Gaulos ( 2000 av. JC. ) Le cargo Phénicien par excellence, le Gaulos ( ou Gaoul ) était le parfait compromis entre les influences Grecques et égyptiennes. Le navire emblématique des phéniciens est sans aucun doute le Gaulos/Gaoul, navire symétrique possédant des caractéristiques propres et bien définies. Lorsque les phéniciens fondèrent Tyr, ( Biblos, bien plus ancienne, remontait à 7000 ans av. JC. ), ils eurent rapidement des contacts avec la Crète et la brillante civilisation Minoenne qui y résidait. Ces derniers construisaient alors des navires dépourvus de cordage de maintien entre la proue et la poupe, dénotant d'une construction bien plus rigide que les navires standard de l'époque, ceux des Égyptiens. Ces derniers, les navires souples, étaient dépendants de bois de petite taille, et de planches cousues. Les Minoens semble t'il sont les premiers à avoir remplacé les renforts en cordage par une structure rigide par elle-même, avec une quille en bois sur laquelle on établissait des pièces intermédiaires sur lesquelles ont venait poser le bordé fait de grandes planches cintrées grâce à la chaleur ou à leur souplesse propre. Cette révolution, les Phéniciens l'accueillirent avec empressement, étant sous la coupe depuis longtemps des Égyptiens. Le Gaoul, avait par certains aspects, encore une allure Égyptienne, avec sa coque ronde, sa proue et son étrave relevées, sa voile tressée maintenue entre deux vergues souples. Mais elle ne possédait aucun cordage de maintien, et pour cause: Les planches et la structure était faite en cèdre de Syrie, d'une massivité et d'une solidité qui n'avait aucun équivalent dans le Levant. Lorsque les Phéniciens sortirent de l'orbite Égyptienne, durant l'âge du Bronze moyen et ses contacts avec la cité-état d'Ougarit, lui permirent de bénéficier d'une technologie qui profita à son extension commerciale, depuis la côte de l'actuel Liban jusqu'aux colonnes d'Hercules et au-delà ( traces de commerce avec les Celtes du sud-est de l'Angleterre, en Cornouailles ), peut-être même un comptoir aux açores et sur la côte américaine... Les innombrables comptoirs n'avaient que pour but de permettre à tout navire cabotant la journée le long des côtes, de trouver un havre pour la nuit. Une seule véritable colonie fut fondée, Carthage, qui établissait un nouveau jalon entre la partie asiatique et la partie occidentale de la méditerranée, dans un carrefour de voies maritimes la rendant incontournable. Vers 1100 avant JC., la liberté relative dont jouissaient les Phéniciens avait pour cause le déclin des grands empires antagonistes de la région, Hittites et Égyptiens. Les Assyriens ne les menacèrent pas, et de manière générale, les Phéniciens constituaient avec les "peuples de la mer", une sphère de coprospérité. Le Gaulos joua un rôle de premier plan pour ces échanges: Il était dimensionné suffisamment pour embarquer une charge importante en amphores ( y compris sur son pont dans des galeries permettant de stocker des amphores à la verticale, le tout recouvert par une tente en toile ), et en même temps avec un tirant d'eau modeste et un fond relativement plat à la manière des navires Égyptiens lui permettant de mouiller à peu près partout et même de remonter les fleuves. Enfin, le Gaulos se caractérisait par une figure de proue souvent en forme de tête de cheval, et une figure de poupe en queue de poisson. Le nom même de "Phénicien" était une invention Grecque pour désigner des peuples de culture similaire, en réalité eux-mêmes se définissaient comme Sidonites, Bybloniens (Giblites), ou Tyriens. Il tirait son origine du phénix, oiseau divin du Levant symbolisant le soleil naissant à l'est. Mais vers 800 av. JC., un début de déclin commença avec la progressive mainmise des Assyriens sur Tyr et Sidon. Les Phéniciens étant un peuple pacifique, ils se soumirent et perdirent progressivement leur liberté d'action commerciale. Les Perses en 540 av. JC. furent donc vus comme des libérateurs. Ces derniers, fidèles à leur politique confédérale, laissèrent une autonomie bien plus importante aux trois grandes cités, mais progressivement, Carthage commença à prendre de l'importance, et à se détacher de son origine Phénicienne pour devenir pleinement indépendante. D'autres cités-états florissantes furent fondées en tant que simples comptoirs commerciaux au départ, sur la route des Gaouls: Arwad (Syrie), Tarse (Asie mineure), Kition, Paphos (Chypre), Cnossos (Crête), Malte, Hadrumète (Sud de Carthage, Numidie), Cirta (Numidie intérieure), Rachgoun (Actuel Maroc), Lixus (côte atlantique, Maroc), Mogador (Mauritanie), Cadix (Côte Atlantique, Espagne), Ibiza (Canaries), Massilia (rien à voir vec Marseille, il s'agit d'une coloniée d'Asie mineure...), Tharros et Nora en Sardaigne, Motye en Sicile (près de Mytilène). |
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