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Nef Catalane (XIV-XVe siècles)
La Nef Catalane ci-dessus est en fait tirée
d'une reconstitution au plus près à partir d'un des plus
anciens ex-votos jamais retrouvés, datant de bien avant l'expédition
de Colomb. Les ex-votos sont, à défaut des gravures réalisées
par des artistes qui ne sont pas forcément des marins, les meilleurs
témoignages qui nous sont restés, sans doute les plus fidèles
et les plus riches d'informations car réalisés d'après
nature par ceux qui étaient à bord... On à retrouvé
en effet ni plan ni instructions relatives aux navires de ces époques
dans les chantiers car les techniques de constructions propres à
chaque maître-charpentier étaient de tradition orale. Cette
nef aurait pu être une caravelle tant par les formes que par la
technique de construction. Même en tenant compte d'éventuelles
éxagérations dans les proportions, il s'agissait de caboteurs
de dimensions restreintes (25 mètres au mieux), de coque particulièrement
large (10 mètres pour 25, soit un rapport de 2,5/1) représentait
un avantage pour la stabilité et un grave inconvénient dans
la tenue de cap. La coque était haute de 6 mètres, ce qui
siginifiait un espace à bord suffisamment généreux
pour correspondre à sa vocation de navire de charge et la hauteur
était une garantie dans le gros temps. Construite en chêne
comme les Caravelles, avec un avant se terminant de la même façon
mais surmontée d'un petit château, la toldilla, une plate-forme
triangulaire adossée à des "escaliers" latéraux
qui surmontaient et encadraient la poupe, formant une sorte de petit poste
avant, ce qui deviendra le gaillard et prendra des proportions énormes
sur les caraques un siècle plus tard. La Tolda, le gaillard d'arrière
servait aussi d'abri pour l'homme de barre maniant le grand safran, mais
on ne sait pas si un mécanisme lui permettait de mieux répartir
son effort (palans et drosses). Cette Tolda était surmontée
d'une petite dunette, terrasse d'observation (éventuellement utilisée
pour faire le point), protégée par une simple rambarde.
La cargaison était bien à l'abri dans la cale dont l'accés
était fermé par une unique petite écoutille entre
le mât et le poste avant. Solidement bâti bien que modeste,
ce très proche cousin de la Santa Maria ne bénéficiait
que d'un gréément réduit à une grande voile,
ne nécéssitant qu'un équipage plus réduit,
mais restreignant les possibilités de manoeuvre. Caboteur, ce navire
n'en était pas moins conçu pour pouvoir affronter des routes
le menant de la méditerranée à l'Atlantique et à
la mer du Nord.
Le modèle original de cet ex-voto se trouve
maintenant exposé dans une salle du musée Prins Hendrik
de Rotterdam. Il ornait depuis des siècles la voûte de la
chapelle Saint Simon de Mataro en catalogne et reste l'un des meilleurs
indicateurs des techniques de construction de cette époque qui
nous soient restés...
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