R.M.S. Titanic (1912) Sans doute le paquebot le plus célèbre du monde (une célébrité que l'on mesure à l'aune de la masse de sites internet, fictions et imprimés à son endroit) , il doit cette célébrité actuellement à son association à la plus grande tragédie maritime de l'histoire. Celle du Lusitania, arrivée plus tard "pour faits de guerre", avait pourtant eu des implications politiques et finalement militaires bien plus importantes, mais pas le même retentissement médiatique. Non, le drame du Titanic était le produit d'une association de facteurs aggravants dont le premiers était incontestablement la trop grande confiance, voire l'arrogance d'une technologie avec laquelle on croyait dominer les océans. Le Titanic, en sombrant, emportait avec lui non seulement l'enthousiasme irraisonné envers une technique alors toute-puissante, mais également certaines habitudes et pratiques héritées des "wagons à immigrants" parqués à fond de cale et qui défilèrent durant plus d'un demi-siècle vers le nouveau-monde. Le Titanic était aussi un autre monde, la démesure d'un luxe ostentatoire alors encore inédit, celui d'un palais flottant pour les nouvelles fortunes de l'industrie. On peut dire que son naufrage fut celui des illusions de la "belle époque". Quelques annés plus tard, la grande guerre allait achever définitivement les dernières lueurs de cet enthousiasme. Le R.M.S Titanic fut en fait l'un des sister-ship d'une classe de deux unités, construites par Harland et Wolff à Belfast, comme les autres Liners de la White Star Line; Son ambitieux propriétaire avait en effet le projet de répondre aux trois géants de sa rivale la Cunard, les Mauretania, Berengaria et Aquitania. Ces derniers étant les plus grands navires du monde, la WSL ne pouvait que répondre par une surenchère, qui ne fut pas seulement en termes de tonnage ou de vitesse, mais aussi de luxe, avec des ornementations encore jamais vues, dont un atrium avec le fameux grand escalier, mais également une piscine et un ascenceur, des salles à thème, etc... La grande suite de première classe était factuée 4500 dollars de l'époque (40 en troisième). L'Olympic, lançé en 1911, déplaçeait 45 324 tonnes et mesurait 268,80 mètres de long pour 28 de large, reprenait du coup le titre mondial, et reléguant la plupart des paquebots légers à l'époque au rang de jouets de bain. Tout comme pour la marine militaire, et sans doute mieux encore, ils disposaient d'une combinaison de machines à triple expansion associées à des turbines basse pression leur conférant une vitesse de 21 noeuds, que seuls les destroyers et torpilleurs et certains croiseurs atteignaient à l'époque. Pour l'anecdote, ce navire était doté (comme le Titanic) d'une quatrième cheminée factice de 22 mètres, uniquement pour l'esthétique de la silhouette... Lors de sa traversée du 20 septembre, il entra en collision avec le croiseur HMS Hawke et dût passer des mois au bassin. Ces réparations étant en cours lorsque le Titanic sombra, on effectua d'urgence des améliorations retirant les leçons du naufrage de son sister-ship. Il servit durant la première guerre mondiale comme transport de troupes, camouflé, et faillit subit le sort du Lusitania lors d'un torpillage par un U-Boote, évitant les torpilles. Il fut ensuite modernisé, passant au mazout en 1920, puis opéra pour la nouvelle compagnie Cunard-White Star jusqu'en 1934. Il fut alors désarmé puis démoli. Son jumeau le Titanic était légèrement plus long, et nettement plus lourd. Achevé dix mois plus tard, il avait été conçu comme l'Olympic avec des cloisons étanches à fermeture hydraulique commandée depuis un pupitre de la passerelle. Avec quatre compartiments submergés, la flottaison était encore garantie. Cette confiance dans son insubmersibilité fut telle que l'on omit volontairement la moitié des chaloupes de sauvetage nécéssaire. Le reste de son histoire est suffisamment édifiante et connue... Caractéristiques:
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