Trirème à l'époque de la seconde guerre Punique. Trière proprement "Romaine", construite selon des concepts qui seront reproduits sur les quadrirèmes et quinquérèmes. Celle qui est représentée ici participa aux guerres contre Carthage, aux couleurs des Scipii (Les Scipions) et du légendaire Scipion l'Africain. En dehors des artifices esthétiques récurrents, comme les décorations spécifiques de proue et de poupe, le contre-rostre factice en tête de loup (souvent également de sanglier ou de lion) on note la tour d'archer arrière et le corvus à l'avant, signature immédiate.
La Dière était le nom Grec de ce navire traditionnel, classique par excellence, et qui assura la domination des Grecs et en particulier d'Athènes sur la méditerranée durant des siècles, jusqu'à ce que Rhodes se mette à innover en créant la tétrère vers 300 av. JC. La Trirème était l'appellation Romaine de ce navire, qui date vraisemblablement de la constitution d'une flotte proprement Romaine, et non une flotte Grecque "d'emprunt", appartenant à Tarente ou Messine. Les premières véritables Trirèmes Romaines ont été semble t'il construites pour répondre à la menace Carthaginoise au moment de la première guerre Punique ( 261 av. JC.), et en même temps que les fameuses quinquérèmes. Dès le départ, ce navire est modifié aux standards militaires Romains, et dédié avant tout à un combat d'abordage ou la supériorité de l'infanterie fait la différence, au contraire des Grecs qui privilégient encore les manoeuvres d'éperonnage. Cela ce sent notamment concernant le poids et les dimensions de la trirème, nettement plus massive que les frêles dières Hellènes, que l'on pouvait hisser sur la grève... La Trirème possède un pont complet, garant de plus de place pour les combattants, et possède éventuellement quelques armes de jet ( ballistae ). Le rostre est encore en bronze et conçu pour l'éperonnage, mais rapidement, il devient une simple prolongation artistique de la coque, perdant toute vocation militaire.
Quelques chiffres: Environ 37-38 mètres (35 pour la trière) de long, 6 de large (4,2 - 5 pour la trière), 170 rameurs (des classes sociales les plus basses, rarement citoyens Romains), sur un total de 25 hommes, dont les marins, et la troupe (50 hommes). Vitesse de 5-6 noeuds (7-8 pour la trière). La Trirème possède toujours une Diacta ( petit auvent pour les officiers en poupe), une tour d'archer, introduite par Agrippa sur les navires Romains selon certaines sources sujettes à controverse, deux mâts et voiles gréées de manière permanente (jamais déposées pour le combat ). La grand-voile était parfois ornée d'un supparum, tandis que la voile de beaupré s'ornait du nom du vaisseau et des insignes de son capitaine. La grand-voile était souvent pourvue du motif de la République, repris sous l'empire de l'aigle ailes déployé sur lauriers, parfois agrémenté d'éclairs ou de motifs symétriques, et des mentions "SPQR" ("Senatus Populusque Romanus"). On retrouvait l'arbre porte-enseignes de la légion à l'arrière, enchâssé dans le bouclier de la figure de poupe. Elles furent équipées dès la première guerre Punique de "corbeaux", les passerelles d'abordage (voir quadrirèmes-quinquérèmes). La Trière se maintiendra encore des années grâce à son gabarit réduit et à son coût modeste en comparaison des "4" et "5" de la flotte, mais, restaient moins utiles contre la piraterie que de petites unités comme la liburne. Des trirèmes furent cependant engagées dans toutes les batailles navales ou furent impliqués des Romains. On n'y renoncera que tardivement, vers 400 ap.JC., au profit de grandes galères à nage multiple, mais dont le nom resta "trirème" pour une monère à trois rameurs par aviron, à l'origine de certains navires Byzantins.