Méconnue, la modeste flotte de cet immense empire, héritier de la plus grande partie de celui d'Alexandre, ne fut une réalité qu'à partir de sa proclamation par un des ses généraux, Séleucos, fils d'Antiochos, en 312 avant J.C.. Ce fut, des trois grands empire successeurs, le plus vaste: Il s'étendait des rives de l'Asie mineure à l'indus. Une telle immensité continentale allait constituer, non un avantage, mais un lourd handicap. Maintenir en effet la cohésion de cet empire de culture hellénistique mais peuplée par des nations si diverses, sur de vastes territoires, souvent pauvres, montagneux, arides, des provinces difficiles d'accès, des cultures et religions antagonistes et des Satrapes peu respectueux du pouvoir Royal ont progressivement provoqué le démembrement de l'empire, et dès 301 à la bataille d'Ipsos, le Royaume obtient le maximum de son extension. En 281 cependant, des guerres contre les Lagides vont provoquer la conquête de la plus grande partie de l'Asie mineure, la Lycie et la Cilicie seules restant aux mains des Lagides. Malgré la fondation de deux capitales, Séleucie du Tigre et Antioche de Syrie, l'empire allait commencer lentement à se désagréger.
Progressivement, des royaumes deviennent indépendants: Pergame, la Bithynie, le Pont, la Cappadoce, mais aussi la Médie, et par intermittence l'Arménie. L'est razzié par les Parni le devient également sous le nom de Parthie. Enfin, le royaume Grec de Bactriane, la plus orientale des provinces de l'empire, est proclamé par Diodote, Satrape local en 240 av. JC. et restreint ce dernier à sa partie occidentale. En 190 avant J.C. la situation est critique. Rome sorti victorieuse de la première guerre Punique regarde avec attention l'épuisement des Lagides et Séleucides dans l'interminable guerre pour la Coïlè-Syrie, soucieuse de ne pas laisser l'une ou l'autre prendre la domination sur la méditerranée orientale. Antiochos III le Grand, qui tenta une nouvelle fois de reconstituer l'empire, eut le malheur d'héberger et même d'aider le fameux général Carthaginois Hannibal, exilé après la défaite de Zama, et confia à ce dernier sa flotte, finalement battue à Eurymedon, prélude au débarquement Romain en Asie mineure et à la grande bataille de Magnésie du Sipyle, annonçant le retrait de la côte de l'empire et la fin de la flotte méditerranéenne. La paix d'Apamée fut un prélude à sa désintégration de ce qui restait de l'empire Séleucide: L'Arménie fut définitivement perdue, puis en 164 av. J.C., la Perse, centre névralgique de l'ancien empire, et enfin la Babylonie et la Médie, par les Parthes en 129 av. JC., et enfin la Mésopotamie en 88 av. J.C.. Pompée, en faisant assassiner Antiochos XII mettait définitivement fin à son existence en 64 av.J.C.
Les navires Séleucides, basés en Asie mineure ou en méditerranée Orientale, en mer noire, et en caspienne, ou en mer rouge, était composée de flottes locales modestes, car les Séleucide n'ayant qu'une maigre façade occidentale, leurs adversaires n'étaient ni les Lagides, ni les Antigonides. Cependant, Pergame devenue indépendante lui livra bataille plusieurs fois sur mer et nécessita la constitution d'une flotte permanente qui était calquée sur ce qui se faisait dans les chantiers Hellènes. La flotte Séleucide compta des Trières, Tétrères ( construites à Rhodes ), et des Pentères, échelon de base des marines de ce temps, et se trouvait avantagée par la possession de vastes forêts de grands cèdres. Néanmoins, elle ne posséda jamais de grosse unité comme les Macédoniens et les Égyptiens, se livrant une course au gigantisme. On sait également par Polybe ( Histoire, Livre XXI, VI, 13 ), que lors de la paix d'Apamée, Antiochos devait se séparer de ses "Lembos de plus de trente rames" ( voir Lemboï ), et ses monères, sa flotte se trouvant réduite en outre à dix "navires cataphractes" ( pontés, probablement des pentères et tétrères ).
La Pentère décrite dans cette illustration est légère, extrapolée de la trière, elle possède trois rangs de rames, et se révélait fort exiguë. Elle disposait d'un pont presque complet, si ce n'est les grandes ouvertures destinées à aérer le compartiment de nage en dessous. Longue de 42 mètres pour 6 mètres de large, elle embarquait 260 rameurs répartis en trois rangs de 26 rames de chaque bord, les Thranites et Zygites étant deux et les Thalamites seuls pour un aviron. Prenaient place à bord également le Navarque, 15 hommes d'équipage et environ 30 soldats, épibates et peltastes. Avec leurs forte hauteur, leurs armes de jet plus performantes et leurs soldats plus nombreux, abordant au corbeau, les Romains avaient un avantage certain.