Marine Chinoise 1937

Première incartade à un site consacré à la seconde guerre mondiale, l'article concernant la marine Chinoise est daté de 1937 car cette dernière, après l'invasion Nippone, n'existe tout simplement plus. Mais Navis2GM cherche l'exclusivité dans son domaine, aucun autre site ne parle de cette marine à cette époque, pas plus de celle qu'aligna le mandchukuo durant la seconde guerre mondiale ( v. plus bas ).

La Marine Chinoise peu avant la guerre sino-Japonaise était largement inférieure à son adversaire. Elles étaient d'ailleurs de nature fort différentes: Cette dernière était constituée de navires de haute mer rapides et très puissants, tandis que la première se composait majoritairement de canonnières fluviales. Le Yang Tsé, le fleuve jaune, était l'une des artères vitale de l'empire. Dans les années vingt les reliquats de l'ancienne flotte qui avait survécu à la bataille de Yalu ( 1894 ), constituaient une bonne part des effectifs, dont des croiseurs légers. L'instabilité politique de 1929, avec la montée Nationaliste de Chang Kai-Chek, n'empêchèrent pas le pouvoir en place de commander quelques unités au Japon, conscient du retard technologique.
Ce gouvernement central entama la reconstruction de la flotte dès 1926, lançant la mise en chantier de 8 canonnières fluviales à Shangaï, et commandant plus tard deux croiseurs légers au Japon. Mais en 1931, ce dernier envahit la Mandchourie, profitant des troubles intérieurs entre communistes et Chinois Natonalistes, et tentant de se rapprocher de l'empereur. En 1937, les forces Nippones lancèrent une grande offensive vers le sud: La guerre mondiale allait commencer en cet endroit du globe et se poursuivre férocement jusqu'en 1949, avec l"arrivée des communistes au pouvoir. Durant ces 12 années, Chinois Nationalistes au sud et Communistes au Nord-est s'opposèrent au même ennemi. Le Japon comme puissance ocupante fit de la Mandchourie un état impérial fantôche, le Mandchuko, en mars 1940. Il fut d'ailleurs rééquipé de navires capturés en 1937-38. Les Japonais menèrent leur blitzkrieg sur le sol du céleste empire, leur aviation écrasant la plupart des unités qui ne furent pas torpillées par les navires en haute mer, ou qui ne se sabordèrent pas à quai pour échapper à la capture.

De sorte que le peu qu'elle pouvait opposer aux forces d'occupation fut balayé en quinze jours. Certaines unités plus tard réparées reprirent du service sous les couleurs Japonaises durant la seconde guerre mondiale. On aurait pu penser que les alliés qui soutenaient l'effort de guerre de Tchang-Kai Tchek avec force avions et matériels, auraient pu également livrer quelques navires, mais aucune unité de combat navale en dehors de quelques canonnières ne furent transmises par les alliés avant 1942, l'essentiel des dotations ultérieures de ce dernier provenant de la volonté Américaine d'endiguement du communisme en Chine, menée à partir de 1949 depuis Taiwan.( Marine Taiwanaise ).

La Marine Chinoise en 1937:

Croiseurs:

Faute de navires de ligne, la marine "de haute mer" Chinoise, ne possédait qu'une poignée de croiseurs légers très anciens pour assurer la défense de ses côtes. Ces derniers pour la plupart remontaient au siècle précédent: Il s'agissait du Tung Chi ( classe Fu An, 1895 ), des trois unités de la classe Hai Yung ( 1897 ), unités d'un faible déplacement, peu modernisées et donc totalement dépassées en 1937, le Hai Chi, un peu plus puissant ( 1898, 4300 tonnes ), et les deux Ying Swei et Chao Ho de 1911, de construction Britannique comme les premiers ( Armstrong-Eltswick ) et typiques du style de croiseur léger "export" de ses chantiers.

Les deux seules unités puissantes et modernes de la flotte étaient donc les deux Ning Hai, le premier construit au japon, à Harima et délivré en 1932, et le Ping Hai, construit en Chine à l'arsenal de Kiangnan, avec une supervision Nippone. Mais les mésententes entre le personnel chinois et l'encadrement firent que les premiers rapatrièrent leurs personnels. La construction fut ainsi confiée à des ingénieurs Allemands commandités pour les dernières modifications. Pour ces raisons, ce croiseur bénéficie d'une artillerie AA Teutonne et diverge pour certains détails de superstructure du premier. Il fut terminé en 1936, et n'eut pas assez de temps pour former son équipage: Il fut coulé comme son jumeau par des bombardiers Nippons en Septembre 1937.

Canonnières:

L'essentiel de la marine Chinoise se trouvait sur le Yang Tsé Kiang, suffisamment profond jusqu'à Hankéou, à 600 miles des côtes pour les croiseurs. Les canonnières fluviales étaient modestement armées et assez réduites dans leur catégorie. Ces effectifs sont cependant bigarrés, composés d'unités de tous âges. On trouve d'abord des "vétérans", des bâtiments datant de 1902 comme les deux Chien Wei, connus en 1932 sous le nom de Tse Chiang et Ta Tung, réarmés et modernisés en 1931-32. On trouve aussi les Hoi Fu et Fu Yu ( 1904 ), les six unités de la classe Chu ( 1906-07 ); Etaient également en service les deux Hyung Feng de 1912, les deux Yung Chien ( 1915 ), les quatre Chiang Kung de 1908, les deux Chiang Hsi de 1911, et enfin les deux Wei Sheng, de 1922, reconvertis en ravitailleurs d'hydravions en 1928. Tous ces navires déplaçaient moins de 1000 tonnes, Ils étaient étaient peu aptes à la haute mer et d'un rayon d'action limité.

Les récentes étaient celles de la classe Hsien Ning ( 1928 ), comptant deux autres unités de 460 tonnes, classe Ming Cheun, le Yung Sui de 1929, plus grand, et le Yat Sen ( 1520 tonnes ), classé comme frégate et construit en 1930.

Cette force était renforcée de 13 autres petites canonnières légères anciennes ( entre 150 et 350 tonnes ), et deux vedettes lance-torpilles de type 'MAS', rachetés en 1921 et démolies en 1938, les Kuai 1 et 2. les canonnières légères modernes étaient celles de la classe Yung Shen ( 300 tonnes, 1928 et 1931 ).

Destroyers et torpilleurs:

La flotte Chinoise ne comptait que trois destroyers en service en 1937, et encore était-ce des bâtiments Allemands d'un type complètement périmé, construits en 1912, les Chien kang, anciennement Chang Feng. Rapides, ils ne faisaient pas le poids face au moindre antagoniste Nippon.

Il y avait également une petite force de 8 torpilleurs, dont quatre hors d'âge ( 1895 ) et dont il semble douteux qu'ils aient étés en service actif réel en 1937. En revanche, les quatre de la classe Hu Peng, très légers et datant de 1908 servaient sur le Yang-Tsé.

Divers:

Enfin, la flotte Chinoise opérait sur le fleuve Jaune 6 petits patrouilleurs de 400 tonnes, ceux de la classe Ning, construits entre 1932 et 1936. les 5 derniers d'une classe de 11 initialement prévue ne furent jamais terminés et furent sabordés en 1937. Ils étaient armés de deux canons anciens de 57 mm. Elle opérait aussi deux mouilleurs de mines légers de la classe Tung ( 1935 ).

Transferts:

En 1942, en février, quatre cannonières fluviales furent offertes par les gouvernements Anglais et Américains à Tchang Kai Tchek. ( ex-HMS Gannet, Sandpiper, Falcon, et USS Tutuila. ).

Tonnage 1937:

Navires de ligne -
Croiseurs 9
Destroyers 3
Torpilleurs 4
Sous-marins -
Divers 35

La marine du Mandchukuo

(1934-45)

Le gouvernement fantoche du dernier empereur, Pu Yi, possédait de très symboliques forces armées, entièrement à la discrétion des Japonais. Ces derniers constituèrent une "marine" qui exista de 1934 à 1945, balayée par l'offensive des forces soviétiques en août 1945.

Elle se composait du destroyers Hai Wei, un ancien destroyer de la classe Momo, transféré en 1937, et récupéré par le Japon en 1943, et des canonnières pour servir sur le fleuve Amur. Il s'agissait de l'ex-Chinois Lisui ( ex-Li Chieh, 1903 ), des quatre puissantes canonnières de la classe Shun Tien constuites au Japon en 1934-35, et les deux classe Tatung de même provenance en 1933. Toutes furent anéanties par ll'aviation soviétique à la frontière Mandchou.

En 1941:

Peu après Pearl harbor, la situation n'était guère brillante: L'immense territoire de l'empire du milieu se partageait entre trois belligérants principaux et deux secondaires: Les Japonais, avaient bombardé toutes les unités Chinoises qui ne s'étaient pas sabordées, et certaines seront réutilisées comme le Ning Hai et Ping hai, renfloués, réparés, réarmés et remis en service sur le fleuve Jaune par ses anciens constructeurs sous le nom de Ioshima et Yasoshima, ainsi que quelques canonnières. Le Mandchukuo possède également une modeste flotte fluviale composée de bâtiments réformés, et de l'unique vieux destroyer dont les Japonais se délivrèrent à bon compte. Les Communistes opèrent surtout à terre et ne possèdent aucune unité bien qu'ils aient réarmés quelques navires modestes en canonnières. Les Nationalistes qui vont capturer une ou deux navires de l'ancienne flotte Chinoise et en recevoir 4 de la part des alliés ( voir plus haut ). Le pouvoir central Chinois n'existant plus, une parenthèse s'est ouverte.

Enfin, des troupes Indiennes et Britanniques vont opérer contre les forces Japonaises avancées jusqu'à la frontière Birmane, mais on ne leur connaît pas d'utilisation de navire de l'ancienne marine Chinoise. En 1938 celle-ci n'existait tout simplement plus. Elle se reconstituera lentement entre deux entités bipolaires à partir de 1949.