|
|
|
|
Cuirassés
classe Radetzky (1908-1910)
En février 1906, le Dreadnought sortait des
chantiers de Portsmouth. A la même date, les trois
Herzerzog étaient en achêvement. Ces
dernier portaient 4 pièces de 240 mm et déplacaient
10 000 tonnes contre 10 de 305 mm et 20 000 tonnes pour
le premier. Cette simple comparaison illustrait le fossé
existant entre les constructions Austro-Hongroises de l'époque,
sévèrement amputées par des coupes
budgétaires, et qui aggravait déjà
la rupture entre dreadnoughts et pré-dreadnoughts.
L'amirauté, à présent dirigée
par l'amiral Montecuccoli, était consciente de devoir
étudier une nouvelle génération de
cuirassé. Dès le lancement du Herzerzog
Friedrich, on lança l'étude d'un nouveau
type de cuirassé, devant s'intégrer dans un
plan massif de réarmment comprenant 12 cuirassé
modernes, 4 croiseurs-cuirassés et 8 croiseurs légers.
Entre le 25 et le 29 septembre, une réunion fut décidée
pour se prononcer sur les plans du futur cuirassé.
5 plans furent étudiés, Monteccucoli et l'état-major
penchant pour un design de cuirassé ayant 4 pièces
de 305 mm et 8 de 190, tandis que Popper, directeur de la
construction navale, avait opté pour une configuration
de 6 pièces de 305 mm réparties en deux doubles
avant/arrière et deux simples latérales. Finalement,
on trancha pour le premier projet, sachant que les cales
de STT à Trieste ne pouvaient recevoir un navire
de plus de 16 000 tonnes. Quelques modifications furent
apportées au plan, notamment le remplacement des
pièces de 190 mm par des pièces de 240 mm
en deux tourelles doubles, à l'instar des King
Edward VII Britanniques. On évacua définitivement
les projets intermédiaires armés de pièces
Krupp de 280 mm Allemandes, en effectuant des essais prouvant
que les 305 mm avaient des avantages décisifs en
matière de choc d'impact et de portée. On
avait pas par contre pris en compte le fait, qui fut également
vraie pour les cuirassés pré-dreadnoughts
d'autres pays ayant cette configuration intermédiaire,
que les gerbes des 254 et des 305 mm étaient trop
proches et entraînaient une certaine confusion dans
le réglage du tir. L'armement secondaire fut établi
définitivement à 100 mm, et l'armement tertiaire
comprenait deux pièces de 66 mm, bien plus rapides
que les 70 mm, pour appuyer des débarquements. On
retrouvait 5 pièces de 47 mm distribués en
4 de calibre 44 et 1 de calibre 33, et pas de mitrailleuses.
Cette simplification relative avait des avantages en termes
de formation des équipages et de standardisation.
En matière de taille de coque, les dimensions généreuses
autorisaient, tout en restant dans la limite des 15 000
tonnes, des machines plus puissantes, mais toujours pas
de turbines. Un bon compromis fut trouvé, notamment
en sacrifiant partiellement la protection, et les trois
cuirassés pouvaient soutenir 20,5 noeuds. Ceci restait
inférieur aux Regina Elena Italiens ( 21,5
voire 22 noeuds ) mais supérieur aux Danton
Français ( 19,5 noeuds ) et aux cuirassés
Anglais en général. Au final, l'Erzherzog
Ferdinand Max fut mis en chantier en septembre 1907,
le Radetzky en novembre, et le Zrinyi en janvier
1909. Ils furent achevés respectivement en juin 1910,
janvier et septembre 1911. A la même époque,
on mettait en chantier en Grande-Bretagne des dradnoughts
armés de 10 pièces de 343 mm. Les Radetzky,
malgré leurs qualités, étaient en retard
d'une génération. Leur protection modeste
et leur armement imposant les rendit quelque peu instables,
sujets au roulis, et leur protection sous-marine, destinée
à amenuiser les effets de l'explosion d'une mine,
étaient basés sur des calculsmathématiques
de F. Popper, sans tests préalables, et généra
une double coque relativement ténue, conçue
pour étaler le choc d'une mine standard de 100 kgs.
Comme les autres, ces cuirassés furent dotés
de filets antitorpilles déployés au mouillage,
mais qui aggravaient leur relative instabilité. Fer
de lance de la flotte avant l'arrivée des dreadnoughts
de la classe Viribus Unitis, les Radetzky
formaient la 2e division de ligne en 1914. En dehors de
bombardement côtiers en août 1914 ( côte
Monténégrine ) et en mai 1915 sur la côte
Italienne, ils restèrent à Pola jusqu'à
la capitulation. Le Radetzky et le Zrinyi
furent un temps interné à Split sous bonne
garde de l'US Navy, et après le traité de
St Germain attribués à l'Italie qui les fit
démolir en 1921, le Herzerzog F. Ferdinand
en 1926.
|
Déplacement
& Dimensions |
14
500 t standard, 15 850 t PC; 138,8 x 24,6 x 8 m
|
Propulsion |
2
hélices, 2 machines 4 cyl. VTE, 12 chaudières Yarrow,
19 800 cv. et 20,5 n. max. |
Blindage,
Equipage |
Ceinture
230, tourelles 250-200, casemates 120, ponts 60, blockhaus
250 mm-; Équipage 890. |
Armement |
4
canons de 305, 8 de 254, 20 de 100, 2 de 66, 5 de 47,
3 TLT flancs et poupe SM 450 mm. |
|
|
|
|