Navires Marchands Mycéniens (1100-1500 av.jc.)


Navire marchand Mycenien Navire marchand Mycénien 1200 ans av.jc. (d'après un grafitti sur vase)

Tandis que la civilisation Minoenne, une des toutes premières "thallassocraties", florissait en égée et dans tout le bassin méditerranéen oriental, un obscur royaume dirigé de main de fer par une aristocratie guerrière, se lançait dans des guerres de conquêtes sur les terres de ses voisins. L'appétit légendaire du Roi Agamemnon décrit par Homère n'était qu'un condensé des efforts des rois successifs pour faire de Mycènes, royaume modeste au nord-est du péloponnèse, la grande puissance qui subjuguerait l'ensemble du monde grec et défit deux fois la mythique cité de Troie, dont la richesse et les fortifications légendaires étaient connues aussi bien dans le monde grec qu'en asie.

Avant que le chercheur Allemand Heinrich Schliemann ne fasse passer le mythe à une réalité tangible aujourd'hui acceptée par l'essentiel de la communauté scientifique, Mycènes a légué au monde grec des images mondialement connues, qui la rendent identifiable immédiatement : Le masque d'or "dit d'agamemnon", les tumuli massifs (Tholos), les murs cyclopéens et la porte des Lions de Mycènes, l'armure de Dendra, et aussi un vocabulaire, une écriture et un art qui s'enrichit de la culture des Minoens et fut l'ancêtre du Grec classique... De son émergence, en 1600 av.jc. à son âge d'or vers 1400 av.jc., et sa disparition, en 1100 av.jc., Mycènes unifia le monde grec, et tint tête à la puissance montante d'asie mineure, les Hittites.

Bien qu'ayant indirectement une facade maritime importante, les Mycéniens n'étaient pas connus pour la puissance de leur flotte. Les choses changèrent lorsque vers 1400 av.jc., après la mainmise sur les grandes cités côtières de l'argolide et du péloponnèse, les armées Mycéniennes entreprirent de prendre les possessions d'un "empire" Minoen à la suite de l'éruption de Théra, qui fut la cause de nombreux bouleversement économiques pour la plupart, et rendirent vulnérables cette civilisation au moment où la puissance Mycénienne étteignait son pic. Troie fut de ce fait, malgré le caractère semi-légendaire de ces évênements, le verrou qui bloquait l'accés à la sécurisation de la mer égée et des riches cités de la côte hellespontique.

Les Mycéniens e contentèrent probablement, d'après les vestiges qu'on en à, de copier les navires Minoens, tout en les militarisant un peu plus. Il est possible qu'ils inventèrent une forme archaïque de la dière, alors même que la classification des navires donnée par Homère, sans plus de détails, ne donnait que deux types de bâtiments, les pentécontores et leur dérivé à 100 avirons, qui, en recoupant ce navire avec certains graffitis, donnait un navire dont les rameurs du même bord étaient décalés, avec une passerelle bien visible au dessus des rameurs.

On distinguait d'ailleurs les "transports de guerriers" et les "transports de chevaux", et un style que l'on rapproche sans peine des navires phéniciens et assyriens. Les vases montrant des navires mycéniens vers 1400 av.jc. ont logiquement un style plus Minoen que "Mycénien", avec une coque élancée et fine, une voile carrée basse, un éperon rapporté en bois, une "cabine" et éventuellement une tour d'archer ou de commandement. Souvent ces navires sont représentés avec de très nombreux rameurs (40 et plus), certaines sont plus douteuses et montrent vraisemblablement le navire légèrement vu de haut, et donc les rameurs de chaque côté. Les derniers navires Mycéniens étaient très probablement étroits et hauts, et la disposition des rameurs légèrement décalés n'est qu'une hypothèse amenée par la classification d'Homère et recoupée par les navires à galerie des vases. Toutefois du temps de la ligue Achéenne, les galères militaires Grecques prennent leur aspect moderne. Les navires de commerce ventrus annoncent eux une évolution lente à proue droite, qui s'imposera à la longue.

Navire militaire Mycénien tiré de représentations connues : "dière" archaïque de 70 rameurs, à galerie.