Créez avec ce "tuto" 
                            à créer un navire complexe (voilier) 
                            à partir d'une page blanche (et il ne s'agit 
                            pas de pliage !)...
                          Dans ce tutoriel nous nous essayeront à deux 
                            types de navires anciens, la Galère (Antique) 
                            et le Galion, car le caractère aléatoire 
                            et sur matières de la peinture s'adapte mieux 
                            à des navires construits en bois à une 
                            époque ou la ligne courbe dominait. Les grands 
                            surfaces plates d'un porte-conteneur ne sont pas aussi 
                            amusantes ni complexes, et que je sache, personne 
                            n'aurait l'idée, sauf les armateurs -et les 
                            amateurs sans r- de posséder chez soi sur sa 
                            commode un roulier plutôt qu'un galion, sans 
                            parler de la minutie et de la relative difficulté 
                            technique de construire une maquette de ce type en 
                            gérant son gréément. Je vous 
                            rassure: Construire un modèle de voilier, même 
                            en plastique, est infiniment plus long et ardu que 
                            ce que je vous propose, qui ne demande que quelques 
                            heures pour un résutat honorable.
                          I-Le Galion:
                           A- Introduction: 
                          Vous n'avez pas "un bon coup de crayon?", 
                            ni les bases techniques de la peinture?. Qu'à 
                            cela ne tienne: Voici quelques rappels:
                            
                            -Ici le dessin se fera pas à pas, sur une grille, 
                            il n'y aura rien d'insurmontable. La facilité 
                            en dessin que les gens aiment en général 
                            c'est plutôt la faculté à pouvoir 
                            rendre les formes sans modèle, de mémoire, 
                            ou de reproduire les choses avec la plus grande exactitude. 
                            Ne demandez pas à un paralytique de courir 
                            le marathon de New York. Si vous avez une mauvaise 
                            vue, de la difficulté à traiter des 
                            détails, cette méthode peut s'appliquer 
                            sur tous les formats, mais il y a des limites. Oui, 
                            l'oeil est un instrument perfectionné, qui 
                            fonctionne en étroite collaboration avec la 
                            mémoire, et il ne reste plus qu'au cerveau 
                            à guider la main. Cela n'a rien d'un mystère, 
                            mais relève d'un pratique quotidienne. Il y 
                            a aussi des "dons" génétiques, 
                            indiscutablement. Quand à la pratique, c'est 
                            une affaire de volonté, mais aussi de passion.
                            Commencer par des guides, des "tuteurs" 
                            est la meilleure méthode possible et ce fut 
                            la mienne. On apprend pas à dessiner "de 
                            mémoire" n'importe quoi sans être 
                            habité par toutes les occurentces possibles 
                            du sujet que l'on traite, y comris sa visualisation 
                            par abstraction dansles trois dimensions: Pour bien 
                            rendre un volume en deux dimensions, il faut bien 
                            le connaître dans ses trois dimensions originales. 
                            Une maquette de Yole est donc toujours un excellent 
                            sujet, plus qu'un photo d'une yole sur la plage, aussi 
                            belle soit-elle. Mais d'un autre côté 
                            on peut aussi intégrer mentalement des formes 
                            typologiques en travaillant sur une grille, avec des 
                            repères aussi serrés que vous ne vous 
                            sentez pas assuré: On pratique d'abord l'acrobatie 
                            avec filet.
                          Quand à la peinture, il y a fondamentalement 
                            quelques techniques qui s'apprennent en une demi-heure, 
                            mais qui se pratiquent des années durant jusqu'à 
                            atteindre... la perfection du geste. Le parralèle 
                            avec la pratique du sabre katana est d'ailleurs saisissant. 
                            (Et votre serviteur, qui l'a pratiqué de longues 
                            années dans un monastère de la montagne 
                            céleste de Hokkaido, en parle en connaissance 
                            de cause).
                           B- Matériel:
                          
                          -Concrêtement, je propose de travailler sur 
                            un format A4 (21 X 29,7 cm), ou pour ceux que le détail 
                            rebutent, A3 (42 X 29,7 cm ) ou même raisin 
                            (50 X 65 cm) Dans ce dernier, cas, en ajoutant le 
                            cadre et l'entourage, vous arriveriez à remplir 
                            votre mur de salon... La méthode et les outils 
                            ne changent pas. Du papier relativement épais 
                            (entre 180 et 500g), et peu importe le grain, par 
                            contre le blanc est de rigueur. Ici, nous partirons 
                            d'un Canson© "C" 24x32 cm à 
                            grain 224g/m2.
                          -Il s'agit également de s'équiper d'un 
                            crayon de bois HB ou plutôt gras (2B, 3B et 
                            plus) afin de ne pas "rayer" la feuille 
                            d'emblée avec son crayon, ni d'avoir de mauvaises 
                            surprises en gommant. Pour les gommes, naturellement, 
                            toutes sauf scolaires, font l'affaire. Egalement un 
                            double-décimètre plat, voire mieux, 
                            une règle de plus de 40 cm (tout dépend 
                            de votre format de base) et une équerre en 
                            plastique pour tracer des droites dans des angles 
                            complexes. 
                          -Enfin, nous abordons la partie d'équipement 
                            plus précise: Un stylo à encre de chine, 
                            de dessin technique, de marque Rotring© par exemple, 
                            relativement fin (L'idéal est d'avoir un panachage 
                            de tailles). On aura également besoin d'un 
                            "perroquet", une règle particulière 
                            en forme d'ailleurs de perroquet et qui reproduit 
                            la plupart des courbes difficiles ou impossibles à 
                            reproduire au compas, indispensable, et enfin de la 
                            peinture (Gouache , plus simple à utiliser 
                            et moins chère), avec éventuellement 
                            du vernis pour la finition, un pot à eau et 
                            bien entendu des pinceaux, là encore avec un 
                            panachage de tailles, depuis les très gros 
                            qui nous serviront pour les voiles ou le fond de la 
                            coque, et des très fins pour les détails. 
                            Le type de poil est peu important (naturel ou artificiel), 
                            mais surtout pas de brosses. Un chiffon, cela peut 
                            toujours servir (pour certaines techniques), et pour 
                            le reste je fais appel à votre bon sens...
                           C-Le Dessin:
                          1-La Grille.
                            C'est la première étape pour progresser. 
                            Etablir une grille (au crayon: Petit rappel, on préfèrera 
                            un crayon plutôt gras et le dessin de grille 
                            sera tracé sans appuyer pour ne laisser aucune 
                            trace ultérieurement). Cette grille vous permettra 
                            de reporter un dessin aussi complexe et précis 
                            que celui d'un galion avec la plus grande précision: 
                            Les repères permettent de parfaitement cadrer 
                            les proportions. Le dessin ci-dessous vous permettra 
                            déjà dans un premier temps de reporter 
                            cette grille sur votre format (Cliquez pour agrandir 
                            les étapes):
                          
                          -Cadre de 
                            base: faire des marques perpendiculaires au bord de 
                            la feuille, puis les joindre pour tracer une séparation 
                            en 4 du format.
                          
                          -Cadre secondaire: 
                            Tracer une ligne à 2 cm du bord bas, et un 
                            quadrillage de 24x10 cm sous la ligne médiane.
                          
                          -Effectuer 
                            le quadrillage interne et reporter les lignes verticales 
                            jusqu'en haut. On aura à l'intérieur 
                            du quadrillage en bas des rectangles de 5x6 cm et 
                            des carrés de 6x6 cm en haut.
                          2-La coque: 
                            Le dessin se fera en partant de la coque. Une fois 
                            ses contours tracés, continuer avec les détails 
                            des flancs (perroquet indispensable! -et de rigueur 
                            pour un galion des caraïbes...), dont les sabords, 
                            ouverts, et non en deux parties, le mantelet qui est 
                            attaché au-dessus et le sabord lui-même 
                            d'où surgit la gueule d'un canon de bronze. 
                            Les lignes qui courent le long de la coque, horizontales, 
                            sont des "porques" latérales de renfort. 
                            Tout doit être relativement simple encore, car 
                            le pire est à venir...
                          
                          -Tracez une 
                            ligne partant du milieu du rectangle au coin bas-gauche, 
                            au coin supérieur gauche du rectangle supérieur. 
                            Puis tracez une ligne partant du coin du rectangle 
                            au coin bas droite jusqu'à un point situé 
                            entre 1 et 1,5 cm sous le milieu de son arête 
                            supérieure. Crééz un point sur 
                            son arête gauche, à 0,5 cm environ du 
                            bas de la grille. Puis reliez ensuite ce point avec 
                            le bas de la ligne oblique à gauche pour obtenir 
                            la quille. Reliez ensuite par une courbe les deux 
                            points du rectangle du coin bas-droite (compas ou 
                            perroquet).
                          
                          Tracez ensuite 
                            une courbe ou deux au perroquet afin de relier l'intersection 
                            de la ligne oblique à gauche avec l'arête 
                            supérieure du rectangle du coin bas-gauche, 
                            puis tracez une ligne oblique dans le carré 
                            bas-gauche pour figurer l'étambot. Enfin doublez 
                            la quille et la courbe de proue pour figurer la pièce 
                            de quille.
                          
                          Tracez ensuite 
                            une droite partageant la coque à peu près 
                            au mileu des rectangles (ligne de flottaison), puis 
                            à partir de son intersection avec la courbe 
                            de l'étrave, tracez une autre courbe reliant 
                            le coin du rectangle bas-droite. Exécutez une 
                            petite forme marquant la figure de proue. On s'attaque 
                            maintenant aux gaillards. Le gaillard avant s'appuie 
                            sur les arêtes supérieurs des rectangles 
                            inférieurs et passe au milieu de l'arête 
                            commune de ces deux rectangles. Tracez ensuite des 
                            courbes à partir d'une oblique partant à 
                            1 cm de la grande courbe transversale tracée 
                            plus tôt, et reliant l'arête supérieure 
                            qui coiffe aussi le gaillard avant. C'est le grand 
                            gaillard arrière. Courage.
                          
                          La suite 
                            consiste à tracer d'autres courbes qui font 
                            constituer les porques de renfort citées en 
                            introduction et préciser un peu la proue et 
                            le gaillard arrière, avec un nouveau décrochement. 
                            Placez également un fanal sur le tableau arrière
                          
                          Placez ensuite 
                            les 7 sabords (carrés d'environ 0,3 cm de côté) 
                            sur le porque inférieur (voir photo). Ces sabords 
                            sont séparés par 1,5 cm, le premier 
                            s'appuie sur la ligne verticale qui sépare 
                            les rectangles de droite, et le dernier sur celle 
                            qui sépare les rectangles de gauche. Créez 
                            ensuite le château arrière selon votre 
                            inspiration. On à rajouté également 
                            une rambarde au dessus du tillac (entre les deux gaillards), 
                            redessiné le haut du gouvernail et ajouté 
                            quelques détails. L'essentiel est fait.
                          3-Les mâts: 
                            
                            On commencera juste par tracer des droites qui vont 
                            les situer en proportion dans la grille. Ensuite, 
                            il sera toujours temps de les détailler. Je 
                            rappelle à ce titre que les mâts sont 
                            des cylindres imparfaits, car décroissants 
                            vers le haut: Des troncs d'arbres écquarris 
                            qui naturellement sont plus épais à 
                            la base.
                            Par ailleurs, vous aurez remarqué que les mâts 
                            sont penchés, et de façon différente. 
                            Cela s'explique par plusieurs raisons, qui ne tiennent 
                            pas au moins au début à l'ésthétique, 
                            mais procèdent de la nécéssité 
                            de faire en sorte que les mâts ne tournent pas 
                            sur eux-même sur la force du vent, des embruns 
                            et du séchage sur le long terme (le "vrillage"), 
                            mais aussi de résister et de répartir 
                            au mieux l'effort de traction du vent dans les voiles. 
                            Ainsi, le mât de misaine (2), est droit voir 
                            légèrement penché en avant, et 
                            se situe à l'aplomb du chateau avant, juste 
                            devant la poulaine (8). 
                            Le beaupré (1) à l'époque n'est 
                            pas encore composé de deux partie, avec le 
                            "perroquet de beaupré", mais est 
                            une pièce de bois simple. Son inclinaison ne 
                            change pratiquement jamais et dépend en partie 
                            de la forme de la coque. Le grand mât (3) est 
                            penché, de même que l'artimon (4) et 
                            le contre-artimon (5).
                            Le mâts se composent de deux trois parties reliées 
                            entre elles par des barrots, solidarisés au 
                            niveau des hunes: Les hunes sont fixées dans 
                            l'alignement vertical parfait du mât porteur, 
                            et un décalage se produit avec le mât 
                            supérieur. Cette technique de construction 
                            est ancienne (XIVe siècle) et reste toujours 
                            d'actualité au XIX siècle. Mais le métal 
                            supplante alors le bois et ces "liaisons" 
                            n'ont plus lieu d'être.
                          
                          Dessins du 
                            beaupré (1), du misaine (2), du grand mât 
                            (3) et de l'artimon (4) et contre-artimon (5). Le 
                            mieux est de s'appuyer sur la grille. Observez bien 
                            les tracés de base. Noter que le beaupré 
                            dépasse du cadre, le misaine s'appuie sur l'avant 
                            du gaillard avant, le grand mât sur l'avant 
                            du gaillard arrière, et l'artimon sur son décrochement 
                            supérieur.
                          
                          Précisons 
                            les mâts en dessinant les séparations: 
                            Pour le grand mât et le misaine, avec le fût, 
                            au-dessus l'allonge de hune, et encore au-dessus l'allonge 
                            de perroquet. Les mâts d'artimon n'ont qu'une 
                            allonge de hune. Notez aussi la largeur décroissante 
                            des allonges. Vous pouvez aussi dessiner la pomme 
                            des mâts. Les hunes sont pour l'instant de simples 
                            traits s'appuyant sur la ligne médiane du quadrillage, 
                            les hunes de perroquet du misaine et grand mât 
                            s'appuyant sur la ligne médiane du cadre supérieur.
                          4-Les vergues. 
                            Ce sont les partes horizontales ( ou obliques ) de 
                            la voilure. Ces vergues sont représentées 
                            non comme des cylindres parfaits mais des cônes 
                            très allongés aux extrémités: 
                            La partie la plus large était au centre. Veuillez 
                            donc à tracer à la règle vos 
                            vergues en ayant cela à l'esprit. Attention 
                            à les tracer au crayon sans appuyer, toujours, 
                            car il y aura ensuite des superpositions avec les 
                            voiles.
                          
                          Commençons 
                            par le beaupré: Sa vergue mesure 6 cm et s'appuie 
                            exactement sur l'intersection entre le mât et 
                            le bord droit du cadre. Ensuite la grand-vergue de 
                            misaine (celle du bas), qui commence entre 0,5 et 
                            0,8 cm de la hune et mesure 8 cm. Ensuite, la vergue 
                            supérieure ou vergue de hune, sous la hune 
                            de perroquet à 0,5 cm et qui mesure 5 cm, et 
                            enfin la vergue de perroquet qui commence à 
                            1,5 cm de la pomme du mât et mesure moins de 
                            3 cm. Pour le grand mât, les valeurs successives 
                            sont de 10, 6 et plus de 3 cm. On réserve un 
                            espace sur les rallonges de perroquet pour les bannières 
                            et pavillons. Les vergues des deux artimon sont obliques 
                            puisqu'elles portent des voiles latines. Elles mesurent 
                            environ 10 et 8 cm.
                          5-Les voiles.
                            Un voilier vit en mer: On peut représenter 
                            le galion de nombreuses façon et pour commencer 
                            avec sa voilure "à la cape", c'est 
                            à dire, que les vergues sont pendues, "mollies", 
                            la toile carguée sous les vergues et noués 
                            avec les ris pour ne pas offir de prise au vent. Dans 
                            cette configuration, le navire est dit "au mouillage". 
                            Mais il peut être aussi en mer, et selon le 
                            vent ses voiles supérieures (perroquet de beaupré 
                            et de grand mât) sont soit carguées et 
                            les vergues soit mollies soit déployées 
                            selon la force du vent. Je dirait que par goût 
                            esthétique personnel, je préfère 
                            que le navire soit "toutes voiles dehors".
                            Les voiles sont quadrangulaires (et dans ce cas trapézoïdales) 
                            ou triangulaires. Dans le premier cas il s'agit de 
                            voiles carrées, dans le second de voiles latines. 
                            Le galion est en effet un mariage parfait entre la 
                            caraque du Nord et la galère du Sud.
                            La seule difficuté dans cet exercice, est de 
                            juxtaposer les voiles par rapport aux vergues en repectant 
                            leur symétrie, et par rapport à l'axe 
                            des mâts quand ils sont penchés comme 
                            ici. Pour le gréément nous verrons plus 
                            tard.
                          
                          Commencez 
                            par tracer des droites obliques pour les deux grands 
                            mâts reliant la vergue de perroquet à 
                            la grand-vergue, puis des traits droits pour former 
                            les rectangles des voiles inférieures. Vueillez 
                            laisser entre les voiles et le bout des vergues en 
                            petit espace de moins de 0,5 cm. Pour les voiles latines, 
                            il s'agit de triangles, pour le beaupré, un 
                            simple rectangle. Ensuite, dessinez au perroquet ou 
                            au compas (ou à la main) les courbes à 
                            la base des voiles supérieures. C'est une convenance 
                            personelle, cela fait plus vivant de voir des voiles 
                            travailler plutôt que de les représenter 
                            rectiligne façon dessin technique pur...
                           D-Le dessin "technique"
                          il s'agit maitenant de repasser au stylo sur les 
                            traits de crayon gras, encore imprécis. C'est 
                            là que l'oeil doit être précis. 
                            Règle et perroquet sont alors indispensables. 
                            Attention à ne pas se tromper en dessinant 
                            les voiles les unes par rapport aux autres; Lorsque 
                            elles se cachent mutuellement, avec les voiles et 
                            vergues qui se superposent. J'ai choisi également, 
                            mais c'est une convenance personnelle qui est commune 
                            à la plupart des représentations de 
                            profils de ce type, de montrer les voiles tournées 
                            vers l'extérieur, dévoilant de ce fait 
                            toute la mâture au lieu de la cacher, ce qui 
                            du coup empêchera de réaliser éventuellement 
                            "de face" de belles décorations de 
                            voile, communes dans les temps anciens.
                          
                          Noter les 
                            ajouts: La figure de proue, la balconnade de l'avancée 
                            de proue, l'orifice des ancres, les sabords de la 
                            rangée de canons inférieurs, les canons 
                            de la rangée supérieure, les reliefs 
                            supplémentaires et délimitations précises 
                            des porques et rambardes, les fenêtres du chatêau, 
                            les hunes...
                          Et le gréément? Patience, j'ai gardé 
                            le meilleur pour la fin... Nous passerons donc directement 
                            à la peinture.
                           E-La peinture:
                          Quelques rappels pratiques: 
                            La peinture à la gouache, pas très différente 
                            de l'acrylique, réclame quelques bases de maniement: 
                            Je vous conseille de la gouache en tube, et si possible 
                            les 5 couleurs primaires, qui vous feront réviser 
                            les coloris et les bases de mélanges: Le blanc, 
                            le noir "neutres" (ni chaudes ni froides 
                            isolément prises), et les trois couleurs "tempérées", 
                            primaires, car elles sont indivisibles dans le spectre 
                            lumineux et à la base de toutes les autres. 
                            Ce dernier comprend 7 couleurs, ( l'arc en ciel ) 
                            mais la plupart sont des liaisons entre les trois 
                            premières couleurs. Ces dernières sont: 
                            Le rouge (coul. chaude), le jaune (coul. chaude) et 
                            le bleu (froid), tous estampillés lisiblement 
                            "primaires". Leur nom plus détaillé 
                            est respectivement "Magenta", "Jaune 
                            Primaire" et "Cyan". La première 
                            couleur est un souvenir du rouge des uniformes Français 
                            à la bataille de Magenta, le fameux "pantalon 
                            garance", dont la coleur était tiré 
                            de la fleur du même nom, et le bleu Cyan est 
                            aussi la couleur de ce redoutable poison.
                          Les mélanges entre ces trois couleurs est 
                            virtuellement infini (en tout cas dans les gammes 
                            que peut dicerner l'oeil humain), de plusieurs milliers 
                            au moins: La plus belle boîte de tubes ne sera 
                            jamais aussi vaste.
                            Ces mélanges basiques, qui permettent de définir 
                            celles qui ne sont pas mélangées dans 
                            ce couple, les "complémentaires" 
                            sont:
                          1-rouge et jaune = orange;
                            2-rouge et bleu = violet;
                            3-bleu et jaune = vert.
                          Ont peut ensuite trouver les autres mélanges 
                            en dosant les proportions respectives, mais également 
                            en mélangeant les mélanges entre eux 
                            (orange et rouge par exemple), en ayant des nuances 
                            supplémentaires, mais je vous déconseille 
                            de tenter le mariage de ces mélanges avec les 
                            complémentaires, ou les trois primaires entre 
                            elles: Ce n'est jamais très heureux.
                            En ajoutant le blanc et le noir on ira vers des "tons" 
                            plus ou moins foncé. Mais dans le cas de la 
                            peinture, l'éclaircissement et l'assombrissement 
                            des couleurs est inversement proportionnel à 
                            leur quantité respective. Je m'explique:
                            Le noir à un pouvoir couvrant très important, 
                            et il en suffit d'une très petite quantité 
                            pour assombrir votre teinte. C'est une couleur assez 
                            économique en somme. A contrario, le blanc 
                            est une couleur "faible", qui sera très 
                            vite "salie" par le moindre restant de teinte 
                            sur un pinceau mal nettoyé. Lorsque l'on veut 
                            éclaircir une couleur, je conseille donc d'inverser 
                            le processus normal de mélange: Commencez toujours 
                            par mettre du blanc de côté, puis rapportez-y 
                            votre teinte à éclaircir. Le premier 
                            mélange est trop clair? rajoutez-en. En dosant, 
                            on arrive toujours à la couleur "pastel" 
                            parfaite. C'est infaillible. Pour foncer une couleur, 
                            procédez donc avec précautions, mais 
                            dans l'autre sens, en commençant "normalement" 
                            par rajouter du noir sur la teinte.
                          
                          Concernant notre galion, la couleur bois est de rigueur, 
                            donc du marron (du chêne, qui noircit avec l'âge 
                            mais blanchit en mer à cause du sel et donc 
                            vire au gris). Ce dernier s'obtient de plusieurs façon, 
                            l'un des mélanges possibles étant "orange+noir". 
                            Le bois de teck est très sombre, le pin est 
                            à l'inverse très clair ( ajouter du 
                            rose pâle à l'orange ), et le chêne 
                            correspondant au mélange-ci-dessus. 
                            Les voiles sont blanches, mais un blanc jaunâtre, 
                            brunâtre, vieilli, avec des ombres grises, mais 
                            teintées de la couleur de la voile.
                            pour jouer avec les ombres et lumières, il 
                            et de bon ton de se fixer un point lumineux dans la 
                            feuille, afin de savoir ou se trouve la source de 
                            lumière, et donc de déterminer ou se 
                            trouvent les ombres, forcément opposées.
                            La forme des voiles lorsque le vent souffle, concaves, 
                            donne donc des ombres prononcées vers le haut 
                            et une teinte plus claire vers le bas. 
                            La coque est soit blanche, soit marron foncé, 
                            voir noire, car parfois on ne repeignait pas la coque 
                            une fois calfatée (impérméabilisée) 
                            au goudron. Afin d'éviter les bavures, un peu 
                            de cache découpé au cutter sur le dessin 
                            de la partie basse de la coque (les oeuvres mortes, 
                            sous l'eau) permettront de protéger la feuille 
                            et le reste de votre coque des débordements 
                            intempestifs de pinceau.
                          
                          Pose de la 
                            nuance sombre
                          
                          Pose de la 
                            nuance claire: Blanc par exemple
                          Or, cette coque à un relief. On en arrive 
                            donc à la partie la plus ardue de la peinture, 
                            à savoir réaliser un dégradé 
                            "propre". Je rappelle qu'un dégradé 
                            de couleur comprend des dizaines de teintes intermédiaires 
                            très proches les unes des autres, de sorte 
                            qu'on ne sait pas véritablement où se 
                            termine la teinte A et où commence la B.
                            Pour réussir ce tour de force, il suffit de 
                            2 teintes de bases, A et B, par exemple ci, pour notre 
                            coque de galion, d'un blanc et d'un gris moyen.
                            il suffira pour commencer de peindre tout le haut 
                            de la coque en blanc, et le bas en gris moyen. Ensite, 
                            le challenge va consister à passer et repasser 
                            le pinceau de la A vers la B en faisant en sorte que 
                            les deux couleurs de confondent. Il vaut mieux pour 
                            cela que le pinceau soit large, et propre, afin de 
                            ne pas trop "polluer" le blanc du haut de 
                            la coque (en fait, le dégradé commence 
                            un peu plus bas). Qui plus est, les ombres sur une 
                            coque de galion sont relativement complexes: La partie 
                            avant de la coque est "remplie" et hémisphérique, 
                            tandis que la partie arrière est "creuse" 
                            ou fuyante. (voir schéma).
                          
                          Dégradé: 
                            Passer le pinceau dans le sens de la flêche 
                            transversale: La flêche verticale indique le 
                            but du mouvement de pendule: Se rapprocher du bas.
                          
                          Pose finale 
                            du dégradé léger de la ligne 
                            de fuite près de l'étambot.
                          Ne vous découragez pas pour le dégradé, 
                            c'est une technique simple en théorie, mais 
                            très complexe à réaliser et qui 
                            demande des années de pratique, et quand bien 
                            même, le résulat n'est jamais aussi "propre" 
                            que l'on voudrait. Mais au pinceau, c'est normal, 
                            à ce stade cela devient du travail d'orfèvre...Si 
                            vous voulez un dégradé absoument irréprochable, 
                            il vous reste à investir sur un rouleau à 
                            peinture (petit, spécialement adapté 
                            dans les magasins spécialisés), ou, 
                            nettement plus cher et bruyant, pour un pistolet à 
                            peinture dédié.
                          il y a également des dégradés 
                            pour les voiles, et pour les oeuvres vives de la coque. 
                            Le fond sera peint en marron (dilué façon 
                            "aquarelle" afin de ne pas masquer le dessin), 
                            avec des ombres qui prennent en compte la forme "en 
                            poire" de la coque: Large en bas, puis évasé 
                            et étroit en haut. La partie intérmédiaire 
                            sera donc plus claire car la lumière vient 
                            d'en haut...
                          
                          Dégradé 
                            de la ligne de flottaison. Pose d'une nuance sombre, 
                            puis dégradé avec nuance claire en partant 
                            du milieu (sens latéral) Peinture blanc cassé 
                            sur l'étrave et la quille, plates, peinture 
                            gris moyen du gouvernail et peinture à l'intérieur 
                            en blanc cassé.
                          
                          Pose de la 
                            nuance sombre pour le dégradé supérieur, 
                            peinture du haut de l'étrave et du haut du 
                            gouvernail. On protégeait souvent la coque 
                            (oeuvres vives) des tarets en recouvrant le bois de 
                            plusieurs couches de goudron recouvert de chaux (calfatage).
                          
                          Dégradé 
                            de la batterie.
                          Pour les couleurs de décorations, le choix 
                            est libre, de même que pour les teintes des 
                            drapeaux et des flammes, ou mêmes des motifs 
                            cousus sur les voiles. Il y a toujours une base, claire 
                            ou foncée, puis des motifs répétitifs 
                            au pinceau fin. On n'a jamais à part de mauvaises 
                            gravures, retrouvé les teintes et motifs exacts 
                            de ces navires. Donc, en dehors des teintes de pavillons 
                            nationaux historiques et des motifs à la mode 
                            et symboles spécifiques à l'armateur 
                            de ce galion - (consultez les sculptures du mobilier 
                            de l'époque, les ornementations des bâtiments, 
                            pour en avoir une idée), les portes de l'imagination 
                            restent grandes ouvertes. Sachez seulement qu'il y 
                            a des couleurs de décoration inusitées 
                            à l'époque, comme les pastels, ou le 
                            turquoise, le bleu ou le jaune étant rarement 
                            "primaire" et les dorures faites toujours 
                            à partir de bitume recouvert à chaud 
                            de peinture blanche, donnant un ocre "doré", 
                            mais jamais de véritable or fin en feuilles, 
                            qui aurait été une tentation bien grande 
                            pour les miséreux du port et les matelots... 
                            Enfin, toutes ces teintes fragiles disparaissent avec 
                            au bout de quelques mois de mer. Le bois à 
                            tentance à devenir gris moyen voire gris clair 
                            (y compris le chêne) au bout de quelques années 
                            de service.
                           
                          La coque 
                            finie (vue générale)
                           
                          Détails.
                          F-Le Gréément:
                          Votre galion est sec?
                            -Alors allons-y. Le gréément d'un voilier 
                            est toujours obscur au terrien (j'entends par là 
                            au "non-marin", dont je suis). Les termes 
                            et utilités de cet entrelac de cordes sont 
                            pour le moins brumeux pour le néophyte, mais 
                            il faut se rappeler que sans ces derniers, la portance 
                            du vent et la manoeuvre du navire serait nettement 
                            plus difficile (il ne resterait que le gouvernail). 
                          
                          Ces cordages, les haubans, comprennent presque systématiquement 
                            une origine, en général un poulie, et 
                            ont un point de départ et d'arrivée. 
                            Une fois la poulie repérée, il est facile 
                            d'imaginer ce cordage pendant ou tendu selon l'usage 
                            et la place qu'il occupe dans la mâture. Certains 
                            de ces grééments sont pourtant d'une 
                            utilité qui sautent aux yeux: 
                          Voyez d'abord les fameuses "échelles 
                            de codes" (les haubans). Elles permettent aux 
                            gabiers de grimper sur les vergues, en passant par 
                            les hunes et sont complétées par des 
                            galhaubans. Ces échelles sont aussi garantes 
                            de la parfaite stabilité des mâts en 
                            roulis. Par ailleurs, les cordages plus épais 
                            qui se trouvent entre les mâts, obliques, (les 
                            étais) sont typiquement des cordages garantissant 
                            leur stabilité en tangage, et les empêche 
                            par grand vent de se désolidariser les uns 
                            des autres. 
                          Enfin, il y a les cordages des vergues, les cargue-points), 
                            à mi-vergue ou en bout, ceux qui les soutiennent 
                            et permettent de les mollir, et ceux qui les solidarisent 
                            du pont et permettent de manoeuvrer les vergues, et 
                            donc l'inclinaison des voiles en tendant ceux de bâbord 
                            plutôt que ceux de tribord et inversement. Au 
                            XVIe siècle on commençait à passer 
                            maître dans l'art de naviguer "au plus 
                            près" (en utilisant la portance transversale 
                            du vent). 
                          Je conseille pour tous ces gréément, 
                            que la peinture soit bien sèche, et d'utiliser 
                            les stylos à "calibre" variable. 
                            Les galhaubans sont bien plus épaisses que 
                            les transversales, de mêmes que les cordages 
                            "portants" des mâts, les étais, 
                            sans parler bien sûr de ceux, énormes, 
                            des ancres. On pourra par exemple marquer la courbure 
                            des cordages intermédiaires des échelles 
                            de cordes. Pour le reste, le perroquet est indispensable, 
                            concernant tous les cordages de manoeuvre des vergues, 
                            sans oublier ceux des voiles elles-mêmes.
                            Pour les fanas du détail, je conseille de donner 
                            au cordes la forme du schéma ci-dessous, et 
                            mieux encore, de repasser dessus à la peinture 
                            (pinceau très fin et geste très minutieux!) 
                            couleur chanvre sur un dessin à grande échelle 
                            ou un bateau très simple où les cordage 
                            apparaissent épais.
                          G-Les finitions: 
                          il s'agit d'en rajouter juste assez pour obtenir 
                            un pus grand réalisme. Trois exemples: Les 
                            canons sont en bronze. Puisque les sabords sont ouverts, 
                            l'ouverture de ces derniers est noire, et on ajoute 
                            une pointe orange, qui figure la gueule, et un point 
                            noir, figurant l'âme du canon. Ce bronze brille, 
                            il est donc de bon ton de lui donner cette brillance 
                            en ajoutant un très fin point lumineux sur 
                            sa partie exposée au soleil, au pinceau fin 
                            et le geste précis, comme l'ombrage sous la 
                            gueule.
                            Autre exemple, partout où des clous seront 
                            figurés, marquer de même la brillance 
                            du métal par d'autres points blancs. 
                            Enfin, on peut rendre le bois plus "bois", 
                            même peint, en figurant au stylo ou au pinceau 
                            fin les veines et accidents des planches, des clous 
                            qui les fixent au bordage. On peut également 
                            rajouter à sasiété ombres et 
                            points de lumières partout où cela sera 
                            pertinent. On peut enfin viellir au pinceau les fibres 
                            des voiles, et il ne faut pas oublier de faire les 
                            lisses transversales de ces dernières.
                          Voilà pour le galion. Mais si vous avez eu 
                            la patience de tout lire avant de vous lancer, il 
                            y a plus simple! C'est la galère.
                            pour cette dernière, on pourra se servir de 
                            tout ce qui est dit plus haut, mais le seul élément 
                            "répétitif" fastidieux sont 
                            les boucliers et les rames. Or, il y a une technique 
                            facile, rapide et infaillible pour peu que vous possédiez 
                            en plus d'un ordinateur un scanner et une imprimante. 
                            Nous y reviendrons.
                          II-La Galère:
                          Ce type de navire est plus simple à produire, 
                            la difficulté principale résidant non 
                            pas dans la complexité de placer le gréément 
                            avec exactitude, mais les éléments répétitifs 
                            comme les avirons. (A voir dans le Tuto III)