Cuirassés
classe Habsburg (1900-1902)
L'Harpad en 1914.
Après
les trois Monarch, en 1898, le directeur des constructions
navales Siegfried Popper étudia la conception de cuirassés
de haute mer, les premiers depuis le Tegetthof de 1878.
Malheureusement, les faibles crédits alloués
pour sa construction engendrèrent un navire inférieur
aux autres cuirassés de l'époque: Sur le plan
du tonnage, d'abord, il ne revendiquait que 8200 tonnes à
standard, alors qu'à la même époque, les
Wittelsbach Allemands en revendiquaient 12 700, les
Borodino Russes 13 500, les République
Français 14 600, et les Duncan Britanniques
13 700. Ce faible tonnage engendrait des limites de résistance
de la coque à une artillerie puissante, tel le standard
"normal" de cette époque, le 305 mm. On dût
y renoncer pour ne pas compromettre la solidité de
la coque et opté, après avoir un court moment
étudié l'acquisition de 280 mm Krupp, des pièces
de 240 mm déjà mises à l'épreuve
avec les Monarch, mais disposées en une tourelle
simple et une double, au lieu des deux doubles attendues.
Avec
une artillerie de ce calibre, le blindage fut également
établi en conséquence et se trouvait être
sensiblement plus faible que sur bien des cuirassés
contemporains. Enfin, la faible taille de la coque sous-entendait
une limitation d'espace disponible pour les chaudières,
mais ceci n'eut pas de conséquences en termes de vitesse.
Avec 19,6 à 19,8 noeuds, ces cuirassés se trouvaient
par contre avantagés. Le Habsbug, le Harpàd
et le Babenberg furent entamés à STT
à partir de 1899, lancés entre 1900 et 1902
et mis en service en 1902-1904. Entre autres particularités,
ils arboraient leur artillerie secondaire en barbettes à
deux étages les rendant très reconnaissables.
Cette configuration fut délaissée par la suite.
L'artillerie principale comprenait trois pièces Krupp
de 40 calibres C97, les 150 mm étaient également
des Krupp de 40 calibres C96, les 70 mm étaient des
Skoda de 45 calibres et les 47 mm des Skoda de 44 et 33 calibres
à tir rapide.
Le
choix de placer la tourelle double en chasse répondait
également à l'absence de blindage à l'arrière.
Le ceinture était haute de 2,44 m, au niveau de la
ligne de flottaison, se prolongeant sur l'éperon à
une épaisseur de 100 mm. L réduit était
renforcé par deux traverses de 220 mm, et le pont du
réduit cenral était de 63 mm. Les doubles casemates
étaient protégées par 125 mm de blindage.
Les casemates centrales avaient un encorbellement plus prononcé
qui, ajouté à la forme de la coque à
cet endroit, permettait un tir à angle de 180°.
L'appareil moteur se composait de deux machines à quatre
cylindres et à triple expansion, le faible poids du
navire permettant ces vitesses élevées, dépassant
allègrement les 20 noeuds aux essais. Sur deux bâtiments
on avait d'ailleurs éliminé du poids supplémentaire
un supprimant un pont en 1911. L'autonomie se limitait à
3200 milles marins, du fait notamment d'un emport de 800 tonnes
de charbon seulement, mais découlant logiquement d'une
utilisation en Adriatique.
En
1914, ces trois unités formaient la IVe division de
ligne au sein de l'escadre d'active. Le nom ne reflétait
pas leur activité justement, car en dehors du Habsburg
qui effectua une sortie de bombardement d'Ancône, après
les premières opérations de bombardement de
la côte Monténégrine des trois cuirassés,
ils restèrent ancrés à Pola jusqu'en
1918. En 1917, on les déclassa comme bâtiments
de défense côtière. En 1919, le traité
de paix les fit attribuer à la Grande-Bretagne qui
les fit démolir en Italie en 1921.