Marine Grecque ( 1939-45 )
La flotte Grecque en 1939 ( cliquez pour agrandir ) Hellas. Comme souvent pour nombre de Nations, la grandeur d'un peuple provient souvent de son passé prestigieux. Celle de la puissance Héllène a culminé sous Alexandre, mais les Grecs dominaient la méditerranée depuis 600 ans alors. Son héritage éclaire de sa science la conscience Européenne. Par sa domination navale, "mare nostrum" aurait pu être sa devise. Des grandes batailles du passé, comme Salamine, on retiendra l'invention de la trière, et plus tard, de la paternité des plus gigantesques navires ayant jamais flotté durant l'antiquité. C'était l'âge des "hyper-galères", pentères, heptères et autres tesseracontères nées des des royaumes post-alexandrins, instruments de puissance déjà dévoyés... Mais qu'en est-il de la marine Grecque en 1939?. Tout d'abord, il faut mentionner l'histoire tourmentée de la grèce moderne, occupée jusqu' en 1910 par les Turcs, ennemis jurés, et pourtant résidents d'un territoire qui jadis fut sien. La rivalité Gréco-Turque était déjà une réalité en 1914. Elle l'était toujours en 1939, et peut-être plus encore... Ces deux flottes avaient un tonnage comparable né d'une politique de réponse "unité-pour-unité", et l'éventualité d'une guerre entre les deux Nations, était encore très possible, des années après le conflit des Balkans en 1910. Mais la Turquie moderne, celle de 1939 n'avait plus la puissance de l'empire Ottoman, brisé et dépecé par les alliés, et ne pouvait même espérer un retour à la grandeur passée. Par contre, un ennemi avait éclôt depuis 1922, qui autrefois allié, devenait chaque jour plus menaçant: L'Italie fasciste. Dès 1923, la flotte Italienne bombarda à la suite d'un incident de frontière en Albanie, la ville Grecque de Corfou. Les appétits du Duce sur les Balkans et sur le Nord-ouest de la Grêce procédaient à la fois de considérations stratégiques, de vieilles revendications territoriales, de prestige, et de souvenir du temps ou la grêce n'était qu'un pays parmi d'autres autour du grand lac Romain, une province brillante et encore admirée, mais dont la grandeur passée s'étiolait déjà. Après l'affaire d'éthiopie le Duce rêvait d'une conquête autrement plus symbolique et encore facile pour l'armée Italienne. Mais le contexte ne s'y prêtait guère et Mussolini essayait encore de ménager la SDN... L'affaire dera remise à 1940: Devant les conquêtes spectaculaires de la Wechmacht, le comando supremo voulait démontrer que son armée n'était pas d'opérette. Si sur le papier l'armée Grecque était largement dominée, comme les Finlandais par les russes, sa marine n'était pas plus en mesure d'opposer une résistance à la Regia marina, vingt fois supérieure en tonnage et composée d'unités plus modernes. Elle se composait jusqu'en 1930 de deux "unités de ligne", un nom sur un papier, et en réalité le Kilkis et le Lemnos n'étaient autres que de vieux pré-dreadnoughts Américains achetés à bas prix en 1914. En 1930, ils n'avaient pas étés modernisés, le premier servait de navire-école, placé en réserve. Le second était désarmé depuis 1937 et servait de ponton. Avec leur protection et 4 pièces de 305 mm ils étaient théoriquement redoutables en face de croiseurs, même lourds, mais ne faisaient absolument pas le poids en face de dreadnoughts comme les Cavour et moins encore face au Littorio, issu d'une troisième génération. Le seul véritable navire de combat effectif était le Giorgios Averoff, un croiseur-Cuirassé construit sur commande en Italie. C'était une belle unité, mais datant de 1910 et légèrement modernisé, il était d'une valeur militaire discutable... Il fut toutefois préservé et constitue l'un des rares témoins existant à ce jour de ce type ancien de navire. L'autre croiseur, le Helle, était un ex-croiseur léger Italien construit initialement pour la Chine. Mais par le tonnage, l'apparence comme les dimensions, ce navire avait plus à voir avec un destroyer en 1939. Plus modernes étaient en revanche ses unités "légères".
Comme bien d'autres flottes de second ordre, elle ne pouvait compter que
sur ses destroyers et une poignée de submersibles, qui comme toujours
étaient le fruit de commandes et non de construction locale. Celà
n'empêchait pas la Grêce de bénéficier d'une
académie navale ancienne et réputée, de centres de
formations, et de chantiers bien équipés, notamment au port
du Pirée, principale base navale Grecque avec Salamine. Par ailleurs,
Athèes avait son arsenal et Salonique. La Grêce n'avait pas
de fournisseur attitré. Au 19e siècle, elle était,
comme beaucoup de pays économiquement faibles, fascinée
par les théories de la jeune école Française, qui
prétendait mettre en difficulté une supériorité
navale classique écrasante par des moyens réduites mais
nés des révolutions technologiques. Elle utilisa ainsi des
torpilleurs, fit construire un garde-côte cuirassé en France,
le Spetsai, encore en service en 1929. Elle commanda par la suite ses
6 submersibles à la France. Pour ce qui est des destroyers, elle
fit confiance aux Italiens, toujours bon marché, et aux Britanniques,
spécialistes incontestés. L'Italie envahit l'Albanie et l'annexa en avril 1939, et se constitua
une base pour attaquer en octobre 1940 la péninsule Héllénique.
Très vite ses armées s'enlisèrent dans la boue, la
neige, les montagnes Grecques, sous le feu résolu de soldats opiniâtres
et parfaitement acclimatés au terrain. L'offensive tourna à
la déconfiture... La maigre flotte Grecque n'intervint pas et ne
fut pas inquiétée, Mussolini pensant sans doute parvenir
à capturer sa flotte plutôt que de la détruire, en
prenant ses ports par l'intérieur assez vite pour déjouer
des tentatives de sabordage. En 1942, la Grêce était comme le reste des Balkans tombée sous le joug nazi, la croix gammée flottant sur la Parthénon, mais comme ailleurs, des mouvements de résistance et de partisans se développaient. Les marins Grecs résistèrent également: Ceux qui avaient pu rallier sur leurs unités l'escadre Britannique de la méditerrannée, reprirent du service au sein de la Royal navy. Et tous ceux qui fuyèrent et s'engagèrent au cours des années 1942-44, furent affectés à des navires également prêtés par sa gracieuse majesté. Derrière, il y avait la volonté de Churchill, chaud partisan d'une offensive au sud de l'Europe, le "ventre mou" du Reich, qui passait par une aide copieuse et volontariste aux résistances des Balkans. C'est ainsi qu'à côté de ses unités survivantes, une nouvelle "flotte grecque", fruit de locations et de transferts naquit à partir de 1942 et se vit disposer de 2 destroyers, 6 destroyers d'escorte, 4 corvettes, 4 submersibles, ainsi que des dragueurs de mines Britanniques, et des unités américaines, un chasseur de submersibles et 4 LST. Plusieurs furent encore perdus au combat et engagés contre les Italiens puis les Allemands, certains luttant même contre d'anciens navires grecs capturés et réutilisés par ces derniers. Sortie auréolée de ces combats en 1945, la Grêce s'enfonça néammoins dans une guerre civile puis une dictature, mais qui n'entâchèrent aucunement le prestige de cette lutte. Détail: Cuirassés: Croiseurs: Destroyers: Submersibles: Divers: Transferts:
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Actions:
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Acteurs:
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Fiches: Cuirassés: Croiseurs: Destroyers: Transferts: -DE Classe Adrias -Corvettes classe Apostolis -Drag.mines classe Afroessa -Chass. SM V.Giorgios II -LST classe Chios Submersibles: Divers: -VLT Thornycroft T1 |
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