiens. Se regroupant, les Français et les Italiens entrèrent en collision: L'Abba notamment, éperonna le Casque avant d'être lui-même bousculé par le Boutefeu. Les trois navires endommagés durent êtres pris en remorque, laissant les unités Autrichiennes s'échapper.

Le 31 décembre 1915, lors d'une sortie de l'habituelle escadre menée par le Helgoland (v. plus haut), le jour où le Monge fut coulé, le Triglav et le Lika sautaient dur es mines du barrage d'Otrante, tandis que le reste de l'escadre était pourchassé par les croiseurs Dartmouth et Quarto (Italien). D'autres sorties, ave des moyens parfois plus réduits en 1916 se soldèrent par la destruction de seulement trois chalutiers de patrouille. Le 22 avril 1917, lors d'une autre sortie (il y en aura 10 en 1917), se soldera par la seule destruction du vapeur Japigia. La seule action majeure fut la sortie du 14-15 mai, mieux connue comme la "bataille du détroit d'Otrante". Le 15 mai 1916, le croiseur Britannique Dartmouth débouchait du canal d'Otrante et passait devant l'UC25 qui rentrait d'une mission de mouillage de mines devant Brindisi. Il fut torpillé par ce dernier, et laissé pour perdu. Son équipage l'avait évacué, mais les quelques hommes qui restèrent non seulement comatèrent les brèches, mais le conduisirent au port. Le Dartmouth en perdition avait lançé un SOS capté par le Boutefeu, qui vint sauver les rescapés, mais sauta sur une des mines de l'UC25. Le submersible Le Verrier, quatre jours après, torpillait sans résultats le Blitz au cap Planka.

Le 13 février 1918, le Bernouilli sautait sur une mine en tentant de pénétrer les bouches de Cattaro. La nuit du 22/23 avril, les destroyers Triglav, Uszok, Dukla, Lika et Csepel tombaient sur les destroyers Britanniques Jackal et Hornet, le Torrens Australien et le Cimeterre Français. Durant le duel, le Hornet fut gravement touché et le Jackal perdit son mât avant, mais les Autrichiens décrochèrent. Le 10 juin 1918, une dernière et massive sortie fut effectué par l'amiral Horty, qui avait repris les rênes de la flotte depuis février et la mutinerie de Cattaro, pour s'en prendre aux navires qui bombardaient la côte. Le coeur de cette force impressionnante était les quatre dreadnoughts de la classe Tegetthoff. L'un d'eux, le Szent Istvan, fut torpillé et coulé par le MAS15 en embuscade. Devant ce drame, Horty fit se replier toute sa flotte sur Pola. Elle n'en sortit plus. Le 20 septembre 1918, la dernière perte de la guerre en adriatique fut le submersible Français Circé, torpillé par l'U47 devant le cap Rodoni (Albanie). Il coula avec tout son équipage. La flotte Austro-Hongroise fut plus tard démantelée, partagée entre Italiens, Français, Britanniques, Grecs, et Yougoslaves. Sa dernière perte (et pas des moindres!), fut le cuirassé Dreadnought Viribus Unitis, miné à Pola par des hommes-grenouilles venus le jour même de la passation officielle de la marine Austro-hongroise au "Royaume des Croates, des Serbes et Bosniaques" (La Yougoslavie).


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