Pearl Harbour

( 7 décembre 1941 )

 

L'enfer au paradis: Hawaii est entré en guerre.

Il y a quelques évênements-clés de la seconde guerre mondiale dont le nom fait partie des légendes tant ils ont étés des pivots de l'histoire. Avec le jour J, Pearl Harbour est sans doute l'élément le plus important de la guerre: Factuellement, c'est une massive attaque aéronavale Japonaise sur la base américaine du pacifique, dans l'île d'Oahu, partie de l'archipel des Hawaii. Mais c'est aussi l'entrée de l'autre partie du monde dans la guerre, et le début de la fin pour l'axe: Avec l'entrée en guerre des USA, la Grande-Bretagne disposait d'un allié de poids en Europe. Leur poids décisif à été le point de bascule de la guerre, arpès une période d'incertitude dramatique ou l'axe semblait invincible.

Tout à été dit, écrit, et filmé sur cet évêvement. Je me bornerais donc à traiter des faits: L'attaque de Pearl Harbour procède de la volonté du Japon d'en découdre avec les USA. Celle-ci est née de l'isolement progressif du Japon par la SDN et des sanctions économiques qui lui étaient appliquées depuis son invasion de la Mandchourie en 1931, puis du reste de la Chine en 1937. Or, si le Japon était riche en gisemements de minerais ( on produisait un excellent acier local ), il n'en était pas de même avec le pétrole et le caoutchouc, deux matières capitales dans toute industrie, et par extension industrie de guerre. Le blocus sur divers matériaux importants fut décidé par les USA en 1940, mais pas le pétrole. Elle ne coupa les approvisionnements en pétrole qu'en septembre 1940, après le coup de force des Japonais au Tonkin, possession de la France de Vichy. L'état-major et le gouvenement savaient alors que les réserves de pétrole n'en étaient plus que pour quelque mois.

Devant la volonté de poursuivre leur mouvement expansionniste, inéluctable et l'importance de ces précieuses matières premières, une confrontation avec la Hollande et la Grande-Bretagne , dont les possessions coloniales regorgeaient de ces richesses vitales, était inéluctable et semblait facile tant la supériorité des forces navales, aériennes et terrestres du Japon étaient patentes. Mais un conflit avec ces pays auraient soulevé une nouvelle protestation internationale et très certainement une entrée en guerre des USA aux côtés de leurs alliés. La guerre avec ce puissant voisin était donc inéluctable. Restait donc à s'assurer la victoire par une action "préventive" décisive. L'amiral Yamamoto Isoroku, chaud partisan de l'aéronavale dont il avait contribué à la naissance et aux tactiques, eut l'oreille de l'amirauté Nippone et le soutien de Nagumo, mais aussi du gouvernement militaire présidé par le général Tojo.

Yamamoto s'était inspiré de l'attaque aéronavale de Tarente en novembre 1940, qui avait prouvé qu'avec une poignée de veux bombardiers-torpilleurs venant d'un seul porte-avions, on pouvait mettre hors de combat la moitié de la flotte Italienne en une seule nuit. Ainsi fut définie l'attaque de Pearl Harbour, la base navale de la flotte du pacifique, à portée directe de la flotte Japonaise. Cette puissante force navale était d'un tonnage légèrement inférieur à la flotte Nippone, comptant moins de porte-avions. Les cuirassés, dans une optique classique de la guerre navale, étaient le fer de lance de cette flotte. Aussi une attaque en force et la destruction des cuirassés Américains du pacifique ( au nombre de 8, le gros de la flotte Américaine de ligne ) aurait neutralisé les moyens des USA de s'oppser à la politique d'expansion Japonaise, avec l'impact démoralisant escompté. On comptait aussi constituer rapidement un glacis défensif et sur la lassitude de la guerre du versatile peuple Américain, "amolli par une culture matérialiste".

Dès lors le plan arrêté dans ses grandes lignes, le capitaine de l'aéronavale Minoru Genda se vit charger de la mise en place technique de l'attaque. Tandis que des espions Japonais photographiaient la base sous tous les angles, y compris par avion de tourisme, à Kure on s'attachait à modifier le gourvernail des torpilles pour leur permettre d'êtres lancées par hauts fonds. Les porte-avions, dispersés par escadres, furent rassemblés au sein d'une flotte comptant au total 8 bâtiments ( Kaga, Akagi, Hiryu, Soryu, Sokaku, Zuikaku ), les navires de ligne Hiei et Kirishima, les croiseurs Tone et Chikuma, Abukuma, 9 destroyers, 3 submersibles croiseurs et 28 autres porteurs de submersibles de poche. Ces derniers devaient forcer la rade et parachever le torpillage des navires (- ce fut en réalité un échec complet ).

Le plan passe à éxécution le 26 novembre: La flotte à quitté Kure et les différents ports de ralliement pour se regouper à Hitokkapu dans les Kouriles. Elle va ensuite cingler vers Hawaii en suivant la route nord, réputée difficile ( tempêtes et glaces ). Cette route peu fréquentée lui sert de couverture: On ne l'y attend pas. Les service de renseignement américains savent que la flotte Japonaise est quelque part en mer, mais les avions de hawaii, Wake et Guam qui patrouillent ne trouvent rien, le pacifique est vaste. Le 2 décembre, on ordonne le branlebas avec l'ordre codé acueilli dans la liesse générale "Escaladez le mont niitaka". Le samedi 6 décembre, la flotte n'est plus qu'à quelques encâblures de la base. Les derniers renseignements des agents sur place signalent toute la flotte au mouillage et les équipages se préparant à un week-end de temps de paix. Les trois porte-avions que compte la flotte ne sont cependant pas là. C'est un mécompte relatif pour Yamamoto qui ordonne de continuer les préparatifs.

A Pearl Harbor, on craint l'action d'une "cinquième colonne" et d'espions et de saboteurs parmi les résidents Japonais nombreux à Hawaii. Les avions sont parqués à l'extérieur en rangée pour être gardés plus efficacement. Malgré les appels à la vigilance des services de renseignements, les négociations avec le gouvenement japonais par l'intérmédiaire du proconsul Kurusu continuent. Le 6 au soir, devant la dégradations des relations diplomatiques, l'amiral Kimmel confirme la mise en état d'alerte de la flotte, effective depuis l'annonce du départ des forces Japonaises en mer. Un radar a été fraîchement installé sur la côte et on en teste un autre sur le cuirassé California. Le 7 à l'aube, Les opérateurs de ce radar, sans expérience, indentifient un essaim de points. L'alerte est donnée au responsable local qui consulte ses fiches et en déduit l'arrivée d'un groupe de B-17 attendus sur Hickham Field. En réalité ce sont les 183 ppareils de la première vague, des bombardiers "Val", des torpilleurs "Kate" et des chasseurs "Zéro" chargés eux aussi de bombes qui ont décollé depuis 6 heures et sont à présent en vue des Hawaii et d'Oahu.

A 7h 48, les mots de Fuchida résonnent dans les écouteurs: "Tora, Tora, Tora" ( "tigre" ). C'est le signal de l'attaque. Les nuées d'avions gris et blancs frappés du hinomaru déboulent dans un bruit d'enfer au dessus de la rade, des deux côté de l'ile Ford où sont amarrés 14 bâtiments dont les 8 cuirassés. 27 autres navires de gros tonnage sont à l'ancre dans les quais, 96 au total. La surprise attendue est totale. Les matelots dorment encore pour récupérer de la veille, quelques officiers de quart sont sur le pont, encore incrédules. A 7h55, la base d'hydravions est bombardée et devient un enfer: Tous les appareils alignés comme à la parade sautent les uns après les autres. Les hangars volent en éclats. Le personnel est encore trop pétrifié pour réagir. Puis c'est au tour des bâtiments de la rade: Le destroyer USS Monaghan explose, les croiseurs USS Raleigh et Helena sont gravement touchés, le mouilleur de mines Oglala, les cuirassés Arizona, Nevada, Oklahoma, West Virginia, California sont torpillés et bombardés. L'Arizona reçoit une bombe dans sa soute à munition et se disloque de l'intérieur. Il se retourne et coule en emportant presque tout son équipage. Kinkaid déboule héberlué avec ses officiers sur le parking du mess, puis rejoint le PC et lance au micro l'annonce surréaliste: "Attaque aérienne sur pearl Harbor. Ceci n'est pas un exercice! ".

Partout, des marins affolés, du personnel, des Marines, des pilotes s'organisent au mieux. On tire au fusil et même au pistolet sur les avions volant en rase-motte. Les pilotes foncent vers les aérodromes, las: Il n'y a plus d'appareils en état de vol. Les bases d'Hickham, Wheeler et Ewa sont totalement dévastées. Pearl Harbor est équipé d'une DCA valable, mais les servants en sont absents, et les hommes qui tentent de faire feu depuis les postes des navires de ligne sont mitraillés par les chasseurs. A 8h40, toute la base est une ruche bourdonnante d'ou émerge des fumées d'incendies dantesques, tandis que la seconde vague arrive au-dessus de l'île Ford. 134 bombardiers et 36 chasseurs. Cette fois, on l'accueille par un feu nettement plus nourri. Le cuirassé Pennsylvania et les destroyers Cassin et Downes sont pris pour cible et éventrés, le destroyer Shaw part en une colonne de flammes. Les dépôts de carburant, de munitions, sautent à leur tour. Les hangars s'écroulent. Même l'hôpital militaire est visé.

A 9h45, les avions de cette deuxième vague sont revenus et ont apponté. Mais Nagumo, malgré les appels pressants du capitaine de frégate Fuchida, refuse de lancer une troisième vague, estimant que l'effet de surprise est éventé, ou de lancer des recherches pour retrouver les porte-avions en mer et les couler. Il est plus préoccupé par le fait de retrouver ses ravitailleurs au Nord. Ne sachant pas si des porte-avions ennemis se trouvent au marge ou non, et s'estimant pleinement satisfait par le succés de l'attaque, il donne l'ordre de faire cap au Nord. L'escadre jettera l'ancre le 23 décembre à Hashirajima. On n'enregistra que la perte de 29 appareils abbattus, et 5 submersibles de poche. L'annonce du côté Américain n'arrive sur les ondes qu'à 14h26. On est à l'heure des comptes: Le Nevada et l'Oklahoma, l'Oglala, le vieux bateau-cible Utah, sont définitivement perdu. La coque du Nevada gît pitoyablement retournée, hélices à l'air, et des hommes tentent avec acharnement de faire sortir des marins prisonniers dans ce qui devient une vaste baignoire qui se remplit inexorablement. Au total, on dénombre 2300 morts et disparus, plus de 3000 blessés, beaucoup gravement brûlés. 188 avions ont étés détruits, et tous les navires présents, y compris les cuirassés, mis hors de combat pour au moins deux ans. Ce n'est en effet que fin 1943 que certains de ces cuirassés, renflouées, réparés et refondus, reprendront le combat, à la grande suprise des Japonais qui croyaient les voir définitivement éliminés.

Un office funèbre durera une semaine. dans la journée, lors de sa conférence de presse, Roosevelt parla comme du jour de l'"infamie" cette 'agression Japonaise. Cette dernière semblait être en contradiction avec la convention de la Haye de 1907 sur la décraration de guerre préalable, mais les représentants reçurent l'odre de ne la donner qu'au moment même ou l'attaque se déclencherait, afin de préserver la surprise. Quoiqu'il en soit, la résolution des USA, dont l'isolationnisme volait en éclat ce jour, fut extrêmement ferme. Le roulau compresseur de son industrie, allait avec un an de retard, délivrer les navires compensant largement ces pertes. Et ce sont en attendant une poignée de porte-avions qui allaient résister puis porter l'estocade à Midway.

-Voir Marine Nippone

-Voir US Navy

 

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