La livrée des navires Japonais (1939-45 ):
Le Harukaze en 1944 ( classe Kamikaze,
1922 ). La peinture d'origine est toujours là, un gris-bleu violacé assez sombre,
en partie déélava et rongé par la rouille. Ces navires manquaient d'entretien
et étaient au feu constamment.
Avis aux maquettistes: Voici le premier des nouveaux chapitres
consacrés à la livrée des navires de guerre. En attendant un chapitre
plus général qui en fera l'héxégèse depuis l'antiquité, voici le
premier d'entre eux, consacré à la marine impériale Japonaise durant la
seconde guerre mondiale:
On
pourrait penser, en voyant les illustrations des fiches de navires de
cette flotte, qu'il y avait un standard unique: Gris-bleu foncé
pour les parties verticales, marron-ocre, ou beige, pour les parties
horizontales en bois et gris métal pour les autres, avec les toiles de
rambardes en blanc. C'est effectivement le respect le plus strict des
directives de la marine, inflexibles depuis en fait le début du siècle,
peu avant Tsushima. Une homogénéité que l'on retrouve absolument sur
toutes les catégories de navires et qui reflète la discipline, l'unité
et l'organisation très rigide de cette marine.
Cependant,
durant la seconde guerre mondiale, en opérations, le commandement se laissa
aller en 1943-44, vers de nouvelles solutions pour tromper les observateurs
des télémètres enemis, mais également ceux des avions. C'est ainsi que l'on
eut recours à différents types de livrées spécifiques, dont des exemples sont
visibles dans les fiches. Les solutions retenues sont assez éclectiques, empruntant
à diverses influences, Américaines, Italiennes, Germaniques, et même Britanniques,
et d'autres sont spécifiques à la marine Nippone.
On observe ainsi que le camouflage ne se généralise que pour certaines unités
( les portes-avions ) et qu' à partir de 1944. Pour les autres unités de surface,
on en restait pour l'immense majorité aux livrées traditionnelles grises. Ce
conservatisme avait aussi cours au niveau des submersibles, qui restaient noirs
pour les hauts, rouge de minum en bas, y compris le col à mazout ( la ligne
de flottaison ) avec pour tous les océaniques anciens le pont couleur bois clair
ou beige, et parfois marron-ocre foncé.
Aucun navire de ligne Japonais ne fut camouflé. Les cuirassés et croiseurs de
bataille avaient leur pont en bois de couleur beige, puisqu'il était en pin
le plus souvent. Le pont des croiseurs et des destroyers, pour toutes les parties
en bois, était en marron-ocre, avec les lattes épaisses et transversales, une
spécificité Japonaise, puique celles-ci sont invariablement longitudinales dans
les autres flottes, une tradition héritée de la marine en bois. On ne connaît
jusqu'ici qu'un seul navire de rang important qui ait été camouflé, le croiseur
lourd Myoko, en 1944. Il faisait appel
en effet à un ensemble de taches grises sombre sur gris moyen, selon un schéma
ressemblant à celui des navires Américains en 1942, ou des Italiens à la même
époque. Il semble qu'il soit resté unique dans cette livrée.
Les destroyers Japonais,
en revanche, furent plus fréquemment camouflés à partir de 1944. Le Schéma retenu
le plus souvent était composé de motifs géométriques gris-bleu foncés sur gris
moyen, un grand classique espérimenté par toutes les flottes, y compris Française.
On utilisa également le schéma adopté par les navires alliés en 1944-46, avec
une bande grise foncée sur la partie basse de la coque, et gris clair au-dessus.
Mais dans le cas des Japonais, ce système fut inversé, le gris foncé ( presque
noir ) passant au-dessus tandis que le gris moyen était au dessous. La plupart
des escorteurs de 1944-45 furent peints de la sorte, voire tous puisque les
photos qui attestent le contraire sont introuvables.
Le
Zuiho en 1944. Notez la fausse silhouette sombre évoquant un navire de type
pétrolier. Les tons de verts correspondaient à leur utilisation au milieu
des archipels, recouverts de hauts "mornes" recouverts d'une épaisse jungle.
Livrée
des bâtiments légers. On ne possède guère de photos des mouilleurs ou dragueurs
de mines Japonais au-delà de 1944. Cependant on sait avec certitude vu l'abondance
iconographique que la centaine d'escorteurs sortis des chantiers en 1944-45
recevront systématiquement une peinture deux-tons de gris inversée par rapport
au standard Américain à la même époque: Le gris foncé était appliqué aux superstructures
et à la partie haute du gaillard d'avant.