Typologie des navires de l'Antiquité: A- Introduction: -On peut déjà signaler que les sources concernant le patrimoine maritime de l'antiquité sont surtout occidentales et centrées autour du bassin méditerranéen et du moyen-Orient. Il est cependant possible de définir également les types d'unités qui existaient en Amérique du Sud, ou en Asie*. -Une des caractéristiques marquantes de cette époque est la nette différenciation qui se fait dans la typologie des embarcations entre le commerce et la guerre. Autant au Moyen-Âge au Nord de l'Europe cette distinction n'avait aucun sens, pas plus qu'à la la renaissance tant le commerce de denrées onéreuses demeurait risqué, autant dans l'Antiquité préchrétienne, Phéniciens, Grecs, Romains, Babyloniens, disposaient de navires de genres bien séparés: Le navire marchand était par sa nature même un caboteur, petit ( moins de 30 mètres, au moins au début ), assez léger pour pouvoir être remonté sur le sable la nuit, ou échoué avec la marée, ventru, haut, large, conçu donc pour emporter les plus lourdes charges, souvent lesté, pourvu d'un gréement important et disposant d'un équipage réduit qui pouvait aussi ramer le cas échéant pour les manoeuvres au port et par temps calme. Mais cette propulsion était tout à fait minoritaire et la force motrice principale résidait uniquement dans la capacité à capter le vent grâce à un gréement plus développé que sur les Galères. Le navire militaire était tout son opposé: Taillé pour la vitesse, il était long, fin, très léger ( au départ ), étroit, son gréement réduit aux manoeuvres et monté par vent fort, parfois en auxiliaire de nage, et sa force motrice principale constituée par des rameurs, en grand nombre et intégrés à l'équipage: Une sub-distinction: Chez les Romains, il ne s'agissait pas d'esclaves ( oubliez ben Hur ): Cette force motrice était gérée avec ménagement, encouragements, les rameurs étant considérés comme des membres d'équipage à part entière, enrôlés durant quelques années et touchant une solde. Chez les Babyloniens et les Phéniciens, il s'agissait aussi de matelots enrôlés et payés, mais capables de prendre les armes le cas échéant. Chez les Grecs, on avait affaire à des hommes libres qui payaient leur transport en ramant, les galères pouvant le cas échéant combattre, mais pas les rameurs, d'ailleurs relativement mal protégés, mais bien entraînés car la technique de nage assise était assez élaborée. -Enfin, toutes les connaissances dont on dispose sur cette époque lointaine nous sont parvenues par des sources peu nombreuses, directes ou indirectes. Il y a dans l'idéal les épaves. Or, dans ce cas, seuls des "cargos" grecs ou Romains, ou encore Phéniciens, ont étés retrouvés, protégés par une vase bactéricide. Mais presque jamais aucune galère ( exception faite du navire de Marsala ). L'explication provient de la nature très particulière de ces navires: Construits en bois avec peu de métal, ils étaient très légers, au point d'avoir un coefficient de flottabilité positif, ce qui impliquait qu'en cas d'éperonnage, ils restaient à flot, à demi submergés. Ils étaient brûlés ou capturés en général. En revanche, les cargos de l'antiquité transportaient leurs denrées en lourdes amphores, les "conteneurs standards" de cette époque, et coulaient avec leur chargement. Sous un tas d'amphores, les plongeurs savent qu'ils peuvent toujours retrouver une étrave ou des couples, un reste de franc bord, le tout plus ou moins décomposé et écrasé par la masse d'argile des Amphores. Les seuls ennemis véritables de la galère sont le feu et l'usure. Les galères elles-mêmes étaient souvent hissées sur une rampe construite en pierre ou sommairement creusée sur la rive, et protégées par des "hangars". Retrouver les restes de ces rampes de halage donnent une idée précise des dimensions de ces navires. Les sources directes ( épaves ) retrouvées
sont donc presque uniquement jusqu'ici des navires marchands. *Concernant l'Amérique du sud, il y a les embarcations traditionnelles construites encore dans les Andes, avec une technique qui se rapproche de la plupart des esquifs primitifs des grands fleuves du Moyen-Orient ou d'Asie, embarcations en joncs. Mais le graphisme très symbolique des plus anciennes civilisations méso-Américaines ne sont pas explicites sur les techniques de construction. Les Nazcas, Mayas, n'ont pas été des puissances commerciales ou maritimes. Le radeau de la Jangada ( Brésil ) retrouvé dans la vase est sans doute le témoignage le plus ancien disponible pour ce continent ( 5000 ans av. JC.). Il confirme en tout cas la prééminence de la navigation fluviale sur la navigation côtière et hauturière, selon une chronologie somme toute logique car liée aux progrès empiriques de la technologie. Les Jonques Chinoises, répandues aussi dans la majeure partie de l'Asie, sont à l'origine des radeaux, liés intimement au "Nil" Chinois, le fleuve jaune. Ces "radeaux" massifs ont étés maintes fois améliorés, adaptés à la navigation côtière, puis au Moyen-Âge, de haute mer, voire océanique. B-Typologie détaillée: 1- Navire marchand de l'ancienne Egypte ( 3000 av.
JC ) |
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