Les cargos corsaires Allemands

(1939 - 45)

Le Kormoran en 1941. ( bismarck-class.dk ).

Cet article a été conçu pour raconter en détail la genèse, la description, et la carrière des cargos corsaires Allemands durant la seconde guerre mondiale. Il constitue un développement de cette fiche .

Les cargos corsaires sont une idée déjà très ancienne: A l'époque de la renaissance et des XVIIe et XVIIIe siècle, les navires marchands étaient tous armés, mais avec une artillerie réduite. On pouvait encore faire la différence. Mais à partir du XIXe siècle, toutes les coques étaient peintes de faux sabords ( dépourvus de canons ), et ceci selon une tradition stylistique poursuivie jusqu'au XXe siècle ( voir Bélem par exemple ). Le principe était de dissuader d'éventuels "prédateurs". Durant la guerre de céssession déjà, la marine confédérée, largement surclassée, utilisa des navires civils armés pour faire la chasse au commerce Nordiste tout comme la très jeune Amérique utilisa de rapides bricks et clippers marchands armés pour attaquer la flotte marchande Britannique en 1815. Certains corsaires utilisaient ndes navires de transports rapides, dont l'armement était bien caché et ne le dévoilaient qu'au dernier moment. La prise de grands navires de guerre par de bâtiments plus petits et d'aspect innoffensif était chose courante, à l'instar des exploits de Surcouf.

Durant la grande guerre, l'Allemagne employa pour faire la guerre au commerce, un certain nombre de navires corsaires: Les Möwe, Wolf, Greif, Wolf II, Geier, Leopard, Iltis, et le voilier Seeadler. Qu'un voilier soit utilisé comme corsaire était singulier mais pas anachronique: Près de la moitié du tonnage marchand en 1914 était encore assuré par des voiliers. Ces navires, qui connurent un succés mitigé, disposaient de pièces d'artillerie de 105 et 150 mm, et canons légers et de tubes lance-torpilles. Les canons étaient cachés sous des panneaux rabattables. La Hochseeflotte avait aussi mis en service un certain nombre de navires rapides comme croiseurs auxiliaires: Le paquebot Kaiser Wilhelm der Grosse, le Prinz Eitel Friedrich, le Kronprinz Wilhelm, le Kormoran, le Cap Trafalgar, le Berlin, le Vineta et le Meteor.

Leur procédé était intangible: Lorsque le Corsaire apercevait un navire marchand, il s'en rapprochait jusqu'à être à portée de tir ( et à distance imparable ), observait le nom à la jumelle de ce navire, puis en fonction du registre ( de la Lloyd's ) l'identifiait comme Belligérant ou neutre. Arrivée à portée de porte-voix, le commandant du corsaire lui intimait l'ordre de stopper tout en dévoilant son artillerie et son pavillon. Les cargos bélligérants étaient torpillés ou canonnés après sommation d'évacuer, afin de laisser une chance à l'équipage. Les neutres étaient visités par une compagnie qui vérifiait le chargement. Si ce dernier était destiné à des pays neutres, le cargos pouvait continuer sa route sans être inquiété, dans le cas contraire, on intimait l'ordre d'évacuation et le navire était coulé. Enfin, les Corsaires pouvaient s'attaquer à des navires militaires. Il jouait alors le rôle de proie, arborant un pavillon et des marquages neutres ou d'un navire de silhouette similaire. Il laissait le navire militaire s'en approcher jusqu'à portée de canon, et lorsque celui-ci s'aprêtaità envoyer une chaloupe d'araisonnement, on hissait le pavillon en même temps que les pavois étaient rabattus brusquement et les canons pointés immédiatement, parfois une torpille envoyée sans sommation. S'ensuivait un duel d'artillerie court et sanglant ( à bout portant ) pour lequel le Corsaire avait l'avantage de la surprise.

En 1939, on avait réactivé le procédé avec de nouveaux cargos encore plus lourdement armés. Les "Hilfskreuzer" ( Croiseurs auxiliaires, terme générique complété par celui d'HSK - Handels Stör Kreuzer, raider de commerce ) constituaient l'une des cartes à jouer supplémentaires de l'amiral Raeder dans sa stratégie de guerre au commerce. Ils étaient en général récents, performants, spacieux, adaptables à de nombreuse identités. Leur nom au registre du commerce international était sujet à changements, leur armement était obsolète ( vieilles pièces de croiseurs de la Hochseeflotte ), mais leurs équipages les meilleurs de la Kriegsmarine. S'il on tire le bilan de leur campagne, les raiders de commerce furent relativement décevants. Voici leur carrière:

KMS Orion:

Lancé en 1931 à Hambourg, ancien nom SS Kurmark. Réquisitionné, armé, aménagé et remis en service en décembre 1939; Couvertures: Le cargo Hollandais Beemsterdjik, le Soviétique SS Sovet, le Japonais Maebasi Maru. Il coula durant sa carrière 5 navires ( 41 138 Tjb ), et participa à la destruction de 4 autres. Il devint le navire d'entraînement des canonniers Hector en janvier 1944, puis de nouveau Orion, navire-école des cadets en 1945. Coulé par la RAF à Swinemünde le 4 avril 1945.

Dimensions 148 x 18,60 x 8,20 m
Déplacement 15 700 tonnes standard ou 7021 Tjb.
Machines 1 hélice, turbine Blohm & Voss, 4 chaudières, 6200 cv et 13,5 noeuds.
Armement 6 x 150, 1 x 75, 4 x 37AA, 4 x 20AA, 6 TLT 533 mm, 288 mines, 1 hydravion.
Equipage 376

KMS Atlantis:

Lancé en 1938 à Brème. Réquisitionné, armé, aménagé et remis en service en novembre 1939; Première couverture: Le cargo MS Goldenfels, son premier nom, le Norvégien Knute Nelson, le cargo Soviétique SS Kim, le Japonais Kasii Maru, le Hollandais Abbekerk. Ses canons de 150 mm provenaient du cuirassé Schliesen. Il disposait de 2 Heinkel 114. Il coula ou captura durant sa carrière 22 navires ( 145 968 Tjb ), ce qui le classa parmi les meilleurs raiders Allemands. Sa carrière prit fin avec son combat inégal contre le croiseur lourd Britannique HMS Devonshire dans l'Atlantique sud le 23 novembre 1941.

Dimensions 155 x 18,70 x 8,70 m
Déplacement 17 600 tonnes standard ou 7862 Tjb.
Machines 1 hélice, 2 diesels MAN 6 cyl., 7600 cv et 16 noeuds.
Armement 6 x 150, 1 x 75, 2 x 37AA, 4 x 20AA, 6 TLT 533 mm, 92 mines, 2 hydravions.
Equipage 351

KMS Widder:

Lancé en 1930 à Kiel. Réquisitionné, armé, aménagé et remis en service en septembre 193. Il seravit aussi de navire-école sous le nom de Neumark. Première couverture: Le cargo Norvégien SS Narvik, l'Espagnol Neptuno. Ses canons de 150 mm provenaient du vieux cuirassé Deutschland. Il disposait de 2 Heinkel 114. Il coula ou captura durant sa carrière 10 navires ( 58 644 Tjb ), en 180 jours de croisière. Il survécut à la guerre et devint une réparation pour la Grande-Bretagne qui l'utilisa un temps sous pavillon commercial sous le nom de Ulysses. Il revint ensuite en Allemagne et fut utilisé comme navire-école sous le nom de Fenchenheim. Il s'échoua sur un banc de sable près de Bergen et fut démoli en 1955.

Dimensions 152 x 18,20 x 8,30 m
Déplacement 16 800 tonnes standard ou 7851 Tjb.
Machines 1 hélice, turbine Blohm & Voss, 4 chaudières, 6200 cv et 14 noeuds.
Armement 6 x 150, 1 x 75, 4 x 37AA, 4 x 20AA, 6 TLT 533 mm, 2 hydravions.
Equipage 364

KMS Thor:

Lancé en 1939 à Hambourg sous le nom de Santa Cruz. Réquisitionné, armé, aménagé et remis en service en mars 1940. Il était très rapide pour un cargo. Couverture: Le cargo Yougoslave SS Vir. Ses canons de 150 mm provenaient du vieux cuirassé Deutschland. Connu par le l'intelligennce service Britannique comme le "Raider E", il coula ou captura durant sa première sortie 12 navires ( 96 541 Tjb ), et 10 autres lors de la seconde, totalisant 55 587 tjb. Il se trouvait amarré au ravitailleur Allemand KMS Uckermark à Yokohama le 30 novembre 1942 lorsque ce dernier exlosa pour une raison encore mal définie. Il brûla et sombra par la même occasion.

Dimensions 122 x 16,70 x 8,10 m
Déplacement 9200 tonnes standard ou 3862 Tjb.
Machines 1 hélice, turbine AEG, 2 chaudières La Mont, , 6500 cv et 18 noeuds.
Armement 6 x 150, 1 x 75, 1 x 37AA, 4 x 20AA, 6 TLT 533 mm, 1 hydravion.
Equipage 345

 

-Voir Kriegsmarine

-Voir Royal Navy

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