Challenge (1851)

Le Challenge est sans doute le plus beau et le plus rapide, le plus grand des clippers jamais construits aux USA. Il fut construit aux chantiers de G.H. Webb à New York dans le but de détrôner le mythique Flying cloud, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce dernier était réputé imbattable, et son record tenait depuis déjà cinq ans lorsque le Challenge prit la mer. Son armateur, N.L. et G. Griswold, le fit baptiser au cours de la plus grande cérémonie de lancement jamais vue à New York. Immense, déplaçant 2006 tonneaux à vide, long de 70 mètres, sa coque très solide avait des estropes en fer et était large de 51 cm à la flottaison, le challenge était aussi le premier à posséder trois ponts. La pomme de son grand mât culminait à 70 mètres, et la forme de sa carène était la plus fine jamais vue. Sa coque noire était réhaussée d'une fine bande dorée, et se terminait par un aigle les ailes déployées, également doré. Ses emménagements intérieurs étaient d'un raffinement extrême pour un navire de commerce, un "cargo" aux standards actuels, avec deux logements pour les officiers, une autre grande chambre et une antichambre, 6 cabines de luxe en bois de rose, lambrissées de sculptures en chêne réhaussées de fines dorures.

Le Challenge était conçu pour le commerce entre la Californie et la Chine. Il pouvait également embarquer des passagers fortunés. On plaça de grands espoirs en lui et pour sa première traversée, on le confia à une célébrité de l'époque, le capitaine Robert H. Waterman, réputé pour être le plus rapide sur cette route. Son premier voyage allait le mener de New York à San Francisco, en passant par le cap horn, et on avait promis à Waterman une prime de 10 000 $ s'il parvenait à boucler ce parcours en 90 jours. Il en mit 108. Car si le navire était sublime, son équipage, ramassé dans le portr, comptait surtout de faux marins et vrais traine-savates attiré surtout par l'or de Californie. C'est ainsi qu'au large de Rio, eut lieu une mutinerie, et le second tué. Les officiers rétablirent l'ordre durement et le voyage continua dans uen athmosphère lourde. Au cap Horn, trois gabiers tombèrent de la vergue de hunier d'artimon et se tuèrent, et plus tard, une dysenterie emporta 4 autres matelots. Mais lors de sa première traversée vers la chine, c'est Land qui remplaça Waterman, jugé trop dur, et avec de meilleurs hommes. Il battit le record pour le retour en 34 jours mais mourut à bord. Pitts le remplaça et effectua d'autres traversées. En ralliant avec du Thé de Wamphoa la Grande-Bretagne, il s'djugea un nouveau record en 105 jours. Les Britanniques l'admirèrent tant lors de son séjour que les lignes de sa coque furent relevées pour l'amirauté.

Mais en 1861 le fier navire était fatigué. Il fut vendu à Bombay sous le nom de Golden City, et fit des voyages entre l'Inde et Hong-Kong, puis en 1866 à Wilson et Co. de Grande-Bretagne entre Bombay et Java. Au cap de Bonne-espérance, une mauvaise lame déferla à l'arrière et emporta tous ses officiers. Il termina souvent ses voyages avec une partie de son gréément en moins, et compta beaucoup de victimes dans sa carrière. Le beau navire était trop fin, et par là même, du fait de son haut gréément, instable, dangereux. Il termina sa carrière en s'éventrant sur les récifs d'ouessant, magré le secours d'une canonnière Française, en 1876...

 
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