La marine Chilienne ( 1939-45 )

La flotte Chilienne en 1939-45 ( cliquez pour agrandir )

Troisième force navale d'amérique du Sud, mais au second plan en 1914, le Chili disposait d'effectifs bien plus modestes en 1939. A l'instar de ses puissants voisins, ce pays commanda en Grande-Bretagne, mais un peu plus tard que les autres, deux dreadnoughts puissants qui étaient censés lui donner un net avantage sur ses voisins et rivaux. Cependant, en 1914, la construction de ces deux cuirassés fut reprise à son compte par la Royal Navy: Ils avaient étés réquisitionnés et le premier participa aux opérations de la Grand Fleet. Après la guerre, le HMS Canada revint à ses premiers commanditaires, sous le nom originel d'Almirante Latorre, tandis que l'autre, inachevé en tant que cuirassé, fut converti en porte-avions et devint opérationnel au sein de la Royal Navy sous le nom d'HMS Eagle. Modernisé en Grande-Bretagne, le Latorre était tout à fait au niveau des autres cuirassés de la Royal Navy et une unité impressionnante en 1939. Peu après Pearl Harbor, la maison blanche tenta d'acheter ou de louer au Chili le Latorre, et ses autres unités majeures, afin de combler les trous béants laissés dans la flotte du pacifique après le raid Nippon, mais naturellement le Chili, échaudé par la réquisition Britannique de 1914, refusa fermement.

La Chili avait une histoire maritime féconde et ancienne, nimbée de ses triomphes passés qui lui laissèrent au moins jusqu'en 1914 une aura d'invincibilité. Ses affrontements contre le Pérou notamment, ses victoires répétées dans le pacifique en 1879-1883, son intervention courronnée de succés dans la révolution de 1891, avaient soudé la population Chilienne derrière sa marine. En 1914, le Chili était resté neutre mais passait pour la plus grande flotte du continent. Sa stricte discipline, sa technologie et tactique navale étaient calquées sur celle de la Royal Navy dont elle était tout à la fois l'élève et le client le plus fidèle, notamment par l'intérmédiaire d'une mission navale Britannique permanente installée depuis 1923.

En 1931 cependant, cette flotte, numériquement importante, en pleine acroissement, était la cible de violentes critiques, suite à une crise durable qui commençait à opérer son travail de sape dans les différentes forces armées Chiliennes ( air, terre, mer ), gangrenées par des officiers dont l'opinion politique était diamétralement opposée à celle du gouvernement en place, soutenu par la'armée de l'air et l'armée de terre. En septembre 1931, en effet, la flotte, menée par ses officiers, se mutina. Elle fut attaquée le 6 septembre par une escadrille dépareillée de 22 avions, et mise à la raison. A la suite de cet épisode, une valse de limogeages et de remplacements d'officiers félons rendit la flotte loyale au nouveau gouvernement, mais l'épisode laissa des traces profondes dans l'opinion, qui commença à s'en détacher. Son prestige au sein du peuple avait en effet sérieusement été mis à mal.

Auparavant, un effort financier considérable avait été consenti afin de lui conserver son rang. Ses trois croiseurs antédiluviens Blanco Encalada, Chacabuco et O'Higgins, très populaires, étaient toujours en service actif et maintenus en première ligne, bien qu'ils n'aient reçu aucune modernisation notable. Le reste de ces forces était complété par des destroyers âgés de 10 à 30 ans, et de submersibles de la même génération. En 1927 en effet, le plan naval adopté permit d'envoyer le Latorre en Grande-Bretagne pour modernisation, ordonner la construction de 6 destroyers chez Thornycroft, 3 submersibles et 1 ravitailleur chez Vickers-Armstrong.
Après 1941, le Chili resta neutre. En 1944 toutefois, la Grande-Bretagne qui espérait toujours voir son élève participer à la défense des convois dans le secteur du pacifique sud, lui transféra 3 frégates par l'intermédiaire du Canada. Mais le Chili resta neutre jusqu'à la capitulation du IIIe Reich et il est avéré maintenant que ce pays ne fut pas hostile, loin s'en faut, à l'instar de son rival Argentin, aux anciens cadres fuyards du IIIe Reich...