Oneraria (200 av. JC.)


Oneraria
Cargo standard de la flotte marchande Romaine, l'Oneraria inspira la Corbita, beaucoup plus massive encore.

Par certains aspects, l'antiquité nous surprend encore par certains aspects d'une grande modernité. On croit par exemple généralement que dans le domaine maritime, les porte-conteneurs datent des années cinquante. Or, le concept d'embarquement de vivres de toutes sortes, liquides et solides dans des jarres en terre cuite identiques, standardisées à l'extrême, est bel et bien une pratique très ancienne, née de la pratique des Phéniciens, reprise par les Grecs, puis les Romains. Certes une amphore est plus modeste qu'un conteneur moderne, mais malgré tout bien adaptée au stockage dans les frêles navires marchandes de l'époque.

L'Oneraria est signalée bien avant l'époque impériale comme le "cargo" standard Romain, c'est même à certains égards un terme générique qui recoupe des sous-variantes, comme la Corbita, cargo de blé lourd. Ces navires de lourd tonnage, capables d'embarquer plus de 3000 amphores, étaient issus des cargos cataphractes grecs qui assuraient le commerce entre les empires hellénistiques dans le bassin méditerranéen. Ils s'en distinguaient par des traits proprement Romains, comme l'abandon de l'échelle de coupée à l'arrière et un fort tirant d'eau, révélateurs de ports modernes en eaux profonde dotés de jetées, un gaillard d'arrière en terrasse souvent accompagné d'un auvent, une superstructure de passerelle, une figure de poupe en col de cygne.

Il s'agissait aussi de navires massifs, pontés parfois doublement (deux ponts superposés), inévitablement dotés d'une voile de beauprés pour les manoeuvres, et d'une grand-voile suffisamment efficace pour se passer de tout autre moyen de locomotion sur des trajets bien connus, mais pas seulement spécifiquement en cabotage: Leur solide coque en chêne les autorisaient à se "frotter" aux liaisons en pleine mer, le repérage se faisant, comme toujours de nuit, par les étoiles. Avec l'époque impériale, après JC., les Romains ont eu accès aux grandes forêts de Gaule et de Germanie, et disposé de quantité de bois d'oeuvre massif de qualité pour construire des cargos encore plus volumineux. Une Oneraria comme celle-ci devait mesurer 35 mètres pour presque 10 de large. Son équipage se réduisait à 10 hommes au plus, polyvalents.