Aussi anciens que les bateaux de papyrus, les premiers navires en bois du Nil sont des dérivés du radeau. Joindre des planches de bois, à la flottabilité meilleure, présentant une surface plane et plus stable avait des avantages certains. Toutefois, en dehors de la période du haut néolithique, peu avant la fin de l'ère glaciaire, le climat bien plus froid était garant d'une plus grande floraison et il existait de vastes forêts dans la zone Nilote et au Moyen-Orient, et même jusqu'au coeur du Sahara. Mais lorsque le changement de climat advint et que les premiers peuplements du Nord-Est s'installèrent le long des berges du grand fleuve, il apparut bientôt plus pratique de concevoir des bateaux en papyrus qu'en bois: La seule essence locale, le palmier dattier, malgré ses qualités, ne pouvait guère fournir qu'une médiocre base de travail. Bois lourd et poreux, trop fragile et trop fin, il ne pouvait fournir de matériau de construction viable. On pouvait trouver, plus au sud, des forêts de Sycomore et d'Acacia, fournissant en bois de meilleure qualité mais ces arbres chétifs ne pouvaient donner que des planches fort menues, à l'origine de la légendaire souplesse des navires Égyptiens.
On se replia alors sur le bois du Liban (Phénicie), dont les grandes forêts de Cèdres étaient réputées donner un bois solide et imposant. La construction navale Phénicienne, à ce titre, s'appuya sur le Cèdre comme les Portugais sur le Chêne un millénaire plus tard... L'Empire Égyptien ne tarda pas donc à s'emparer de ces provinces du Nord, devenant des protectorats. Elle put alors faire venir les tonnes et bois dont elle avait besoin pour ses constructions et ses navires destinés à transporter les pierres des pyramides depuis ses carrières et obélisques plus tard... Mais jusqu'ici, du fait de la taille des planches disponible, il y eut toute une famille de modestes navires à fond plat, simples radeaux relevés par un bordage, avec parfois un abri, manœuvres à la gaffe, à la pagaie ou encore dotés d'une voile de papyrus ou de cotonnade tendue entre deux vergues sur un mât bipode. Faciles à produire, ils étaient l'apanage du petit peuple, des pêcheurs, commerçants. Le parcours était toujours le même: Remonter le nil au sud à la voile et à la pagaie, puis se laisser redescendre vers le nord par le courant.