Créez avec ce "tuto"
à créer un navire complexe (voilier)
à partir d'une page blanche (et il ne s'agit
pas de pliage !)...
Dans ce tutoriel nous nous essayeront à deux
types de navires anciens, la Galère (Antique)
et le Galion, car le caractère aléatoire
et sur matières de la peinture s'adapte mieux
à des navires construits en bois à une
époque ou la ligne courbe dominait. Les grands
surfaces plates d'un porte-conteneur ne sont pas aussi
amusantes ni complexes, et que je sache, personne
n'aurait l'idée, sauf les armateurs -et les
amateurs sans r- de posséder chez soi sur sa
commode un roulier plutôt qu'un galion, sans
parler de la minutie et de la relative difficulté
technique de construire une maquette de ce type en
gérant son gréément. Je vous
rassure: Construire un modèle de voilier, même
en plastique, est infiniment plus long et ardu que
ce que je vous propose, qui ne demande que quelques
heures pour un résutat honorable.
I-Le Galion:
A- Introduction:
Vous n'avez pas "un bon coup de crayon?",
ni les bases techniques de la peinture?. Qu'à
cela ne tienne: Voici quelques rappels:
-Ici le dessin se fera pas à pas, sur une grille,
il n'y aura rien d'insurmontable. La facilité
en dessin que les gens aiment en général
c'est plutôt la faculté à pouvoir
rendre les formes sans modèle, de mémoire,
ou de reproduire les choses avec la plus grande exactitude.
Ne demandez pas à un paralytique de courir
le marathon de New York. Si vous avez une mauvaise
vue, de la difficulté à traiter des
détails, cette méthode peut s'appliquer
sur tous les formats, mais il y a des limites. Oui,
l'oeil est un instrument perfectionné, qui
fonctionne en étroite collaboration avec la
mémoire, et il ne reste plus qu'au cerveau
à guider la main. Cela n'a rien d'un mystère,
mais relève d'un pratique quotidienne. Il y
a aussi des "dons" génétiques,
indiscutablement. Quand à la pratique, c'est
une affaire de volonté, mais aussi de passion.
Commencer par des guides, des "tuteurs"
est la meilleure méthode possible et ce fut
la mienne. On apprend pas à dessiner "de
mémoire" n'importe quoi sans être
habité par toutes les occurentces possibles
du sujet que l'on traite, y comris sa visualisation
par abstraction dansles trois dimensions: Pour bien
rendre un volume en deux dimensions, il faut bien
le connaître dans ses trois dimensions originales.
Une maquette de Yole est donc toujours un excellent
sujet, plus qu'un photo d'une yole sur la plage, aussi
belle soit-elle. Mais d'un autre côté
on peut aussi intégrer mentalement des formes
typologiques en travaillant sur une grille, avec des
repères aussi serrés que vous ne vous
sentez pas assuré: On pratique d'abord l'acrobatie
avec filet.
Quand à la peinture, il y a fondamentalement
quelques techniques qui s'apprennent en une demi-heure,
mais qui se pratiquent des années durant jusqu'à
atteindre... la perfection du geste. Le parralèle
avec la pratique du sabre katana est d'ailleurs saisissant.
(Et votre serviteur, qui l'a pratiqué de longues
années dans un monastère de la montagne
céleste de Hokkaido, en parle en connaissance
de cause).
B- Matériel:
-Concrêtement, je propose de travailler sur
un format A4 (21 X 29,7 cm), ou pour ceux que le détail
rebutent, A3 (42 X 29,7 cm ) ou même raisin
(50 X 65 cm) Dans ce dernier, cas, en ajoutant le
cadre et l'entourage, vous arriveriez à remplir
votre mur de salon... La méthode et les outils
ne changent pas. Du papier relativement épais
(entre 180 et 500g), et peu importe le grain, par
contre le blanc est de rigueur. Ici, nous partirons
d'un Canson© "C" 24x32 cm à
grain 224g/m2.
-Il s'agit également de s'équiper d'un
crayon de bois HB ou plutôt gras (2B, 3B et
plus) afin de ne pas "rayer" la feuille
d'emblée avec son crayon, ni d'avoir de mauvaises
surprises en gommant. Pour les gommes, naturellement,
toutes sauf scolaires, font l'affaire. Egalement un
double-décimètre plat, voire mieux,
une règle de plus de 40 cm (tout dépend
de votre format de base) et une équerre en
plastique pour tracer des droites dans des angles
complexes.
-Enfin, nous abordons la partie d'équipement
plus précise: Un stylo à encre de chine,
de dessin technique, de marque Rotring© par exemple,
relativement fin (L'idéal est d'avoir un panachage
de tailles). On aura également besoin d'un
"perroquet", une règle particulière
en forme d'ailleurs de perroquet et qui reproduit
la plupart des courbes difficiles ou impossibles à
reproduire au compas, indispensable, et enfin de la
peinture (Gouache , plus simple à utiliser
et moins chère), avec éventuellement
du vernis pour la finition, un pot à eau et
bien entendu des pinceaux, là encore avec un
panachage de tailles, depuis les très gros
qui nous serviront pour les voiles ou le fond de la
coque, et des très fins pour les détails.
Le type de poil est peu important (naturel ou artificiel),
mais surtout pas de brosses. Un chiffon, cela peut
toujours servir (pour certaines techniques), et pour
le reste je fais appel à votre bon sens...
C-Le Dessin:
1-La Grille.
C'est la première étape pour progresser.
Etablir une grille (au crayon: Petit rappel, on préfèrera
un crayon plutôt gras et le dessin de grille
sera tracé sans appuyer pour ne laisser aucune
trace ultérieurement). Cette grille vous permettra
de reporter un dessin aussi complexe et précis
que celui d'un galion avec la plus grande précision:
Les repères permettent de parfaitement cadrer
les proportions. Le dessin ci-dessous vous permettra
déjà dans un premier temps de reporter
cette grille sur votre format (Cliquez pour agrandir
les étapes):
-Cadre de
base: faire des marques perpendiculaires au bord de
la feuille, puis les joindre pour tracer une séparation
en 4 du format.
-Cadre secondaire:
Tracer une ligne à 2 cm du bord bas, et un
quadrillage de 24x10 cm sous la ligne médiane.
-Effectuer
le quadrillage interne et reporter les lignes verticales
jusqu'en haut. On aura à l'intérieur
du quadrillage en bas des rectangles de 5x6 cm et
des carrés de 6x6 cm en haut.
2-La coque:
Le dessin se fera en partant de la coque. Une fois
ses contours tracés, continuer avec les détails
des flancs (perroquet indispensable! -et de rigueur
pour un galion des caraïbes...), dont les sabords,
ouverts, et non en deux parties, le mantelet qui est
attaché au-dessus et le sabord lui-même
d'où surgit la gueule d'un canon de bronze.
Les lignes qui courent le long de la coque, horizontales,
sont des "porques" latérales de renfort.
Tout doit être relativement simple encore, car
le pire est à venir...
-Tracez une
ligne partant du milieu du rectangle au coin bas-gauche,
au coin supérieur gauche du rectangle supérieur.
Puis tracez une ligne partant du coin du rectangle
au coin bas droite jusqu'à un point situé
entre 1 et 1,5 cm sous le milieu de son arête
supérieure. Crééz un point sur
son arête gauche, à 0,5 cm environ du
bas de la grille. Puis reliez ensuite ce point avec
le bas de la ligne oblique à gauche pour obtenir
la quille. Reliez ensuite par une courbe les deux
points du rectangle du coin bas-droite (compas ou
perroquet).
Tracez ensuite
une courbe ou deux au perroquet afin de relier l'intersection
de la ligne oblique à gauche avec l'arête
supérieure du rectangle du coin bas-gauche,
puis tracez une ligne oblique dans le carré
bas-gauche pour figurer l'étambot. Enfin doublez
la quille et la courbe de proue pour figurer la pièce
de quille.
Tracez ensuite
une droite partageant la coque à peu près
au mileu des rectangles (ligne de flottaison), puis
à partir de son intersection avec la courbe
de l'étrave, tracez une autre courbe reliant
le coin du rectangle bas-droite. Exécutez une
petite forme marquant la figure de proue. On s'attaque
maintenant aux gaillards. Le gaillard avant s'appuie
sur les arêtes supérieurs des rectangles
inférieurs et passe au milieu de l'arête
commune de ces deux rectangles. Tracez ensuite des
courbes à partir d'une oblique partant à
1 cm de la grande courbe transversale tracée
plus tôt, et reliant l'arête supérieure
qui coiffe aussi le gaillard avant. C'est le grand
gaillard arrière. Courage.
La suite
consiste à tracer d'autres courbes qui font
constituer les porques de renfort citées en
introduction et préciser un peu la proue et
le gaillard arrière, avec un nouveau décrochement.
Placez également un fanal sur le tableau arrière
Placez ensuite
les 7 sabords (carrés d'environ 0,3 cm de côté)
sur le porque inférieur (voir photo). Ces sabords
sont séparés par 1,5 cm, le premier
s'appuie sur la ligne verticale qui sépare
les rectangles de droite, et le dernier sur celle
qui sépare les rectangles de gauche. Créez
ensuite le château arrière selon votre
inspiration. On à rajouté également
une rambarde au dessus du tillac (entre les deux gaillards),
redessiné le haut du gouvernail et ajouté
quelques détails. L'essentiel est fait.
3-Les mâts:
On commencera juste par tracer des droites qui vont
les situer en proportion dans la grille. Ensuite,
il sera toujours temps de les détailler. Je
rappelle à ce titre que les mâts sont
des cylindres imparfaits, car décroissants
vers le haut: Des troncs d'arbres écquarris
qui naturellement sont plus épais à
la base.
Par ailleurs, vous aurez remarqué que les mâts
sont penchés, et de façon différente.
Cela s'explique par plusieurs raisons, qui ne tiennent
pas au moins au début à l'ésthétique,
mais procèdent de la nécéssité
de faire en sorte que les mâts ne tournent pas
sur eux-même sur la force du vent, des embruns
et du séchage sur le long terme (le "vrillage"),
mais aussi de résister et de répartir
au mieux l'effort de traction du vent dans les voiles.
Ainsi, le mât de misaine (2), est droit voir
légèrement penché en avant, et
se situe à l'aplomb du chateau avant, juste
devant la poulaine (8).
Le beaupré (1) à l'époque n'est
pas encore composé de deux partie, avec le
"perroquet de beaupré", mais est
une pièce de bois simple. Son inclinaison ne
change pratiquement jamais et dépend en partie
de la forme de la coque. Le grand mât (3) est
penché, de même que l'artimon (4) et
le contre-artimon (5).
Le mâts se composent de deux trois parties reliées
entre elles par des barrots, solidarisés au
niveau des hunes: Les hunes sont fixées dans
l'alignement vertical parfait du mât porteur,
et un décalage se produit avec le mât
supérieur. Cette technique de construction
est ancienne (XIVe siècle) et reste toujours
d'actualité au XIX siècle. Mais le métal
supplante alors le bois et ces "liaisons"
n'ont plus lieu d'être.
Dessins du
beaupré (1), du misaine (2), du grand mât
(3) et de l'artimon (4) et contre-artimon (5). Le
mieux est de s'appuyer sur la grille. Observez bien
les tracés de base. Noter que le beaupré
dépasse du cadre, le misaine s'appuie sur l'avant
du gaillard avant, le grand mât sur l'avant
du gaillard arrière, et l'artimon sur son décrochement
supérieur.
Précisons
les mâts en dessinant les séparations:
Pour le grand mât et le misaine, avec le fût,
au-dessus l'allonge de hune, et encore au-dessus l'allonge
de perroquet. Les mâts d'artimon n'ont qu'une
allonge de hune. Notez aussi la largeur décroissante
des allonges. Vous pouvez aussi dessiner la pomme
des mâts. Les hunes sont pour l'instant de simples
traits s'appuyant sur la ligne médiane du quadrillage,
les hunes de perroquet du misaine et grand mât
s'appuyant sur la ligne médiane du cadre supérieur.
4-Les vergues.
Ce sont les partes horizontales ( ou obliques ) de
la voilure. Ces vergues sont représentées
non comme des cylindres parfaits mais des cônes
très allongés aux extrémités:
La partie la plus large était au centre. Veuillez
donc à tracer à la règle vos
vergues en ayant cela à l'esprit. Attention
à les tracer au crayon sans appuyer, toujours,
car il y aura ensuite des superpositions avec les
voiles.
Commençons
par le beaupré: Sa vergue mesure 6 cm et s'appuie
exactement sur l'intersection entre le mât et
le bord droit du cadre. Ensuite la grand-vergue de
misaine (celle du bas), qui commence entre 0,5 et
0,8 cm de la hune et mesure 8 cm. Ensuite, la vergue
supérieure ou vergue de hune, sous la hune
de perroquet à 0,5 cm et qui mesure 5 cm, et
enfin la vergue de perroquet qui commence à
1,5 cm de la pomme du mât et mesure moins de
3 cm. Pour le grand mât, les valeurs successives
sont de 10, 6 et plus de 3 cm. On réserve un
espace sur les rallonges de perroquet pour les bannières
et pavillons. Les vergues des deux artimon sont obliques
puisqu'elles portent des voiles latines. Elles mesurent
environ 10 et 8 cm.
5-Les voiles.
Un voilier vit en mer: On peut représenter
le galion de nombreuses façon et pour commencer
avec sa voilure "à la cape", c'est
à dire, que les vergues sont pendues, "mollies",
la toile carguée sous les vergues et noués
avec les ris pour ne pas offir de prise au vent. Dans
cette configuration, le navire est dit "au mouillage".
Mais il peut être aussi en mer, et selon le
vent ses voiles supérieures (perroquet de beaupré
et de grand mât) sont soit carguées et
les vergues soit mollies soit déployées
selon la force du vent. Je dirait que par goût
esthétique personnel, je préfère
que le navire soit "toutes voiles dehors".
Les voiles sont quadrangulaires (et dans ce cas trapézoïdales)
ou triangulaires. Dans le premier cas il s'agit de
voiles carrées, dans le second de voiles latines.
Le galion est en effet un mariage parfait entre la
caraque du Nord et la galère du Sud.
La seule difficuté dans cet exercice, est de
juxtaposer les voiles par rapport aux vergues en repectant
leur symétrie, et par rapport à l'axe
des mâts quand ils sont penchés comme
ici. Pour le gréément nous verrons plus
tard.
Commencez
par tracer des droites obliques pour les deux grands
mâts reliant la vergue de perroquet à
la grand-vergue, puis des traits droits pour former
les rectangles des voiles inférieures. Vueillez
laisser entre les voiles et le bout des vergues en
petit espace de moins de 0,5 cm. Pour les voiles latines,
il s'agit de triangles, pour le beaupré, un
simple rectangle. Ensuite, dessinez au perroquet ou
au compas (ou à la main) les courbes à
la base des voiles supérieures. C'est une convenance
personelle, cela fait plus vivant de voir des voiles
travailler plutôt que de les représenter
rectiligne façon dessin technique pur...
D-Le dessin "technique"
il s'agit maitenant de repasser au stylo sur les
traits de crayon gras, encore imprécis. C'est
là que l'oeil doit être précis.
Règle et perroquet sont alors indispensables.
Attention à ne pas se tromper en dessinant
les voiles les unes par rapport aux autres; Lorsque
elles se cachent mutuellement, avec les voiles et
vergues qui se superposent. J'ai choisi également,
mais c'est une convenance personnelle qui est commune
à la plupart des représentations de
profils de ce type, de montrer les voiles tournées
vers l'extérieur, dévoilant de ce fait
toute la mâture au lieu de la cacher, ce qui
du coup empêchera de réaliser éventuellement
"de face" de belles décorations de
voile, communes dans les temps anciens.
Noter les
ajouts: La figure de proue, la balconnade de l'avancée
de proue, l'orifice des ancres, les sabords de la
rangée de canons inférieurs, les canons
de la rangée supérieure, les reliefs
supplémentaires et délimitations précises
des porques et rambardes, les fenêtres du chatêau,
les hunes...
Et le gréément? Patience, j'ai gardé
le meilleur pour la fin... Nous passerons donc directement
à la peinture.
E-La peinture:
Quelques rappels pratiques:
La peinture à la gouache, pas très différente
de l'acrylique, réclame quelques bases de maniement:
Je vous conseille de la gouache en tube, et si possible
les 5 couleurs primaires, qui vous feront réviser
les coloris et les bases de mélanges: Le blanc,
le noir "neutres" (ni chaudes ni froides
isolément prises), et les trois couleurs "tempérées",
primaires, car elles sont indivisibles dans le spectre
lumineux et à la base de toutes les autres.
Ce dernier comprend 7 couleurs, ( l'arc en ciel )
mais la plupart sont des liaisons entre les trois
premières couleurs. Ces dernières sont:
Le rouge (coul. chaude), le jaune (coul. chaude) et
le bleu (froid), tous estampillés lisiblement
"primaires". Leur nom plus détaillé
est respectivement "Magenta", "Jaune
Primaire" et "Cyan". La première
couleur est un souvenir du rouge des uniformes Français
à la bataille de Magenta, le fameux "pantalon
garance", dont la coleur était tiré
de la fleur du même nom, et le bleu Cyan est
aussi la couleur de ce redoutable poison.
Les mélanges entre ces trois couleurs est
virtuellement infini (en tout cas dans les gammes
que peut dicerner l'oeil humain), de plusieurs milliers
au moins: La plus belle boîte de tubes ne sera
jamais aussi vaste.
Ces mélanges basiques, qui permettent de définir
celles qui ne sont pas mélangées dans
ce couple, les "complémentaires"
sont:
1-rouge et jaune = orange;
2-rouge et bleu = violet;
3-bleu et jaune = vert.
Ont peut ensuite trouver les autres mélanges
en dosant les proportions respectives, mais également
en mélangeant les mélanges entre eux
(orange et rouge par exemple), en ayant des nuances
supplémentaires, mais je vous déconseille
de tenter le mariage de ces mélanges avec les
complémentaires, ou les trois primaires entre
elles: Ce n'est jamais très heureux.
En ajoutant le blanc et le noir on ira vers des "tons"
plus ou moins foncé. Mais dans le cas de la
peinture, l'éclaircissement et l'assombrissement
des couleurs est inversement proportionnel à
leur quantité respective. Je m'explique:
Le noir à un pouvoir couvrant très important,
et il en suffit d'une très petite quantité
pour assombrir votre teinte. C'est une couleur assez
économique en somme. A contrario, le blanc
est une couleur "faible", qui sera très
vite "salie" par le moindre restant de teinte
sur un pinceau mal nettoyé. Lorsque l'on veut
éclaircir une couleur, je conseille donc d'inverser
le processus normal de mélange: Commencez toujours
par mettre du blanc de côté, puis rapportez-y
votre teinte à éclaircir. Le premier
mélange est trop clair? rajoutez-en. En dosant,
on arrive toujours à la couleur "pastel"
parfaite. C'est infaillible. Pour foncer une couleur,
procédez donc avec précautions, mais
dans l'autre sens, en commençant "normalement"
par rajouter du noir sur la teinte.
Concernant notre galion, la couleur bois est de rigueur,
donc du marron (du chêne, qui noircit avec l'âge
mais blanchit en mer à cause du sel et donc
vire au gris). Ce dernier s'obtient de plusieurs façon,
l'un des mélanges possibles étant "orange+noir".
Le bois de teck est très sombre, le pin est
à l'inverse très clair ( ajouter du
rose pâle à l'orange ), et le chêne
correspondant au mélange-ci-dessus.
Les voiles sont blanches, mais un blanc jaunâtre,
brunâtre, vieilli, avec des ombres grises, mais
teintées de la couleur de la voile.
pour jouer avec les ombres et lumières, il
et de bon ton de se fixer un point lumineux dans la
feuille, afin de savoir ou se trouve la source de
lumière, et donc de déterminer ou se
trouvent les ombres, forcément opposées.
La forme des voiles lorsque le vent souffle, concaves,
donne donc des ombres prononcées vers le haut
et une teinte plus claire vers le bas.
La coque est soit blanche, soit marron foncé,
voir noire, car parfois on ne repeignait pas la coque
une fois calfatée (impérméabilisée)
au goudron. Afin d'éviter les bavures, un peu
de cache découpé au cutter sur le dessin
de la partie basse de la coque (les oeuvres mortes,
sous l'eau) permettront de protéger la feuille
et le reste de votre coque des débordements
intempestifs de pinceau.
Pose de la
nuance sombre
Pose de la
nuance claire: Blanc par exemple
Or, cette coque à un relief. On en arrive
donc à la partie la plus ardue de la peinture,
à savoir réaliser un dégradé
"propre". Je rappelle qu'un dégradé
de couleur comprend des dizaines de teintes intermédiaires
très proches les unes des autres, de sorte
qu'on ne sait pas véritablement où se
termine la teinte A et où commence la B.
Pour réussir ce tour de force, il suffit de
2 teintes de bases, A et B, par exemple ci, pour notre
coque de galion, d'un blanc et d'un gris moyen.
il suffira pour commencer de peindre tout le haut
de la coque en blanc, et le bas en gris moyen. Ensite,
le challenge va consister à passer et repasser
le pinceau de la A vers la B en faisant en sorte que
les deux couleurs de confondent. Il vaut mieux pour
cela que le pinceau soit large, et propre, afin de
ne pas trop "polluer" le blanc du haut de
la coque (en fait, le dégradé commence
un peu plus bas). Qui plus est, les ombres sur une
coque de galion sont relativement complexes: La partie
avant de la coque est "remplie" et hémisphérique,
tandis que la partie arrière est "creuse"
ou fuyante. (voir schéma).
Dégradé:
Passer le pinceau dans le sens de la flêche
transversale: La flêche verticale indique le
but du mouvement de pendule: Se rapprocher du bas.
Pose finale
du dégradé léger de la ligne
de fuite près de l'étambot.
Ne vous découragez pas pour le dégradé,
c'est une technique simple en théorie, mais
très complexe à réaliser et qui
demande des années de pratique, et quand bien
même, le résulat n'est jamais aussi "propre"
que l'on voudrait. Mais au pinceau, c'est normal,
à ce stade cela devient du travail d'orfèvre...Si
vous voulez un dégradé absoument irréprochable,
il vous reste à investir sur un rouleau à
peinture (petit, spécialement adapté
dans les magasins spécialisés), ou,
nettement plus cher et bruyant, pour un pistolet à
peinture dédié.
il y a également des dégradés
pour les voiles, et pour les oeuvres vives de la coque.
Le fond sera peint en marron (dilué façon
"aquarelle" afin de ne pas masquer le dessin),
avec des ombres qui prennent en compte la forme "en
poire" de la coque: Large en bas, puis évasé
et étroit en haut. La partie intérmédiaire
sera donc plus claire car la lumière vient
d'en haut...
Dégradé
de la ligne de flottaison. Pose d'une nuance sombre,
puis dégradé avec nuance claire en partant
du milieu (sens latéral) Peinture blanc cassé
sur l'étrave et la quille, plates, peinture
gris moyen du gouvernail et peinture à l'intérieur
en blanc cassé.
Pose de la
nuance sombre pour le dégradé supérieur,
peinture du haut de l'étrave et du haut du
gouvernail. On protégeait souvent la coque
(oeuvres vives) des tarets en recouvrant le bois de
plusieurs couches de goudron recouvert de chaux (calfatage).
Dégradé
de la batterie.
Pour les couleurs de décorations, le choix
est libre, de même que pour les teintes des
drapeaux et des flammes, ou mêmes des motifs
cousus sur les voiles. Il y a toujours une base, claire
ou foncée, puis des motifs répétitifs
au pinceau fin. On n'a jamais à part de mauvaises
gravures, retrouvé les teintes et motifs exacts
de ces navires. Donc, en dehors des teintes de pavillons
nationaux historiques et des motifs à la mode
et symboles spécifiques à l'armateur
de ce galion - (consultez les sculptures du mobilier
de l'époque, les ornementations des bâtiments,
pour en avoir une idée), les portes de l'imagination
restent grandes ouvertes. Sachez seulement qu'il y
a des couleurs de décoration inusitées
à l'époque, comme les pastels, ou le
turquoise, le bleu ou le jaune étant rarement
"primaire" et les dorures faites toujours
à partir de bitume recouvert à chaud
de peinture blanche, donnant un ocre "doré",
mais jamais de véritable or fin en feuilles,
qui aurait été une tentation bien grande
pour les miséreux du port et les matelots...
Enfin, toutes ces teintes fragiles disparaissent avec
au bout de quelques mois de mer. Le bois à
tentance à devenir gris moyen voire gris clair
(y compris le chêne) au bout de quelques années
de service.
La coque
finie (vue générale)
Détails.
F-Le Gréément:
Votre galion est sec?
-Alors allons-y. Le gréément d'un voilier
est toujours obscur au terrien (j'entends par là
au "non-marin", dont je suis). Les termes
et utilités de cet entrelac de cordes sont
pour le moins brumeux pour le néophyte, mais
il faut se rappeler que sans ces derniers, la portance
du vent et la manoeuvre du navire serait nettement
plus difficile (il ne resterait que le gouvernail).
Ces cordages, les haubans, comprennent presque systématiquement
une origine, en général un poulie, et
ont un point de départ et d'arrivée.
Une fois la poulie repérée, il est facile
d'imaginer ce cordage pendant ou tendu selon l'usage
et la place qu'il occupe dans la mâture. Certains
de ces grééments sont pourtant d'une
utilité qui sautent aux yeux:
Voyez d'abord les fameuses "échelles
de codes" (les haubans). Elles permettent aux
gabiers de grimper sur les vergues, en passant par
les hunes et sont complétées par des
galhaubans. Ces échelles sont aussi garantes
de la parfaite stabilité des mâts en
roulis. Par ailleurs, les cordages plus épais
qui se trouvent entre les mâts, obliques, (les
étais) sont typiquement des cordages garantissant
leur stabilité en tangage, et les empêche
par grand vent de se désolidariser les uns
des autres.
Enfin, il y a les cordages des vergues, les cargue-points),
à mi-vergue ou en bout, ceux qui les soutiennent
et permettent de les mollir, et ceux qui les solidarisent
du pont et permettent de manoeuvrer les vergues, et
donc l'inclinaison des voiles en tendant ceux de bâbord
plutôt que ceux de tribord et inversement. Au
XVIe siècle on commençait à passer
maître dans l'art de naviguer "au plus
près" (en utilisant la portance transversale
du vent).
Je conseille pour tous ces gréément,
que la peinture soit bien sèche, et d'utiliser
les stylos à "calibre" variable.
Les galhaubans sont bien plus épaisses que
les transversales, de mêmes que les cordages
"portants" des mâts, les étais,
sans parler bien sûr de ceux, énormes,
des ancres. On pourra par exemple marquer la courbure
des cordages intermédiaires des échelles
de cordes. Pour le reste, le perroquet est indispensable,
concernant tous les cordages de manoeuvre des vergues,
sans oublier ceux des voiles elles-mêmes.
Pour les fanas du détail, je conseille de donner
au cordes la forme du schéma ci-dessous, et
mieux encore, de repasser dessus à la peinture
(pinceau très fin et geste très minutieux!)
couleur chanvre sur un dessin à grande échelle
ou un bateau très simple où les cordage
apparaissent épais.
G-Les finitions:
il s'agit d'en rajouter juste assez pour obtenir
un pus grand réalisme. Trois exemples: Les
canons sont en bronze. Puisque les sabords sont ouverts,
l'ouverture de ces derniers est noire, et on ajoute
une pointe orange, qui figure la gueule, et un point
noir, figurant l'âme du canon. Ce bronze brille,
il est donc de bon ton de lui donner cette brillance
en ajoutant un très fin point lumineux sur
sa partie exposée au soleil, au pinceau fin
et le geste précis, comme l'ombrage sous la
gueule.
Autre exemple, partout où des clous seront
figurés, marquer de même la brillance
du métal par d'autres points blancs.
Enfin, on peut rendre le bois plus "bois",
même peint, en figurant au stylo ou au pinceau
fin les veines et accidents des planches, des clous
qui les fixent au bordage. On peut également
rajouter à sasiété ombres et
points de lumières partout où cela sera
pertinent. On peut enfin viellir au pinceau les fibres
des voiles, et il ne faut pas oublier de faire les
lisses transversales de ces dernières.
Voilà pour le galion. Mais si vous avez eu
la patience de tout lire avant de vous lancer, il
y a plus simple! C'est la galère.
pour cette dernière, on pourra se servir de
tout ce qui est dit plus haut, mais le seul élément
"répétitif" fastidieux sont
les boucliers et les rames. Or, il y a une technique
facile, rapide et infaillible pour peu que vous possédiez
en plus d'un ordinateur un scanner et une imprimante.
Nous y reviendrons.
II-La Galère:
Ce type de navire est plus simple à produire,
la difficulté principale résidant non
pas dans la complexité de placer le gréément
avec exactitude, mais les éléments répétitifs
comme les avirons. (A voir dans le Tuto III)