Rule Britannia.
En 1939, la marine Britannique était toujours la plus puissante du monde, et de loin la plus puissante parmi les alliés, quand au nombre des bâtiments déployés et à son réseau mondial de bases et arsenaux. Une flotte impériale, planétaire par excellence. Le budget militaire alloué à l'aviation et surtout à l'armée de terre n'étaient que peu de chose en comparaison. Mais la position insulaire et la sécurité des routes maritimes de l'empire imposait cet état de fait. Bien qu'officiellement "royaume uni de grande bretagne et d'irlande du nord", on parlait toujours dans les journaux d'"empire britannique". Une flotte d'une importance sans égale confirmée par la place de fait et l'autorité du premier lord de la mer auprès du premier ministre. En septembre 1939, précisément, c'est Sir Winston Churchill qui occupait ce poste, l'homme providentiel, qui avait joué un rôle comparable durant, déjà, la grande guerre.
Introduction
La Royal navy avait vu son statut confirmé, mais en même temps plafonné par le traité de Washington (1923) qui définissait la limite de son tonnage (à égalité avec l'US Navy), de 500 000 tonnes pour les bâtiments de premier rang, à l'époque les cuirassés. Comme elle ne cessa pas ses constructions navales durant la grande guerre, ses effectifs comprenaient un grand nombre de croiseurs, navires de ligne, et même destroyers datant de la grande guerre ou de l'avant-Washington (1919-22). Ce n'est cepandant que pour les navires de ligne que le moratoire de 10 ans s'imposait. La seule exception au traité, accomodément même désignés très précisément, étaient les deux cuirassés de la classe Nelson (1925) dont la construction était trop avançée pour une démolition. Les croiseurs de batailles avaient vu leur conversion en porte-avions, et seuls trois survivants de cette ère restèrent en service en tant que tels : Le Hood (1920), fierté de la marine britannique, et les Repulse et Renown un peu plus anciens (1917), mais rapides et à l'armement redoutable. Les croiseurs de bataille de David Beatty engagés durant la bataille du Jutland (mai 1916) avaient montré en effet de si pauvres performances qu'il avaient étés discrédités auprès d'une bonne partie de l'amirauté. Néammoins le concept d'une artillerie considérable avec une grande vitesse restait d'actualité. Et de fait la nouvelle génération de cuirassés dits "rapides" était sur les planches à dessin dès 1918. La grande majorité d'entre eux ne furent jamais terminés ou convertis en porte-avions. Il faudra attendre la seconde moitié des années trente pour voir les fruits de cette pensée navale aboutir en pratique.
La Home fleet patrouillant dans l'atlantique nord, au moment de la mutinerie d'Invergordon (sept. 1931). Le gouvernement avait proposé de baisser les salaires des matelots de 25%. Après une mutinierie généralisée, la baisse fut limitée à 10%. - Image wikimedia.
La composition de la flotte britannique dépendait encore largement en 1939 de deux classes de cuirassés datant d'avant et pendant la grande guerre, les cinq de la classe Queen Elisabeth (1913) et les cinq de la classe Revenge (1916). La plupart seront simplement modernisés, mais d'autres furent refondus entièrement (Warspite, Queen Elisabeth, Valiant). S'y ajouteront les deux Nelson (1925), et à la veille et durant la guerre, les cinq King Georges V. En complément de ces navires de ligne, la Royal Navy avait cependant la plus importante flotte de porte-aéronefs, talonnée de près par le Japon. Cette arme, La grande-Bretagne, en avait été la pionnière, mettant en oeuvre le premier porte-avions opérationnel en 1918, dérivé du croiseur de bataille Furious. Ses nombreux essais par la suite, reconstructions et bâtiments neufs en 1936 et ensuite tard durant la guerre, de façon encore plus massive, n'allaient être éclipsées par l'extraordinaire capacité de l'industrie Américaine... Il n'empêche que la guerre vit naître à côté de solutions classiques les projets les plus fantaisistes de "porte-avions" volants, "aérodromes militaires flottants" et même porte-avions géants faits d'une glace compactée comparable à du béton...
La marine britannique avait en effet pour rôle de défendre la métropole, ce qu'elle faisait depuis la "rade inviolable" de Scapa Flow dans les Orcades (au nord de l'écosse), lieu d'humiliation de la hochseeflotte et de son sabordage à grande échelle en 1919. La rade n'avait d'ailleurs rien d'inviolable comme le prouvera plus tard l'U47 de Gunther Prien... Ce "mythe" au sujet de la Royal Navy, aussi ancré dans le coeur de ses compatriotes que ne l'était la ligne maginot pour les Français, allait tomber à l'instar du Hood... La flotte avait également des bases avançées et arsenaux à Rosyth et Portsmouth. Sa présence en méditerrannée, quoique assurée principalement par accord tacite, par son allié Français, était basée à Gibraltar, fermant l'accès vers l'atlantique, et Alexandrie, gardant le vital canal de Suez. Enfin, deux autres verrous centraux contrôlaient les routes de l'ouest vers l'est, Malte et Rhodes.
La marine Britannique était également présente en asie du sud-est, notamment grâce à la base de Singapour, le "gibraltar de l'océan indien", dont les fortifications côtières et la grande rade protégée qui pouvaient accueillir une flotte importante, les abords difficiles (jungle) du côté de la terre, assuraient une immunité théorique. Là encore, un mythe que feront tomber les Japonais et infligeront par la même occasion à l'empire la pire défaite de son histoire. Plus à l'est il y avait Hong-Kong, avec sa concession pour 99 ans. Là encore, les Japonais mettront de facto la ville sous siège en décembre 1941. Les derniers refuges Britanniques seront en océanie (Australie et Nouvelle zélande) et en inde, ils resteront, malgré l'avance formidable japonaise, aux mains des alliés et permettront à l'US navy d'avoir une base arrière de reconquête, et plus tard à la Royal Navy de revenir. L'aviation navale Britannique, qui avait donné d'excellents résultats (le Royal naval air service) fut assimilé en 1918 au Royal Flying corps, donnant naissance à la Royal Air Force. Toutefois en 1937, devant le nombre croissants de porte-avions et les besoins réels et différenciés de la Navy, un nouveau corps d'aviation navale est créé : Le Royal Fleet air arm. En 1939, la Grande-Bretagne disposait de la plus importante force aérienne navale dans le monde, talonnée de très près par le Japon.
Le HMS Hood, fierté de la marine Britannique. Plus puissant bâtiment du monde, le plus rapide navire de ligne et le mieux armé, à son lancement et durant vingt années, on l'avait surnommé "mighty hood". Les limitations du traité de washington et la crise de 1929 passèrent, mais restait l'orgueil de la navy, incarné par ce grand bâtiment. Jamais modernisé de manière significative, ce sera une erreur qui coûtera cher à l'amirauté en mai 1941
En 1935, le traité naval de Londres redéfinissait (et assouplissait) la montée en puissance de certaines flotte commme la Kriegsmarine et la marine Japonaise et battait en brêche le traité de Washington, quoique pour se conformer à ce dernier, les super-dreadnoughts de la classe King Georges V construits à la veille de la guerre étaient sous-équipés avec une artillerie principale de faible calibre. De fait, l'essentiel de la home fleet était assuré par les dix vénérables cuirassés de la grande guerre, dont le potentiel restait redoutable, et ils le montrèrent amplement en méditerrannée.
En 1937, un nouveau service d'ingénierie annexe à la Royal Navy travaillait à rendre praticable des appareils jusque là restés à l'état de prototypes : Ils allaient donner les premiers radars et sonars (ASDIC et hydrophones), Huff-Duff (antenne de localisation trigonométrique) de la flotte, et par là même un avantage décisif à l'entrée en guerre. En dehors de ce pays, seule l'Allemagne était au niveau, suivie par l'US Navy.
Comme on l'a vu, le manque criant de navires de ligne moderne était compensé par la modernisation, voire la refonte de ces navires (chaudières et appareils moteurs, turbines revues, télémétrie, artillerie secondaire, portée et incidence de nouvelles pièces principales, radio, et en particulier DCA), et un grand nombre de nouveaux croiseurs, dont l'épine dorsale était représenté par les grands bâtiments de la classe "County", assistés d'une myriade de croiseurs légers. Conformément au traité de Washington, les croiseurs disposaient d'une artillerie principale de 203 mm (huit pièces par exemple sur les County, six sur les Exeter), et les bâtiments légers de pièces de 152 mm (de six à neuf). En 1935, une nouvelle tendance tactique était de privilégier pour les croiseurs un armement plus léger, mais en plus grand nombre, ce qui donna les croiseurs lourds de la classe "Town", armés de manière surprenante de 12 pièces de 152 mm. Par la suite aucun croiseur britannique ne porta plus d'artillerie de 203 mm, malgré leur tonnage important. Quand aux croiseurs les plus anciens, ils portaient des pièces uniques sous masques, selon une configuration dépassés, comme les Cavendish avec leurs pièces de 190 mm, les Eentreprise et une cohorte de bâtiments plus légers, de 3000 à 5000 tonnes, armés en général de 5 pièces de 152 mm. La plupart de ces navires furent réarmés avec de la DCA pour l'escorte durant la guerre.
Les effectifs en destroyers étaient considérables, car il devait y avoir environ cinq destroyers pour chaque croiseur en proportion. Leur conception dérivait en droite ligne des bâtiments de tye "leader" de 1918-1919 et il y eut peu de changements d'armement ou de leur disposition si ce n'est la modernisation des affûts, la portée et des mécanismes permettant une plus grande cadence de tir, de même que des télémètres plus perfectionnés, et à la veille de la guerre, le huff-duff, une simple antenne radio destinée à tracker la position des submersibles emettant en ondes courtes. Le sonar (asdic) électronique fut adopté également vers 1938 et systématisé aux côtés des hydrophones classiques de coque. On revut également les grenades anti-sous-marines. Typiquement, les "leaders" disposaient de 5 pièces de 130 mm, et les "standard" plus légers de 500 tonnes ou plus, de 4 pièces de 106 mm. L'espace entre les bancs de tubes lance-torpilles fut fréquemment utilisé pour installer de la DCA, pièce de calibre intermédiaire à) longue portée, mais faible puissance de feu et faible cadence, puis on généralisa les affûts quadruples Bofors de 40 mm, surnommés plus tard "pom-pom" et qui se rechargaient par barettes de cartouches, nécéssitant au total cinq personnes. On y ajouta des pièces de petit calibre de 20 mm Oerlikon (américaines) construites sous licence.
Le HMS Devonshire à son entrée en service (1933). Les "County" furent la cheville ouvrière des croiseurs de la Royal Navy.
En matière de submersibles, la Royal Navy disposait de moins de bâtiments que la France que l'Allemagne, ou l'Italie, car elle n'avait pas l'utilité de ce type de bâtiments, dans un but de défense, ayant toujours eu une flotte classique de proportions écrasante. Toutefois, l'utilité des submersibles ayant été démontrée dans une flotte moderne, pour une variété de mission, plusieurs classes de submersibles océaniques furent construits, principalement de la classe des "fleuves" à partir de 1922. Ils se reconnaissaient à leur pièce d'artillerie sous masque rapportée au kiosque, à leur passerelle hémisphérique à hublots, à leur proue surélevée pour améliorer leur tenue en mer par gros temps. Il s'agissait de bâtiments de longue croisière, équipés de moteurs diesels puissants, faits pour patrouiller autour de l'atlantique et de bases lointaines (océan indien notamment). Ce n'est que peu avant la guerre que naquirent de nouvelles classes de submersibles plus légers, et leur production alla grandissant.
Par ailleurs, les Britanniques avaient renoncé depuis 1914 aux torpilleurs, et s'étaient par contre interressés aux performances des MAS Italiennes durant la grande guerre, qui avaient redonné une nouvelle jeunesse au concept du torpilleur, sous la forme de vedettes légères et très rapides. Quoique embrillonnaire (du fait de son manque d'utilité à priori par temps de paix), la force de vedettes lance-torpilles allait rapidement se développer et trouver sa place durant la guerre. Ensuite, en matière de guerre sous-marine, les destroyers étaient censé porter le gros de l'effort en tant qu'escorteurs. Il n'y avait que peu de bâtiments plus légers capables d'assurer ce rôle (là encore inutile en temps de paix), si ce n'est une poignée d'Avisos. Enfin, la Royal Navy, à l'instar de l'US Navy, avait compris l'intêrét d'un support en mer, et avait construits des ravitailleurs et navires ateliers qui se révélèrent précieux par la suite.
EFFECTIFS EN 1939
15 Navires de ligne :
- 2 Croiseurs de bataille classe Renown : Avant derniers croiseurs de bataille de la grande guerre (ils furent succédés par les Furious, voir plus loin), ils furent actifs durant toute l'entre-deux guerre, et vu leur rapidité, toujours en service actif en 1939. Toutefois, si le Repulse fut seulement légèrement modernisé, le Renown fut entièrement reconstruit.
- 1 Croiseur de bataille HMS Hood : Ce grand bâtiment, le plus puissant de la Royal Navy à son entrée en service en 1920, eut une brillante carrière en temps de paix, servant en quelque sorte d'ambassadeur à la Navy, de vitrine. Mais derrière le symbolisme, la réalité n'était guère à la hauteur : Sans modernisation digne de ce nom, le Hood avait une valeur diminuée en 1939.
- 5 Cuirassés de la classe Queen Elisabeth : Lancés en 1913-1914, et mise en service durant la grande guerre, il s'agissait des premiers dreadnoughts dotés de pièces de 381 mm, et les premiers entièrement à la chauffe au mazout, abandonnant définitivement le charbon. Trois d'entre eux (Valiant, Queen Elisabeth, Warspite) furent entièrement reconstruits, les autres modernisés.
- 5 Cuirassés de la classe Revenge : Lancés en 1915-16, ils ne furent que modernisés, parfois en deux périodes sur vingt ans.
- 2 Cuirassés de la classe Nelson (1925). Le King Georges V de la nouvelle série est en achêvement.
- 1 Cuirassé de la classe Iron Duke. Datant de 1912, ce dreadnought était maintenu en opération comme navire-école des canonniers, en partie démilitarisé.
7 Porte-avions :
- 1 Porte-avions classe Furious : Issu d'un croiseur de bataille doté de pièces de 457 mm, il furent convertis d'abord partiellement (1918) puis totalement (1922-25) en porte-avions.
- 2 porte-avions classe Glorious : Issus du même concept, mais plus petits, ils furent reconvertis et entièrement reconsruits en 1924-30.
- 1 porte-avions HMS Argus : Reconverti à partir d'un paquebot en 1918, il était encore en service en 1939, servant principalement pour l'écolage et le transport d'appareils.
- 1 porte-avions HMS Eagle : Reconverti à partir d'un dreadnought (ex-Almirante Cochrane), il devint un porte-avions après une reconversion en 1918-1920. Actif en 1939
- 1 porte-avions HMS Hermes : Premier porte-avions construit en tant que tel au monde, l'Hermes ne fut opérationnel qu'en 1924. Il était actif en 1939.
- 1 porte-avions classe Ark Royal : Second porte-avions sur plans, il fut achevé en 1938 et était de loin le plus grand, spacieux et performant de la Royal Navy en 1939.
63 Croiseurs :
- 13 Croiseurs lourds classe "County" (1926-29) : En réalité ces navires furent trois classes séparées, mais très proches. Ils constituaient le gros de la force de croiseurs lourds de la flotte.
- 2 croiseurs lourds classe York (1928-29) : Plus petits que les précédents. Le York différait beaucoup de l'Exeter au point qu'on les assimilait souvent à des "classes" différentes.
- 10 croiseurs lourds classe "Town" (1936-1939) : Armés exclusivement de pièces de 152 mm, ces navires étaient répartis en trois classes.
- 3 croiseurs lourds classe Hawkins (1917-1921) : Seuls survivants de cette classe de croiseurs dotés de pièces sous masques, configuration obsolète en 1939.
- 5 croiseurs légers de la classe Leander (1931-34) : Classiques bâtiment "washington", armés de 8 pièces de 152 mm.
- 3 croiseurs légers de la classe Perth (1934) : D'un modèle très proche, ils furent affectés ou transférés au début de la guerre à l'Australie.
- 4 croiseurs légers de la classe Arethusa (1934-36) : Réduits par rapport aux précédents, ils ne disposaient que de 6 pièces de 152 mm.
- 3 croiseurs légers classe Caledon (1916-17) : De configuration obsolète, ils furent modernisés et affectés très vite à l'escorte.
- 5 croiseurs légers classe Ceres (1917) : Très proches des premiers, ils furent reconstruits partiellement comme croiseurs antiaériens.
- 5 croiseurs légers classe Carlisle (1918-19) : Même remarque que précédemment.
- 8 croiseurs légers classe Danae (1918-19) : Modernisés et reconfigurés comme croiseurs antiaériens et croiseurs d'escorte.
- 2 croiseurs légers classe Enterprise (1919-1920) : Premiers dotés d'une tourelle double de 152 mm, ils avaient été modernisés et étaient d'active en 1939.
184 Destroyers :
Le HMS Havant en 1940 (1/750), à son entrée en service.
Il serait trop long de détailler par le menu toutes les classes de destroyers construits depuis 1920 et celles issues de la grande guerre. Pour l'essentiel, ces navires possédaient une configuration quasi identique depuis la mise en service des "leaders" de flotille de la classe Shakespeare et Scott en 1917-1920. A cette époque, l'armement de ces leaders comprenait 5 pièces de 120 mm, 3 pièces de DCA (75 mm et 40 mm) et six tubes lance-torpilles de calibre standard (533 mm) en deux bancs axiaux et centraux. Les classes V et W nettement plus lourdes que les précédentes des classes R, disposaient de quatre pièces de 102 mm et quatre tubes lance-torpilles seulement, avec 500 tonnes de moins. La pratique de disposer de "leaders" et de destroyers "standards" n'était pas propre à la Royal Navy, et elle perdura jusqu'en 1930. Après cela, les tactiques changèrent et les destroyers avaient atteint un standard nettement plus élevé : En 1938, la classe J/K/N constituant une nette avancée, avait un déplacement de 2500 tonnes à pleine charge (contre 2000 pour les leaders de 1918), 6 pièces de 120 mm en affûts doubles, 10 tubes lance-torpilles en bancs quintuples et une DCA nettement plus conséquente. De ce fait, les destroyers datant d'avant 1920 furent pour l'essentiel convertis comme escorteurs.
60 submersibles :
Comme la plupart des marines, la construction de submersible se répartissait en deux catégories, les grands cocéaniques et les "semi-côtiers" à l'instar des Type VII Allemands, océaniques de moyen rayon d'action. Plus économiques, ils furent produits en masse durant la guerre, sur des modèles définis en 1937 et 1942 (Classe S et classe T). Les submersibles britanniques servirent majoritairement en méditerrannée, pour s'en prendre aux lignes maritimes et convois de ravitaillement Italiennes après la défaite Française, et comme chasseurs de submersibles, patrouillant sur toutes les zones sujettes à des attaques, aussi bien des unités italiennes et aux rares U-Bootes (en méditerrannée) qu'aux loups gris de l'Atlantique. Les grands océaniques, chers à opérer et dotés d'équipements viellissants, opérèrent surtout depuis des stations lointaines. Il faudra attente la fin de la guerre pour qu'une nouvelle classe de submersibles, destinés à l'extrême-Orient, ne commence à les remplacer, la classe A. La plupart furent terminés après la guerre, modernisés voir refondus et servirent jusque dans les années soixante-dix. Outre les missions de patrouille et de chasse aux submersibles ennemis, les classe S et T servirent également à l'occasion de transports furtifs, pour débarquer ou embarquer des agents de liaison avec la résistance ou personnages importants (comme le général Giraud par exemple). Les pertes furent néammoins sévères, parfois à la suite de méprises d'autres submersibles, escorteurs ou de l'aviation alliée.
Ces effectifs comprenaient 60 unités en service en septembre 1939 : 9 anciens classe H (1916-17), 3 anciens océaniques classe L (1918-19), HMS Oberon (1926), 3 Thames (1932-34), 6 Odin (1928), 2 Oxley (1928), 6 parthian (1929), 6 Grampus, HMS Porpoise, HMS Oberon, 4 Swordfish légers (1933), 33 Classe S (1942-44), 53 classe T (1937-1945), ? classe U (1937-44).
123 DIVERS :
Sous la rubrique "divers" on trouve aussi bien les mouilleurs de mines, que les avisos, frégates, vedettes lance-torpilles et divers bâtiment de ravitaillement ou navires-ateliers d'escadre. Concernant les avisos ("sloops"), ce type de bâtiment léger qui pouvait être assimilé à une canonnière fut produit en série limitée, à la fois pour servir d'escorteur et dans ce rôle de navire de stations lointaines. Ils servaient de garde-côtes et de navires de contrôle des zones de pêche durant leur service civil. Il y eut les Bridgewater (1928), Hastings (1930), Shoreham (1930) et Grismby (1933). En matière de dragueurs de mines, la RN comptait 21 navires classe Halcyon (1934) et 4 Basset/Fundy (1938-livrés à la RCAN). Les patrouilleurs comprenaient des unités de la classe Kingfisher, Shearwater et Kil.
Concernant les navires de support, il y avait le Medway pour les submersibles (1928), le Resource, navire-atelier de la flotte(1929) et le Woolwich (1934- support de destroyers), ainsi que les ravitailleurs de submersibles classe Maidstone (deux unités avec le Forth - 1938). En matière de vedettes, la RN construisit des prototypes et 18 vedettes, à partir de 1938 chez Vosper Thornycroft, un des futurs leaders de ce marché. L'immense majorité des vedettes seront construites durant le conflit et utilisées pour de nombreuses missions.
Incontestablement, la Royal Navy joua avec la Royal Air Force, un rôle essentiel, pour la sauvegarde de la métropole aussi bien que celle de l'empire et de ses vitales routes vers ses ressources commerciales. Trois routes principales et hautement stratégiques devaient ainsi être défendues avec tous les moyens disponibles : La route de l'atlantique Nord, la liaison avec le Canada et les Etat-Unis, car ces derniers fournirent un nombre considérables d'armements (y compris de nombreux navires) à la Grande-Bretagne avec l'accord lend-lease, ce qui représente l'essentiel de la "bataille de l'atlantique", la route vers l'amérique du sud, et notamment une production agroalimentaire et principalement bovine, vitale pour la métropole, et enfin, la route vers "les indes", en passant par l'égypte et le canal de Suez. Aussi la flotte était en 1939, dispersée entre de nombreuses stations lointaines, quoique l'essentiel, la Home Fleet restait basé au Firth of Forth (Scapa Flow).
Les première opérations de la RN, peu après la déclaration de guerre, et comme en 1914, allait porter d'une part sur la chasse aux corsaires Allemands dans l'atlantique (les trois cuirassés de poche, leurs ravitailleurs, et des cargos corsaires), et d'autre part sur la protection de la zone des grands bancs (mer du nord), en face du détroit du Danemark et jusqu'aux côtes Anglaises. Le péril devait venir -et il vint effectivement- principalement des submersibles Allemands. Un réseau de patrouilles fut mis en place, et des champs de mines posés sur certaines zones stratégiques entre les passages des grands bancs. Dans un premier temps les U-Bootes se taillèrent un beau tableau de chasse, principalement de cargos, avant que le système des convois de soit réorganisé. Le cuirassé Royal Oak (classe Revenge) fut ainsi envoyé par le fond au mouillage à Scapa Flow, par l'U51 du Commandant Prien.
Il démontra ainsi que le "sanctuaire" au nord de l'écosse, ne l'était pas, et obligea la RN à renforcer les patrouilles. Mais un nouveau péril, innattendu apparut brusquement : La Luftwaffe lança une opération destiner à mouiller des mines magnétiques dans des zones de fort passage. En réponse, après les premières pertes, et l'identification du problème, on mit en place la "démagnétisation" des navires civils et militaires. Le premier grand succès de la RN fut la destruction (indirecte) du cuirassé de poche Graf Spee. Ce dernier, grâce à ses grosses pièces avait mis à mal l'escadre de l'amiral Goodwood (Exeter, Achilles, Ajax), avant de se réfugier dans le Rio de la Plata, puis Montevideo, et se saborder ensuite grâce à un bluff savamment orchestré de la part des Britanniques. Ses sister-ships, l'Admiral Scheer et le Deutschland, rebaptisé Lützow, n'eurent pas le même succès mais leur carrière les entraîna jusqu'en 1945. Les en octobre, le système des convois avaient été reconstitué et appliqué à la lettre par les navires Britanniques, mais mobilisait un grand nombre de destroyers. Le War Room, le central opération de l'amirauté, fut déplacé en sous-sol dans de nouvelles installations à l'épreuve des bombes. De là, on géra sur carte les effectifs disponibles.
Ci-dessous : Le HMS Emerald en 1936.
Déclenchée par les Allemands pour s'assurer des stocks de fer très importants au départ de narvik, elle commença en avril 1940 (Opération Weserübung). En peu de temps, la Kriegsmarine débarqua des troupes qui s'emparèrent des villes stratégiquement importantes. La faible armée de terre Norvégienne se défendit comme elle put, la surprise passée, contre des troupes d'élite comme les Gebirgsjäger. La marine Norvégienne, avec des moyens limités, tenta de stopper l'avance des navires Allemands dans les Fjords, mais ce furent les batteries côtières qui eurent le plus beau rôle. Les alliés répondirent. La france fit pression pour une intervention qui éloignerait la menace Allemande de ses frontières, idée soutenue par Churchill. Dans la nuit du 15 au 16 février 1940, l'Altmark (ravitailleur du Graf Spee), escorté par des torpilleurs Norvégiens dans un fjord, fut abordé, sans que les Norvégiens n'interviennent, par un commando de marine venant de destroyer HMS Cossak. L'incident provoqua une protestation officielle Allemande, dont les relations s'étaient dégradées avec la Scandinavie en général, notamment à cause de son pacte avec l'URSS, en guerre contre la Finlande. Cet événement fit crainde aux Allemands le passage de la Suède et de la Norvège, neutres, du côté des alliés, et on accéléra les plans d'invasion. L'amirauté Britannique mit en place
l'opération Wilfred, destiné à forcer les navires de transport à emprunter les eaux territoriales pour mieux les contrôler, sur les côtes Norvégiennes, et entraver les mouvements de la Kriegsmarine, le plan R4, consitant à attaquer et prondre Stavanger et l'aérodrome de Sola, et l'"Operation Royal Marine" consistant à mouiller des mines sur le Rhin.
Le 4 avril, l'amirauté dépêcha un écran de 16 submersibles devant l'alerter du passage des Allemands devant le Skagerrak. L'amiral Whithworth quitta Scapa Flow avec le Renown et 12 destroyers pour appareiller vers le Vestfjord. Pris dans une tempête de neige, ils ratèrent les Allemands, Après la détection du Gruppe 1, la RAF tenta une attaque qui se perdit dans le temps exécrable, lequel aida les Allemands. Le HMS Glowworm, destroyer qui accompagnait le Renown, s'était dérouté pour récupérer un homme tombé en mer dans le gros temps. Lorsqu'il repartit pour retrouver le Renown, il tomba sur deux destroyers Allemands du plan d'invasion. Une canonnade s'ensuivit, et le Glowworm, gravement touché, éperonna le croiseur Hipper, avant d'être détruit. Le Renown quitta le Vestfjord à sa recherche, et en revenant, prenant vers le nord, il rencontra le Scharnhorst et le Gneisenau qu'il affronta. Ses pièces lourdes les frappèrent, sans essuyer lui-même de dommage, et les força à fuir. Après que l'invasion soit menée à bien (sauf à Oslo ou la batterie d'Oscarborg mit un terme à cette tentative en coulant le Blucher), les alliés répondirent. La Home Fleet concentra ses efforts sur Bergen. Le contre-amiral Warburton-Lee, à la tête de 6 destroyers, pris place dans l'Ofotfjord de narvik et y engagea 5 victorieusement destroyers Allemands escortant un convoi. Deux autres succés furent au crédit de la RN, le Königsberg et le Karlsruhe. Plus tard, le Furious et le Warspite se joignirent aux opérations. Le gros des forces de la Kriegsmarine se ritirait maintenant, et la RN tentait d'intercepter ces forces.
Le Spearfish torpilla le Lützow, et le 13 avril, après une attaque aérienne manquée, ce fut la seconde bataille de Narvik : Le Warspite, escorté par plusieurs destroyers, repoussa les destroyers Allemands au fond du fjord, et ces derniers, ayant épuisé leurs munitions, furent sabordés et évacués. La suite des opérations fut principalement terrestre. Après des tentatives et débarquements, les alliés enregistrèrent quelques succés, mais le début des opérations sur les pays-bas et la belgique sur le front ouest, stoppèrent toute avance et les troupes alliées furent rapidement évacuées pour rejoindre le front au sud. Durant ces opréations de couverture, le porte-avions Glorious fut surpris par le Gneisenau et son sister-ship et coulé. Ce fut la seule perte sérieuse de la Royal Navy. Les pertes Allemandes avaient été bien plus sévères... (
En savoir plus)
Le gros de l'attention internationale se détourna de la scandinavie, la Norvège et le Danemark était occupés par les Allemands, la Suède restait neutre et la Finlande, partiellement démembrée par l'URSS après une rude campagne hivernale. Le front de l'ouest explosa soudain en mai 1940, avec l'invasion des pays-bas et de la belgique. Les opérations terrestre, comme on le sait, connurent trois phases : L'attaque de la belgique, obligeant les meilleurs troupes alliées à y entrer pour prendre position, le percée décisive des ardennes, la course à la mer, puis l'encerclement des forces alliées du nord. Cet encerclement se poursuivit et se termina sur la poche de Dunkerque, ou l'amirauté envisagea un plan d'évacuation hardi mais extremement risqué, le plan Dynamo.
(en savoir plus)
Le cerveau de cette opération, baptisée "Dynamo" fut
l'amiral Ramsay. En quelques jours, on mobilisa littéralement tout ce qui pouvait flotter pour être envoyé dans la Manche. Mais ni la Kriegsmarine ni la Luftwaffe ne restèrent impassible. Tandis qu'à terre la pression augmentait, sept division Allemandes furent tenues à distance par les 30 000 soldats Français du général Molinier, encerclés près de Lille par Rommel, qui protégèrent cette opération, se battant pendant quatre jours, jusqu'à la dernière cartouche. Un coup d'arrêt, fut ordonné aux troupes Allemandes par Hitler. Les faubourgs de la ville furent pris d'assaut par des grenadiers, tandis que Goering se faisait fort d'anéantir la poche de Dunkerque. Il mit la ville en feu, effectivement détruisit des navires à quai, condamnant de fait les docks et contraingnant les troupes à être évacuées par la plage, ce qu'elle firent, avec ingéniosité et en utilisant du matériel qui aurait été abandonné et condamné de toute façon. La solidarité du peuple Britannique avec ses soldats, armée de métier infiniment plus précieuse que le matériel -énorme- laissé sur place, faisant la navette dans de frêles yachts et embarcations de tourisme avec les cargos et grands navires, ou effectuant directement la traversée, au milieu des raids de stuka, des mines des R-Bootes et sorties de S-Bootes. Ce fut le "miracle de dunkerque", toutes les troupes britanniques furent évacuées (l'opération commença le 26 mai et s'acheva le 2 juin), ainsi que plus de 100 000 soldats français qui constituèrent en partie la base des futures FFL. Churchill avait insisté pour que le 3 juin, on tente de sauver l'arrière-garde Française.
La "bataille de l'atlantique" est en réalité un ensemble d'événements de nature très similaires qui ont eu pour théâtre d'opération l'atlantique nord et l'atlantique sud. Il s'agit de la "guerre des convois", vitaux pour la grande-Bretagne, entre le continent américain et la grande-bretagne d'une part, et le golfe de gascogne, avec la liaison vers la méditerrannée et Suez d'autre part, donc l'Extrême-Orient. Les U-Bootes ne se risquèrent qu'en petit nombre en méditerrannée, tant la présence de la Royal Navy y était importante, même après l'élimination de la France en tant que puissance navale bélligérante. D'autre part, en tant qu'allié de l'axe, l'Italie devait suppléer à cette faible présence de la Kriegsmarine dans ces eaux. La bataille de l'atlantique s'est déroulée en plusieurs phases, ponctuées par des avancées techniques, de l'espionnage, et une formidable guerre industrielle, entre les Etats-unis d'une part, produisant cargos et escorteurs, et l'Allemagne d'autre part, abandonnant la construction d'unités de surface pour se consacrer entièrement à celle de U-Bootes. La première phase vit la remise en fonction des convois, et l'organisation des convois et forces disponibles en war room.
Un épisode comme la
chasse au Bismarck (mai 1941) ou l'opération Cerberus (le passage du Scharnhorst et Gneisenau de Brest aux eaux de la Norvège en 1942) ne fut qu'un des événements qui jalonnèrent cette grande bataille, une guerre dans la guerre. Suite à ses grandes pertes en destroyers, la Grande-Bretagne reçut des USA 50 destroyers (accords lend-lease), certes anciens (1920), mais elle poursuivit la construction d'escorteurs elle-même, notament les Corvettes de la classe Flower, frégates classe River et dérivés. Avec l'entrée en guerre des USA (décembre 1941) il devenait évident que ces derniers apportaient tout le poids de leur industrie dans la balance. Après une période de flottement qui vit le trafic commercial américain résister au système des convois (l'âge d'or des sous-mariniers Allemands), une organisation commune fut enfin adoptée et bientôt l'industrie put fournir des escorteurs (plusieurs centaines), des porte-avions d'escorte, et des Cargos en remplacement des pertes, les fameux "Liberty Ships" et assimilés, qui permirent au final, en 1944, de causer tant de pertes à la Kriegsmarine qu'elle ne put que renoncer à ses opérations. (
En savoir plus).
La Royal Navy doit sans doute ses plus belles pages à sa lutte contre la Regia Marina, la marine Italienne, pour le contrôle stratégique de la méditerrannée. Avec la capitulation de la France en juin 1940, la Royal Navy se retrouvait seule, face à une Italie récemment belligérante (devant les succès foudroyants de son allié). Or, jusqu'ici la Royal navy n'avait qu'une force mesurée en méditerrannée, pour défendre Suez et Alexandrie. Elle avait en revanche plusieurs bases : Gibraltar, Malte, et Alexandrie. Un accord avec la France faisait que la "Royale" se voyait confier le contrôle de ces routes commericiales communes (la France aussi avait besoin du canal, qui était après tout franco-britannique). La marine Française fut donc dès 1922, mise en concurrence directe de la Regia Marina, seule rivale en méditerrannée. Les flottes Turques et Grecques étaient de moindre importance, et neutres, et en 1939, à la fin de la guerre civile en espagne, également entrée dans la neutralité, sa flotte avait été divisée et en partie détruite. Avec la capitualtion Française, la Royal Navy se retrouvait d'un coup seule face à la Marine Italienne, privée d'une flotte alliée puissante désormais neutre et potentiellement pire : Susceptible d'être capturée par l'axe. Dans cette perspective, Churchill ordonna la controversée Operation Catapult. On connaît la suite.
Après la neutralisation partielle des navires Français (les navires restants s'étaient réfugiés à Toulon) en juillet 1940 et les opération annexes (Dakar, Syrie), la Royal Navy se retrouvait seule face à l'Italie. Or, si cet adversaire était doté de bâtiments modernes, puissants et nombreux, la regia marina manquait de moyens modernes, comparé à la grande-bretagne : Des porte-avions - Mussolini considérait qu'il n'en avait nul besoin, vu la configuration de la botte Italienne en méditerrannée, lui donnant une vaste facade maritime couvrant tout le centre de la méditerrannée, et les bases de Lybie, il pouvait s'en passer, dixit le "porte-avions italie". Ses hydravions étaient de plus, nombreux et de qualité. Il fallut attendre 1941 pour que l'on mette en chantier un premier porte-avions à partir d'un paquebot, l'Aquila. Il ne fut jamais achevé. Le manque d'éclairage et de couverture aérienne allait lui coûter cher. Autre manque, mais qui était encore rare à l'époque, l'absence d'un radar. Là encore, pour augmenter ses chances de détecter l'adversaire avant d'être détecté. Celui lui coûta pas moins de trois croiseurs à la bataille de matapan. De plus les Britanniques lui portèrent un coup très rude lors d'une opération hardie, à Tarente, lors d'un raid aérien nocturne. De ce fait, le flotte dût se replier dans d'autres ports mieux protégés.
Mais les Italiens ne restèrent pas inactifs : On doit à de simple homme grenouilles leur plus beau succés contre la Royal Navy, en immobilisant pour de longs mois les cuirassés Queen Elisabeth et Valiant à Alexandrie, seuls navires de ligne Britanniques de la méditerrannée orientale par la Decima Flottiglia MAS... De nombreux autres accrochages eurent lieu autout des convois vers l'afrique du nord, ou l'Italie, après des revers cinglant en essayant de prendre l'Egypte, fut rejoint par l'innénarrable Rommel et et son Afrikakorps. La balance tourna à El Alamein, puis les forces de l'axe furent complètement prises en étau après l'opération Torch (déc. 1942). D'autres combats où la marine Britannique prit part se déroulèrent en grêce (qui capitula face aux Allemands), puis en crête (qui lui coûta notamment le croiseur York), sans parler du long "blitz" de Malte. A partir de mai 1943, la présence de l'axe en méditerrannée s'était réduite aux Balkans et à l'Italie. Les alliés passèrent de la Tunisie à la Sicile, puis au sud de l'Italie. Après novembre 1943 et la capitulation Italienne, les Allemands mirent en place une défense quasi infranchissable. La Royal Navy joua son rôle lors de la tentative de débordement à Anzio (débarquement de l'opération Shingle, janvier 1944). Quelques mois plus tard, après de rudes combats, les Allemands se retiraient d'Italie et des Balkans. L'amirauté Britannique put divertir des unités vers l'Extrême-Orient, le canal de Suez était sauf...
Ce fut là, face aux Japonais, que les Britanniques connurent leurs pires revers, aussi bien sur mer que sur terre. Qu'on se rappelle ainsi la fin tragique de la "force Z" comprenant le Renown et le Prince of Wales, anéantis par l'aviation en décembre 1941, la perte du porte-avions Hermès le 28 mars 1942 au large de Trincomanlee, privèrent tout l'océan indien des moyens navals nécéssaires pour empêcher une invasion. Puis ce fut, logiquement, avec la débâcle des Hollandais et des Américains, la chute de Singapour, le "Gibraltar de l'asie". Se cramponnant en Birmanie, malaisie et même en Inde, les Britanniques connurent une longue éclipse qui ne fut relevée que par les succés de l'US Navy dans le pacifique. Ce n'est que vers 1944, que la Grande-Bretagne put divertir suffisamment de moyens de la méditerrannée pour ses opération en asie.
FICHES NAVIRES :
Le hms Valiant en 1942.
La classe Queen Elisabeth (1913) fut déjà durant la première guerre mondiale, appréciée pour la puissance de leur armement, leur vitesse, et leur chauffe entièrement au mazout. C'était une nouvelle génération de cuirassés qui s'annonçait quoique toujours dans la lignée des dreadnoughts initiée en 1906 par le bâtiment du même nom. Ces bâtiment, mis en service durant la grande guerre (1915-16), furent déployés en activité avec la home fleet, dont formaient un squadron renommé durant leur unique déploiement réellement offensif, sous les ordres de l'amiral Jellicoe lors de la bataile du Jutland en mai 1916. La classe comprenait le Queen Elisabeth, le Valiant, le Warspite, le Malaya et le Barham. Incontestablement leur principal avantage résidait dans leur artillerie de 8 pièces de 381 mm, dont la portée et l'impact étaient à l'époque redoutables. Mais déjà à l'époque on planchait sur des pièces de 406 mm, et les Britanniques mirent même en service (peu de temps) des croiseurs de bataille dotés de pièces de 460 mm, lesquels furent reconvertis en porte-avions (les Furious et Courageous).
Ils furent avec les Revenge plus récents le fer de lance de la Home fleet durant toute l'entre deux guerres, voyant leurs prédécesseurs envoyés à la ferraille par respect du traité de Washington. Leur unique survivant fut le HMS Iron Duke, de la classe précédente, et qui servit de navire école des canonniers durant la guerre. Toutefois en 1933, ils avaient vieillis et on considérait leur modernisation. Certains suggérèrent que les plans concernant les projet de navires de lignes abandonnées en 1920, les plans Alternatifs aux Nelson (1925), et ceux préparatoires à la future classe de cuirassés de l'après-moratoire, pouvaient trouver une application concrète : La refonte des cuirassés de la classe Queen Elisabeth. Toutefois pour des raisons budgétaires (on subissait le contrecoup de la crise de 1929), on déploya ce plan de reconstruction sur seulement trois unités : Le Warspite (surnommé "old lady", et fut le premier), le Queen Elisabeth, et le Valiant. Le Malaya et le Barham, comme les Revenge suivants, ne furent que modernisés de manière assez drastique.
Ces modernisations portaient sur trois tranches :
- La première, celle du Warspite, s'acheva en 1937 et coûta 2 millions de livres. Le Warspite en émergea avec une largeur accrue, une meilleure protection, des bulges, un nouveau groupe propulseur (arbres, hélices, chaudières, etc), des nouveaux télémètres et une nouvelle superstructure de passerelle massive et spacieuse. Il conservait certaines de ses pièces de 152 mm et se voyait ajouter quatre affûts doubles de 102 mm, ainsi que quatre octuples de 40 mm et quatre quadruples affûts de 7.9 mm. Peu de temps avant la guerre, on lui ajouta un radar, qui s'avéra décisif lors de ses engagements en Norvège et en méditerrannée. Le Warspite eut une belle carrière, sur presque tous les théâtres d'opération de la Royal Navy.
- La seconde concernait le Valiant, reconstruit en 1927-30, puis entre 1937 et 1939 à Devonport. Sa refonte servit de modèle au Queen Elisabeth. Le Valiant participa à l'opération de Mers el Kébir, à la bataille du cap Matapan, à la crête, et en décembre 1941, il fut mis hors de combat durant de longs mois à cause d'une mine à Alexandrie posée par les plongeurs Italiens. En 1943, il participa aux opérations en Sicile et en Italie (Salerne), puis fut envoyé en Extrême-Orient et combattit les Japonais en indonésie.
- La troisième, concernait le Queen Elisabeth, modernisé en 1926-27, puis en 1937-41. Cette refonte fut encore plus poussée que le Warspite, car entre autres, l'armement secondaire en barbettes fut enlevé, et 10 affûts doubles de 114 mm ajoutés à la place. l'armement AA fut également renforcé et ses équipements élexctroniques modernisés. Le Queen Elisabth passa l'essentiel de sa carrière en méditerrannée. Il fut coulé en eaux peu profondes à Alexandrie par des nageurs Italiens et immobilisé pendant presque un an de renflouage et de travaux.
A gauche, le cuirassé Barham dans l'atlantique en septembre 1941 (en partance vers Dakar pour y tenter une opération avec les français libres) - wikimedia.
- Les deux autres (Barham et Malaya) s'en tinrent à leur refonte partielle de 1927-1930. Ils y gagnèrent une cheminée unique et un appareil propulsif modernisé, une hausse plus conséquente pour leur artillerie principale, et de l'ajout de DCA ainsi que de nouveaux télémètres. Le Barham fut torpillé et coulé par l'U331 de Tiesenhausen en novembre 1941. De son côté le Malaya subit une refonte du même ordre en 1934-36. Il servit tote la guerre come navire d'escorte et fut torpillé en 1941 par l'U106, mais y survécut. Il sera démobilisé fin 1944, puis démoli en 1945.
Caractéristiques (HMS Queen Elisabeth, 1941) :
- Déplacement: 30 000 t. standard -36 500 t. Pleine Charge
- Dimensions: 195 m long, 31.7 m large, 9.8 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Admiralty, 80 000 cv. Vitesse maximale 23.5 noeuds.
- Blindage: ceinture 330 mm, réduit central de 152 mm, tourelles 330 mm, blockhaus 278 mm.
- Armement: 8 pièces de 381 (4x2), 20 pièces de 114 mm (10x2), 32 de 40 mm AA, 20 à 52 de 20 mm, 2 hydravions.
- Equipage: 950
Le cuirassé HMS Ramillies lors de l'opération montée contre Dakar avec les Français libres (juillet 1940). Il sera torpillé par le Poncelet.
Lancés un peu après la série des Queen Elisabeth et mis en service de 1916 à 1917, les cinq cuirassés dreadnoughts de la classe Revenge, parfois aussi appelés classe Royal Sovereign, procédaient d'un design qui se voulait plus "économique", tout en conservant l'essentiel. On réduisit les dimensions, le tonnage, et l'appareil propulsif (notamment par le nombre de chaudières). Leur vitesse et leur rayon d'action étaient donc également en retrait, mais ils conservaient leur atout maître, une artillerie de 381 mm alors presque sans équivalent en Europe : Les cuirassés Allemands de la classe Baden étaient les seuls alors dotés de pièces comparables. On avait fait également des compromis dans leur alimentation, avec une chauffe revenue partiellement au charbon, par peur d'un manque de ravitaillement en cas de guerre. Au final ces bâtiments étaient nettement plus trapus et leur cheminée unique les distinguait immédiatement des cuirassés précédents. La classe comprenait le Revenge, le Ramillies, le Resolution, le Royal Oak, et le Royal Sovereign. La protection cuirassée de ces navires était assez différente des Queen Elisabeth précédents: Le pont blindé fut beaucoup plus élevé, et le blindage latéral fut rendu plus épais, atteignant 13 pouces (330 mm). Ce schéma fut choisi car, au moment où les Revenge étaient conçus, l'amirauté croyait encore que l'engagement de la flotte aurait lieu à des distances relativement proches, et ainsi que le principal danger viendrait des tirs directs frappant les flancs du navire, plutôt que le feu plongeant frappant le pont. De plus, ce changement dans la disposition de l'armure était une mesure d'économie.
Le Royal Oak en 1937 (Wikimedia).
Les Queen Elisabeth précédents avaient des renforts de plaques coniques au sommet et au bas de la ceinture cuirassée, qui furent extrêmement coûteuses à produire. Globalement, ce fut probablement un schéma efficace mais rendu rapidement obsolète par l'évolution de l'artillerie navale, de l'aviation, et des tactiques qui, malheureusement, évoluèrent presque immédiatement après que les navires soient entrés en service. Plus tard, on leur ajouta d'énormes Bulges Anti-torpilles sur les flancs, qui fournissaient une excellente protection en théorie contre les attaques de torpilles dans les années trente, mais du fait de la montée en puissance des ogives de ces torpilles, s'est avéré insuffisant pour le Royal Oak quand il fut envoyé par le fond en 1939...
Une autre de leurs caractéristiques était leur stabilité volontairement sacrifiée pour leur donner un meilleur battement pour leur artillerie. Cela rendit toute modernisation par la suite difficile sinon impossible : Avec des refontes telles que celles que connurent le Warspite ou le Valiant, il fallut ajouter près de 3000 tonnes d'acier supplémentaires pour les superstructures, nouveaux télémètres, DCA, etc. De ce fait la "refonte" de ces cinq bâtiments fut assez sommaire : Elle consista en une modernisation de leur appareil propulsif (passé au "tout-mazout"), agmentant nettement leur endurance, des ballasts anti-torpilles en 1922-24, et en 1928, deux de leurs pièces en barbettes furent éliminées au profit d'affûts modernes de 102 mm antiéariens, quatre furent montés sur la superstructure centrale. On retira à partir de 1931 leurs tubes lance-torpilles sous-marins, puis en 1931 on leur ajouta en addition deux, puis encore deux autres affûts octuples de 40 mm Bofors, soit au total 32 pièces ainsi que de 12 à 16 canons individuels Oerlikon de 20 mm en 1941. Par la suite, jusqu'en 1941, on leur ajouta jusqu'à 40 de ces pièces pour augmenter leur survivabilité. Fort heureusement, aucun ne subit d'attaque aérienne fatale, leur protection misant tout sur le blindage latéral ne fut ainsi pas pris en défaut. En revanche il n'en fut pas de même des submersibles...
En opération, les cinq bâtiments étaient jugés moins efficients que les Queen Elisabeth précédents et furent un peu relégués au second plan. Tous ces bâtiments participèrent à l'escorte des convois à partir de 1939. Ils furent basés à Scapa Flow, dans l'éventualité d'une sortie en force de la Kriegsmarine contre les convois. Il s'agissait d'interception et en aucun cas de poursuite, car leur vitesse n'était absolument pas en mesure de rivaliser avec celle des cuirassés Allemands de l'époque... Cette rade était jugée par les Anglais "inviolable" et ce fut un choc, sans doute aussi médiatique que la future perte du Hood, lorsque le HMS Royal Oak fut coulé, alors à l'ancre le 14 novembre 1939, par le U-Boote du commandant Gunther Prien, l'U47, qui revint en héros en Allemagne... Plus tard en opérations, le Ramillies et le Resolution furent également torpillés, mais leurs ballasts amortirent le choc, et ils furent en mesure de regagner un port. Le Royal Sovereign, dans le cadre de l'aide aux Russes et des convois de Mourmansk, fut tansféré à la marine Soviétique, prenant le nom d'Arkhangelsk en 1944. Il escorta les convois en prévision d'une attaque de la kriegsmarine basée en Norvège, et fut rendu à la Royal Navy en 1948. Il fut mit en réserve puis ferraillé peu après, de même que les autres cuirassés de la classe.
Caractéristiques (HMS Revenge, 1941) :
- Déplacement: 28 000 t. standard -34 510 t. Pleine Charge
- Dimensions: 190 m long, 30 m large (27 origine) , 8.7 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 24 chaudières Admiralty, 26 500 cv. Vitesse maximale 21 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: ceinture 330 mm, pont 127 mm, réduit central de 278 mm, tourelles 330 mm, barbettes 254 mm, blockhaus 278 mm.
- Armement: 8 pièces de 381 cal 42 (4x2), 12 pièces en barbettes de 152 mm Mk XII, 8 pièces de 102 mm AA (4x2), 32 de 40 mm AA, 20 à 52 de 20 mm, 2 hydravions.
- Equipage: 997
Le HMS Renown en atlantique, février 1942.
Les deux croiseurs de bataille Repule et Renown, lancés en 1917 et en service fin 1918, n'eurent qu'à peine le temps d'opérer durant la première guerre mondiale. Il s'agissait à l'époque, avant la sortie du Hood, des plus puissants bâtiments de guerre dans le monde, avec un tonnage, une taille et une vitesse inégalée. Ils faisaient partie de la course aux armements déclencée durant la guerre entre toutes les nations bélligérantes et qui sera condamnée et stoppée net par le traité de Washington en 1922. L'idée sous-jacente des croiseurs de bataille était connue en un "slogan" simple et théorique : La vitesse est la meilleure des protections. Plutôt que de donner à un bâtiment une armure épaisse, on lui donne un appareil moteur suffisamment puissant pour distancer n'importe quel cuirassé, tout en ayant la même artillerie. En Grande-Bretagne, l'amirauté avait trouvé en David beatty son parangon : Malgrè le septicisme de John Jellicoe et du premier lord de la mer, des croiseurs de bataille furent mis en chantier peu de temps après la sortie du révolutionnaire Dreadnought en 1906, et les Repulse étaient les derniers d'une longue série. A la différence des autres, il s'agissait de "post-Jutland". En effet ces navires conçus en 1916 avaient intégré nombre de recommandation en cours de construction, concernant les graves limites décelées sur les croiseurs de bataille Anglais durant ce qui reste la plus grande bataille navale moderne de surface de l'histoire.
Ce n'est pas pourtant sous ces auspices que ces deux géants furent bâtis, mais en tant que dreadnoughts, versions améliorées des Revenge (moins puissant et rapides mais mieux protégés). Il s'agissait de trois unités, Repulse, Renown et Resistance, à Royal dockyards et Palmers. Devant les premiers succès enregistrés par les croiseurs de bataille (baie d'héligoland et Falklands), et la pression conjuguée de Fischer, Jellicoe et Beatty envers Churchill, premier lord de l'amirauté, la reconversion de ces bâtiments en croiseurs de bataille, fut approuvée dès la fin de 1914, avec les tourelles des cuirassés classe Revenge et Queen Elisabeth, mais réduites à 6 pièces. Très grands, ces bâtiments eurent quelques problèmes structurels vite réglés. Le design de leurs marchines originales comprenait une fabrication à partir d'alliage légers, mais de peur de délayer leur achêvement, on en revint a des solutions plus classiques. Leur capacité d'emport de fuel était de 4300 tonnes et plus. Leur artillerie secondaire mettait en oeuvre des affûts doubles et triples pour les 4 inches (127 mm) Mk.9, qui se révélèrent encombrants et nécéssitant un personnel pléthorique (32 servants), pour une cadence de tir médiocre. L'expérience ne fut pas renouvellée et les affûts en question furent déposés lors d'une refonte dans les années 30. Leur blindage était directement inspiré des Indefatigable précédents. Ils furent l'objet d'une refonte dans les années 20, puis encore au début des années 30. En septembre 1935, le Renown entra de nouveau au bassin pour une reconstruction totale basée sur celle du Warspite, d'ou il n'émergea qu'en août 1939, quelques jours avant le début du conflit.
Leur carrière commença durant la grande guerre, le Repulse participa ainsi à la seconde bataille de la baie d'Héligoland (17 novembre 1917). Mais leur action fut passive et préventive. La Hochseeflotte ne sortit plus avant sa reddition. En 1939, en revanche, grâce à leur vitesse, ces deux bâtiments furent fréquemment au premier plan des opérations. Home fleet, mer du nord, puis Force K (atlantique sud) pour traquer le Graf Spee, et force H, (afrique du sud) pour interdir ce passage au même corsaire. Le Renown participa à la campaghne de norvège et affronta les Scharnhorst et Gneisenau, qui le semèrent avec quelques dommages. Il passa après quelques réparations sommaire à la force H basée à Gibraltar, relevant le Hood, ce qui était toujours son rôle traditionnel au sein de l'escadron de croiseurs de bataille. Après avoir participé à diverses opérations en méditerrannée, il revint dans la home fleet en novembre 1941 pour escorter les convois vers Mourmansk et en atlantique nord. Il revint ensuite dans la force H pour appuyer l'opération Torch. En juin 1943 il revint en métropole pour passer au bassin, et se voir enlevée son aviation embarquée.
Le Repulse avec sa livrée camouflée de novembre 1941.
Le Renown convoya Churchill lors de la conférence de Québec et du Caire, puis fut envoyé en Extrême-Orient pour l'opération Cockpit, s'en prenant aux bases Japonaises de Sabang et Sumatra, puis l'opération Transom contre Java et Sumatra, les îles Nicoban et Andaman. Il sera place en réserve en mai 1945 et démoli en janvier 1948.
Le Repulse ne bénéficiera jamais des mêmes attentions que son sister-ship et ses refontes furent superficielles. Il fit partie de l'escadre de croiseurs de bataille durant les années 20-30 avec le Renown et le Hood et participa durant la guerre à la traque du Graf Spee, des cargos forceurs de blocus Allemands, escortant le Furious puis l'Ark Royal, à la campagne de Norvège, puis tenta d'intercepter l'Admiral Hipper. Il participera avec le Renown à l'interception du Scharnhorst, puis du Bismarck en mai 1941, décrochant rapidement à cause du manque de mazout. Il reçut une DCA légère et un nouveau radar de tir, puis fut envoyer escorter un convoi de troupes en Afrique du Sud. De là, il passe dans l'escadron de l'océan indien. Il rejoignit à Ceylan le Prince of Wales pour former l'escadron de Singapour, la force Z. Le 8 décembre, l'escadre partit intercepter un convoi de troupes Japonais mais fut aperçu en route par un submersible en faction et des hydravions, sa position communiquée à l'état-major Impérial. Se sachant découvert, l'amiral Tom Philips s'efforça de faire demi-tour pendant la nuit, mais au matin vers 5h00 reçut le signalement d'un débarquement de troupes Nippon à Kuantan et infléchit sa course pour les surprendre. Mais l'escadre fut de nouveau repérée, puis attaquée en force par les 86 bombardiers de la 86e flotille basée à Saigon, embarquant bombes et torpilles. S'ensuivit le ballet extraordinaire du commandant Bill Tennant pour éviter les bombes de haute altitude et les torpilles, durant plus d'une demi-heure, descendant deux bombardiers et en endommageant 8 autres, avant de se voir attaquer par 8 appareils en formation serrée, et touché en succession rapide par 4 ou 5 torpilles. Il sombra à 12h23, entraînant dans la mort 508 matelots et officiers. Les survivats furent repéchés par deux destroyers. La force Z avait vécu. Le Renown était à présent le dernier croiseur de bataille en service.
Caractéristiques (HMS Renown, 1940) :
- Déplacement: 36 080 t. standard -36 660 t. Pleine Charge
- Dimensions: 242 m long, 27,4 m large, 9,7 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Yarrow, 120 000 cv. Vitesse maximale 29 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: caisson blindé 355 mm, ponts 160 mm, télémètres 152 mm, tourelles 406 mm, barbettes 38 mm, blockhaus 343 mm.
- Armement: 6 pièces de 381 mm (3x2), 10 pièces de 113 mm (5x2) DP, 24 de 40 mm AA (3x8), 3 hydravions Walrus.
- Equipage: 1200
Le HMS Hood en mai 1941.
Le HMS Hood est exceptionnel à plus d'un titre : Il fut le dernier croiseur de bataille Britannique et l'un des derniers en service dans le monde (les bâtiments Japonais de la classe Kongo avaient vu leur protection tellement renforcée qu'ils furent classés comme "cuirassés rapides".). Il fut surtout l'ambassadeur d'acier de la Royal Navy toute entière, sa fierté, comme celle du pays. Il navigua sur toutes les mers, fit escale dans tous les ports, et y montra fièrement le drapeau, lors d'une carrière pacifique qui dura de 1921 à 1941. Il fut enfin le plus puissant bâtiment de guerre du monde à son lancement et resta tel jusqu'en ces funestes jours de mai 1941, au moins dans l'esprit du citoyen moyen lisant les journeaux en métropole. Un symbole donc. Mais l'aura d'une symbolique ne peut protéger un concept périmé. C'est ce dont le hood fit, amèrement et violemment, la douloureuse démonstration. Son autre part de célébrité est dûe à son légendaire (mais court) duel d'artillerie avec le nouveau plus puissant bâtiment de guerre du monde, bête noire es Britanniques et en particulier de Winston Churchill : Le cuirassé Bismarck.
Le Hood en 1924. Le drame de ce superbe navire fut de n'avoir jamais subi la refonte qui lui aurait permi de mieux résister aux coups du géant Allemand, ainsi que de mieux répondre aux besoins de la flotte durant la guerre. Il en paya chèrement le prix, mais .. on ne touche pas à un symbole.
Le Hood pêchait d'abord et avant tout par un blindage conçu sur plans avant la bataille du Jutland. Les tirs paraboliques étaient estimés alors trop incertains (du point de vue des Britanniques dont les outils de pointage avaient une précision très moyenne) pour constituer un risque suffisant pour alourdir le navire. Cela fut donc sacrifié sur l'autel de la sacro-sainte vitesse. Or les Allemands, comme ils le montrèrent précisément lors de cet engagement, mirent bien plus de coups au but. Mais cet avertissement ne fut pas suivi de l'ajout d'une réelle protection par la suite, et lorsque le Bismarck l'engagea, le résultat fut net et sans bavure...
Ordonné durant la guerre, avant la bataille du Jutland (mars 1916), et sa quille posée en septembre 1916, le Hood fut lancé à John Brown le 22 août 1918, mais terminé après la guerre, pour être accepté en service actif le 15 mai 1920. Par rapport aux Repulse précédents, il était un parfait exemple du "toujours plus" qui prévalait dans les amirautés de l'époque, une course auquel le traité de Washington (1922) vint mettre un terme. Il clôtura du même coup l'annulation de la série, le 4 autres sister-ships du Hood, qui auraient été acceptés en service vers 1922-24. Le Hood étaient plus long de 33 mètres, plus large de 4, et plus lourd de presque 10 000 tonnes, avec deux pièces de 380 mm supplémentaires. Il était donc de facto le plus puissant bâtiment de guerre jamais construit dans le monde. Il le resta jusqu'à la fin des années 30... Mais il s'agissait d'un croiseur de bataille, et de part la volonté de ses géniteurs, notamment John Jellicoe et David Beatty, sa protection restait - en théorie - sa vitesse. Or ce type de bâtiment pouvait le cas écéhant croiser le fer avec un cuirassé - de loin, en utilisant sa portée de tir. En aucune façon il n'était prêt à combattre le Bismarck qui était d'une toute autre génération, celle des cuirassés rapides, mariant le "meilleur des deux mondes" dans un package terrifiant.
Le Hood toutefois bénéficia de quelques concessions aux progrès, notamment une DCA plus efficace constituée de Bofors 40 mm. Cependant sa conduite de tir était obsolète, comme la plupart de ses équipements de détection et télémétrie. La "grande refonte" devait prendre place entre la fin de 1939 et la mi-1941 mais la guerre mit un terme à cette tentative. Le Hood fut réquisitionné d'urgence, on ne pouvait s'en passer. Le Hood commença donc une série de patrouilles d'interdiction à la flotte Allemande entre l'Islande et la côte de Norvège. Puis il rallia la force H en méditerrannée et participa à l'opération Catapult en août 1940 contre la flotte Française stationnée à Mers-el-Kébir.
De retour à Scapa flow il y resta stationné pour intervenir en cas d'invasion Allemande en Manche (opération "Otarie"). Plus tard, il fut rejoint par le Prince of Wales. La menace d'une invasion était provisoirement repoussée avec le succès de la bataille d'Angleterre, mais une nouvelle menace commença à se dessiner. En mai 1941, elle prit forme. Le Bismarck accompagné du Prinz Eugen tenta une sortie dans l'atlantique. Il fut cependant intercepté par le groupe du Hood, à priori sur le papier un avantage certain, mais autant la protection et la conduite de tir du Hood étaient obsolètes, autant le Prince of Wales était trop récent et pas encore pleinement opérationnel. Mais l'ordre de Churchill était clair : "sink the bismarck". L'engagement fut bref pour le Hood, il commença à tirer à une distance de 16500 mètres. La première salve du Birmarck fut trop courte, mais la second mit dans le mille. Tous les marins du Prince of Wales virent ce spectacle effarant, d'une gerbe de feu plus grande que le croiseur de bataille lui-même, jaillir au niveau du mât arrière tandis que la coque se soulevait et se déformait sous l'énorme pression. Tout le monde le comprit à bord : Un des obus avait touché la soute à munitions. Le navire, coupé en deux et en feu, coula très rapidement, emportant presque tout son équipage. Il y eut trois survivants...
En 2001 on redécouvrait l'épave du Hood, ce qui fit l'objet d'un reportage de la BBC. Toutefois, un examen approfondi de l'endroit ou l'explosion avait débuté n'a pas permi de résoudre l'énigme de la cause exacte de l'explosion. En effet, les descriptions et dessins faits de l'explosion mettaient le doigt sur une problème : Elle avait début loin de la soute à munition arrière. Il n'y avait pour ainsi dire rien à cet endroit susceptible de la provoquer, ou en tout cas pas dans cette ampleur. A ce jour les hypothèses vont bon train mais la vérité échappe toujours aux spécialistes...
Caractéristiques (HMS Hood, 1941) :
- Déplacement: 42 670 t. standard -45 200 t. Pleine Charge
- Dimensions: 262,20 m long, 31,7 m large, 8,7 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Brown-Curtis, 24 chaudières Yarrow, 120 000 cv. Vitesse maximale 31 noeuds, RA 8000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Ceinture 300 mm, ponts 100 mm, télémètres 152 mm, tourelles 380 mm, réduit central 130 mm, blockhaus 280 mm.
- Armement: 8 pièces de 381 mm (4x2), 14 pièces de 102 mm (7x2) DP, 8 de 40 mm AA (2x8), 1 lance-roquettes.
- Equipage: 1477
Le cuirassé HMS Rodney en 1942.
Les Nelson sont des bâtiments intéressants et atypiques. Ils furent des bâtiments de compromis directement issus des designs élaborés en 1918-1920 qui prenaient en compte les leçons de la grande guerre sur mer, et notamment et surtout de la bataille du Jutland, seul engagement majeur ou les navires de ligne furent sérieusement testés. La plupart des engagement navals de la grande guerre furent des escarmouches de croiseurs de batailles. En revanche à Jutland, ces derniers montrèrent les limites de leur concept. Contre d'autres bâtiments similaires (ici en l'occurence Allemands), la protection était essentielle. Les pertes Britanniques furent principalement attribuées à ce facteur indéniable : La protection des bâtiments Allemands comparable était bien meilleure, comme les ingénieurs le découvrirent bien plus tard en analysant l'épave du Hindenburg sabordé à Scapa Flow en 1919. Les nombreux designs qui furent élaborés par l'amirauté consistaient ainsi à tendre vers un modèle de croiseur de bataille cuirassé, en fait le prototype du "super-dreadnought". Ainsi dans les cartons, furent élaborés des cuirassés du type G3 armés de pièces de 406 mm et d'autres du type N3 armés de pièces du type N3, de 457 mm. Toutes les autres nations de l'époque étaient lancés dans la même escalade de puissance et de tonnage.
Le traité de Washington (1922) vint y mettre bon ordre. Il stoppa net notamment la poursuite de la construction des Hood (1920), laissant ce dernier sans sister-ship et tuant dans l'ouef la plupart des projets, stoppant net la construction des autres bâtiments en cours.
Ainsi, c'est en modifiant les plans du G3 que l'amirauté parvint à rendre "conforme" au traité leurs futurs Nelson. Mais cela déboucha inévitablement sur de nombreux compromis de manière à satisfaire le traité tout en ménageant l'équilibre armement/protection/vitesse. De fait il furent surnommés après leur entrée en service comme la classe des "Cherry tree", les "arbres élagués à washington". Le déplacement "sec" (hors mazout et ballastages) projeté était de 35 000 tonnes. L'artillerie principale fut placée à l'avant, non pour contrer la tactique classique consistant à "barrer le T", mais pour diminuer le poids de la cuirasse en la restreignant la longueur du caisson cuirassé. L'armement secondaire n'était bien sûr plus en barbettes, lointain héritage des pièces en sabords, mais en tourelles semi-automatisées regroupées à l'arrière. Pour le reste, le principe était le "tout ou rien". La protection était en générale interne, en utilisant notamment des surfaces déflectrices et non droites. En revanche, et pour la première fois, ils disposaient d'un pont cuirassé, destiné à contrer les tirs paraboliques plongeants et les bombes d'avions. La machinerie était remaniée, et pour la première fois depuis le dreadnought on en revenait à deux hélices. Des chaudières plus efficientes et la chauffe au mazout firent qu'une seule cheminée était suffisante. La coque avait été soignée sur le plan hydrodynamique pour le maximum d'efficacité, mais au final la vitesse ne devait pas dépasser 23 noeuds, ce qui était à peine mieux que les cuirassés "classiques" de la génération précédente.
Les Nelson et le Rodney furent entamés en 1923-24, lancés en 1925-26 et achevés en 1927. Ils avaient étés construits partiellement en réutilisant du matériel des navires annulés après 1922. Ils furent les premiers cuirassés "traité" avec les King Georges V, après un moratoire de dix ans, et les premiers d'un genre nouveau. Ils n'étaient pas cependant réellement des "cuirassés rapides" du fait des multiples concessions faites au tonnage. Leur superstructure assez étonnante surnommée "queen anne's mantion" comme les immeubles en brique qu'il rappelait faisait, toujours pour sauver du poids, appel largement à l'aluminium. On utilisa également largement le sapin plutôt que le teck sur le pont également pour son poids. La forme, la hauteur et la position de la superstructure, qui englobait le blockheus, agissait comme une "voile" qui faussait les manoeuvres à basse vitesse. Les navires étaient d'ailleurs peu manoeuvrant, avec un très long cercle de virage.
L'artillerie se démarquait également des usages précédents, avec l'adoption de tourelles triples pour la première fois, et de pièces préférant des obus plus légers mais avec un meilleure vélocité, à l'instar des bâtiments Allemands de la grande guerre. Enfin pour la première fois on utilisa un système de contrôle de tir évolué, semi-électronique, de type HACS pour la DCA et
Admiralty Fire Control Table Mark I pour l'artillerie principale.
Le Rodney à Malte en 1943 (Wikimedia).
Les particularités la silhouette inhabituelle de cette classe firent qu'en 1939, ils avaient été surnommés sarcastiquement par leurs équipage et la Navy en général
Nelsol et
Rodnol, en référence aux pétroliers alors en usage en Grande-Bretagne dont le nom se terminait toujours par "ol". Néammoins ils prouvèrent leur valeur durant la seconde guerre mondiale et furent souvent au premier plan. On ne les modernisa qu'en ajoutant un radar et une nombreuse DCA, principalement des affûts quadruples de 40 mm AA Bofors et des pièces de 20 mm Oerlikon sous masques. On enleva d'ailleurs les affûts quadruples de 12,7 mm jugés trop légers.
Le Nelson, quatrième bâtiment portant le nom du célèbre amiral au sein de la Navy, fut construit à Newcastle par Armstrong-Withworth et mis en service en août 1927. Il fut le navire-amiral de la Home Fleet basé à Scapa Flow. Son équipage se mutina en 1931 (la grande mutinerie d'Invergordon). En 1939, ils participa à des missions d'escorte et fut basé à Scapa dans le but d'intercepter les bâtiments Allemands passant par la route du nord pour se rendre dans l'atlantique. Il n'y parvint jamais au cours de leurs différentes sorties. Au large des îles Orkney, il fut torpillé le 30 octobre par l'U56. Fort heureusement aucune des trois torpilles lancées contre lui n'explosa. Puis en décembre, il heurta une mine dans le Loch Ewe et fut envoyé à Portsmouth pour réparations jusqu'en août 1940. I fut ensuite déployé à Rosyth pour contrer une éventuelle invasion parla manche, puis en avril-juin 1941, fut affecté à l'atlantique.
En mai, il était à Freetown (afrique de l'est) et reçut l'ordre de gagner Gibraltar en urgence, durant l'affaire du Bismarck. Après la participation à cet épisode (à distance, il ne parvint jamais sur le lieu de l'affrontement final), il fut envoyé en méditerrannée pour joindre la Force H. Il fut torpillé par un appareil en septembre 1941 italien et dut regagner l'angleterre pour réparations jusqu'en 1942. Renvoyé ensuite à la Force H, il fut basé à Malte et participa à l'escorte de convois vers l'afrique du Nord. Il participa à l'opération Torch, à la Tunisie, à l'invasion de la Sicile, et l'armistice Italienne fut signée à son bord en novembre 1943 entre Eseinhower et Pietro Badoglio. Il retourna ensuite en Angleterre pour l'ajout d'une puissante DCA additionelle, puis participa au D-Day. Endommagé par deux mines, il fut ensuite envoyé en réparations à l'arsenal de Philadelphie. A partir de janvier 1945, il fut affecté à l'xtrême-Orient, basé à Colombo pour appuyer les opérations en Birmanie et en Malaisie. Il reçut en septembre 1945 la reddition des troupes japonaises du secteur à Penang. De retour en novembre, il passa le reste de son service dans la home fleet jusqu'en 1947. N'étant pas modernisable ni utilisable dans le contexte de la guerre froide, il fut envoyé à la casse.
Ci-dessous: Le Nelson ouvrant le feu lors de manoeuvres en mai 1942. On avait craint qu'avec la faiblesse structurale de ces navires il fut impossible de tirer une bordée complète de flanc. Le contraire fut démontré lorsque le Rodney tira volée après volée sans problèmes sur le Bismarck... (photo wikimedia)
Le HMS Rodney de son côté eut une carrière assez semblable mais doit sa célébrité à son combat contre le Bismarck en mai 1941. Le géant était alors encore opérationnel quoique sa direction était alors inopérante. Le Rodney lui-même avait subi des travaux du fait de son gouvernail peu actif. Construit Cammel laird, Birkenhead, et Lancé en décembre 1942, il fut accepté en service en novembre 1927. Son équipage prit part à la mutinerie d'Invergordon en 1931. En septembre 1939 il était basé avec la Home Fleet à Scapa Flow, et fut déployé pour l'escorte des convois et barrer le passage aux raiders de la Kriegsmarine. Sa faible vitesse ne lui permettait pas plus que le Nelson de satisfaire à ce rôle. Il participa aux combats en norvège et fut frappé par un appareil Allemand, la bombe percuta son pont mais n'explosa pas. Il fut cependant réparé. Le 16 mars 1941 lors d'une escorte dans l'atlantique nord, il aperçut le Scharnhorst, mais ce dernier se replia lorsqu'il le reconnut à son tour. Il participa ensuite à la chasse au Bismarck avec le King Georges V. Après les tirs paraboliques, le Rodney acheva le bismarck par des tirs directs à faible distance, mettant littéralement en pièces. Il dut ensuite sereplier faute de carburant, ayant épuisé pratiquement toutes ses munitions de gros calibre, ce qui en dit long sur la résistance du cuirassé Allemand. On sait d'ailleurs maintenant que ce dernier se saborda. Après un passage à Boston pour ses machines, le Rodney rejoignit la Force H à Girbraltar. Il partipa aux opérations à Malte, à l'opération Torch, et au débarquements de Sicile et de Salerne. En juin 1944 il prépara le débarquement du D-Day en pilonnant des points fortifiés du mur de l'atlantique, puis participa aux convois de Mourmansk. Du fait de ses multiples problèmes de machines et que sa modernisation ne fut jamais au niveau du Nelson, il fut placé en réserve dès décembre 1944 à Scapa Flow et démoli en 1947.
Caractéristiques (HMS Nelson, 1939) :
- Déplacement: 33 950 t. standard -41 250 t. Pleine Charge
- Dimensions: 201 m long, 32 m large, 9,6 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 8 chaudières Yarrow, 45 000 cv. Vitesse maximale 23 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: caisson blindé 355 mm, ponts 160 mm, télémètres 152 mm, tourelles 406 mm, barbettes 38 mm, blockhaus 343 mm.
- Armement: 9 pièces de 406 Mk I (3x3), 12 pièces de 152 mm (6x2) Mk XXIII, 6 pièces de 102 mm Mk VIII AA, 24 de 40 mm AA (3x8), 16 de 12,7 mm Vickers (4x4), 2 tubes lance-torpilles SM 622 mm.
- Equipage: 1361
Le cuirassé HMS Prince of Wales en extrême-Orient, décembre 1941.
Les premiers véritables cuirassés rapides de la Royal Navy, suivant le moratoire de dix ans du traité de Washington, furent la classe King Georges V. Ils succédaient à près de 15 ans de vacances depuis le design d'après-guerre qui avait mené aux inhabituels Nelson et au Rodney et prenaient appui sur le nouveau traité de Londres (1930) qui prolongeait entre autres le moratoire jusqu'en 1937. Plus grands et plus lourds que les précédents (38 000 tonne standards alors que l'ancienne limite était de 35 000 tonnes), les King Georges V étaient aussi une classe de compromis en ce sens qu'ils revenaient à un calibre plus faible (340 mm ou 15 inches, contre 381 mm - 16 inches, sur les Nelson) en vertu des traités. Pour améliorer la protection, cette fois étendue sur presque tout le navire, les pièces étaient pour la première fois, et sur le modèle des Dunkerque Français, groupés en tourelles quadruples. Avec une tourelle double en position B, cela leur donnait 10 pièces contre 9 sur les Nelson, avec une portée sensiblement égale et une cadence de tir supérieure. Mais ces nouveaux affûts posèrent de nombreux problèmes de mise au point alors même que la guerre commençait. Enfin, leur vitesse était largement supérieure à celle des Nelson.
La genèse de cette classe commença en 1937. Le compartimentage de leur salle des machines fut pour la première fois très soigné, les chaudières et machines groupées par paires, afin d'éviter qu'un seul coup au but ne paralyse leur propulsion. La puissance nominale était de 110 000 chevaux-vapeurs à 230 tours/minute, la vapeur injectée dans les tubes étant portée à 375°c. On avait prévu un système d'urgence pour pousser les machines à 125 000 cv, voire jusqu'à 138 000 sur le POW (Prince Of Wales). Leurs chaudières, issues d'une longue série très aboutie, avaient d'excellents rendements. On avait cependant pas prévu de les faire fonctionner avec du mazout de grande viscosiét, m"langé à de l'eau de mer, une situation forcées par les pénuries après 1942. Cela se traduisit par des pertes importantes de rendements machine et des coûts croissants à l'entretien.
Le blindage de ces unités avait été revu et élargi à de nombreuses parties du navire moins vitales, contrairement au système "all or nothing" des Rodney précédents. La protection des machines avait été largement bénéficiaire des ces attentions. La ceinture était élargie vers le bas, et le compartimentage interne, le caissons blindé central, allongé également et renforcé considérablement. Néammoins la protection du pont contre les bombes d'avions restait encore suffisante pour 1935, mais moins pour les lourds projectiles utilisés par les bombardiers en piqué de 1939... Le blindage des tourelles fut également amoindri, mais pas celui des puits et des soutes à munitions au contraire largement augmenté et mieux cmpartimenté. Allégé de même fut le "blockhaus", dont le toit n'atteignait que 100 mm. La raison en était que dans la pratique, les officiers toujours privilégiaient la visibilité de la passerelle au confinement protégé du blockhaus...
L'armement principal considéré refléta les atermoiements du moment. Le premier schéma portait sur une batterie de trois tourelles triples de pièces de 381 mm, mais des pressions politiques issues du traité de Londres, obligèrent une réduction de ce calibre à 356 mm (14 inches). On considéra alors la conception de tourelles quadruples pour remplacer les triples, ce qui aurait donné une bordée de 12 pièces, idéales pour un tir de saturation, principe en vogue en 1936. Au final, ce fut au regard de la guerre, un cruelle erreur, alors que les nations voisines optaient pour le 381, le 406 ou même dans les projets Nippons, le 460 mm... Alors que les bruits de bottes se faisaient déjà entendre, l'amirauté obtint d'infléchir le traité sur ce point et se pencha prestement sur l'adaptation de pièces de 381 mm. Mais les délais d'une telle opération auraient reculé encore l'entrée en service actif du premier bâtiment... De plus les tourelles quadruples, entièrement nouvelles, connurent de nombreux problème de manoeuvre. Concernant le Bismarck par exemple, et les événements de mai 1941, ces manques et des obus qui manquaient de masse pour sérieusement endommager le cuirassé Allemand furent presque fatals au POW.
< A gauche, schéma de protection (tranche) de la coque du King Georges V (Wikimedia).
L'artillerie secondaire des KGV était également innovante en soi et connut également quelques problèmes de mise au point. On envisageait de les doter non de pièces secondaires anti-navires (comme des 152 mm), mais des pièces réellement polyvalente, capable d'assurer la DCA contre-avion comme la lutte antinavire pour des bâtiments légers et rapides (comme les vedettes lance-torpilles). Là encore, ce caractère de compromis fut un désastre en application : Trop lente pour une défense aérienne efficace (entre temps la vitesse des appareils avait évolué...), elle était insuffisante pour lutter contre des destroyers par exemple. En cause, la complexité du système de charge et le poids des obus... Au final des 10-12 coups par minutes, on passa en pratique à 7-8, péniblement et avec des équipages très entraînés... Cela explique aussi en partie pourquoi la défense AA du POW fut inefficace en décembre 1941. La défense antiaérienne se colmplétait d'affûts quadruples et octuples QF2 de 40 mm ("pom-pom"), ainsi que des canons de 20 mm Oerlikon et des pièces simples Bofors de 40 mm sous masque. Cet armement fut plus que doublé durant le conflit. En 1945, par exemple, l'Anson avait 65 pièces de 20 mm et 216 de 40 mm en affûts multiples...
La classe King Georges V compta au final 5 bâtiments, dans la tradition Britannique, le premier (KGV) entrant en service en décembre 1940, et les autres (Prince of Wales, Duke of York, Howe, Anson), respctivement en mars en novembre 1941, juin et août 1942... Leur carrière fut splendidement remplie et ils furent de tous les théâtres d'opération sauf la méditérranée. Le Prince of Wales fut la seule perte de la guerre, l'un des nombreux cuirassés coulé par l'aviation... On peut retrouver la carrière de ces navires dans les fiches historiques. Dès 1938, on avait envisagé un remplacement de ces unités par une nouvelle classe cette fois doté de pièces d'artillerie au standard de l'époque (9 pièces de 406 mm), et les deux premiers furent entamés en septembre 1939. Mais le manque de matériels, de maine d'oeuvre et de priorités firent qu'ils furent suspendus, puis annulés. Le dernier cuirassé Britannique fut le Vanguard (1947), héritant de l'artillerie d'un croiseur de bataille déclassé.
A droite : Le HMS Howe traversant le Canal de Suez pour partir en extrême-Orient, en 1944. (wikimedia) >
Caractéristiques (HMS King Georges V, 1939) :
- Déplacement: 38 030 t. standard -42 237 t. Pleine Charge
- Dimensions: 227 m long, 31 m large, 9,9 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Admiralty, 128 000 cv. Vitesse maximale 28 noeuds, RA 5400 nautiques à 18 noeuds.
- Blindage: caisson blindé 350 mm, ponts 149 mm, ceinture 373 mm, télémètres 152 mm, tourelles 324 mm, barbettes 324 mm, blockhaus 100 mm.
- Armement: 10 pièces de 356 mm Mk.VII (2x4, 1x2), 8 pièces de 127 mm (4x2) Mk.I, 32 de 40 mm AA (4x8) 4 hydravions supermarine Walrus.
- Equipage: 1314-1631
CROISEURS :
Croiseurs légers classe Caledon (1917):
Le HMS Caledon en 1944 en méditerrannée (wikipedia) - illustration à venir.
La classe de Caledon fut été ordonnée en Décembre 1915 et les 6 navires de la classe mis en service en 1917. Ils ont conservé la silhouette deux cheminées des deux précédentes séries de la classe "C" (démarrée en 1913 et qui comprenait les classes Caroline, Calliope, Cambrian, et enfin Caledon et Ceres). Leur propulsion était légèrement différente, leurs superstructures étaient également légèrement modifiées. Ils avaient un armement principal à l'origine de cinq pièces de 6 pouces (152 mm) et d'un armement secondaire de deux 3-pouces (76 mm AA), renforcé de quatre 3-pounder antiaériens (45 mm). 3 des 4 navires de la classe Caledon ont participé à la Seconde Guerre mondiale, avec un certain nombre de modifications. Le Cassandra fut désarmé avant guerre. Cinq pièces Oerlikon de 20 mm ont été ajoutés à tous les navires, ainsi que de nouveaux équipements de conduite de tir et antennes. Le Caledon-même fut entièrement pris en main en 1942-43 pour reconversion en un croiseur AA, armé de six pièces de 102 mm en tourelles, deux canons Bofors de 40 mm (affûts simples) et huit 20 mm Oerlikon, ainsi qu'un nouveau télémètre, un radar, et des ballasts de 200 tonnes. Ce dernier servit dans l'atlantique nord, en méditerrannée à Alexandrie, puis en mer rouge, et enfin l'océan indien jusqu'en 1942. Il revint ensuite à Chatham pour sa conversion, et servit ensuite à Scapa Flow, puis en méditerranée, participant à l'opération Anvil-Dragoon (débarquement en provence). Il termina sa carrière en grêce, puis revint en métropole à la fin de la guerre. Mis en réserve, il fut démoli en 1948.
Le Calypso fut d'abord utilisé pour traquer les forceurs de blocus Allemands (il en captura deux), puis les raiders comme le Scharnhorst et Gneisenau. Enfin, il fut envoyé en méditerrannée et coulé par le submersible Italien Bagnolini en novembre 1940. De son coté le Caradoc fut sorti de sa réserve en 1939 pour transporter de l'or en nouvelle-Ecosse, traquer les forceurs de blocus Allemands (il en captura également deux), puis fit de l'escorte dans l'atlantique. Fin 1942 il rejoignit New York pour une courte refonte, puis partit servir dans l'océan indien et en afrique du sud, basé à Durban. Sur place, il servit de navire-école des canonniers. Il rejoignit ensuite colombo ou il servit de QG flottant jusqu'a la fin 1944. En 1945 il revint en métropole et fut désarmé.
Caractéristiques (Caledon, 1943) :
- Déplacement: 4200 t. standard -5320 t. pleine charge
- Dimensions: 137,20 m long, 13 m large, 5 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 6 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale : 29 noeuds.
- Armement: 6 pièces de 102 mm DP (3x2), 8 Bofors 40 mm (2x2, 4x1), 15 de 20 mm AA.
- Equipage: 470
Croiseurs légers classe Ceres (1917):
Le HMS Curacoa en 1942.
La classe des Ceres succédait aux Caledon, elle fut en fait la dernière de la longue série des "C", croiseurs légers standards de la Royal Navy durant la grande guerre. Elle comprenait 5 bâtiments, ordonnés en 1915, lancés en 1916-17 et en service en 1917-18. Leur proue fut jugée "humide" (ils avaient tendance à "piquer du nez" dans le gros temps), leur superstructure était plus haute et leur armement se composait toujours de 6 pièces de 152 mm en affûts simples à l'origine, mais la passerelle reculée et la coque plus large permettait d'installer la pièce avant sur un rouf. Leur carrière fut longue puisqu'ils participèrent à la seconde guerre mondiale. En 1935, le Curlew et le Coventry furent pris en mai pour reconversion en croiseurs antiaériens, avec 10 pièces de 102 mm en affûts simples, 8 bofors. Le Curacoa suivit la même reconversion en 1940, mais avec 4 tourelles doubles. Un bofors quadruple était placé sur le rouf avant. Les deux autres servirent "dans leur jus", recevant quand même une antenne huff-duff et quelques aménagements modernes, ainsi que des pièces antiaériennes de 20 mm. Le Curlew fut coulé en Norvège, le Curlew devant Tobrouk et le Curacoa en octobre 1942, après une collision fatale avec le Queen Mary.
Caractéristiques (Caledon, 1943) :
- Déplacement: 4300 t. standard -5380 t. pleine charge
- Dimensions: 137,20 m long, 13,3 m large, 4,5 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 6 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale : 29 noeuds.
- Armement: 8 pièces de 102 mm DP (4x2), 6 Bofors 40 mm (1x4, 2x1), 5 de 20 mm AA.
- Equipage: 470
Le HMS Enterprise en juin 1944, lors de l'opération Overlord.
Les deux bâtiments de la classe Enteprise (Enterprise et Emerald) ou classe "E" furent les derniers croiseurs légers britanniques construits durant la grande guerre. Toutefois, le manque d'hommes et la priorité donnée aux destroyers fit que leur lancement n'intervint qu'en 1920, et qu'ils ne furent achevés, avec révision, qu'en 1926. Ils avaient été construits au départ pour contrer les rapides croiseurs mouilleurs de mines Allemands Brummer et Bremse, opérationnels fin 1917. Ils étaient rapides et pouvaient soutenir 33 noeuds, utilisant les moteurs des flotilla leaders classe Shakespeare, montés par paire, avec une artillerie classique largement au-dessus des classes "D". Ils seront toutefois reclassés comme croiseurs légers par la suite. Cette artillerie classique comprenait les derniers affûts de 152 mm (7 pièces simples dont un de chaque bord à l'avant pour l'Emerald) et une tourelle double pour l'Enterprise, qui fut le premier à en posséder une, à l'avant. Avec un complément de quatre bancs de tubes lance-torpilles, ces bâtiments étaient redoutables, quoiqu'en 1926, leur conception était datée, voire obsolète. Les premiers traits de crayon avaient été posés en 1917 et une bonne partie de leurs équipements étaient le standard de 1916.
Détail du HMS Enteprise faisant relâche à Istambul en 1936 (Wikimedia)
Les deux bâtiments recevront une catapulte pour hydravion en 1936, qui sera déposée en 1944, car entre-temps ils étaient équipés de radars performants. Leurs tubes lance-torpilles furent remplacés en 1929. Enfin leur DCA fut renforcée en 1940, avec l'ajout de deux bancs quadruples Bofors 40 mm, tandis qu'en 1942 leurs bancs de tubes lance-torpilles étaient déposés au profit de 16 à 18 pièces de 20 mm Oerlikon AA. Jusqu'en 1939, ils étaient stationnés tous deux en extrême-Orient et passèrent également en méditerrannée.
Leur carrière fut assez active : L'Enterprise, revenu en métropole, effectua des missions d'escorte, participa à la campagne de Norvège, combattit à Narvik et y fut touché. Après réparations, il rejoignit la force H en méditerrannée, et participa à l'opération "Catapult" contre Mers-el-Kébir. Ensuite ce fut l'océan indien, l'Extrême-Orient. Il revint en métropole pour refonte, puis fut affecté à la chasse aux forceurs de blocus Allemands. En décembre 1943 il engagea et détruisit un destroyer et deux torpilleurs Allemands, puis participa à des missions d'escorte jusqu'en juin 1944 où il participa au débarquement. En janvier 1945 il était versé à la réserve et ne fit plus que des missions secondaires comme le rapatriement de troupes. Il sera désarmé et démoli en 1948.
Le HMS Emerald recçut des radars et de nouveaux mâts tripodes en 1940, perdant une pièce de 152 mm. Il fut effecté à l'escorte dans l'atlantique nord, transporta les réserves d'or à Halifax (58 millions de livres sterling), puis fut affecté à l'océan Indien. Il revint en 1941 en méditerrannée et dans le golfe persique. Il opéra sur les côtes Irakiennes, et en mer rouge. En décembre, il faisait partie de la force Z (Singapour). Il n'accompagna pas les navires de Tom Philips lors de leur sortie fatale et devint de fait le seul navire majeur de cette force, avant de devoir évacuer le port avant la chute de Singapour. Après sa refonte en métropole, il retourna en 1943 assister le 4e escadron de croiseurs dans l'océan Indien. En 1944, il assistait le débarquement en pilonnant la plage de Gold Beach. Versé à la réserve peu après, il sera réduit à des rôles subisdiaires avant d'être radié et démoli en 1948.
Caractéristiques (HMS Enteprise, 1944) :
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Déplacement: 8250 t. standard -10 220 t. Pleine Charge
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Dimensions: 173,70 m long, 16,6 m large, 6,6 m de tirant d'eau (pleine charge).
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Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Brown-Curtis, 8 chaudières Yarrow, 80 000 cv. Vitesse maximale 33 noeuds.
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Blindage: Maximum (ceinture) 75 mm, masques des pièces 100 mm.
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Armement: 7 pièces de 152 mm (1x2, 5x1), 5 pièces de 102 mm MK VIII AA (4x1), 8 Bofors de 40 mm AA (2x4), 18 de 20 mm Oerlikon.
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Equipage: 680
Le HMS Frobisher sur la côte Normande en juin 1944. (Autre illustration prévue : L'Effingham en 1940)
La classe Cavendish, aussi parfois appelée "Hawkins" fut une classe de croiseurs lourds datant de la fin de la grande guerre, et portant des noms de corsaires Elisabéthains. Ils furent conçus en observant le succès des raiders Allemands en 1914 (notamment l'épopée de l'amiral Von Spee) mais aussi d'une dessin de 1912 portant sur des navires de statons lointaines capables de contrer les croiseurs allemands armés de pièces de 170 mm, grâce à une combinaison de pièces de 190 et de 152 mm. On avait porté les efforts sur leur autonomie, et un déplacement final de 9000 tonnes. Dans leur dessin final en 1915, ils étaient aussi capables d'affronter n'importe quel croiseur de l'époque grâce à leur puissante artillerie de 190 mm comptant pas moins de 7 pièces sous masques, réparties dans l'axe, avec deux pièces latérales à peu près au centre, ce qui leur donnait une bordée de 6 pièces... Ils devaient enfin succéder aux croiseurs-cuirassés et protégés rendus obsolètes par leur usage du charbon et leur lenteur notable. Une nouvelle génération de bâtiments, mais qui figuraient comme des "ancêtres" en 1939.
La classe ne comptait plus alors que le Hawkins, le Frobisher, l'Effingham, et le Cavendish, le Raleigh ayant été perdu sur un récif non-répertorié de la côte du labrador en 1922. Le Vindinctive de son côté avait été transformé en porte-avions, puis en navire de ravitaillement rapide en 1935. (Voir dans les auxiliaires). Ces bâtiments, qui constituaient un modèle pour la classe correspondant du traité de Washington au moment ou les derniers entraient en service (1922), furent modernisés en 1936-38, au moment ou on avait prévu de les désarmer, à cause de la tension internationale. On enleva leurs tubes lance-torpilles sous-marins. Leurs anciennes pièces de DCA de 76 mm furent remplacées par quatre de 102 mm à tir rapide, et 10 pièces de 40 mm en affûts quadruples et simples et 9 pièces de 20 mm Oerlikon. Ils reçurent bien plus de pièces AA durant la guerre, et furent équipés d'un radar centimétrique type 273, une antenne radar de veille aérienne type 286, et des systèmes de conduite de tir électroniques type 275. Le Frobisher reçut en addition deux types 282 pour ses affûts de 40 mm. Ce dernier fut d'ailleurs débarassé de ses pièces de 190 latérales au profit de pièces additionnelles de 102 mm en tourelles. Leur chauffe mixte passait au mazout uniquement et leurs chaudières étaient remplacées par des modèles plus modernes. La plupart servirent à l'escorte des convois. L'Effingham de son côté fut reconstruit en 1937 : Son appareil moteur fut modernisés et ses cheminées tronquées en une seule, son artillerie fut remplacée par des pièces à tir rapide de 152 mm sous masques, dont trois étaient superposées sur des passerelles étagées à l'avant. Il fut en quelque sorte le prototype des futurs "Dido".
L'Effingham fut perdu tôt dans la guerre, en 1940, sur un récif en Norvège. Mais avant cela il avait transporté deux millions de livres d'or de la banque d'Angleterre en nouvelle-Ecosse, chassé les raiders Allemands dans l'atlantique, puis participé à la campagne de Norvège. Torpillé par l'U38, il survécut, fut réparé en un temps record et revint en opérations, combattant notamment à Narvik. C'est là qu'il rencontra son destin. L'opérateur des cartes pour l'anecdote, avait effectué un tracé si épais qu'il masquait un récif de la carte des passes de Navik. Il heurta ce récif en pleine course et en pleine nuit, ouvrant une brêche immense dans ses flancs, qui causa un naufrage rapide. Heureusement l'essentiel de son équipage parvint à s'en échapper et regagner le rivage à la nage. Il fut achevé par des tirs d'artillerie amis pour éviter qu'il ne soit capturé et réduit à l'état d'épave fumante quatre jours plus tard.
Durant sa carrière de temps de paix, le Frobisher servit en Inde, dans l'atlantique et en Chine. Il avait été désarmé en 1930, servant ensuite de navite-école, mais modernisé et réarmé entre 1940 et 1942. Il fut envoyé rapidfement en extrême Orient omù la situation se dégradait, et combattit les Japonais jusqu'à son retour fin 1943. Il servit ensuite d'escorteur dans l'atlantique puis fit de l'appui-feu en Normandie en juin 1944, notamment devant Sword beach. Il fut torpillé de nuit par un S-Boote en août, réparé longuement et finalement partiellement désarmé pour servir de navire école, rôle qu'il tint jusqu'à sa mise en réserve puis sa démolition en 1949. De son côté le Hawkins servit dans l'atlantique sud, basé aux malouines, pour intercepter d'éventuels corsaires Allemands souhaitant passer le cap Horn. Puis on l'envoya dans l'océan Indien, il opéra notamment un raid sur Mogadiscio contre les Forces Italiennes coulant plusieurs navires et capturant un cargo. Après un refonte jusqu'à la fin 1942, il fut envoyé en extrême-orient assister le Frobisher contre les Japonais. Puis il revint à temps pour participer aux opérations du D-Day, à Utah Beach. Passé ensuite en réserve, il fut démoli après guerre.
Caractéristiques (HMS Hawkins, 1940) :
- Déplacement: 9550 t. standard -13 160 t. Pleine Charge
- Dimensions: 184,40 m long, 19,8 m large, 5,9 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Brown-Curtis, 8 chaudières Yarrow, 65 000 cv. Vitesse maximale 30,5 noeuds, RA 7000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum (ceinture) 75 mm, masques des pièces 100 mm.
- Armement: 7 pièces de 190 mm (7x1), 4 pièces de 102 mm MK VIII AA (4x1), 8-10 Bofors de 40 mm AA (2x4, 4x1), 8-10 de 20 mm oerlikon.
- Equipage: 760
Le HMS Suffolk en mai 1941, lors de la poursuite du Bismarck.
Le HMS Norfolk en mai 1941, également lors de la poursuite du Bismarck, leur radar, bien que de portée réduite, furent d'une grande utilité.
Le HMAS Australia de la Royal Australian Navy (RAN), en 1942. En 1944 il subira les attaques des kamikazes et sera frappé par six appareils.
La classe County, nommé d'après des régions de grande-bretagne ("comptés"), furent la classe de croiseurs lourds "standards" la plus importante et la plus utilisée de la Royal Navy durant la seconde guerre mondiale. Ils respectaient les limites du traité, se situant juste sous la barre des 10 000 tonnes, mais avec une artillerie standard de 8 pièces de 203 mm en quatre tourelles doubles. Conçus pour opérer dans des stations lointaines ou la présence d'un navire de ligne était superflue, ils avaient une grande autonomie et leur vaste coque solidement construite et bien protégée qui les rendaient très habitables, ils possédaient également des équipements de confort "tropicaux". Leurs équipages les appréciaient donc particulièrement. Au total 15 unités furent produites, en trois sous-classes (Kent, London, Norfolk) portant des améliorations importantes, tout en conservant leur silhouette "three pipers" et leur longue coque flush-deck si caractéristique... Ils étaient classés officiellement "A" (croiseurs "treaty") et ce furent les seuls. Avec le B suivants allégés (crise de 1929 oblige) de la classe York, on passa à un nouveau stabdard plus modeste, avant d'en arriver aux Southampton, des "croiseurs lourds" (appelation propre au traité de Londres de 1930) entièrement armés de pièces légères de 152 mm pour des tirs de saturation.
Bien entendu ces bâtiments furent modernisés au cours des années trente, recevant des radars, sonars, équipements télémétriques plus modernes et une DCA plus conséquente, autour des classiques affûts bofors de 40 mm (les célèbres "pom-pom") et pièces de 20 mm Oerlikon, sans compter les ajouts durant la guerre. Cette modernisation consistant en une augmentation du poids, pour rester dans les limites du traité, on opéra une ablation d'une bonne partie de l'arrière de la coque sur le Cumberland et le Suffolk de la classe Kent (voir illustration au-dessus), un grand hangar leur fut ajouté pour des hydravions Walrus. Les autres unités de la classe (Berwick, Cornwal, Kent) ne furent pas modifiés de la même manière, mais au final les limites étaient dépassées, avec probablement plus de 10 600 tonnes lèges, que l'amirauté ne prit pas la peine de communiquer au gouvernement, d'autres urgences étant plus pressantes...
La classe London comprenait ausi les Devonshire, Sussex et Shropshire fut amputée de ses ballasts latéraux pour sauver du poids au détriment de la protection ASM, compensée par le montage d'une seconde cloison interne de ceinture... Leur coque fut légèrement allongée, les faisant gagner un quart de noeud. Leur passerelle fut reportée plus à l'arrière et leurs cheminées allongées. En 1932 on emmenagea des catapultes pour deux appareils. Ils gagnèrent également des affûts doubles de 102 mm à la place de leurs affûts simples d'origine, mais quatre furent déplacés autout des cheminées et des affûts quadruples Bofors ajoutés, plus deux affûts quadruples de 12.7 mm. Entre 1938 et 1941, le London fut le seul de la classe à être complètement reconstruit et modernisé (voir image).
La classe Norfolk, qui comprenait aussi le Dorsetshire, furent les derniers de la série. Leurs superstructure furent rabaissées et allégées, mais leurs nouvelles tourelles et affûts de 203 mm se révélaient plus lourds au final. Leur DCA fut augmentée considérablement et ils furent les premiers à se voir doter d'un radar de type 283. Les pertes durant la guerre comprenaient le Cornwall et le Dorsetshire (coulés par l'aviation Japonaise au large de Ceylan le 5 avril 1942 au même moment que l'Hermès), et le Camberra (Australien), détruit après un duel d'artillere au large de Savo et achevé par l'USS Ellet. Aucun ne fut perdu en Atlantique ou en méditerrannée. Ils furent ferraillés en 1948-1955
Caractéristiques (HMS Hawkins, 1940) :
- Déplacement: 9550 t. standard -13 160 t. Pleine Charge
- Dimensions: 184,40 m long, 19,8 m large, 5,9 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Brown-Curtis, 8 chaudières Yarrow, 65 000 cv. Vitesse maximale 30,5 noeuds, RA 7000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum (ceinture) 75 mm, masques des pièces 100 mm.
- Armement: 7 pièces de 190 mm (7x1), 4 pièces de 102 mm MK VIII AA (4x1), 8-10 Bofors de 40 mm AA (2x4, 4x1), 8-10 de 20 mm oerlikon.
- Equipage: 760
Le HMS York en sicile (baie de Sude) en mai 1941, peu avant sa destruction par les Stukas de la Luftwaffe...
Le HMS Exeter lors de son duel épique contre le Graf Spee dans l'atlantique sud, septembre 1939.
La classe York avait été pensée par l'amirauté comme une solution d'économie dans un contexte de crise boursière mondiale et de récéssion en 1929. Le tonnage fut la première préoccupation. Exit la grande coque très habitable des "County" précédents, on en revint à une coque en décroché plus classique, plus courte de plus de presque vingt mètres, et surtout le sacrifice d'une tourelle de 203 mm. Le tonnage sauvé (4000 tonnes) servit toutefois à mieux concentrer et répartir le blindage, qui fut au final plus épais et plus efficace, bien qu'encore trop peu face aux bombes d'avions comme le York le démontra plus tard. Le York (lancé en 1928 et achevé en 1930) fut suivi de l'exeter (1931). Ce dernier différait par une coque plus large de 2.5 cm. Les deux bâtiments se singularisaient surtout par leurs superstructures, totalement différentes. La classe ne fut suivie d'aucun sister-ship. La classe Surrey, qui dérivait des York, et renouant avec 8 pièces principales, ne fut jamais entamée. Le York reçut en 1933 deux pièces de 40 mm et plusieurs en renfort de 20 mm en 1941. L'Exeter fut presque entièrement réarmé après son duel avec le Graf Spee.
Le York fut affecté au début des hostilités à la Force H, à traquer les raiders Allemands. Il intercepta et coula l'Arucus, un forceur de blocus Allemand dans le détroit du Skagerrak en mars 1940, combattit en
Norvège, puis fut envoyé en méditerrannée, à Malte puis Alexandrie. Ancré dans la baie de Sude (Nord de la crête) durant la défense de l'île en mai 1941, il fut attaqué par des vedettes MAT des commandos italiens en pleine nuit, et envoyé par le fond. La baie étant peu profonde il se posa droit, l'essentiel de sa coque restant hors de l'eau et son armement pleinement opérationnel. Ce fut alors que la Luftwaffe le prit à partie les jours suivants. Raid après raid les Stukas le pilonnèrent à mort. Les britanniques eux-même, décidant l'évacuation générale, le firent sauter le 22 mai 1941. (Voir aussi les
opérations en crête).
De son côté l'Exeter, affecté également dans la Force H participa à la chasse au Graf Spee, accompagné de deux croiseurs légers, et s'illustra dans la fameuse
bataille du Rio de la Plata. Gravement endommagé, il gagna péniblement Port Stanley pour réparations sommaires, puis la métropole, où il resta en réparations et refonte près de 14 mois. Il en resortit en 1941 avec de nouveaux mâts tripodes, télémètres et conduites de tir, et une DCA renforcée avec 8 pièces de 102 mm en tourelles doubles, 16 de 40 mm en deux affûts octuples, et une hausse améliorée pour ses pièces principales de 203 mm. Ainsi paré, il passa rapidement le canal de suez pour rejoindre l'extrême Orient, et la flotte Composite ABDA sous le commandement du contre-amiral Hollandais Karel Doorman se battant contre les Japonais. Après la chute de Singapour, il avait rallié Java, le dernier bastion allié avant l'Australie. allait tenter de s'opposer au passage d'un convoi de 40 navires de la force d'invasion Nippone, fortement gardé par 4 croiseurs lourds et 15 destroyers. L'enjeu était de parer à la chute de java, risquant d'ouvrir les portes de l'Australie.
Au cours de la première bataille de la mer de Java, les Japonais, dont le moral était excellent, entamèrent un duel d'artillerie tandis que leurs destroyers se rapprochaient pour une attaque massive à la torpille. l'Exeter reçut un obus de gros calibre du Nachi dans sa salle des machines et fut contraint de s'éloigner à 16 noeuds, compromettant la cohésion de la force alliée. Deux jours plus tard, il faisait de nouveau face aux croiseurs lourds Japonais Nachi, Myoko, Ashigara et Haguro, disposant chacun de 4 pièces de 203 de plus que lui, et il subit un feu mortel. Il n'en fut sauvé que par l'action résolue de son escorteur, le destroyer HMS Electra. Avec l'arrivée de la nuit, les navires Hollandais furent coulés, et l'Exeter contraint de fuir une nouvelle fois, joignant Surabaya. Réparé provisoirement, il tenta de renjoindre avec ses destroyers le port de Ceylan. mais l'Exeter, faute de réparations suffisantes, ne pouvait filer que 23 noeuds, et le 1er mars à l'aube, lors que la vaille il avait été repéré par l'aviataion Nippone, il fut rattrappé par les 4 croiseurs Nippons. L'Exeter, et ses destroyers HMS Pope et Encounter, firent face pendant deux heures avant d'êtres détruits tous les trois. l'exeter, chaviré, refusait cependant de couler et l'on décida de le saborder. Pendant ces préparatifs, un destroyer Jponais s'approcha et le torpilla à bout portant. Il explosa et sombra en emportant le reste de son équipage. Les survivants furent repéchés pat l'escadre ennemie et subirent le même sort terrible que les autres forces Britanniques prisonnières en extrême-Orient.
Caractéristiques (HMS Exeter, 1941) :
- Déplacement: 8390 t. standard -10 410 t. Pleine Charge
- Dimensions: 175 m long, 18 m large, 5,2 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 6 chaudières Admiralty, 80 000 cv. Vitesse maximale 32,5 noeuds, RA 10 000 nautiques à 14 noeuds.
- Blindage: Maximum (ceinture) 75 mm, tourelles 60 mm, magasins à munition, citadelle 120 mm.
- Armement: 6 pièces de 203 mm (3x2), 8 pièces de 102 mm MK VIII AA (4x2), 16 Bofors de 40 mm AA (2x8), 2 TLT 533 mm, 8-10 de 20 mm oerlikon, 1 hydravion.
- Equipage: 630
Le HMS Sheffield en mai 1941, pendant la chasse au Bismarck, il y joua un rôle prépondérant en gardant le contact, mais faillit être coulé par des Swordfish...
Le HMS Southampton en
Crête en 1941. Ce fut l'une des nombreuses victimes Britanniques des Stukas de la Luftwaffe.
A venir : le HMS Edinburgh.
La classe Town ou officiellement "Southampton" du nom du premier croiseur lancé de ce type, fut l'objet d'études préliminaires assez longues, issues à la fois de l'expérience acquise avec les "croiseurs washington" et les (futurs) aménagements du traité de Londres. L'idée sous-jacente était de construire des croiseurs légers au sens du traité de Washington, ne dépassant pas le calibre 155 mm, tout en profitant de l'absence de limitations de tonnage. Ce qui donna, au Japon avec la classe Mogami, et en Grande-Bretagne, à une génération de "croiseurs légers" à l'armement impressionnant (avec de 12 à 15 bouches à feu) au tonnage de croiseur lourd. Quatre tourelles (cinq chez les Japonais), donnaient en effet à ces bâtiments une capacité de "tirs de saturation" plutôt qu'un volume de feu moins important mais avec des obus au pouvoir pénétrant plus important. L'originalité du montage des canons sur ces navires résidait dans l'usage d'une pièce centrale de tourelle plus courte pour éviter les interférence visuelles pour les télémétristes. De plus le dessus des tourelles était ouvert par devant de manière inhabituel de manière à autoriser un tir antiaérien - qui fut utilisé, avec un succès mitigé du fait de la relative lenteur de ces pièces (compensé par l'utilisation du système de rechargement rapide ABU), contre la Luftwaffe. Ils reçurent de plus les derniers équipements en matière de conduite de tir, HACS et Admiralty fire control Table pour leur artillerie secondaire et principale.
La classe Southampton comprit 10 bâtiments répartis en trois classe, Southampton (Southamtpon, Newcastle, Sheffield, Glasgow, Birmingham) lancés en 1936 et achevés en 1937, Gloucester (Liverpool, Manchester, Gloucester) lancés en 1937 et achevés en 1938-39 et les Edinburgh (Belfast, Edinburgh) lancés en 1938 et achevés en août et juillet 1939. Ces derniers étaient très différents car plus grands de 7 mètres, plus lourds de 1900 tonnes, avec un appareil propulsif remanié et des catapultes pour 3 avion (contre 2 sur les autres), entraînant le déplacement des cheminées vers l'arrière, d'ou leur esthétique particulière, et enfin un armement AA renforcé et des bancs triples de TLT, iansi qu'un blindage supérieur, en fait le meilleur jamais conçu pour un croiseur de la Royal Navy... L'idée derrière était de les équiper de tourelles quadruples pour leurs 152 mm, leur donnant une volée de 16 pièces, apte à les mettre à égalité avec les croiseurs Japonais comparables. Mais les difficultés techniques et l'imminence condamnèrent le projet dans l'oeuf.
Durant le conflit, ils furent de tous les combats. Le Southampton fut coulé au large de Malte en mai 1941, tandis que le Manchester fut très gravement endommagé devant Malte par des MAS (Vedettes lance-torpilles) Italiennes, et jugé irrécupérable, sabordé par son commandé qui passa ensuite en cour martiale... Enfin, l'Edinburgh fut torpillé dans l'atlantique nord le 320 avril 1941 , escortant l'un des premier convois vers Mourmansk (le PQ17), par l'U456. Gravement touché, faisant eau, mais ses fuites partiellement arrêtée par le bouclage des sections touchées, il fut remorqué à une vitesse dramatiquement faible vers Mourmansk, accompagné du destroyer HMS Foresight et trois dragueurs de mines, sous la menace constante de la Luftwaffe dont les bombardiers torpilleurs se succédèrent sans succès. Mais son sort fut en fait scellé par l'arrivée de trois destroyers Allemands au large de l'île de l'Ours, prévenus par un appareil de reconnaissance venant de Norvège. Le navire de mit à effectuer des cercles et se défendre tant bien que mal. Le combat, homérique mais inégal du fait de son impossibilité de manoeuvrer correctement, parut un moment tourner à son avantage, il mit à mal le Z7 (Ernest Shoemann), et le Foresight et les dragueurs tinrent avec succès à distance les deux autres, mais malheureusement, l'une des torpilles qu'il lanca et rata les destroyers, vint frapper le croiseur exactement à l'opposé de l'impact fait précédemment par le submersible Allemand. Cette fois, le navire fut abandonné. 700 hommes furent récupérés, 56 avaient péri du fait des attaques.
Les Southampton avaient validé leur idée d'une batterie imposante de pièces légères, de sorte que les classes suivantes (Colony, Tiger et Swiftsure), reprenaient le même concept, mais réduit pour cause d'économie et de vitesse de construction à trois tourelles.
Caractéristiques (générales) :
- Déplacement: 8 940 t. standard -11 540 t. Pleine Charge (13 175 t classe Edinburgh)
- Dimensions: 180 m long, 18,9 m large, 6,3 m de tirant d'eau (pleine charge) (Edinburgh : 187x19,7x6,8 m).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 75 000 cv (82 500 Edinburgh). Vitesse maximale 32 noeuds, RA 6500 nautiques à 13 noeuds.
- Blindage: Maximum (ceinture) 75 mm, tourelles 60 mm, magasins à munition, citadelle 120 mm.
- Armement: 12 pièces de 152 mm MkXXIII (4x3), 8 pièces de 102 mm MK XVI AA (4x2) (12 Edinburgh), 8 Bofors de 40 mm AA (2x4) (16 Edinburgh), 8x13 mm Vickers, 6 TLT 533 mm (2x3), 2 hydravions Walrus (3 Edinburgh).
- Equipage: 750
La classe Arethusa fut la seconde classe de coiseurs légers entreprise après la fin de la grande guerre. Ils s'inscrivaient dans la limite du traité de Washington, avec une configuration classique, mais reprise du groupe Amphion de la classe Leander. L'amirauté voulait faire des économies (tout comme pour la classe York) et retira une tourelle, l'artillerie passant à 6 pièces au lieu de 8. Ce tonnage sauvé permettait ainsi de construire un croiseur supplémentaire. Il fut conçu pour opérer contre les croiseurs auxiliaires ennemis et protéger les routes commerciales. On estimait donc que son artillerie suffisait dans ce rôle. On avait mis l'accent sur la vitesse, au détriment de la protection qui ne dépassait guère les 70 mm. La classe se composait des Arethusa, Galatea, Penelope et Aurora, le premier accepté en service en mai 1935 et le dernier en novembre 1937.
Des six bâtiments prévus, seuls quatre furent achevés. On utilisa le tonnage pour d'autres bâtiments d'une configuration repensée. Leur DCA variait d'affûts simples secondaires (105 mm - Arethusa, Galatea) en affûts doubles sur les deux autres paires de croiseurs. Par la suite le Galatea fut réarmé en 1940 avec 2 quadruples bofors 40 mm (2pdr Mk.VIII), un radar type 284 et une antenne de veille aérienne type 280. En août 1941, on lui ajouta quatre 20 mm Orerlikon, et des modifications similaires furent entreprises sur le Galatea et l'Arethusa. Ces quatre navires disposaient d'une catapulte avec un Fairey Fox ou un Hawker Osprey, mais elle fut débarqué pour ne pas les surcharger avec l'ajout de DCA et du fait de l'usage d'antennes de veille et radars plus performants. A la fin de la guerre, l'ajout d'équipements divers représentait près de 700 tonnes. Leur coque fut jugée très satisfaisante et fut reprise pour la construction des Dido.
Carrière opérationnelle :
Les quatre bâtiments servirent en méditerrannée, et eurent une carrière bien remplie. Le Galatea fut coulé en décembre 1941 par l'U-557 devant Alexandrie, et le Penelope devant Anzio en février 1944 (par l'U-410). Les deux autres survécurent à la guerre. L'Arethusa fut ferraillé en 1950, et l'Aurora fut transféré à la Chine nationaliste en 1950 (renommé Chungkinh), mais capturé par les communistes, il servit ensuite sous plusieurs noms et fut ferraillé dans les années soixante...
Caractéristiques (générales) :
- Déplacement: 5520 t. standard - 6600 t. Pleine Charge
- Dimensions: 154 m long, 16 m large, 5 m de tirant d'eau (pleine charge)
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 64 000 cv - Vitesse maximale 32,2 noeuds, RA 5300 nautiques à 13 noeuds.
- Blindage: Maximum (ceinture) 60 mm, tourelles 60 mm, magasins à munition, citadelle 90 mm.
- Armement: 6 pièces de 152 mm MkXXIII (3x2), 8 pièces de 102 mm MK XVI AA (4x2), 8 Bofors de 12,7 mm AA (2x4), 8x13 mm Vickers, 6 TLT 533 mm (2x3).
- Equipage: 500
Le HMS Gambia en 1942, en protection des convois dans l'atlantique nord.
Les "Colony" ou "crown colony" portaient tous des noms de colonies de l'empire Britannique, peut-être pour évoquer leur rôle de berger des routes maritimes menacées... Toujours est-il que ces croiseurs lourds devaient être au départ, lorsqu'ils furent dessinés en 1939, des "Southampton" simplifiés pour une construction accélérée. Et de fait, tout en portant la même artillerie principale (douze pièces de 152 mm) et une DCA compacte et renforcée (notamment grâce aux bofors "pom-pom" quadruples), ils étaient plus courts, plus légers, et mieux rationnalisés, notamment concernant la répartition du blindage. Leur poupe carrée était une première dans la royal navy pour des navires de ce tonnage. Par la suite, les Swiftsure et Tiger qui suivirent en restèrent à ce même plan de coque et arrangements. Pas moins de 11 croiseurs furent ainsi lancés en 1938-39 et achevés entre mai 1940 et juillet 1943, comprenant les Fiji, Nigeria, Kenya, Mauritius, Trinidad, Gambia, Jamaica, Bermuda, Newfoundland, Uganda et Ceylon. Malgré leurs noms exotique évocant des contrées tropicales, ils furent pour l'essentiel déployés dans les eaux froides de l'atlantique et de la mer du nord. En dépit de l'adoption d'un radar à terme, ils disposaient d'une catapulte entre les cheminées et deux hydravions de patrouille Supermarine Walrus. Leur DCA fut au cours de la guerre, considérablement reforcée d'affûts simples de 40 et de 20 mm.
Leur service fut particulièrement actif donc, et s'attachèrent rapidement leurs équipages pour leur grande robustesse. Ils résitèrent notamment à des torpillages et attaques aériennes, voire à des engagements navals de surface acharnés. Le HMS Fiji fut orpillé par l'U 32. Bien qu'ayant survécut assez pour être pris en remorque, traîné jusqu'à un arsenal pour des réparations de six mois, il fut pris à partie par la Luftwaffe en mai 1941, touché gravement, mais son équipage parvint à le faire tenir à flot durant cinq heures, ce qui permit de l'évacuer dans victime. De son côté le HMS Trinidad, se rendant vers Mourmansk, reçut l'une de ses propres torpilles lancées lors d'un rude accrochage en mars 1942, dont le gouvernail était faussé. Cet "effet boomerang" le mit hors de combat pour quelque temps à Kola. Là encore, il avait survécu, et sommairement réparé, fit route avec le convoi retour, pour se trouver attaqué par la Luftwaffe en mai 1942. Encadré par plusieurs bombes puis touché, il prit feu et fut finalement évacué avant de sombrer, après sabordage (pour éviter qu'il ne soit capturé). Des torpilles et des bombes guidées frappèrent également quatre autres croiseurs de cette classe, qui y survécurent également. Ces navires servirent bien jusque dans les années 60 avant de se voir désarmés, mais deux continuèrent leur carrière sous pavillon Péruvien, et le Nigeria sous pavillon indien...
Caractéristiques :
- Déplacement: 8350 t. standard -10 450 t. Plongée
- Dimensions: 169,3 m long, 19 m large, 6 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 72 500 cv. Vitesse maximale : 31,2 noeuds.
- Armement: 12 pièces de 152 mm (4x3), 8 de 102 mm (4x2), 12 Bofors 40 mm (3x4), 6 TLT 533 mm, 2 hydravions.
- Equipage: 920
Croiseurs légers classe Bellona (1942):
Le HMS Bellona en 1943, protection des convois, camouflage "western approach".
Ces bâtiments dérivaient des "Dido" précédents en se dotant d'une artillerie AA révisée, de uperstructures et cheminées plus basses pour dégager le champ de tir. Pour le reste, ils partagaient la même coque, aménagements, les même tourelles (au tir notoirement lent pour la défense antiaérienne), la "C", la plus haute de l'avant, cédant le pas à un affût 40 mm Bofors. Ces 5 bâtiments furent entamés entre novembre 1939 et février 1940 et achevés entre 1943 (pour les quatre premiers, HMS Bellona, Black Prince, Royalist, Spartan) et début 1944 pour le Diadem. Ils servirent principalement à l'escorte dans l'atlantique nord. La seule victime de cette classe fut le HMS Spartan, coulé par une bombe guidée à réaction Allemande Henschel Hs293 lancée d'un Dornier 17 le 29 janvier 1944. Une des premières victimes d'un "missile antinavire"... Leur carrière continua quelques années après guerre, mais le Diadem fut vendu au Pakistant en 1956 et devint le Babur. Il fit une très longue carrière sous ce nouveau pavillon.
Caractéristiques :
- Déplacement: 5950 t. standard -7350 t. Plongée
- Dimensions: 156 m long, 15,40 m large, 5,4 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 62 000 cv. Vitesse maximale : 32,2 noeuds.
- Armement: 8 pièces de 133 mm DP (4x2), 12 Bofors 40 mm (3x4), 6 TLT 533 mm.
- Equipage: 530
PORTE-AVIONS :
Le HMS Hermès au large de la Brimanie en 1942, avant s'être coulé par l'aviation impériale Japonaise.
Japonais et Britanniques se sont disputé la paternité du porte-avions conçu comme tel dès l'origine. Mais ces derniers ont été les plus rapides à passer des plans (juillet 1917) à la mise sur cale, de fait que le navire, défini comme un croiseur doté d'un pont d'envol et d'un hangar occupant la majeure partie de l'espace intérieur, fut entamé en 1918, lancé en 1920, achevé en 1923 et accepté en service en février 1924. Il comportait presque toutes les caractéristiques des bâtiments à venir, avec en plus une artillerie de croiseur mais aussi des singularités, avec un îlot déporté fortement à tribord (droite) à cause d'un effet de pression gyroscopique et d'effet de masse d'air provoquée par les moteurs en étoile de l'époque, une coque de section en "v", l'avant de son pont d'envol en ogive, des ascenceurs cruciformes.
On avait aussi soigné sa protection ASM avec de large "bulges", ballasts qui amélioraient aussi sa stabilité. Ses dimensions étaient réduites et à l'époque il ne pouvait mettre en oeuvre que 20 appareils, des Sopwith Camel navalisés et DH9, mais les tachnologies avançaient vite, et lors de ses premiers exercices avec la flotte en 1924, ce furent des Fairey Flycatcher, Fairey IIID, et Blackburn Dart, respectivement de chasse, bombardement et torpillage. Il apparut rapidement que son faible effectif aérien et sa vitesse, bonne pour l'époque mais insuffisant plus tard, de seulement 25 noeuds, rendaient ce premier porte-avions moins utilisable en opérations, en particulier en 1939.
La carrière opérationelle du HMS Hermès fut longue, mais sa survie en temps de guerre fut relativement courte. Durant l'entre deux guerre, il opéra en méditerrannée, en proche orient, et dans l'océan indien. Il fut également longtemps basé à Singapour. En 1934, on lui ajouta une catapulte, mais son effectif naval s'était réduit à 15 appareils. En 1937, il avait rejoint Plymouth, participé à la grande revue navale de la couronne puis fut placé en réserve. Il fut réactivé rapidement avec la tension internationale, puis fut équipé des 12 Fairey Swordfish du squadron 814, et envoyé dans l'atlantique sud participer à l'opération contre Dakar tenu par la france de Vichy. Il entra en collision peu après avec un caboteur et fut envoyé en réparation sommaires en afrique du sud. Après cela il rejoignit l'océan Indien et Singapour. Il ne rejoignit jamais la force Z à cause de sa vitesse, mais participa à des patrouilles. Ses Swordfish furent débarqué à Ceylan et il fut ensuite envoyé à Trincomanlee pour des réparations plus avancées. Il participa au raid du 9 avril 1942, mais au retour fut aperçu à Batticaloa par un avion de reconaissance Japonais, qui dépêcha par 70 bombardiers japonais. Ces derniers le touchèrent plus de 40 fois et envoyèrent également par le fond son destroyer d'escorte australien HMS Vampire, la corvette hollyhook et deux pétroliers de ravitaillement, le naufrage fit plus de 307 vitcimes. 590 survivants de l'escadre furent récupérés par le navire hôpital Vita et conduits à Colombo.
Caractéristiques (1939) :
- Déplacement: 10 850 t. standard -11 020 t. Pleine Charge
- Dimensions: 182 m long, 21,4 m large (Pont d'envol 30 m), 7,1 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 6 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale 25 noeuds, RA 5600 nautiques à 10 noeuds.
- Blindage: Maximum 76-25 mm.
- Armement: 6 pièces de 152 mm, 4 pièces de 102 mm MK VI AA, 6 de 20 mm Orelikon AA, 12 appareils.
- Equipage: 664
Le HMS Eagle fut un cuirassé converti, solution identique au Béarn Français et tout aussi insatisfaisante (ici : livrée de 1942)...
Le Chili avait commandé aux chantiers Britanniques deux dreadnoughts, l'Almirante Latorre et l'Almirante Cochrane, en 1913, pour rester à niveau et même prendre la tête de la course aux armements entre les marines d'amérique du sud (Argentine, Brésil...). Si l'Almirante Cochrane fut bien livré en temps, le Latorre n'était toujours pas achevé lorsque la guerre éclata. La plupart des constructions avaient été provisoirement gelées, et l'amirauté saisit tous les navires en construction, se brouillant au passage avec le Chili... L'achêvement du Latorre fut donc reporté, et reprit à la fin de la guerre. Il fut lancé en 1918, et deux options se présentaient, dont la livraison au Chili, et sa prise en compte par la Royal Navy, qui était incertaine du fait de l'évolution du rôle des cuirassés et des nouvelles expérimentations dans le domaine de l'aviation.
L'amirauté proposa donc en 1919 de le convertir en porte-avions, comme on avait pu le faire pour d'autres batiments, également à titre d'essai pour comparer les meilleures plate-formes pour ce nouveau type de navire. Cependant les travaux, qui commençèrent en mars 1921 sous la supervision du capitaine Nicholson (ancien commandant du Furious), s'étirèrent jusqu'en 1923, avec une acceptation en service opérationelle en 1924. Au final il se présentait avec une piste ogivale (à l'instar du Hermès) et un ilôt de grande dimension, englobant la passerelle et les cheminées, ainsi qu'un mât militaire avec télémètres, notamment pour servir son artillerie secondaire, qui était conservée (9 pièces sous masques, avec 200 coups chacune). Le blindage fut conservé à la ceinture, le réduit et le caisson au dessus des machines conservées dans l'ensemble, en revanche ni le pont ni le hangar (qui ne mesurait que 122 mètres de long) n'étaient protégés, notamment pour des raisons de stabilité. En revanche le compartimentage anti-incendie fut soigné.
La carrière opérationelle du HMS Eagle commença en méditerrannée en juin 1924. A cette époque, il était le plus grand porte-avions en service dans le monde (du point de vue du tonnage), quoique sa vitesse et son parc aérien étaient limités. Il donna toute satisfaction en opérations à Gibraltar et Alexandrie. Puis il voyagea, notamment comme démonstateur en Amérique du sud, et fut enfin affecté en 1934 à la Chine. En 1936 il fut l'objet d'une modernisation, comprenant notamment de nouveaux télémètres, emetteurs, et une DCA renforcée (notamment par des affûts quadruples de 40 mm). Il était fin prêt lorsque la guerre commença, alors à Singapour. Il partit à la chasse aux bâtiments Allemands en compagnie du Birmingham.
L'Eagle rejoignit ensuite Colombo et l'océan indien, participa à la traque du Graf Spee avec les croiseurs lourds Dorsetshire et Cornwall avant de transiter par le canal de Suez pour escorter un convoi d'Anzac (de troupes venant d'Australie). Un accident de bombe d'avion détonnant en mars 1940, le vit en réparations de nouveau à Singapour. Il récupéra au dépôt de Deikheila trois chasseurs Sea Gladiator, qui devinrent, de fait à l'époque, les seuls chasseurs embarqués de la méditerrannée lorsqu'il s'y virent affecter... L'Eagle attaqua un convoi Italien devant Tobrouk et ses appareils, en coordination avec la RAF, s'en prirent aux troupes Italiennes. Puis il participa à la bataille de Calabre en juin 1940, sans succès probant. Il attaqua ensuite la port d'Augusta en Sicile, coulant un destroyer Italien (son troisième), tandis que ses trois chasseurs contrèrent une attaque de bombardiers Italiens. Deux autres destroyers escortant un convoi furent coulés par la suite. Il opéra pour assister les efforts Britanniques en Grêce, puis opéra avec l'Illustrious à Sidi Barrani puis contre Rhodes. Puis il opéra entre Malte et Alexandrie. Il serait trop long de décrire toutes ces opérations.
Début 1941, l'Eagle passa en afrique du sud, avec le Nelson, puis patrouilla dans l'atlantique sud, contre les raiders, croiseurs auxiliaires et forceurs de blocus Allemands avec succès. En octobre, il revint à Greenock pour son grand carénage. On troqua notamment ses affûts quadruples de mitrailleuses, contre des canons Oerlikon de 20 mm, tandis que ses 40 mm étaient renforcés. Il repartit vers Gibraltar avec un nouveau squadron doté de Sea Hurricane, le 16 février 1942. Il continua sa route vers Malte ou le combat devenait épique. Ravitaillé en Sea spitfire apporté par le hms Argus, il participa à la défense de Malte, une défense acharnée... Il participa ensuite à bon nombre de missions d'escorte en méditerrannée, souvent vers ou depuis Gibraltar et Malte ou l'Egypte... Mais c'est durant l'opération Pedestal, le 11 août 1942, qu'il rencontra son destin : Accompagné du hms indomitable et du Victorious, en route pour sa mission, il fut atteint au large du cap Salinas par quatre torpilles lancées par l'U73 du commandant Helmuth Rosenbaum. Le navire, malgré son fort compartimentage, coula 4 minutes, mais 862 marins, aviateurs, mécaniciens, et 67 officiers furent sauvés. Les quatre sea hurricane qui étaient sur le pont d'envol parvinrent à décoller, mais 131 hommes, principalement piégés dans la salle des machines, disparurent avec le HMS Eagle, qui avait alors vingt ans de service...
Caractéristiques (1939) :
- Déplacement: 18 500 t. standard -21 800 t. Pleine Charge
- Dimensions: 203,5 m long, 35,1 m large (Pont d'envol), 8,1 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Admiralty, 32 chaudières Yarrow, 24 000 cv. Vitesse maximale 25 noeuds, RA 4800 nautiques à 16 noeuds.
- Blindage: Maximum 114 mm.
- Armement: 9 pièces de 152 mm, 5 pièces de 102 mm MK VI AA, 16 mitrailleuses cal.0.4 (4x4) (plus tard 8 de 20 mm Oerlikon AA), 25-30 appareils.
- Equipage: 791
Le HMS Furious en 1942 en méditerrannée, au moment de l'opération Pedestal en août.
Le Furious à une place à part au sein de la Royal Navy : Il fut son premier porte-avions opérationnel, le premier au monde, en 1917, et le seul engagé en opérations durant la grande guerre. Il fut mis en chantier en tant que croiseur de bataille "léger" doté seulement de deux tourelles doubles équipées de canons record de 457mm (18 inches). Ce navire portait alors aux nues, lorsque les plans furent dressés en 1915, la quintessence du concept de croiseur de bataille. Très rapide, non protégé, son artillerie avait une portée suffisante pour mettre knock-out n'importe quel navire de ligne, sans se faire rattrapper ou atteindre en retour. Le concept resta en vogue jusqu'en 1916, mais après l'épique bataille du Jutland en mai, les croiseurs de bataille, enfants chéris de l'amiral David beatty, perdirent toute crédibilité auprès de l'amirauté et firent que les Allemands considérèrent la bataille comme gagnée pour eux.
Toutefois, pas moins de cinq croiseurs de bataille étaient alors en chantier, et l'on décida d'achever deux d'entre eux avec de substantielles modifiations (les Repulse), et de modifier trois autres (Furious, Courageous et Glorious). Les deux derniers avaient été mis en chantier précédemment, en mars et mai 1915, lancés en février et avril 1916, et achevés en janvier 1917. Ils jaugeaient alors 19 230 tonnes à vide et possédaient deux tourelles de 381mm. Ils servirent quelques temps comme croiseurs de bataille, puis convertis en porte-avions en 1924. Le Furious, qui étaient le premier d'une nouvelle série de deux unités (dont la seconde fut promptement annulée), étaient essentiellement identique, mais portait deux tourelles simples de pièces de 457mm. Il fut mis en chantier en juin 1915 à Elswick Armstrong, lancé en août 1916 et achevé en juillet 1917. Toutefois, dès le 19 mars 1917, l'amirauté avait décidé de son sort : Il serait le premier navire de ligne converti en porte-avions, à titre expérimental. Plus tard, en 1918, le croiseur Cavendish également en chantier serait également converti, et renommé Vindictive. Cela permettrait à l'amirauté de juger quelle plate-forme était la meilleure en vue de futures conversions ou constrtuctions neuves...
C'est ainsi que le Furious fut, avant même d'être achevé, modifié comme porte-avions, avec notamment toute la plage avant sacrifiée pour recevoir un hangar d'aviation surmontée d'un pont d'envol. La partie arrière restait inchangée, laissant au navire un unique canon lourd pour sa défense, ainsi que le plus gros de son artillerie secondaire, 11 pièces de 140 mm sous masques. L'avant du pont d'envol suivait de près la courbure de la coque et se terminait en pointe, avec un pente légère pour donner aux appareils de la vitesse. Le pont d'envol démarrait juste au niveau de la passerelle, encadrant le blockhaus, et devant lui une ouverture de cale donnait accès au hangar dont les appareils étaient levés par des grues. Ils était strié de systèmes d'arrêts (filins), avec un filet amovible, et deux grues latérales de levage. Cette piste dédiée aux décollages et appontages mesurait 100 mètres, avec 27 mètres de large seulement à sa naissance, au maître-bau. Il fut mis en service tel quel, et les essais commençèrent. Un Sopwith Pup, piloté par le commandant de la 19e escadrille de chasse, Dunning, réussit une première tentative d'appontage le 2 août, mais se tua lors de la seconde le 7. Les tentatives suivantes furent annulées car jugées impraticables...
En septembre 1917, on décida d'ajouter un pont supplémentaire à l'arrière qui serait tout spécialement dédié aux appontages et équipé dans ce but. Les travaux démarrèrent en novembre et s'achevèrent en mars 1918, lorsque le navire fut de nouveau accepté en service à Rosyth. Les modifications avaient inclus l'ablation de la tourelle et de son magasin, du mât arrière et de la plupart des pièces de 140mm, ainsi que la pose d'un hangar et d'équipements dédiés. Le centre du navire était toujours occupé par la passerelle, le blockhaus et la cheminée, et on avait aménagé deux accès latéraux pour permettre aux appareils, ailes repliées, de passer de l'arrière à l'avant. Durant les premiers mois de service, il fut prouvé que les appontages (avec des Sopwith Pup équipés de skis) restaient problématiques, et pour ses premières missions, en juin, le navire recevait un groupe aérien composé de Sopwith Strutter et Camel qui étaient censés atterrir à terre. En juillet, le Furious pris part à son opération la plus réussie, le premier assaut aéronaval de l'histoire, qui prit pour cible les hangars de Zeppelins à Tondern, dans le Schleswig Holstein. Le Furious servit ensuite en Baltique en 1919, puis dans la home fleet jusqu'à être repris en main pour une reconstruction massive, en 1922-25.
Les travaux de refonte, drastiques, incluèrent la suppression de la passerelle, du blockhaus et de la cheminée centrale, la pose d'un nouveau groupe propulseur avec de nouvelles chaudières et turbines, la modification du hangar, agrandi, la pose d'un nouveau pont d'envol complet mais plus court, et arrondi à l'avant, avec un réhaussement en avant du pont d'envol. Il n'y avait pas de passerelle. Les conduits de cheminées étaient également latéraux et assez bas pour ne pas causer de nuisances au pont d'envol. Il y avait deux ascenceurs cruciformes et une petite passerelle amovible en bout de piste pour la manoeuvre. On équipa également la coque de baignoires hébergeant des pièces de 76mm anti-aériennes. Le parc aérien s'établit à 36 appareils. Accepté en service une troixème fois, en août 1925, le Furious servit dans cet état jusqu'en 1939. Il fut alors repris en main à Devonport pour d'autres modifications, incluant un meilleur compartimentage anti-torpilles (avec des bulges particulièrement imposants), des téléscopes et appareils de communications plus modernes, un renforcement du pont d'envol, une nouvelle passerelle latérale, un emport de carburant supérieur, et un renforcement de la DCA.
Il fut très vite envoyé, à son retour en mai 1939, en opérations dans l'atlantique comme porte-avions d'entraînement avancé, avec un parc aérien de Flying shark, Swordfish et Albacore, puis un complément aérien en octobre, comprenant des Sea Gladiator, Blakburn Skua et Roc. Il remplaça le
Courageous après sa perte, au sein de la Home Fleet, puis participa à des chassesen mer du nord, notamment pour intercepter le Gneisenau et d'autres navires Allemands, en compagnie de l'Ark Royal. D'Avril à Juin 1940, le Furious fut activement egagé durant la
campagne de Norvège. Partant de Liverpool en novembre, il alla livrer 40 Hurricane à la base de Takoradi, en côte d'Or (Afrique Orientale), puis gagna l'Egypte. Ce rôle de ferry se poursuivit durant les années 1941 et 1942, ainsi qu'un travail d'escorte. Durant les opérations de ravitaillement de Malte, le Furious participa à l'
opération Pedestal et à la
seconde bataille de la grande Syrte. Durant l'
opération Torch, en novembre 1942, le Furious couvrait le débarquement avec un squadron de Supermarine Seafire et Fairey Albacore. Toujours avec la force H basée à Gibraltar, le Furious servit en prélude de l'
opération Husky (débarquement en Sicile) en février 1943, comme appât en Norvège pour détourner l'attention de l'axe. Il opéra plusieurs raids contre les bases affectées à l'attaque des convois vers Mourmansk. Il participa notamment aux attaques dangereuses menées contre le Tirpitz, en juillet-août 1943 (
Opération mascot et Goodwood, les dernières tentatives aéronavale contre le cuirassé Allemand à l'ancre). Il sera ensuite retiré pour rependre son ancien rôle de navire d'entraîement, et en septembre 1944, vu son âge et la fatigue de sa coque, on décida de le placer en réserve. En avril 1945, il fut fut radié, utilisé pour des tests d'explosives dans le Loch striven, vendu aux ferrailleurs en 1948 et son démantèlement s'acheva en 1954.
Caractéristiques (1939) :
- Déplacement: 22 450 t. standard - 27 170 t. Pleine Charge
- Dimensions: 239,70 m long, 27,4 m large (Pont d'envol), 8,6 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 18 chaudières Yarrow, 90 000 cv. Vitesse maximale 30 noeuds, RA 4500 nautiques à 16 noeuds.
- Blindage: Ceinture et bulges 76 mm.
- Armement: 12 pièces de 102 mm, 24 pièces de 1 mm MK VI AA, 16 mitrailleuses cal.0.4 (4x4) (plus tard 8 de 20 mm Oerlikon AA), 25-30 appareils.
- Equipage: 791
Le HMS Glorious en 1940.
Conçus en 1916 en tant que croiseurs de bataille légers, pourvus d'un blindage quasi-insignifiant et armés de 4 pièces de 381mm, le Glorious et le Courageous, achevés en 1916-17, ne servirent que quelques années dans leur configuration initiale. En effet, le traité de Washington limitait sévèrement le tonnage des bâtiments de lignes mais ne disait rien des porte-avions. Ainsi, les croiseurs de bataille de cette génération, dont le concept ne semblait plus correspondre aux nouvelles attentes de l'amirauté, ffuren considérés comme d'excellentes bases de reconversion, grands et rapides. En 1924, à l'image du Furious, ils furent pris en main pour une reconversion totale en porte-avions. Quatre ans plus tard, ces travaux étaient achevés, incorporant toutes les leçons apprises avec le HMS Furious. Ils intégraient notamment un pont d'envol sur un deux niveau, le second, plus bas, étant pentu vers l'avant pour le décollage des appareils, mais aussi une large passerelle. Cette conversion fut menée à Rosyth et achevée en 1930 à Devonport. La dépose de leurs tourelles s'accompagna par leur réutilisation sur le dernier cuirassé Britannique, le HMS Vanguard... leur grand hangar était desservi par deux ascenceurs de 14 mètres de large, cruciformes. Leurs citernes embaquaient 157 000 litres de carburant d'aviation. Leur DCA reposait sur 16 pièces de 120mm Mark XIII encadrant la piste. Vers 1935, une nouvelle refonte leur vit ajouter trois affûts octuples Bofors MkVI 40mm, ainsi qu'un unique affût quadruple 50 calibres (12.7mm), deux catapultes, une piste rallongée à l'arrière, et de nouveaux télémètres de passerelle.
Le complément aérien de ces deux bâtiment évolua assez rapidement : Les chasseurs Flycatcher, bombardier Dart et torpilleurs Ripon laissèrent place à des Hawker Nimrod et Osprey, ainsi que des chaseurs Sea Gladiator jusqu'en 1939, et virent également des Baffin, Swordfish, Fairey IIIF et Seal s'élancer de leur pont. Ce complément évolua durant la seconde guerre mondiale.
Le Courageous alterna dès son entrée en service en 1930 entre la méditerrannée, la Home Fleet et l'atlantique, relevant parfois le Glorious. Il passa ensuite en refonte à Devonport entre 1935 et 1936 pour modernisation, puis fut présent à la revue du couronnement Royal de 1937 et se trouva de nouveau en service en juin, affecté ensuite à la Home Fleet jusqu'à son remplacement par l'Ark Royal, où il devint un porte-avions école. Puis ce fut la guerre. Le navire se trouva de nouveau d'active, affecté à un des groupes hunters-killers chargés de trouver et détruire les U-Bootes dans l'antlantique. C'est au cours d'une de ces missions, le 17 septembre, que le bâtiment fut suspris à son propre jeu par l'U29, et envoyé par le fond. Ce fut la première perte navale britannique de la guerre. Cette perte ainsi qu'un torpillage raté sur l'Ark Royal, acheva de convaincre l'amirauté d'utiliser des porte-avions dans ce rôle...
La dernière photo du Glorious en juin 1940, pris depuis l'Ark Royal, en partance pour la Norvège. Il fut coulé au canon par les Scharhost et Gneisenau Allemands...
Le Glorious de son côté fut actif en méditerrannée à partir de son entrée en service en février 1930, puis avec la Home Fleet, et de nouveau en méditerrannée, alternant avec sonsister-ship le Courageous. Il fut endommagé en avril 1931 avec le paquebot Français Florida, ce qui nécéssita des réparations jusqu'en septembre, à Gibraltar, puis Malte pour son grand carénage. Après sa refonte de 1935-36, le Glorious fut paradé à Spithead en 1937 lors de la grande revue Royale de la flotte puis envoyé en méditerranée. Lorsque la guerre éclata, le Glorious traversa le canal de Suez pour rejoindre l'océan indien avec la Force J et participer à la chasse au corsaire Allemand Graf Spee. Puis de retour en métropole, on lui confia un nouveau groupe aérien comprenant des Blakburn Skua et de nouveaux Sea Gladiators, convoyant ceux du squadron 263 étant envoyés rejoindre leurs positions sur des bases Norvégiennes. Ses appareils revendiquèrent un Heinkel 111 et un Stuka. Retiré, le Glorious revint le 18 mai avec un complément d'hydravions Walrus et de Chasseurs Hurricanes. Il opéra près de Narvik où ces appareils décollèrent pour affronter la Luftwaffe et se poser ensuite sur la base locale. Il participa ensuite à l'évacuation de Norvège (opération Alphabet), et fut finalement intercepté et coulé au retour des côtes Norvégiennes par les Scharnhorst et le Gneisenau. Son escorte de destroyers fut impuissante et l'Acasta et l'Ardent, manoeuvrant de près avec des rideaux de fumée et laçant des torpilles et tirant de près furent coulés. Privé de cette escorte, le porte-avions, peu protégé, fut taillé en pièces et sombra le 7 juin, loin des routes maritime, et la Royal Navy tarda à mettre en oeuvre des navires de repêchage. Au total 1520 hommes moururent, principalement de congestion due au froid extrême dans ces eaux.
Caractéristiques (1939) :
- Déplacement: 25 370 t. standard - 27 860 t. Pleine Charge
- Dimensions: 239,80 m long HT, 27,6 m large (flottaison), 8,5 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 4 hélices, 4 turbines Parsons à réduction, 18 chaudières Yarrow, 90 000 cv. Vitesse maximale 30 noeuds, RA 4500 nautiques à 16 noeuds.
- Blindage: Ceinture et bulges 76 mm.
- Armement: 16 pièces de 102 mm, 24 pièces de 40 mm (3x8) MK VI Bofors AA, 4 mitrailleuses cal.50 (1x4), 30 appareils.
- Equipage: 900
Le HMS Ark Royal en 1940, c'était à son lancement le plus moderne des porte-avions au monde.
Héritant d'un nom de baptême fameux et honoré dans la tradition de la Royal Navy, Ark Royal (ou Ark Raleigh) fut le second porte-avions construits sur plans dès le départ, le premier étant l'Hermes (1919). Les nombreux porte-aéronefs reconvertis servirent à tester toutes les configurations optimales, qui furent reprises et améliorées, de même que les demandes spécifiques de l'amirauté (1934), dont un compartimentage amélioré, deux hangars superposés complets, trois ascenceurs carrés... Il embarquait ainsi 60 appareils, contre 30 à 48 sur les autres. Nettement plus grand que le USS Ranger Américain contemporain, il restait également bien armé, mais uniquement de pièces rapides antiaériennes. Les anciennes pièces en sabords qu'on avait conservé pour certains bâtiments n'étaient plus de mise... Par contre son système d'ascenceurs séparés pour les deux hangars ne fut pas retenu par la suite. Sa protection était légère, trop sans doute. Malgré ses bulges et son compartimentage sous la ligne de flottaison n'empêcha pas la pénétration d'une torpille, qui lui fut fatale.
La carrière opérationnelle du HMS Ark Royal fut courte : Lancé le 13 avril 1937 à Cammel Laird (pour l'anecdote, l'épouse du premier Lord de la mer de l'époque, Maud Hoare, avait dû s'y reprendre à quatre fois pour briser la traditionelle bouteille de champagne au lancement, triste présage..), le porte-avions fut accepté en service en décembre 1938. Son parc aérien (blackburn Roc, Skua et Fairey Swordfish) ne changea guère jusqu'en 1941. Ses pilotes purent s'entraîner intensivement, de sorte qu'en septembre 1939, ce porte-avions était celui de tous les superlatifs... Il commenca avec un groupe de Hunters-killers dans l'atlantique nord, la zone appelée "western approach", et un de ses appareil enregistra la première victoire contre un U-Boote de la guerre, le U-39. Plus tard, il opérait preès du Kattegat, et fut attaqué et présumé coulé par les Allemands. Manqué en réalité, il se défendit avec sont artillerie antiaérienne contre les bombardiers Dorniers de la Luftwaffe.
Par la suite, l'Ark Royal fut déployé à Freetwon en afrique du sud, pour traquer le Graf Spee au large du cap. Il opéra ensuite avec la force K et le Renown dans l'océan indien. Enfin, sa présence potentielle annoncée au large de Montevideo (le bluff d'un agent Britannique à l'ambassade) participa de la décision du commandant Langsdorff de saborder son bâtiment... Par la suite, le bâtiment escorta l'Exeter pour réparation en métropole, passa se ravitailler à Portsmouth, puis Scapa Flow. Il y débarqua ses Skua pour améliorer les défenses du secteur, puis partit en méditerrannée pour exercices, à Alexandrie, puis Gibraltar où il attendit les ordres. Il se joignit ensuite le 25 avril 1940 à la force destinée à contrer la Kriegsmarine au large de la Norvège. Escorté des croiseurs Curlew et Berwick et 5 destroyers, il devait assurer la protection des croiseurs de l'escadre contre la Luftwaffe, très active. Au retour, le 29, il fut pris à partie par des He-111 et Ju-88, hereusement sans dommage. Il retourna opérer à Narvik, fournissant sa protection, et déjoua une autre attaque. Par la suite, il fut réquisitionné pour l'opération Alphabet. La campagne de France avait commencé et on rapatriait les troupes Britanniques en métropole. Il tenta de retrouver les Scharnhorst et Gneisenau qui étaient tombés à l'improviste sur le Glorious et son escorte et l'avait envoyé par le fond. Il resta ancré à Trondheim, puis le 9 juin ce fut l'évacuation de Narvik. Un appareil parvint à localiser le Scharnhorst, et l'Ark Royal déclencha une attaque de Blackburn Skua à minuit, dans le brouillard. Ce fut un échec, 8 appareils sur 12 furent abbattus, et le bâtiment Allemand s'échappa sans dommages, tandis que dans la confusion et le brouillard, deux destroyers excortant le porte-avions entrèrent en collision avec lui, ce qui nécéssita des réparations.
L'Ark Royal fut ensuite envoyé en méditerrannée, et participa au sein de la force H et sous les ordres de l'amiral Sommerville, à l'opération Catapult. Ses appareils fournirent des données de but aux navires bombardant la rade de Mers-el-Kébir, puis il tenta de couler sans succès le Strasbourg, qui s'échappa. Le landemain, ses appareils torpillèrent et achevèrent le Dunkerque, échoué dans la rade. La force H rejoignit ensuite Gibraltar, puis fut affectée aux convois de Malte. Les attaques de l'aviation Italienne furent déjouées, et le bâtiment joignit Alexandrie sans encombre. Par la suite en il se joignit au raid contre Dakar en octobre, ses appareils attaquèrent les installations de la base. Il revint en métropole pour ravitaillement et carénage, puis revint en méditerrannée, participant en novembre-décembre 1940 à l'opération Collar, le ravitaillement de Malte, où il fit partie de l'escorte, fournissant une protection aérienne. Il participa ensuite à des attaques d'objectifs Italiens (bases, ports, comme Gènes et la Spezia), puis rentra en métropole en février 1941. Il fut ensuite basculé dans l'atlantique nord, pour traquer les Scharnhorst et Gneisenau, mais sans succès. Il retourna ensuite à Gibraltar et participa de nouveau à l'escorte des ravitailleurs vers Malte en mai (Operation Tiger). Le 26 mai, on fit appel au bâtiment pour tenter de stopper le Bismarck. Ses appareils localisèrent le cuirassé, en route vers Saint Nazaire. 15 swordfish furent envoyés dans le brouillard, et attaquèrent par arreur le Sheffield, qui se trouvait entre le porte-avions et le navire Allemand. Une seconde attaque localisa le Bismarck, et malgré un feu de DCA intense et meurtrier, l'un des derniers appareils mit un coup au but qui faussa le gouvernail par le travers. Ce fut le moment décisif. Le Bismarck, condamné à faire des cercles, fut rattrappé par le gros de la flotte et envoyé par le fond.
A gauche, l'Ark Royal donnant de la bande, le 10 novembre 1941, après son torpillage par l'U-81. Il ne sombra que quatre jours plus tard, notamment du fait de son compartimentage et des mesures qui furent prises. Une seule victime fut à déplorer... (Wikimedia)
Après cet épisode héroïque, l'Ark Royal repartit à Gibraltar pour de nouvelles missions de soutien de Malte, sous le siège de la Luftwaffe et de l'aviation et de la marine Italiennes (Operation Halberd et operation Substance). Au retour, le 10 novembre 1941, la force H fut repérée par l'U-81 du commandant Guggenberger. Le porte-avions fut frappé par une torpille sur bâbord arrière et commença rapidement à donner de la bande. heurseuement grâce à son compartimentage, il sombra lentement, puis se stabilisa, donnant le temps au destroyer Legion de récupérer l'équipage au grand complet, à part l'unique victime, Mitchell, un marin qui se trouvait dans le local atteint par la torpille... Ce n'est que le 14 que l'Ark Royal sombra, tracté par un destroyer vers Gibraltar...
Caractéristiques (1940) :
- Déplacement: 22 000 t. standard -28 160 t. Pleine charge
- Dimensions: 219,91 m long, 28,90 m large, 8,7 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 3 turbines à vapeur Parsons, 3 chaudières à TE, 80 000 cv. Vitesse maximale : 31 noeuds, RA 8700 mn/20 noeuds.
- Armement: 10 pièces de 110 mm DP (8x2), 32 de 40 mm Bofors AA (4x8) 32 pièces 12,7 mm (4x8), 50-60 appareils (Skua, Swordfish, Fulmar).
- Equipements: 2 ascenceurs.
- Protection: Ceinture 114 mm, ponts 90 mm.
- Equipage: 1100 (sans le groupe embarqué)
Le HMS Illustrious à Malte en juillet 1942, pendant le "blitz" de la Luftwaffe.
Ce fut sans doute la classe la plus mémorable de porte-avions britanniques durant la guerre. Dérivant de l'Ark Royal, mais plus économique, les Illustrious étaient une grande nouveauté avec une caractiéristique en particulier qui fit toute la différence en opération : Leur pont d'envol et leur hangar blindé. Ils n'avaient qu'un seul hangar, mais dont l'espace avait été extrêmement rationnalisé, ce qui fait que leur groupe aérien, en net retrait (33 appareils -57 avec le pont d'envol, contre 60 sur l'Ark Royal et 100 sur les Essex de 1943), était tout de même suffisant en opérations : C'est l'Illustrious en effet qui lança seul le raid sur Tarente le 12 novembre 1940. Ces bâtiment, construits et mis en service au début de la guerre (mai 1940 pour l'Illustrious, novembre 1941 pour le Victorious, ?? pour le Formidable et mai 1941 pour l'Indomitable), se révélèrent être les meilleurs porte-avions en service dans la Royal Navy. Il faut dire aussi que leur carrière opérationelle fut particulièrement bien remplie et qu'ils combattirent sur tous les théâtres d'opération de l'atlantique à l'extrême-Orient.
Le HMS Illustrious en 1944.
HMS ILLUSTRIOUS :
La carrière de l'Illustrious, des trois bâtiments, est sans doute la plus fascinante. Mis en service au moment le plus redoutable pour la Royal Navy, avec la défaire Française. il fut affecté en méditerrannée, et participa à presque toutes les opérations, notamment le son fameux raid sur Tarente, succés décisif contre la marine Italienne et le ravitaillement de Malte - Il fut à ce titre pilonné par la Luftwaffe, mais en sortit indemne. En janvier 1942, il rejoingit Alexandrie, puis l'arsenal de Norfolk pour de longues réparations et aménagements. En mai 1942 il était affecté à l'océan indien, participant à l'opration Ironclad (prise de Diego-Suarez et neutralisation de Madagascar). En septembre 1943, il était de retour en méditerrannée pour couvrir le débarquement en Sicile. Puis de 1944 à la capitulation Japonaise, il fut de presque toutes les opérations en birmanie et Indonésie, puis pacifique.
HMS VICTORIOUS :
Le Victorious ne fut pas en reste. Son plus brillant fait d'arme fut la chasse au Bismarck, dans laquelle ses appareils jouèrent un rôle décisif en détruisant le gouvernail du cuirassé Allemand. Il passa ensuite un an à l'escorte des convois en atlantique nord et sur la route de la Mourmansk. En méditerrannée, il fut déployé pour assister au difficile ravitaillement de Malte (opération Pedestal) puis participa à l'opération Berserk. Il fut également de la partie lors du débarquement en Afrique du nord (opération Torch). Par la suite, le HMS fut prêté aux Américaine - peu de temps, après refonte à Norfolk, sous le nom de USS Robin pour participer aux opérations du pacifique - après les pertes de Santa Cruz et de Midway. Il participa à l'attaque de la nouvelle-géorgie avec le Saratoga. En septembre 1943, il était de retour à Scapa Flow. Jusqu'en mars 1944 il passa en cale sèche pour refonte. Puis il repris les convois sur l'atlantique nord, et attaqua le Tirpitz au mouillage en Norvège. Puis il fut le premier porte-avions Britannique à tester la version anglaise du Vought Corsair. Il rejoignit ensuite l'extrême-Orient. Ses opérations incluent Sabang, Sumatra, Padang, et les îles Nicobar. Puis une fois le secteur "nettoyé" des Japonais, il entama sa seconde campagne du pacifique. Déployé à Okinawa, il fut frappé de trois kamikazes mais y survécut. Il avait été prévu de participer à l'opération Olympic (invasion du Japon), mais la capitulation l'en empêcha. Sa carrière n'était pas terminée pour autant : Pris en main pour refonte majeure (il fut reconstruit) de 1950 à 1957 à Portsmouth. Sa carrière se poursuivit jusqu'en 1968...
HMS INDOMITABLE :
Le HMS Indomitable fut lancé à Vicker-Barrow en mars 1940 et accepté en service en octobre 1941. Il commença sa carrière en novembre extrême-Orient (Indes néerlandaises), malheureusement, il heurta un récif non-répertorié et fut de fait mis en cale sèche au moment crucial ou la Force Z à Singapour aurait bien bénéficié d'une couverture aérienne... La situation étant compromise il reçu l'ordre de faire route dans l'océan Indien pour supporter l'action de l'amiral Sommerville (il était alors basé à Ceylan en janvier 1942). Avec son sister-ship HMS Formidable, ils étaient alors les seuls porte-avions Britanniques dans cet hémisphère (l'Hermès était quasi obsolète). Il participa à l'action contre Diego-Suarez et Madagascar après une escale à Durban (afrique du sud). De retour en méditerrannée, il participa à l'opération Pedestal, vitale pour malte, qui fut un succès. Puis ce fut Gibraltar, avant de rejoindre l'arsenal de Norfolk aux USA pour des réparations complètes, renforcement de l'armement et divers équipements. Il en émergea en février 1943. Attaqué par des Junkers Ju-88 au moment ou il assistait le débarquement en Sicile (opération Husky), il fut contrait de regagner les USA, pour un passage en cale sèche qui l'immobilisa jusqu'en février 1944. Il retourna ensuite en extrême-Orient, rejoignant son sister-ship le Victorious, puis l'Illustrious pour les reconquête des indes Néerlandaises. Il fut frappé en mai 1945 par un Kamikaze et se trouvait à Hong Kong lorsque la guerre prit fin. Il fut complèment reconstruit après-guerre et sa carrière prit fin en 1955...
HMS FORMIDABLE :
Ce porte-avions fut lancé en août 1939 à Harland & Wolff, Belfast, les mêmes chantiers à l'origine du Titanic (et pour l'anecdote, les piliers de bois qui le soutenaient lâchèrent au moment de la cérémonie de lancement, faisant un mort et 20 blessés - le navire sera connu pour "s'être lançé lui même"...), et accepté en service en novembre 1940. A cette époque la situation était critique pour la Royal Navy qui faisait front de toutes parts. Sa carrière fut tout aussi remplie que ses congénères. Sa première affectation fut Gibraltar. Il participa avec la flotte de Cunningham à la bataille décisive du cap Matapan, ou trois des meileurs croiseurs Italiens furent envoyés par le fond. Il fut lui-même en mai 1941 touché par deux bombes de la Luftwaffe et ses réparations durèrent jusqu'en 1942. Il fut rééquipé à ce propos de Grumann Martlet, la version Britannique du Wildcat. Il sservit brièvement dans le pacifique, l'océan Indien, puis passa le canal de Suez pour participer à l'opération Torch et au débarquement de Sicile. Il assura ainsi une couverture aérienne permanente pendant la campagne de Tunisie et celle de Sicile. Il passa ensuite à Scapa Flow pour être rééquipé pour les rudes conditions de l'arctique. A cette occasion ses appareils coulèrent l'U-331 et ainsi vengèrent le Barham. Il s'attaqua ensuite au Tirpitz en Norvège (opération Mascot puis opération Goodwood). Il repassa en cale sèche, puis rejoignit le pacifique pour en terminer avec les Japonais, rééquipé avec des Avenger et Corsair. Il fut de l'attaque sur Okinawa, mais y subit les foudres des Kamikazes. Grâce à son pont blindé il parvint à soutenir ces attaques, mais l'un des impacts fut particulièrement violent, faisant 8 morts et 47 blessés.
Le feu qui résulta de l'impact (l'appareil passa au travers du pont blindé et mit l'un des réservoirs d'essence d'aviation en feu), fut particulièrement violent et long à maîtriser (photo ci-dessus). Des réparations de fortune hardies permirent quelques heures après que l'incendie soit éteint, à ses appareils de pouvoir évoluer normalement à nouveau. Toutefois les impacts répétés firent qu'il devient onéreux de mener des réparations en profondeur, et le Formidable fut placé en réserve en 1947 et vendu en 1953 à la démolition...
Caractéristiques (HMS Illustrious, 1940) :
- Déplacement: 23 000 t. standard -29 100 t. Pleine charge
- Dimensions: 229,6 m long, 29,2 m large, 6,7 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 3 hélices, 3 turbines à vapeur Brown Curtis, 6 chaudières Admiralty, 11 100 cv. Vitesse maximale : 30,5 noeuds.
- Armement: 2 pièces de 102 mm AA, 8 de 40 mm Bofors AA (4x2) 21 pièces Oerlikon de 20 mm, 24 appareils.
- Blindage: Ceinture et cloisons hangars 115 mm, pont 76 mm, réduit central de 64 à 115 mm.
- Equipage: 1230 et 1990 avec le groupe embarqué.
Le HMS Colossus en 1945.
La classe Colossus (1942 Design Light Fleet Carriers) fut la dernière classe de porte-avions d'escadre à être terminée assez tôt pour participer au conflit (en partie), et sans doute aussi la plus ambitieuse et prolifique de l'histoire de la Royal Navy. Ces bâtiments étaient toutefois bien plus modestes que les Essex auxquels on les compara. Il s'agissait de pas moins de dix bâtiments mis en chantier au titre du programme d'urgence en 1942. Mis en chantier en 1942-43, la plupart furent lancés en 1943-44, le HMS Colossus pour sa part, reçu en service actif en 1944. Les Glory, Ocean, Venerable et vengeance qui suivaient en 1945, et les Theseus, Triumph et Warrior en 1946. Les deux derniers, Perseus et Pionner, furent reconvertis comme auxiliaires, navire-ateliers de la flotte. Il s'agissait de versions réduites et allégées, simplifiées des Illustrious, possédant une puissante DCA et une bien meilleure protection, issue de l'expérience du début du conflit, en 1941-42. Leur compartimentage étanche par exemple était amélioré et permettant de continuer à flotter avec plusieurs compartiments immergés. Leur parc aérien comptait 37 appareils, ce qui était peu en rapport avec les Essex Américains (près de 100). Trois autres constituèrent une sous-classe, très modifiés et légèrement agrandis (Classe Majestic).
Les Colossus arrivèrent à un moment où la bataille de l'atlantique était sur le point d'être gagnée, et la route de l'arctique se fermait. Ils partouillèrent et offrèrent leurs soutien aux opérations en méditerrannée en 1944, Atlantique nord (débarquement de juin 1944), mais surtout l'extrême-Orient aù la plupart se distinguèrent. Quand aux retardataires, ils eurent une longue carrière après-guerre. Outre les Majestic qui leurs succédèrent, les Centaur suivirent en 1944-45 mais achevés dans els années cinquante. Ces derniers étaient encore en partie actifs lors de la guerre des Malouines.
En effet, les Colossus furent vendus ou transférés à la France (Arromanches), au Canada (RCMS Bonaventure), Australie (RANS Melbourne et Sydney), Inde (Vikrant), Brésil (Minas Gerais) et Argentine (Indipendencia).
Caractéristiques (1943) :
- Déplacement: 13 500 t. standard -19 000 t. Pleine Charge
- Dimensions: 211,3 m long, 24,8 m large (Pont d'envol), 7,1 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 40 000 cv. Vitesse maximale 25 noeuds, RA 8000 nautiques à 18 noeuds.
- Blindage: Maximum 190 mm.
- Armement: 24 Bofors de 40 mm AA, 12-30 pièces de 20 mm Oerlikon AA, 37 appareils.
- Equipage: 1300
Porte-avions d'escorte HMS Audacity (1941):
Le HMS Audacity en 1942 (wikipedia commons).
Ce fut le premier porte-avions d'escorte Britannique, et également le premier construit dans le monde... A l'origine, un cargo allemand immobilisé capturé dans les indes néerlandaises en 1939, le Hannover de 5537 Tjb. Il fut promptement converti pour faire face aux évènements dans l'atlantique et au manque cruel d'escorteurs. Navire un peu expérimental, ses superstructures avaient fait place à un pont d'envol en bois, mais ni ascenceur ni hangar. De ce fait les six appareils du bord étaient arrimés et bâchés à l'arrière. Ses grandes cales servirent en revanche à stocker du carburant et des munitions. Il entra en service sous le nom de HMS Audacity en juin 1941 et fut immédiatement versé à l'escorte dans l'atlantique nord. C'est au cours d'une de ces missions qu'il fut pris pour cible par l'U 571. La première torpille l'immobilisa, ce qui permit au submersible de loger facilement deux autres projectiles, qui le coupèrent en deux. Il chavira et coula en emportant presque tout son équipage. Les escorteurs de convois évitaient de s'arrêter par peur des U-Bootes...
Caractéristiques :
- Déplacement: 9000 t. standard -11 120 t. Pleine charge
- Dimensions: 142,40 m long, 17,10 m large, 5,2 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 1 hélice, 1 diesel, 5200 cv. Vitesse maximale : 15 noeuds.
- Armement: 1 pièce de 102 mm, 1 de 76 mm AA, 4 Bofors de 40 mm, 6 appareils (Sea Hurricane et Swordfish).
- Equipements: néant.
- Equipage: 600
Porte-avions d'escorte classe Avenger (1942):
Le HMS Avenger en 1942, avec le camouflage adapté à l'arctique (convois vers Mourmansk).
La classe Avenger fut constituée de trois bâtiments issus de coques standards américaines type C3, les mêmes que pour les Archer. Toutefois, leurs spécifications et arrangements étaient différents. Les trois navires de cette classe (HMS Avenger, HMS Dasher, HMS Bitter) comportait une artillerie légère pléthorique... Ils avaient un ascenceur, un hangar assez vaste et des réserves de munitions imposantes. Son groupe aérien composé de Sea Hurricane et Swordfish fut fréquemment déployé, malgré le temps exécrable, car ils opérèrent pratiquement toute leur carrière sur la route de Mourmansk, dans l'arctique. On ne peut que saluer d'ailleurs ces pilotes, notamment ceux des "sacs de ficelles" (stringbags), qui faisaient décoller leur vénérable biplan équipé d'une impressionante deep-charge d'une tonne, pour fondre sur tout U-boote repéré lors de longue patrouilles autour du convoi. L'aterrissage, dans les embruns glacés, avec le givre sur un pont fuyant dans d'énormes creux, n'était de tout repos. Les Hurricane de leur côté faisaient du repérage sur une zone plus vaste, et interceptaient les bombardiers, hydravions-torpilleurs et avions d'observation déployés depuis la norvège. Le HMS Avenger fut torpillé en novembre 1942 par l'U 155 lors de l'une de ces missions. Il n'y eut qu'une poignée de survivants. Les autres moururent dans l'eau glacée ou furent emporté par le navire qui, coupé en deux, coula rapidement. Le HMS Dasher de son côté, explosa en mars 1943 lors d'une simple opération de routine, éxécutés aux USA par une équipe américaine peu au fait des procédures de sécurité Britanniques et dûs à une mauvaise communication. Enfin, le Biter, survécut aux événements et fut vendu à la France. Sous le nom de Dixmude, ce dernier opéra pendant la guerre d'indochine, puis fut désarmé en 1960.
Caractéristiques :
- Déplacement: 10 366 t. standard -15 125 t. Pleine charge
- Dimensions: 149,90 m long, 21,20 m large, 6,6 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 1 hélice, 1 diesel, 8500 cv. Vitesse maximale : 16,5 noeuds.
- Armement: 3 pièces de 102 mm, 19 de 20 mm Oerlikon, 15 appareils (Sea Hurricane et Swordfish).
- Equipements: Hangar et 1 ascenceur.
- Equipage: 800
Porte-avions d'escorte HMS Activity (1942):
Le HMS Activity dans le Firth of Forth en décembre 1943 (illustration à venir).
Cet unique bâtiment fut l'une des nombreuses reconversions de navires civil durant la guerre. A l'origine, il avait été construit au Caldeon Shipyards de Dundee en tant que Telemachus pour servir en 1940 de navire frigorifique à l'Alfred Holt line. Peu après il fut réquisitionné par le ministère des transports pour servir de cargo militaire et renommé Empire Activity. Enfin l'amirauté le reprit à son compte en janvier 1942 pour reconversion en porte-avions d'escorte, sous le nouveau nom HMS Activity (D94). Cette reconversion fut rapide et il fut lancé en mai et achevé en août de la même année (à comparer avec les 4 ans du HMS Eagle). Toutefois des défauts l'envoyèrent à Rosyth pour modifications et il n'entra en service qu'en janvier 1943, comme PA d'entraînement d'appontage. Il fut ensuite affecté à l'escorte des convois de l'atlantique nord, tâche qu'il poursuivit jusqu'en mars 1944, opérant le squadron naval 819... Il fut ensuite affecté aux convois vers la Russie. Ils réussit durant ces missions à envoyer par le fond deux U-Bootes et en endommager trois autres.
De mai à août 1944, il retourna escorter pas moins de 12 autres convois avant de passer en cale sèche. Il fut affecté ensuite au transport d'avions jusqu'en extrême orient, faisant la liaison de Gibraltar à Trincomanlee. Il 1945, il fut affecté à la route vers l'australie et recupéra dans l'océan indien les survivants du Liberty Ship SS Peter Silvester, coulé par l'U862 dans l'océan indien. De mars à septembre il continua ses missions de transport entre la birmanie et Sydney, puis après la guerre, convoya et transporta des troupes vers la métropole. Son désarmement intervint en 1946 après son placement en réserve. Rayé des listes militaires, il fut revendu à un armateur, la Glen Lines, qui le reconvertit en cargo. Il continua sa vie civile sous le nom de Breconshire, puis fut vendu à des démolisseurs Japonais en 1967...
Caractéristiques (HMS Activity, 1942) :
- Déplacement: 14 250 t. standard -14 480 t. Pleine charge
- Dimensions: 156,29 m long, 20,27 m large, 7,6 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels, 12 000 cv. Vitesse maximale : 18 noeuds.
- Armement: 2 pièces de 100 mm AA, 20 pièces Oerlikons de 20 mm, 10 appareils (Sea Hurricane et Swordfish).
- Equipements: 1 catapulte, 1 ascenceur.
- Equipage: 700
Porte-avions d'escorte classe Ameer (1942):
Le HMS Trumpeter en 1944, escorte des vonvois vers Mourmansk.
Cette classe de porte-avions d'escorte du type "jeep carriers" fut transférée en lend-lease en 1942. Il s'agissait de 23 bâtiments de la classe Bogue, spécifiquement conçus comme porte-avions d'escorte designés par Seattle Tacoma, basés sur une coque de cargo rapide (sur la base des C3), et bénéficiant d'une turbine à vapeur... Leur protection anti-sous-marine avait été particulièrement soignée, comme en témoignent les bâtiments qui survécurent à des torpillages et à des mines... Cette classe de transfert fut appelée également Prince Willams, (seconde vague de transfert), "ruler" ou simplement "bogue". Pour correspondre aux strandards de l'amirauté britannique, on dut les convertir aux chantier de vancouver au canada. Il s'agissait notamment de l'extension du poste de passerelle, du montage redessiné de la direction de vol et de télémètres de combat, du hangar, d'aménagement, hébergement et de stockage, de mesures de sécurité supplémentaires, de système de ravillement en mer, d'artillerie et de communications interne sans fil, et l'équipement radio en général, de black-out... Ces délais supplémentaires avant mise en service furent critiqués par les Américains comme inutiles en situation d'urgence... Le HMS Ameer lui-même était le CVS USS Baffin à l'origine, et devint le D01, premier de cette seconde série de transferts. (voir aussi classe attacker). A part le slinger, le Nabab et le Thane qui furent longuement mis hors de combat, aucune perte ne fut à déplorer. Les navires furent ensuite rendus aux USA et reconvertis en cargos.
Caractéristiques (HMS Ameer, 1942) :
- Déplacement: 14 250 t. standard -16 890 t. Pleine charge
- Dimensions: 151 m long, 21,20 m large, 7,9 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 1 hélice, 2 turbine à vapeur, 2 chaudières à TE, 8500 cv. Vitesse maximale : 18 noeuds.
- Armement: 2 pièces de 102 mm AA, 8 de 40 mm Bofors AA (4x2) 10 à 35 pièces Oerlikons de 20 mm, 19-24 appareils (Seafire et Swordfish).
- Equipements: 2 ascenceurs.
- Equipage: 646 (sans le groupe embarqué)
Porte-avions d'escorte classe Attacker (1942):
Le HMS Attacker à San Francisco en novembre 1942, en attente de son affectation.
Ces 11 bâtiments avaient étés convertis en urgence sur la base de cargos standards du même modèle que ceux de la série des Avenger, aux chantiers Ingalls, Seattl-Tacoma et Western Pipe. Par rapport aux Avender, leur pont d'envol était sensiblement plus vaste, de même que les aménagements du hangar, résultant dans un emport de 18 à 24 appareils, avec ascenceurs et catapulte. Leur mise en service d'octobre 1942 à juin 1943 les vit affecter sous pavillon Britannique à l'escorte es convois de l'atlantique nord et de l'arctique (la route de Mourmansk). Il n'y eut aucune perte au combat, et ils furent reversés au service civil reconvertis en cargo après guerre, gaisant une longue carrière pour la plupart. Le HMS Attacker, après avoir servi d'escorteur, fut convertis par les Britanniques en porte-avions d'assaut, et sa carrière fut plus active en méditerrannée (Salerne, opération Anvil Dragoon, mer égée), et dans le pacifique en 1945 (notamment Birmanie).
Caractéristiques (HMS Attacker, 1942) :
- Déplacement: 10 400 t. standard -14 170 t. Pleine charge
- Dimensions: 150,2 m long, 21,2 m large, 7,9 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 1 hélice, 2 turbines à vapeur, 8500 cv. Vitesse maximale : 17 noeuds.
- Armement: 2 pièces de 102 mm AA, 8 de 40 mm Bofors AA (4x2) 21 pièces Oerlikon de 20 mm, 24 appareils.
- Equipements: 2 ascenceurs.
- Equipage: 646 (sans le groupe embarqué)
DESTROYERS :
Destroyers leaders classe Shakespeare (1917-20):
Le HMS Broke en 1942, peu avant sa perte.
Thornycroft présenta sur concours de l'amirauté en 1916 des destroyers leaders qui devaient emmener les escadrille de bâtiments de la classe V et répondre aux nouveaux destroyers Allemands, qui - selon l'intelligence service - disposaient de pièces de 140 mm. Faute de temps pour développer de nouvelles pièces d'artillerie d emarine d'une calibre équivalent, on adapta une pièce de campagne éprouvée, de 4,7 inches (120 mm), relativement lent à recharger aux standards navals. Pas moins de cinq pièces sous masques constituaient la dotation de cette classe, qui devint de fait la mieux armée du moment. Les Shakespeare furent un nouveau standard en la matière au sein de la Royal Navy.
Sur 7 navires seront ordonnés, deux furent annulés en avril 1919, et les Rooke et Keppel achevés dans les années 20. Le Shakespeare, le Spencer et le Wallace, participèrent au conflit.
Ils furent suivis par les navires de la classe Scott construits chez Cammell Laird. Après la guerre, le Rooke sera renommé Broke tandis que le Shakespeare et le Spencer seront mis en réserve puis envoyés à la casse en 1936. En 1939, les survivants de cette classe étaient les Wallace, Broke et Keppel, dont la vitesse et l'armement restaient aux standards de la Royal Navy. On leur ajouta le Huff-Duff et le sonar de série, de même que des lance-grenades ASM avec une large provision, tout en enlevant leurs pièces de 120 mm, deux furent retenues. Le Broke fut l'un des rares navires allié détruits durant l'opération Torch : Il fut envoyé par le fond le 8 novembre 1942, par une batterie côtière tenue par des Français fidèles à Vichy, défendant le port d'Algers. Le Wallace sera reconstruit en destroyer Antiaérien et servit d'escorteur atlantique avec le Spencer.
Caractéristiques (Shakespeare, 1939) :
- Déplacement: 1500 t. standard -2145 t. Pleine Charge
- Dimensions: 101 m long, 9,6 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 4 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 3000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 2 pièces de 120 mm (2x1), 1 pièce de 76 mm MK VI AA, 2 Bofors de 40 mm AA, 6 TLT 533 mm (2x3), 1 LR Hedgehog, 8 mortiers, 98 grenades ASM.
- Equipage: 195
Destroyers classe V et W (1917-18):
Le HMS Viceroy en 1943, avec sa livrée blanche d'escorte hivernale des convois de Mourmansk. C'est un exemple de conversion AAE (1/400)
Le HMS Viscount en août 1942, en livrée "western approach" (convois atlantique nord) et exemple de conversion LRE. (1/400)
La classe "V" de la grande guerre forma l'épine dorsale des forces légères de la Royal Navy duranttoute l'entre deux guerres. Il s'agissait de 26 unités organisées en escadrilles et menées par les 5 leaders type Shakespeare (voir plus haut). Ils procédaient d'un nouveau design issu d'une fausse information venant des services secrets Britanniques que les Allemands préparaient en secret un nouveau standard de destroyers puissamment armés de plus de 1200 tonnes. Les V furent donc sudimenssionnés, leur pont renforcé pour acueillir de nouveaux bancs de tubes lance-torpilles triples. Plus grands, plus hauts, ils tenaient mieux la mer par gros temps et furent meux adapté à l'atlantique. Les plates-forme des canons étaient protégées par des redans en acier, pour briser les lames, ce qui était encore inédit à l'époque. Toute leur construction donnait l'impression d'une très grande robustesse. Ils étaient de facto, bien plus massifs que leurs équivalents Allemands de la même époque, plus à l'aise en baltique...
Tous participèrent à la grande guerre : Construits rapidement, les derniers de la série V furent acceptées en service en juin1918. Une unité sauta sur des mines en août 1918, et un fut perdu également à la suite d'une mine soviétique en 1919, et le troisième d'une torpille lancée par une vedette également Soviétique. Par la suite, quatre bâtiments furent retirés du service en 1936 et cannibalisés pour maintenir les unités en opérations. 18 étaient en service en 1939, dont deux furent rapidement versés à la marine Australienne (RAN). Une converion en bâtiments antiaérien (AAE) fut menée à bien sur 7 unités courant 1940, en se voyant dotés de nouvelles tourelles DP de 102 mm à tire rapide, 4 canons AA de 20 mm Orelikon sous masque et un complément ASM de 45 engins pour deux casiers et deux mortiers. Leur autonomie avait été également augmentée, avec près de 10 tonnes d emazout supplémentaire. Huit autre destroyers britanniques de celle classe furent convertis en escorteurs à long rayon d'action (conçus pour escorter les convois jusqu'aux USA). On fit pour cela le sacrifice de plusieurs chaudières au profit de réserve de mazout supplémentaires. Leur vitesse en conséquence chuta donc à 25 noeuds, n'ayant plus que 15 000 cv "sous le pied". L'équipement de cette conversion spécialisée dans la lutte ASM (LRE pour Long Range Escort) conprenait deux à trois pièces de 120 mm, 2 Bofors et 6 Oerlikon, mais surtout 110 grenades en casiers, réserves, et 4 à 6 mortiers.
Deux autres furent convertis en SRE (Short range escort): Ils conservaient intacte leur machinerie et leur vitesse, mais leur armement était également modifié. Certains gardaient un banc de tubes lance-torpilles. D'autres de virent ajouter plus tard dans la guerre un Hedgehog (lance-roquette ASM) ou parfois un Q-Gun de 47 mm à tir ultrarapide, conçu pour tirer sur les kiosque des unité en plongée. Les SRE procédaient jusqu'aLeurs équipements électroniques standard comprenaient une antenne Huff-Duff (repérage trigonométrique) et un sonar. Solides, ces navires firent donc leur seconde guerre en trente ans. Ils furent ferraillés en 1946-47.
Les unités restantes furent intouchées, excepté la possibilité de remplacer l'un de leurs bancs de tubes lance-torpilles par un canon de 47 mm à tir rapide, l'ajout de 33 grenades ASM et de deux à quatre canons de 20 mm AA. Les pertes au combat furent relativement peu nombreuses: Il y eu le Venetia, perdu sur une mine en nov. 1940, le Vimiera qui subit le même sort en janvier 1942, et le Vortigern, torpillé par un U-Boote en mars 1942. En 1942, ils diposaient tous d'une antenne Huff-duff** et d'un asdic-sonar.
Caractéristiques (Shakespeare, 1939) :
- Déplacement: 1500 t. standard -2145 t. Pleine Charge
- Dimensions: 101 m long, 9,6 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 4 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 3000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 2 pièces de 120 mm (2x1), 1 pièce de 76 mm MK VI AA, 2 Bofors de 40 mm AA, 6 TLT 533 mm (2x3), 1 LR Hedgehog, 8 mortiers, 98 grenades ASM.
- Equipage: 195
Destroyers classe Scott (1917-18):
Le HMS Campbell en septembre 1939, en livrée gris clair amirauté.
Le HMS Montrose en1943, escorte des convois de Mourmansk.
La class Scott dérivait directement de la classe Shakespeare. Ce fut une série de huit leaders d'escadrilles lancés en légers différé. Le Scott fut en effet lancé fin 1917 et les autres courant 1918, chez Cammel Laird et Hawthorne Leslie. Trois seulement prirent part aux dernières opération de la grande guerre. Tous sauf un (le Scott torpillé le 18 novembre 1918) étaient opérationels en 1939, sans modernisations. Les Scott en leur temps confirmaient le dessin à succès du Shakespeare. Ces bâtiments en fait furent repris pour inspirer les destroyers "standards" de la génération suivante. Ils servirent aussi de base aux plans de destroyers vendus à l'export.
En 1942, les besoins de l'escorte conduisirent à une modernisation drastique. Tous perdirent ainsi leur pièce arrière supérieure (C) au profit d'un affût de 76 mm AA asez tôt. Il s'agissait aussi de remplacer l'un de leurs bancs de tubes lance-torpilles par un banc d'artillerie A, et à l'avant un canon ASM (P-Gun) de 47 mm à tir rapide, à l'avant pour trois unités, une autre fut équipée d'un Hedgehog (Malcolm) avec un ajout de grenades ASM et de deux à quatre canons de 20 mm AA. Ils diposaient tous également d'une antenne Huff-duff** et d'un asdic-sonar. Le Stuart fut envoyé servir avec la RAN. Ils eurent une carrière très active et furent feraillés en 1947.
Caractéristiques (Scott, 1942) :
- Déplacement: 1850 t. standard -2235 t. Pleine Charge
- Dimensions: 101,3 m long, 9,7 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Yarrow, 40 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 3000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 3 pièces de 120 mm (3x1), 1 pièce de 76 mm MK VI AA, 2 Bofors de 40 mm AA, 6 TLT 533 mm (2x3), 4 mortiers et 70 grenades ASM.
- Equipage: 164
Destroyers classe W (1917-18):
Le HMS Walpole en livrée gris "western approach", atlantique, 1942. Notez le Y-Gun à la place du banc de tubes lance-torpilles B
Le HMS Wolsey en1939, avec la livrée standard de l'époque, coque gris moyen et superstructures gris pâle, et bandes blanches d'escadres sur les cheminées.
Cette très importante série dérivait de l'upsizing réalisé par les leaders d'escadre comme les Shakespeare et Scott. Leur tonnage était bien supérieur, leur armement renforcé, comprenant quatre pièces de 102 mm QF sous masques et six tubes lance-torpilles en deux bancs axiaux. Leur coque était renforcée pour les conditions éprouvante de l'atlantique nord. Une bonne partie fut opérationelle à la fin de la guerre, certains participants au blocus de Zeebruges et d'Ostende. Le hms Warwick y sera d'ailleurs gravement endommagé, mais plus tard remorqué par le hms Velox et réparé, il reprendra du service. Le Waterhen et le Voyager seront envoyés à la RAN (Royal Australian Navy) dès 1933, le Walrus heurta un récif et sombra en 1938, tandis que dix-huit autres étaient en service avec un équipement quasi inchangé depuis leur mise en service...
Les impératifs des missions d'escorte imposèrent rapidement leur reconversion : 5 unités furent prises en main pour reconversion en SRE (Short Range Escort) 5 en AAE (Escorteurs antiaériens) et deux en SRE (Short Range) avec notamment un double Y-Gune à tire rapide de 76 mm et 20 grenades ASM. Les autres reçurent un complément AA de pièces Oerlikon de 20 mm et deux de 40 mm bofors, plus dand certain cas une pièce Y-Gun et de 28 à 34 grenades ASM ainsi que des mortiers, tous à la poupe. A partir de 1942, tous reçurent en standard le Huff-Duff et un asdic-sonar récent. 7 bâtiments furent coulés dont 6 en Europe par des U-Bootes et des Stukas, et un, le Waterhen, par l'aviation Japonaise en extrême-Orient. Les survivants furent mis en réserve en 1945-46 et démolis peu après.
Caractéristiques (Walpole, SRE 1942) :
- Déplacement: 1665 t. standard -1710 t. Pleine Charge
- Dimensions: 95 m long, 9 m large, 3,2 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons/Brown-Curtis, 4 chaudières Yarrow, 27 000 cv. Vitesse maximale 34 noeuds, RA 2500 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 4 pièces de 102 mm (4x1), 2 pièces de 76 mm MK VI AA ASM, 3 Bofors de 40 mm AA, 3 TLT 533 mm (1x3), 20 grenades ASM.
- Equipage: 134
Destroyers leaders classes Codrington et Greenville (1929-36):
Le HMS Codrington en 1940 (1/750).
La pratique de mener les escadrilles de destroyers par des bâtiments servant à leur coordination est apparue dès l'ère des torpilleurs à la fin du XIXe siècle. La tradition est ensuite passée aux "contre-torpilleurs". L'amirauté à simplement mis en pratique la construction de navires spécialisés dans cette tâche. Il s'agissait de bâtiments plus grands et mieux armés que les destroyers standards. Les Scott avaient été durant la grande guerre des précurseurs de référence. Mais à partir de 1924, le besoin de nouveaux leaders pour les classes A à F se fit sentir et l'ont mit sur cale des bâtiments isolés en deux classes successives : Les trois Codrington (lancé en 1929, le premier devait guider les "A" mais comprenant aussi l'Exmouth et le Faulknor en 1934, pour guider les "B" et "C"), et les Greenville, Hardy et Inglefield lancés en 1936 pour les "G", "H" et "I". Ils restaient proches du design en cours jusqu'ici, avec une cinquième pièce d'artillerie placée entre les deux cheminées. Les deux classes étaient virtuellement identiques, ne différant que par leur tonnage (2050 tonnes pour les premiers contre 2009 tonnes PC pour les suivants). Les pertes furent lourdes en 1940 : Le Codrington (Luftwaffe), l'Exmouth (U-Boote), le Greenville (mine), et le Hardy (duel avec des destroyers Allemands), et enfin l'Inglefield en février 1944 (Bombe volante Henschel de la Luftwaffe - en fait un missile antinavire précoce).
Caractéristiques (Codrington, 1939) :
- Déplacement: 1540 t. standard -2050 t. Pleine Charge
- Dimensions: 104,50 m long, 10,3 m large, 3,7 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Brown-Curtis, 4 chaudières Admiralty, 39 000 cv. Vitesse maximale 35 noeuds, RA 4000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 5 pièces de 120 mm (5x1), 1 pièce de 76 mm MK VI AA, 2 Bofors de 40 mm AA, 8 TLT 533 mm (2x4), 2 mortiers ASM, 2 racks, 120 grenades.
- Equipage: 185
Destroyers classe A, B (1926-30):
Le HMS Achates en 1942.
Ce n'est pas avant que 1924, deux ans après la signature du traité de Washington et l'application de son moratoire décénnal que l'amirauté envisagea la construction de nouveau destroyers. Elle avait en effet hérité d'une double centaine de bâtiments hérités de la grande guerre, dont beaucoup n'étaient entrés en service (notamment les classes V-W) que récemment (1919-1920). Toutefois la mise à la retraite des unités les plus anciennes, celles des tranches 1914-1916, et celle programmée des tranches 1917-19 à terme, obligea à prévoir un nouveau design dès 1923. En 1925, les plans étaient prêts, sur des spécifications de vitesse et d'armement qui plaçaient les nouvelles séries (reprenant le début de l'alphabet) dans la lignée des classes V-W et toujours prévus pour fonctionner en escadrilles menées par de plus puissants destroyers leaders. Ces travaux débouchèrent sur un nouveau standard à succès, largement copié et produit à l'export. La première série de 8 bâtiments de la tranche 1926-28 fut suivie de deux unités pour la RCN. Ils portaient en standard le nouveau canon Mk IX de 4,7 inches (120 mm) quick-firing, protégé par un bouclier d'acier de taille modeste, en quatre postes répartis entre l'avant et l'arrière, deux bancs de tubes lance-torpilles axiaux standards (533 mm), un canon de 76 mm AA "quick-firing", qui fut un échec relatif en opération et remplacé en 1941-42, et de une à deux pièces de 40 mm Bofors antiaériennes et des des deep-charges et rails qui furent ajoutés plus tard, vers 1936-39, ainsi que le sonar et l'asdic.
La classe B qui suivit pour la tranche 1928-30 compta 9 autres unités, virtuellement identiques quoique leur coque avait été légèrement élargie, leur déplacement passant de 1350 à 1360 tonnes. Leur armement AA varia durant la guerre, mais on sacrifia souvent un banc de tubes lance torpilles pour y placer une plate-forme d'artillerie AA supplémentaire. Certains reçurent de 4 à 6 pièces Oerlikon de 20 mm beaucoup plus efficaces. Les perties au combat furent lourdes : 8 pour les A et 5 pour les B...
Caractéristiques (Classe A, 1939) :
- Déplacement: 1350 t. standard -1815 t. Pleine Charge
- Dimensions: 98,45 m long, 9,7 m large, 3,7 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons ou Brown-Curtis, 4 chaudières Yarrow ou Thornycroft, 34 000 cv. Vitesse maximale 35,2 noeuds, RA 3000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 4 pièces de 120 mm (4x1), 1 pièce de 76 mm MK II AA QF (plus tard 2 Bofors de 40 mm AA), 8 TLT 533 mm (2x4).
- Equipage: 138
Destroyers classe C, D (1931-32):
Le HMS Crusader en 1941.
Suivant de très près les séries à succès A et B en 1930, deux nouvelles séries de destroyers furent lancées. Il n'y eut cependant que 4 unités du type C et 8 du type D, scindées en deux escadrilles menées par les leaders hms Kempenfelt et Duncan. Toutefois les C furent rapidement envoyés à la RCN. Ils étaient notamment plus grands pour pouvoir accomoder de plus puissantes machines et des réserves de mazout destinées à améliorer leur autonomie. En 1936, on testa sur le HMS Crusader un nouvel affût quadruple de 40 mm Bofors AA. Cet arrangement provoqua des problèmes d'instabilité, mais fut rapidement adopté par des bâtiments de taille plus importante. A partir de 1940, on rééquipa tous ces destroyers, sacrifiant souvent une de leurs pièces de 120 mm et un tube lance-torpille pour un armement ASM et AA renforcé. Leur DCA variait, elle était typiquement de 2 pièces de 40 mm et 4 à 6 de 20 mm durant la guerre, ainsi que un "hedgehog" ("hérisson"), fameux mortier lance-roquette ASM, et jusqu'à 125 grenades en racks à l'arrière et en mortiers latéraux. Tous sauf 4 destroyers de ces séries furent perdus au combat.
Caractéristiques (Classe D, 1939) :
- Déplacement: 1400 t. standard -1940 t. Pleine Charge
- Dimensions: 100,30 m long, 10,1 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 36 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 4 pièces de 120 mm (4x1), 1 pièce de 76 mm MK II AA QF, 2 Bofors de 40 mm AA, 8 TLT 533 mm (2x4).
- Equipage: 145
Destroyers classe E, F (1933-34):
Le HMS Electra en 1939 (wikipedia).
Deux flotilles de 8 bâtiments (9 selon d'autres sources) furent construits en répétition identique des précédents, sur un schéma qui avait été tracé dès 1924... Les améliorations portaient sur la largeur de la coque, augmentée de quelques centimètres, et le compartimentage, plus poussé que sur les bâtiments précédents. 9 furent coulés durant le conflit, dont certains durant la bataille de Java, inégale défense menée contre la flotte Japonaise, en tentant de protéger le HMS Exeter... Leur équipement AA et ASM fut renforcé continuellement jusqu'en 1944.
Caractéristiques (Classe F, 1939) :
- Déplacement: 1400 t. standard -2025 t. Pleine Charge
- Dimensions: 100,30 m long, 10,1 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 36 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 4 pièces de 120 mm (4x1), 1 pièce de 76 mm MK II AA QF, 2 Bofors de 40 mm AA, 8 TLT 533 mm (2x4).
- Equipage: 145
Destroyers classe G, H, I (1935-37):
Le HMS Ithuriel en 1942 (1/750).
Le HMS Highlander en 1942 (1/750), en configuration ASM.
Cette classe de trois série de bâtiments identique fut le fer de lance de la force de destroyers de l'empire Britannique durant la guerre. Les séries G et H comprenaient vingt-quatre bâtiments. La série I huit bâtiments. Les spécifications portaient notamment sur une "bunkerisation" de la passerelle, et on fit l'essai sur la séries "I" de bancs de tubes quintuples. Pour des raisons de stabilité, on en revint rapidement en 1941 aux bancs quadruples usuels. Toujours en 1941, on renforça leur DCA (composée seulement de quatre mitrailleuses Lewis), d'une pièce de 76 mm à tir rapide et 4 de 20 mm Oerlikon. En standard cet armement passa à 6 pièces de 20 mm et le 76 fut parfois remplacé par un 40 mm, tandis que leur défense ASM fut poussée jusqu'à disposer de 125 grenades en casiers et mortiers à l'arrière. Pour le reste les différences entre les trois classes étaient insignifiantes, portant sur la compartimentation ou des détails de largeur (augmentée sur les "I"). Tous reçurent également durant la guerre, une antenne Huff-Duff et le sonar dès 1940. Les pertes furent massives en 1940 (7 unités) et encore 7 autres sur le reste du conflit soit près de 40% du total.
Caractéristiques (Classe G, 1939) :
- Déplacement: 1400 t. standard -2025 t. Pleine Charge
- Dimensions: 100,30 m long, 10,1 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 36 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 4 pièces de 120 mm (4x1), 1 pièce de 76 mm MK II AA QF, 2 Bofors de 40 mm AA, 8 TLT 533 mm (2x4).
- Equipage: 145
Destroyers classe J, K, N (1938-41):
Le HMS Kandahar en 1942 (1/750).
Pour une fois tournant le dos à vingt ans de configurations d'artillerie semblables, l'amirauté décida de concevoir une nouvelle classe disposant d'une artillerie plus conséquente. La seule manière d'y arriver tout en ménageant l'espace disponible et la stabilité, était par l'usage d'affûts doubles, et une coque plus imposante, plus longue de 8 mètres et plus large d'un mètre. Cette classe fit écho aux grands "Tribal", une classe de grands destroyers d'escadre massifs dotés de huit pièces réparties en huit tourelles. Trois classe de huit bâtiments furent lancés, étalés entre 1937 et 1941, les derniers "N" entrant en service courant 1942. Leur bonne puissance de feu était un atout dans des engagements navals en mer du nord et en particulier en méditerrannée, mais aussi dans le pacifique, en particulier contre les destroyers Japonais mieux armés. Leur puissance moteur était plus importante, de même que leur autonomie, leur vitesse restait constante aux standards "amirauté", 36 noeuds. La coque plus large autorisait le montage de bancs quintuples lance-torpilles. Enfin, la DCA était uniformisée en un affût unique de 40 mm Bofors quadruple derrière la cheminée. Durant la guerre, on leur ajouta de 4 à 10 affûts simples Oerlikon AA et des grenades sous-marines, à hauteur de 2 mortiers et deux racks pour 45 grenades. Ils disposaient également de télémètres d'un nouveau modèle, et d'un sonar plus performant. Treize unités furent perdues durant le conflit.
Caractéristiques (Classe K, 1939) :
- Déplacement: 1760 t. standard -2385 t. Pleine Charge
- Dimensions: 108,66 m long, 10,9 m large, 3,8 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 40 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds, RA 5000 nautiques à 12 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 6 pièces de 120 mm (3x2), 1x4 Bofors de 40 mm AA, 10 TLT 533 mm (2x5).
- Equipage: 183-200
Destroyers classe L, M (1940-42):
Le HMS Legion en 1941, en escorteur antiaérien d'urgence avec quatre tourelles DP Mk XVI à tir rapide. (1/750).
Avec l'entrée en guerre de la grande-bretagne, le besoin en destroyer se fit encore plus pressant. Les classes L et M (16 navires) furent donc définiées dans l'urgence sur la base des précédentes, mais bien plus grandes, au point d'être équivalents aux "Tribal", classés comme super-destroyers. Leur configuration était conservée, mais leur artillerie principale était d'un nouveau modèle Mk.XII de 50 calibres au lieu de 45, ce qui leur donnait une portée supérieure. Cependant ces nouveaux affûts furent difficiles à mettre au point, ce qui engendra pour les quatre premier de la série "L" le montage inhabituel de quatre tourelles doubles à vocation AA de 106 mm à tir rapide. On en revint également aux bancs de tubes quadruples pour améliorer leur stabilité. Une autre conversion AA fut appliquée à certains bâtiments qui troquaient leur banc de tubes lance-torpilles arrière contre un affût AA semblable. La DCA fut surtout renforcée par l'ajout de pièces Oerlikon de 20 mm, de 6 à 10 selon les bâtiments. Le dernier à entrer en service fut le HMS Mahratta (1943), transporté pour achêvement ailleurs lors que les chantiers Scott furent pilonnés par la Luftwaffe. Il y eut près de 50% de pertes au combat, dont l'Orkan, sous pavillon de la marine Polonaise. Quatre furent vendus à la Turquie en 1959 et furent en service jusque dans les années 80.
Caractéristiques (Classe K, 1939) :
- Déplacement: 1920 t. standard -2660 t. Pleine Charge
- Dimensions: 110,40 m long, 11,3 m large, 3,0 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 40 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds (67 km/h), RA 5500 nautiques à 15 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 6 pièces de 120 mm (3x2) Mk.XI, 1x76 mm Mk.V AA, 1x4 Bofors de 40 mm Mk.VIII AA, 8 TLT 533 mm (2x4).
- Equipage: 190
Destroyers classe "Tribal" (1936-44):
Le HCMS Iroquois de la RCN en 1944, escorte des convois de l'arctique. (1/750).
Issus d'un design raté de croiseur léger (Design V, qui fut poursuivi par les Dido) qui évolua en destroyer d'escadre, les "Tribals" portant des noms de peuples tribaux de l'empire Britannique, furent en leur temps considérés parmi les plus puissants destroyers en service dans le monde. L'accent était mis délibérément sur leur vitesse, leur autonomie "transatlantique" et surtout leur artillerie, double de celle d'un destroyer standard. Les travaux préparatoires aboutirent dès 1935 sur un design de "pseudo tourelles" abritant des pièces de 120 mm en affûts doubles solidaires, à capacité antiaérienne, dans une configuration classique. La place faite aux aménagements et à la DCA fit que l'on ne conserva qu'un seul banc de tubes lance-torpilles. La première série de 16 unités s'étala juqu'en 1939, suivie en 1940-44 par trois unités australiennes construites à Cockatoo, puis huit autres pour la RCN à Vickers et Halifax. Les deux derniers furent acceptés en service après la fin de la guerre, l'un d'eux, le HMCS Haida a été préservé et est aujourd'hui visible à Hamilton (Ontario).
Leur armement AA constitué surtout de mitrailleuses Vickers fut remplacé par des canons oerlikon, jusqu'à 16 durant la guerre, un arsenal qui avec les "pom-pom" de calibre supérieur et leurs tourelles principales, leur donnaient un avantage considérable comme escorteurs antiaériens. Leur carrière fut très active et ils montrèrent toute leur polyvalence et laissèrent un souvenir mémorable à leurs équipages. Le plus célèbre fut le hms Cossack qui en 1939, prit de nuit d'abordage "à l'ancienne" l'Altmark, le pétrolier ravitailleur du corsaire Graf Spee dans un fjord Norvégien, à l'indignation d'ailleurs de cette nation encore "neutre". 12 unités furent perdues entre 1940 et 1943. Les autres restèrent en service jusque dans les années 60-70. Leur coût unitaire avoisinait les 580 000 livres sterling.
Caractéristiques (Classe Tribal, 1939) :
- Déplacement: 1850 t. standard -2520 t. Pleine Charge
- Dimensions: 115 m long, 11,1 m large, 2,7 m de tirant d'eau (pleine charge).
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 3 chaudières Admiralty, 44 000 cv. Vitesse maximale 36 noeuds (67 km/h), RA 6600 nautiques à 15 noeuds.
- Blindage: Maximum masques des pièces 80 mm.
- Armement: 8 pièces de 120 mm (4x2) Mk.XII, 1x4 Bofors de 40 mm Mk.VIII AA, 2x8 Mit. Vickers 13 mm AA, 4 TLT 533 mm (1x4).
- Equipage: 190 (219 comme leaders)
SUBMERSIBLES
Submersibles classe H (1917-18):
Le HMS H14 en 1939. (1/400e)
Appelé aussi Holland type 602, la classe H fut la plus importante classe de submersibles alliés de la grande guerre. Conçus par le pionnier Américain John Philip Holland, il s'agissait d'une amélioration des types précédents, simplifié pour la grande série. La plupart furent construits aux USA par Electric Boat Co. D'autres furent construits par Vickers sous licence, dont la classe H présente, fournie à la Royal Navy, et les 10 du premier groupe (1915) par Canadian Vickers à Montréal pour la marine canadienne. La dernière série construite en Grande-Bretagne compta 25 unités entre 1917 et 1919, dont certains furent mis en service après-guerre. Très solides, fiables, capables de filer très vite en plongée, caractéristiques des Holland, ils restèrent en service actif jusqu'aux années trente avant de passer à l'écolage. 9 étaient encore en service en 1938 et participèrent activement à la guerre, en méditerrannée. Deux y furent coulés, les H31 et H49.
Caractéristiques (Classe H en 1939) :
- Déplacement: 390 t. standard -520 t. Plongée
- Dimensions: 46 m long, 4,9 m large, 3,8 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 moteurs électriques de 400 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 14,5/10,5 noeuds.
- Armement: 4 TLT 533 mm (proue), 1 pièce de 45 ou 47 mm, 1 mitrailleuse, 8 torpilles.
- Equipage: 32
Submersibles classe L (1918-19):
Le HMS L23 en 1941. (1/400e)
La classe L était l'une des plus anciennes en service dans la Royal Navy en 1939. En fait il s'agissait des survivants d'une classe prolifique de 71 unités débutée en 1918 et achevée après-guerre. Submersibles océaniques légers, ils étaient dotés d'une pièce d'artillerie sous masque, dans une baignoire de kiosque à l'avant, qui devint le signe distinctif des submersibles Britanniques dans les années qui suivirent. Durant toute l'entre-deux guerre, ces robustes bâtiments formèrent l'épine dorsale de la force submersibles au sein de la Royal Navy, mais en 1936, leur âge et leur technologie les avait rattrappés. Les trois derniers servaient à l'écolage, et furent versés comme patrouilleurs dans l'atlantique. Ils survécurent à la seconde guerre mondiale.
Caractéristiques (Classe L en 1939) :
- Déplacement: 914 t. standard -1024 t. Plongée
- Dimensions: 62 m long, 6,5 m large, 5,2 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels Vickers de 850 cv, 2 moteurs électriques de 550 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 13/11 noeuds.
- Armement: 6 TLT 533 mm (dont 2 poupe), 1 pièce de 104 mm, 1 mitrailleuse.
- Equipage: 58
Submersibles classe Oberon/Oxley (1926):
Le HMS Oberon en 1940. (1/400e)
Depuis les L, aucun submersible océanique n'avait été construit. L'amirauté étudia nombre de propositions pour un modèle de croisière intermédiaire entre l'énorme XI de 1921, et les "L" un peu limite pour leur rôle. Au final, un design Vickers basé sur le "L" agrandi et amélioré fut choisi. Trois unités (Oberon, Oxley, Otway) furent construits à Chatham et Vickers-Armstrong, les deux derniers affectés à la RAN (Royal Australian Navy) en 1930. Durant la guerre, le HMS Oxley fut la seule perte, torpillé par erreur par le hms Triton...
Caractéristiques (Classe Oberon en 1939) :
- Déplacement: 1850 t. standard -2720 t. Plongée
- Dimensions: 84 m long, 8,4 m large, 4,8 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels Vickers de 3100 cv, 2 moteurs électriques de 1350 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 15/8,5 noeuds.
- Armement: 8 TLT 533 mm (dont 2 poupe), 1 pièce de 102 mm, 1 canon Oerlikon 20 mm AA.
- Equipage: 55
Submersibles classe Odin (1928):
Le HMS Odin en 1941. (1/400e)
Succédant aux Oberon, les Odin constituaient une amélioration surtout au niveau de la vitesse et du temps de plongée, de même qu'un substantiel bonus de profondeur avec une limite d'écrasement portée à 200 mètres et une profondeur pratique à 150 mètres... 6 bâtiments furent construits chez Vickers Barrow et William Beardmore. On les rattache souvent aux Oberon/Oxley du fait de leurs caractéristiques très voisines. Ils furent lancés en 1928-29 et en service en 1930. Leurs réservoirs de mazout étaient externes et rivetés, ce qui posa des problèmes en cas de grenadage... Quatre unités furent perdues en mission en 1940 (Odin, Oswald, Orpheus) en méditerrannée suite à des grenadages de destroyers et patrouilleurs Italiens, et le HMS Olympus par une mine en 1942.
Caractéristiques (Classe Oberon en 1939) :
- Déplacement: 1850 t. standard -2720 t. Plongée
- Dimensions: 86,4 m long, 9,12 m large, 4,9 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels Vickers de 4250 cv, 2 moteurs électriques de 1390 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 17,5/8 noeuds.
- Armement: 8 TLT 533 mm (dont 2 poupe) et 14 torpilles, 1 pièce de 102 mm.
- Equipage: 53
Submersibles classe Parthian (1929):
Le HMS Perseus en 1939. (1/400e)
Après les Oberon/Odin, l'amirauté décida de conserver l'essentiel des séries précédentes, mais en améliorant encore leurs performances. Ce fut fait grâce à un couple diesel-électrique encore plus puissant, et une coque à l'hydrodynamique retravaillée, principalement la proue. 6 bâtiments furent construits (Parthian, Perseus, Pandora, Phoenix, Poseidon, Proteux), lancés en 1929-1930 et destinés à opérer en Extrême-Orient. En réalité, ils furent affectés à la méditerrannée. Le poseidon, fut perdu suite à une collision avec un cargo en 1931. Seul le Proteux survécut à la guerre, les autres furent perdus par faits de guerre, le Pandora par un avion Italien, les Parthian et Perseus par des mines, le Phoenix par un torpilleur italien.
Caractéristiques (Classe Parthian en 1939) :
- Déplacement: 1850 t. standard -2720 t. Plongée
- Dimensions: 86,4 m long, 9,12 m large, 4,9 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels Vickers de 4640 cv, 2 moteurs électriques de 1635 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 17,5/8,6 noeuds.
- Armement: 8 TLT 533 mm (dont 2 poupe) et 14 torpilles, 1 pièce de 102 mm.
- Equipage: 53
Submersibles classe Grampus (1932-36):
Le HMS Porpoise en 1933. (1/400e)
Le besoin de concevoir des submersibles mouilleurs de mines, dans le cadre possible d'un future blocus des routes commerciales Allemandes, et notamment la zone du Skattegat, l'amirauté envoya en 1930 une spécification pour des submersibles mouilleurs de mines à grande autonomie. Le premier construit fut le HMS Porpoise, lancé en 1932, et qui disposait de deux galeries longitudinales dotées de mines à l'instar du pionnier que fut le M3 de 1918. Il fut suivi par une série de 5 autres unités en 1936-38, distinguées sous le nom de "classe Grampus".
Ces unités furent basées en méditerranée en se distinguant notamment par le ravitaillement de Malte, lors de l'opération "Magic carpet". Un seul survécut à la guerre, le hms Rorqual, 4 autres furent coulés en opérations dont un (le hms Porpoise) en extrême-Orient et un autre, le hms Seal, capturé en 1940 dans le Skattegat, désemparé par une de ses propres mines, par les Allemands qui le remirent en service sous le nom de UB, et sabordé après avoir vu quelques opérations en baltique, en mai 1945.
Caractéristiques (Classe Porpoise et Grampus) :
- Déplacement: 1768-1810 t. standard -2035-2157 t. Plongée
- Dimensions: 88-89 m long, 6,80 m large, 5,12 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels-electriques, 3300/1630 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 15,5/8,7 noeuds.
- Armement: 6 TLT 533 mm (proue), 1 pièce de 102 mm MK XII, 12 torpilles et 50 mines.
- Equipage: 59
Submersibles classe Thames (1932):
Le HMS Severn en 1933. (1/400e)
Ces trois unités (Thames, Severn et Mersey), furent construites en tant que croiseurs submersibles d'escadre, conçus pous accompagner la flotte mais aussi pour les longues patrouilles de l'océan indien et du pacifique. Ils furent les plus grands depuis le XI de 1923. Ils furent appelés aussi "classe River". La puissance d eleur appareil propulsif explique aussi leurs vastes dimensions : Ils étaient conçus sur le papier pour atteindre 20 noeuds en surface, à l'époque suffisant pour suivre les cuirassés à pleine vitesse. Le design était prêt chez Vickers Barrow, près de Furness, dès 1928, et l'amirauté l'approuva l'année suivante. La construction suivit rapidement et les trois unités furent lancées en 1932-34. Coûteux, ces bâtiments de compromis ne plongeaient qu'à 90 mètres (sécurité), comparé aux 150 mètres des précédents, la coque avait été notamment allégée et affinée. Leurs Diesels étaient pourvus de surgénérateurs Ricardo leur donnant un gain de puissance (jusqu'à 10 000 cv). Durant la guerre, le Thames participa aux opération en Norvège et y fut coulé le 23 septembre 1940. Les deux autres servirent en méditerrannée puis furent transférés en 1943 en extrême-Orient. Ils survécurent à la guerre mais furent retirés du service rapidement.
Caractéristiques (Classe Thames) :
- Déplacement: 2206 t. standard -2720 t. Plongée
- Dimensions: 105,15 m long, 8,80 m large, 4,85 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels-electriques, 10 000/2500 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 22/10 noeuds.
- Armement: 6 TLT 533 mm (proue), 1 pièce de 102 mm MK XII, 12 torpilles.
- Equipage: 61
Submersibles classe "T" (1937-46):
Le HMS Triton en 1939. (1/400e)
La modernisation des types de submersibles océaniques utilisés dans les années 20 et 30, améliorés dans le détail depuis les Thames, et censés remplacer les O, P et R, aboutit à la série des T ou Triton, du nom du premier de série en 1938. Il s'agissait de grands océaniques, capables d'une autonomie complète pour l'atlantique. 15 premières unités furent construite juste avant la guerre, suivie par deux groupes durant le conflit, portant l'ensemble à quelques 53 unités, les dernières opérationelles en 1946-47. Leur carrière sera longue, le dernier en service ne fut retiré qu'en 1977...
Le premier design, appelé "repeat P" fut entamé en 1934. Leur genèse fut d'autant plus longue qu'ils devaient répondre à un cahier des charges exigeant. Parmi les exigences figuraient notamment la possibilité de lancer pas moins de 10 torpilles par l'avant. Ce chiffre fut plus tard abaissé. Leur autonomie était de 8000 nautiques, mais fut portée à 11 000 nautiques à 10 noeuds en surface, améliorée sur le second et troisième groupe.
Durant la guerre, la plupart furent postés en mediterrannée, et ils essuyèrent au total plus de 25% de pertes. Après la guerre, seules les unités survivantes du trosième groupe (1943-46) furent pris en main pour refonte. On leur ajouta un sonar puissant à l'avant dans un bulbe de proue, leur coque fut "streamlined" et leur appareil moteur modernisé, de même que le périscope, la communication et les équipements électroniques du bord. Ainsi modernisés, ils servirent jusque dans années 60...
Caractéristiques (Classe T, second groupe, 1940) :
- Déplacement: 1290 t. standard -1560 t. Plongée
- Dimensions: 84,28 m long, 7,77 m large, 4,45 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels-electriques, 2500/1450 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 15,5/8 noeuds.
- Armement: 6 TLT 533 mm (proue), 4 TLT 533 mm (poupe), 1 pièce de 100 mm MK XII, 16 torpilles.
- Equipage: 48
Submersibles classe S (1931-45):
Le HMS Spiteful en 1939. (1/400e)
La classe "S" fut la classe de dubmersibles la plus prolifique de la guerre, côté Britannique. Elle débuta en 1931 sur le projet de l'amirauté de remplacer les unités de la classe H vieillissantes pur les théâtres d'opération de la mer du nord et de la méditerrannée. Opérant non loin des bases et donc dotés d'une autonomie limitée. Mais contre toute attente, la série ne s'arrêta pas en 1937, mais se poursuivit, avec l'introduction d'une variante "improved S" en 1941. Au final, cette série compta 62 unités, échelonnées jusqu'à la fin du conflit. Pas moins de 10 unités furent également transférées à des pays alliés, dont 1 à la Hollande, 3 au portugal, 4 à la France libre, et 2 à Israël après guerre.
HMS Safari en 1942
HMS Sahib en 1944
La production s'échelonna en trois groupes successifs : Le premier groupe de 1931 compta quatre unités (Swordfish, Sturgeon, Seahorse, Starfish), le second comptant 8 unités échelonnées entre 1934 et 1937 étaient plus grands de deux mètres, et plus lourds de trente tonnes, avec une autonomie supérieure. Enfin le troisième groupe fut une série d'urgence en 1939, sur la base d'un design existant et économique, et comprit 50 unités. 5 autres supplémentaires furent annulées en 1945. Dimensions et tonnages étaient supérieurs (voir caractéristiques).
Leur activité se borna principalement à la méditerrannée, où ils firent payer au lourd tribut aux convois de l'axe, la Regia Marina étant particulièrement visée. D'autres devinrent fameux par leurs actions de portée historique, comme le Seraph avec le transport du général Giraud en Afrique du Nord, par exemple. D'autres débarquaient et embarquaient des membres de la résistance sur les côtes de la manche. Un lourd tribut fut payé par ces bâtiments. Du premier groupe de 12 bâtiments en service en 1939, il n'y eut que trois survivants... (à droite, le HMS Seraph).
Caractéristiques (Classe S du IIIe groupe, en 1939) :
- Déplacement: 814 t. standard -842 t. Plongée
- Dimensions: 66 m long, 7,16 m large, 3,4 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels Vickers, 2 moteurs électriques. Vitesse maximale surface/plongée : 14,75/8 noeuds.
- Armement: 7 TLT 533 mm (dont 1 poupe) et 13 torpilles, 1 pièce de 76 mm (aojuté durant la guerre), 1 canon 20 mm AA, 3 mitrailleuses.
- Equipage: 39
Submersibles classe Amphion (1945-47):
Le HMS Amphion en 1945. (1/400e)
Appelés "classe Amphion" ou parfois "classe A", ces unités ordonnées par l'mirauté sur plans en 1943, marquaient une nette amélioration des nombreux S et T des séries de guerre, en visant le théâtre d'opération du pacifique. De ce fait, on visait l'autonomie, la vitesse, la profondeur et l'habitabilité, ce qui conduisit à une coque bien plus importante, dotée d'une puissance presque doublée, et d'une coque encore plus robuste. Ils furent aussi les premiers à bénéficier de l'air conditionné. Enfin, on avait envisagé leur construction en série facilitée grâce à un assemblage en section préfabriquées, ce qui se faisait pour les types XXI Allemands : Ainsi 8 mois étaient nécéssaires contre 15 pour les tradutionnels T. Toutefois, la durée de leur mise au point et des infrastructures de construction firent que ce n'est qu'à la mi-1944 que les premières quilles furent posées. De fait, sur 18 bâtiments lancés, seulement deux virent du service actif -peu de temps-, l'Amphion et l'Astute, 14 autres achevés après guerre et deux utilisé pour des tests de plongée d'écrasement. Après la guerre, ils furent rebaptisés "Overseas Patrol Submarines", et rééquipés avec un Schnorchel, un radar, et un périscope infrarouge. On les reconfigura de facto pour intercepter les submersibles Soviétiques et ils furent basés dans les Orcades. Ils furent partiellement reconstruits et modernisés une seconde fois, et virent du service actif avant leur retrait entre 1960 et 1974.
Caractéristiques (Classe A 1945) :
- Déplacement: 1385 t. standard -1620 t. Plongée
- Dimensions: 85,80 m long, 6,80 m large, 5,12 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 diesels-electriques, 6500/2000 cv. Vitesse maximale surface/plongée : 18,5/5 noeuds, RA 10500 nautiques à 12 noeuds.
- Armement: 10 TLT 533 mm (6 proue, 4 poupe), 1 pièce de 102 mm MK VI, 1 Orelikon de 20 mm AA, 16 torpilles/26 mines.
- Equipage: 64
DIVERS
Mouilleurs de mines classe Abdiel (1940):
Le HMS Manxman en 1941, opérant en méditerrannée.
Cette classe spécifiquement construite de mouilleurs de mines rapides (capables d'atteindre 40 noeuds, et d'avantage aux essais) disposait d'une coque spacieuse, avec une poupe à battants à l'arrière, capable d'emporter 150 mines. Le seule précédent avait été le crosieur léger hms Adventure en 1924. Ces navires furent dictés par l'imminence de la guerre, la dégradation des relations internationale en 1938. En effet, ils étaient conçus dans un but bien précis : Mouiller des champs de mines devant le détroit du Skagerrak, point de passage obligé de la marine Allemande, coincée en Baltique... Dans les faits, ils n'eurent pas le temps d'effectuer les opérations sur ce théâtre, mais la méditerrannée, notamment pour ravitailler malte... Les quatre premiers (HMS Latona, Manxman, Abdiel et Welshman), furent achevés en 1941, suivis de deux autres (Apollo et Ariadne), terminés en octobre 1943 et février 1944. Vers la fin de la guerre, ces excellents navires reçurent 14 cnons de 20 mm Oerlikon et quelques bofors 40 mm en affûts simples. Trois furent perdus (Abdiel, Latona, Welshman), et le Manxman mis hors de combat pour deux ans... Les autres survécurent à la guerre, certains comme le Manxman étaient encore en service en 1971...
Caractéristiques (Abdiel en 1941) :
- Déplacement: 2650 t. standard -3900 t. Plongée
- Dimensions: 127,40 m long, 12,20 m large, 4,5 m de tirant d'eau.
- Propulsion: 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Admiralty, 72 000 cv. Vitesse maximale : 39,7 noeuds.
- Armement: 6 pièces de 102 mm DP (3x2), 4 Bofors 40 mm, 150 mines.
- Equipage: 246