Le cuirassé Bretagne
Effectifs La flotte Française au premier septembre 1939 :
La marine Française, aussi appelée "La Royale" une tradition en souvenir de la marine du Roi (des trois armes, c'est sans doute le plus conservateur...), est à cette date incontestablement l'une des plus importante en qualité comme en quantité, et l'une des plus modernes et des puissantes de son temps: Elle est en effet au quatrième rang mondial, derrière les flottes Britanniques, Américaines, et Japonaises. Sa seule rivale en méditerrannée est la Regia Marina (marine Italienne) et son autre rivale potentielle, la Kriegsmarine (loin derrière en termes de tonnage) est "occupée" par la Royal Navy. Depuis le dernier conflit mondial, un accord tacite entre la France et la Grande Bretagne fait que c'est la marine Française qui, en cas de conflit, assurerait l'essentiel de l'effort naval en Méditerranée. De cet fait, pour protéger les intêréts de la Grande Bretagne, la Royal Navy ne dispose que d'une poignée de "points d'appuis" : Gibraltar, verouillant l'ouest, et Alexandrie l'est, protégeant le vital canal de Suez. Toulon, Dakar, Mers el Kébir de leur côté sont les bases opérationelles Françaises. La défaite terrestre de la France chamboulera entièrement ces plans en mai 1940...
Le Mogador, tête de série d'une classe de destroyers "conducteurs d'escadres", considérés comme les plus puissants de leur temps.
A la fin du premier conflit mondial, qui signa une interruption de quatre années dans ses constructions, la France disposait d'une collection de bâtiments obsolètes, cuirassés pré-dreadnoughts, croiseurs protégés, destroyers et torpilleurs remontant à 1885... Ses cuirassés les plus récents dataient de 1913. Ses destroyers récents étaient peu nombreux et surtout de dimensions très modestes en comparaison des nouveaux standards. Ils furent d'ailleurs rapidement rétrogradés comme simples torpilleurs. Elle héritait aussi d'une galaxie de navires civils, patrouilleurs et navires d'escorte, une "poussière navale" provisoire qui opéra surtout en méditerranée. La pénurie de main d'oeuvre, partis au front, fut telle que les navires ne furent pas ou très peu entretenus, aucune nouvelle construction démarrée, les projets gelés et des commandes passées à l'étranger, comme des Destroyers Japonais (classe l'Arabe) ou des patrouilleurs Américains (type Eagle). Son bilan en opération fut mitigé, mais pour l'essentiel elle assura son rôle avec activité sans participer toutefois à de grandes batailles, le bombardement côtier et la patrouille furent son lot.
L'acte fondamental de renaissance de la flotte Française remonte à la signature (à contrecoeur) du traité de Washington, (en décembre 1922.). Ce dernier met un terme à l'escalade en matière de navires de ligne que se livraient les grandes puissances et qui commençait à peser lourdement dans leur budget. Le moratoire instauré de dix ans fut finalement salutaire (en marge) pour libérer l'interventionnisme public suivant la crise de 1929. Les projets en cours furent démantelés ou reconvertis (en porte-avions par exemple). Ce traité limitait le calibre maximal de l'artillerie à 406 mm, donnait d'autres standards concernant d'autres types de bâtiments, et redéfinissait le tonnage de navires de ligne alloué à chaque Nation. (US navy et Royal Navy 525 000 tonnes, Japon 315 000 tonnes, Italie et France 175 000 tonnes.) Il entérinait de fait la montée en puissance de l'US navy et de la marine Japonaise, mais rétrogradait également la flotte Française au niveau de celle de l'Italie. Les diplomates du quai d'Orsay un virent un camouflet, plus encore les amiraux, mais la raison et la résignation l'emporta : La france sortie exangue de la guerre, à court de main d'oeuvre, ses de matériaux, et surtout de finances, ne pouvait cependant que s'incliner, n'ayant plus les moyens de ses ambitions. Comme les historiens l'attestent, cette limitation lui fut en définitive d'un grand secours pour sa réorganisation: Elle profita pleinement de cette reconcentration.
Croiseur léger de la classe La Galissonière. Tête de série de 6 bâtiments jugés particulièrement réussis, ils s'inspiraient de l'expérience acquise avec l'Emile Bertin. Ils innovaient avec leur poupe carrée, également reprise par les Allemands et les Britanniques, puis les Américains. Leur pont arrière très dégagé par la concentration de l'artillerie en tourelles triples permettaient de dégager une large place pour l'aviation embarquée
Son plan de réarmement de 1912, initié par l'amiral Boué de Lapeyrère, devait comprendre les 4 dreadnoughts de la classe Normandie (armés de 3 de ces tourelles quadruples que l'on retrouvera sur les Dunkerque et Richelieu), et Lyon (avec quatre tourelles quadruples, soit 16 pièces, unique à l'époque), ainsi que 16 "éclaireurs d'escadre", croiseurs légers ou destroyers lourds, aurait dû donner à la france sa marine moderne et de premier rang avant que le conflit n'éclate. Les Lyon notamment, s'ils avaient été lancés probablement en 1917-18, auraient étés les plus puissants navires de ligne à flot au monde... En définitive, seul le Béarn de la classe Normandie, le plus avancé, fut reconverti dans ce qui sera le premier porte-avions Français, sous le même nom.
Du fait d'une présence importante de la marine Française en méditerranée, et à son tonnage autorisé, on observa entre 1922 et 1940 le développement d'une véritable rivalité de facto entre les deux flottes: Chaque nouvelle unité Française réponds à une unité Italienne, de telle sorte que la Regia marina était en 1940 très similaire à la "Royale" en 1939, presque bâtiment pour bâtiment. Cependant, dans le détail les divergences apparaissent : Les cuirassés dreadnoughts Français de 1911-1913 sont par exemple simplement modernisés tandis que leurs équivalents Italiens sont totalement refondus, réarmés, rééquipés entièrement de la quille à la pomme de mat et bien plus modernes à leur achêvement. Autre exemple, les destroyers Français, notamment les "conducteurs d'escadres", adaptés aussi bien à la mer du nord qu'à la méditerranée étaient nettement plus lourds et puissants que leurs homologues Italiens, strictement faits pour la méditerranée. De même pour les submersibles océaniques français de la classe redoutable, faits pour l'atlantique. Enfin la france disposait d'un porte-avions, non l'Italie. Une faible partie des effectifs navals de 1918 participeront au second conflit mondial. De ce fait, en dehors des cuirassés modernisés de la classe Courbet et Provence, le gros de la flotte Française était constitué de constructions neuves, à son avantage.
Cuirassés:
Les plus anciens étaient ceux de la classe Courbet (1911), 4 bâtiments à l'origine, mais le France fut perdu sur un récif dans la baie de Quiberon en 1922. Le Courbet, l'Océan et le Paris furent modernisés en 1926-29. En 1938, l'Océan fut renommé Jean Bart et affecté à Brest comme navire-école. Le Courbet et le Paris servirent de navire-école en 1939. Les plus actifs furent les trois navires ultérieurs de la classe Bretagne (Bretagne, Provence, Lorraine, 1913). Leur modernisation était plus importante et intervint en 1921 puis en 1932-35.
En construction, les premiers "super-dreadnoughts", ou cuirassés rapides qui étaient dans les cartons depuis la fin des années 20, et dont la mise en chantier était de nouveau possible avec l'expiration du moratoire de Washington.
Le Dunkerque et le Strasbourg étaient les premiers cuirassés rapides en France. Entamés en 1932-34 et entrés en service en 1937-38, ils constituaient à l'époque la réponse aux cuirassés de poche Deustchland de la Kriegsmarine. Les Italiens y répondirent à leur tour avec leurs Littorio. En réalité ils étaient bien mieux protégés que les croiseurs de bataille de 1914-18, et on peut les considérer comme faisant partie des premiers cuirassés rapides. Leur courte carrière fut active, notamment entre septembre 1939 et juin 1940 où ils chassèrent notamment le Graf Spee Allemand. Elle s'acheva en novembre 1943 à Toulon...
Il s'agissait du Richelieu et du Jean Bart, deux unités de 35 000 tonnes, commencées en 1935 (pour le premier) et janvier 1939 (pour le second). De fait, le Richelieu avait été lancé en janvier 1939, et était presque opérationnel en juillet 1940. Le Jean Bart de son côté, réussit à quitter son carénage de Saint-Nazaire et à gagner Casablanca alors même qu'il était loin d'être terminé, grâce à l'action mémorable du lieutenant de vaisseau Ronarc'h et d'une poignée d'hommes d'équipage. Les deux autres prévus pour 1941 et 1942 étaient le Clémenceau et le Gascogne. Le premier fut lancé en 1943 mais jamais terminé et sa coque fut détruite lors d'un raid aérien allié en 1944.
Porte-avions:
Des tentatives avaient été initiées avec le vieux Foudre pendant la grande guerre, ainsi que sur l'aviso Bapaume. Mais ce n'est qu'en 1927, après la reconversion et l'achêvement du Béarn que la marine Française se dota de son premier porte-aéronefs. Ancien cuirassé inachevé (voir ci-dessus), il avait cependant quelques défauts, dont une certaine lenteur, mais l'avantage de sa cuirasse et la largeur de son pont d'envol. Embarquant 40 appareils, il devait être suivi des premiers "vrais" P.A. Français, les deux Joffre. Programmés en 1938, ces derniers étaient nettement plus grands et plus rapides. Le premier fut mis en chantier en 1938, mais ne fut ni lancé ni terminé. Le second de ces porte-aéronefs en service était alors le Commandant Teste. Il s'agissait d'un "ravitailleur d'hydravions", tout à fait capable d'opérer des bombardiers-torpilleurs et des hydravions de reconnaissance pour la flotte.
Croiseurs:
Les premiers furent ceux de la classe Primauguet. Ces trois unités (Primauguet, Lamotte-Picquet, Latouche-Tréville), lancés en 1923-24 étaient des bâtiments légers (armement principal de 8 pièces de 152 mm), faisant partie du plan de Lapeyrère de 1912 concernant des "éclaireurs d'escadre". Les premiers croiseurs lourds Français étaient des navires typique du modèle défini par le traité de washington: 10 000 tonnes, 8 pièces de 203 mm. Ce furent les deux Duquesne (Duquesne, Tourville, 1925-26), suivis des quatre Suffren (Suffren, Colbert, Foch, Dupleix, 1930-32.). L'Algérie qui suivit en 1930 était un peu différent. Dernier croiseur lourd Français, il possédait une silhouette singulière: Coque "flush deck" (pont continu), une seule cheminée, et une passerelle en tour comme sur les Dunkerque. Il devait constituer le prototype des "Saint Louis", approuvés en mars 1940 mais jamais construits.
Au titre des croiseurs légers , on trouve d'abord le sempiternel navire-école Jeanne d'arc, troisième du nom, lancé en 1930, et le Pluton, un mouilleur de mines lancé en 1929, reconstruit et rebaptisé La tour d'Auvergne peu avant la guerre. Il y avait aussi l'Emile Bertin (1933), prototype de croiseur léger à tourelles triples, suivi par les six La Galissonnière (La galissonnière, Jean de Vienne, Marseillaise, Montcalm, Gloire et Georges Leygues, en service en 1935-37). Leurs successeurs, les De Grasse, devaient avoir un blockhaus en tour comme les St Louis. Approuvés en 1937 pour les deux premiers (De Grasse et Chateaurenault), et 1938 pour les deux autres (Dont seul le Guichen sera mis en chantier), ils seront pris dans la tourmente de juin 1940. Le De Grasse, qui était le plus avancé, devint un croiseur antiaérien après-guerre et ne fut démoli qu'en 1977. Enfin, la marine opérait le croiseur Strasbourg (ex-KMS Regensburg, 1914, dommage de guerre, le dernier des 5) sous un nouveau nom.
Destroyers:
En matière de destroyers, la France comme la Grande-Bretagne, le Japon et les USA développait des destroyers "standards" et des "conducteurs d'escadre", ou destroyers lourds destinés à conduire les escadrilles. S'appuyant sur ceux de la classe Bourrasque (12 unités, 1924-25) et L'adroit (14, 1926-29), la France accepta en service les Chacal (6 unités en 1924), Guépard (6 autre en 1928), Aigle (6 navires en 1930-31), Vauquelin (6 en 1931-32), et enfin Le Fantasque (6 bâtiments, 1934), tous très reconnaissables avec leurs trois ou quatre cheminées. Les derniers n'en avaient que deux, et étaient à l'époque parmi les plus puissants destroyers du monde avec 3400 tonnes à pleine charge, 37-42 noeuds et 5 pièces de 140 mm. Ils anticipaient sur la nouvelle génération de "super-destroyers" de la classe Mogador (1936), armés de huit pièces de 140 mm en tourelles doubles. Ces derniers suivaient les destroyers standard de la classe Le hardi alors en construction, 12 unités dont seulement 1 seule (Le hardi) commençait ses essais en septembre 1939. 8 autres seront terminées durant le conflit et finiront sabordés à Toulon en 1942.
Torpilleurs:
La France comme l'Italie considérait ce type de bâtiment légers, pourtant progressivement délaissés par les autres flottes, comme utiles en méditerranée, où les conditions plus faciles de la mer et leur faible autonomie justifiaient leur emploi. Elle n'en conservait aucun de 1918 et mit en service ceux de la la classe La Melpomène (12 unités, 1935-37), tandis que les 12 navire de la calsse Le Fier étaient en cours de construction en 1939. Six furent lancés et repris à leur compte par les Italiens qui espéraient les achever pour les remettre en service après leur capture et transfert par les Allemands.
Submersibles:
La France dans ce domaine n'était pas néophyte mais pionnière et montra l'exemple avec l'excellent Narval d'Emile Laubeuf, lequel fabriqua le "torpilleur submersible" (alors que bien d'autre s'échinaient encore à concevoir des "sous-marins" souvent complexes) qui fut la base des submersibles futurs de toutes les nations. Sous la houlette des théories controversées de la jeune école, le Plongeur avait été conçu dès 1865. (Et n'oublions pas Jules Vernes et son "Nautilus".). En 1914-18 les submersibles Français furent très actifs, et avec succés. Cette expérience se poursuivait avec en plus l'étude des U-Bootes qui lui furent octroyés en dédommagement en 1918.
Fort de cette position, elle eut un certain succès à l'exportation. Pour ses propres besoins, elle lança en 1929 le célèbre "Surcouf", un croiseur submersible dans la mouvance des derniers projets de croiseurs submersible Allemands de 1918. Ce navire était en effet pourvu de deux canons de croiseur lourd, de 12 tubes lance-torpilles avec une provision confortable, deux canons AA de 37mm et deux affûts doubles de mitrailleuses de 13.2 mm, et était pourvu d'un hangar pour un hydravion de reconnaissance. Vitrine du savoir-faire français, sa carrière de guerre fut peu glorieuse. Son concept ne fut pas poursuivi.
Par ailleurs, la flotte sub-marinière hexagonale se répartissait entre unités océaniques (les 31 Redoutable et les 9 Requin), et côtières (les classes Sirène, Ariane, Circé, Saphir (mouilleurs de mines), Argonaute, Diane, Orion, Minerve, et Aurore, en tout 40 unités.) destinés plutôt à la méditerranée. Les Aurore étaient en construction en 39-40. De ce fait, seul le premier, lancé en juillet 1939, fut opérationnel à temps. Les autres furent terminés pendant ou après la guerre). Le Rubis se couvrit de gloire aux mains des français libres: En effet, passé très tôt dans le camp Britannique, il était le seul submersible mouilleur de mines en service dans le camp allié. Il s'illustra en coulant 24 navires et fut décoré. Les SNA actuels lui rendent par leur nom cet honneur.
Frégates et avisos:
En la matière, la flotte comprenait en 1918 plus de deux cent unités légères, mais en 1940, il ne restait en service que le petit aviso Quentin Roosevelt, les Dubourdieu, Ailette, 11 de la classe Amiens et 3 de la classe Marne. En service toujours et datant de 1917-18, les dragueurs de mines ex-canonnières des classes Ardent (3), Friponne (2), la Luronne, les Granit et Meulière.
En constructions neuves, on trouvait les avisos coloniaux de la classe Bougainville (8, 1931-34-39), véritables copies réduites de destroyers, dont deux autres ne furent jamais terminés. On construisit peu de temps avant le conflit, au rythme des mises à la retraite des bâtiments de 1917-18, les avisos dragueurs de mines classe Elan (13, 1938-40) et Chamois (2, 1938-39). En fait seulement quatre unités de la classe Elan étaient opérationelles en juin 1940. Les autres connurent des fortunes diverses durant le conflit.
Chasseurs de submersibles:
8 SC "Eagle", unités légères de construction en bois, Américaines, par Elco (1918), et 4 de construction Française de la même époque, sur le même modèle et ces dernières servant en Indochine. 17 autres, (CH1 - CH5) plus modernes étaient opérationnels en juin 1940, et quatre autres en construction. La France expérimenta également deux vedettes lance-torpilles VTB8 et VTB9 en 1935, qui ne donnèrent aucune série opérationelle, ce qui était tout le contraire pour l'Italie et même la Grande-Bretagne. De ce fait, la France prenait même le contrepied des idées de la jeune école, misant sur une flotte de petits bâtiments économiques. Beaucoup avaient compris que l'ancien rôle tenu par les torpilleurs était maintenant dévolu aux vedettes lance-torpilles.
Divers:
La flotte comptait le navire-école des canonniers Condorcet, un vénérable cuirassé de 1909 adapté, et 5 canonnières coloniales et fluviales pour le service en Chine (Yang-Tsé) et Indochine (Mékong) avec les deux Argus, le Francis Garnier, les deux Tourane. Quatre ravitailleurs d'hydravions (Sans souci) étaient en construction, aucun ne fut terminé. Enfin, le rôle de la flotte incluait les mouilleurs de mines Castor et Pollux, le mouilleur de filets Le Gladiateur, le ravitailleur de submersibles Jules Vernes, 8 ravitailleurs d'hydravions classe Petrel et le garde-pêche Amiral Mouchez...
Cette belle flotte en 1939 se tenait au niveau qui fut défini au traité de Washington, conventionelle, cohérente et bien entraînée, avec une présence quasi symbolique sur l'atlantique, à Brest (cuirassés dradnoughts, et quelques destroyers, la Royal Navy effectuant l'essentiel contre la Kriegsmarine, et le reste de la flotte en méditerranée, opposé à la Regia Marina, alors partie de l'axe. Sur le plan qualitatif elle était très supérieure à celle de 1914, et ce malgrès la sempiternelle valse des cabinets ministériels. Comme souvent en art, la contrainte avait été salutaire. Tous reconnaissait la valeur de cette marine que des événements qu'elle ne contrôlait pas allait plonger dans la pire situations...
Bilan des effectifs :
Navires de ligne 8 (+1 en achêvement)
Porte-avions 1 (2 en construction)
Croiseurs 20
Destroyers 59
Torpilleurs 12
Submersibles 78
Divers 58
La Marine Française en opérations:
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L'ouverture. Convois de l'atlantique, chasse aux corsaires, expédition en Norvège.
Ce bel instrument, fin prêt en 1939, avait été sauvegardé des errements budgétaires que connurent l'aviation ou des tactiques erronées de l'armée de terre. Certains navires de la flotte étaient même un peu en avance sur le plan technologique, comme les La Galissionnière avec leur poupe carrée, les Richelieu avec leur proue droite et leur "mât-cheminée" qui fut ensuite largement repris et adopté dans la construction navale moderne. Cependant, ce tableau est à nuancer, car la flotte manquait de moyens aéronavals : Le Béarn, seule porte-avions opérationnel à en effet été construit sur la base d'un cuirassé. Il est très robuste, mais aussi très lent, impropre à accompagner une escadre.
Le seul bâtiment suffisamment rapide est alors de Commandant Teste, un porte-hydravions dont les capacités se limitent à la reconnaissance et à la patrouille ASM. Durant la "drôle de guerre", la flotte ne fut pas inactive, loin de là. Dans l'atlantique, elle patrouilla contre d'éventuelles sorties de bâtiments Allemands, bien que la RN assure l'essentiel de ce rôle. En méditerranée, la Regia Marina avec l'italie encore neutre était tout de même sous surveillance. Les patrouilles dans l'atlantique se multiplièrent afin de traquer les U-Bootes et les deux corsaires (Cuirassés de poche) qui s'y trouvaient. La flotte prit part à la chasse du Graf Spee. Lors de la campagne de Norvège, elle convoya des croiseurs auxiliaires chargés de troupes (principalement la légion étrangère), sans accuser de pertes. La france n'avais pas ce besoin vital de protéger ses routes commerciales directement des Allemands.
La fameuse photo du destroyer Français "L'adroit", un 1500 tonnes, en train de sombrer en face de Dunkerque, touché par la Luftwaffe. Bien que la RAF fut engagée de manière féroce durant la campagne de France, Churchill décida de la retirer progressivement, puis totalement, en prévision de la suite des événements. Une décision qui s'véra peut-être salutaire, mais qui aboutit à libérer le ciel pour la Luftwaffe de Göering. Mais ce dernier, malgrès des succés certains contre la Royal Navy comme la marine Française, ce dernier ne parvint pas à empêcher le bon déroulement de l'opération dynamo, à son terme. french destroyer adroit
Dunkerque
En mai 1940, la "drôle de guerre" prends fin avec l'invasion Allemande. Si les stratèges Alliés sont confiants, la réalité prends vite le pas sur les théories et suppositions du commandement Français : D'abord la trouée des ardennes, talon d'achille de la défense Française, et la neutralité Belge, qui retarde les mouvements tactiques de défense sur le front nord. Bientôt face à la redoutable effacicité des tactiques combinées Allemandes, le front cède de toute part. La course à la mer de Guderian, magrès une contre-attaque résolue, enferme la moitié des forces alliées, regroupée dans le nord, dans une nasse qui se terminera à Dunkerque. Là se tient une épique opération de sauvetage naval auquel prend part la marine, qui y perd des destroyers. Partout la Luftwaffe à laminé les faibles effectifs (qualitativement) de l'armée de l'air Française qui laisse pratiquement le champ libre à la tactique combinée connue sous le nom de "Blitzkrieg", devant le péril, la RAF se retire, une décision qui sauvera la Grande-Bretagne au moment le plus crucial de son histoire... Pendant ce temps, la flotte assiste, impuissante, au sort du pays.
Le destroyer Triomphant, en pleine séance de peinture, en 1940. Il faisait partie de ces navires basés à Brest qui se réfugièrent dans les ports Britanniques avant Dunkerque, lorsque la Wehrmacht avait atteint la mer. Ce bâtiment faisait partie de la classe du Fantasque, une série de "super-destroyers" qui furent à leur sortie les plus rapides du monde (près de 45 noeuds en pointe) et parmi les mieux armés. La plupart servirent toute la guerre sous le pavillon des FNFL. Chez les alliés, ils reçurent le rang de croiseurs légers. Les Italiens avaient répondu à cette classe, et aux Mogador qui suivirent, encore plus grands, par les "Capitani Romani" durant la guerre.
Fuite de la flotte et armistice
En juin 1940 lorsque l'armistice humiliant de Rethondes était signé, la flotte avait perdu le croiseur La tour d'auvergne (par accident de chargement de mines) et le Jaguar, le Chacal, le Bison, les Orage, Cyclone, Bourrasque, Sirocco, l'Adroit et le Foudroyant en opérations, notamment à Dunkerque, le Maillé Brézé en mars 1940 à Greenock (explosion accidentelle de torpille), le torpilleur Branlebas, et l'aviso Rigault de Genouilly. Le Beautemps Beauprés en achêvement à Brest se saborda, inachevé, pour éviter sa capture. La Royale perdit également le chasseur de submersibles CH9 et les submersibles Narval, Morse, Doris, Pasteur, Poncelet, Achille, Ajax, Persée, Agosta, Sfax, Ouessant. Cinq d'entre eux par sabordage. Le Jean Bart, achevé à 77% parvint à s'échapper vers la méditerranée. Il ne fut jamais achevé durant la guerre.
La France ayant capitulé, Churchill fut mis devant le fait accompli : Ayant récupéré la plupart des hommes engagés dans le corps expéditionnaire, elle avait en revanche perdu tout son matériel. Devant le rouleau compresseur de la Wehrmarcht ne se dressait plus que son aviation et sa marine. Or très vite le sort des unités Française, en principe "neutres", posèrent question. Hitler allait-il respecter cette neutralité, affichée lors du traité d'armistice ? La perspective de voir cette flotte intacte, tomber dans les mains de l'axe, donna des seurs froides au vieux Lion. La Royal Navy n'aurait pu faire faire face aux forces combinées de l'Allemagne, de l'Italie (à présent entrée en guerre), et de la flotte Française sous pavillon de l'axe. Ce fut donc la controversée et difficile opération "Catapult" dont les répercussions n'ont pas fini de faire couler de l'encre...
Operation Catapult:
On se souvient surtout du drame de Mers-el-Kébir mais en réalité, l'opération fut également lancée pour les navires Français en Angleterre, et à Alexandrie. Toulon ne fut pas inquiété (d'une part pour la portée psychologique qu'aurait eu le bombardement de la ville, et le peu d'unités qui s'y trouvaient alors : Tous les bâtiments qui n'ont pas quitté la France ont été sabordés.). L'opération entière était destiné à "neutraliser" la flotte Française, quitte à user de la force des canons si cela devenait nécéssaire. Dakar, au Sénégal, ne fut pas inquiété tout de suite, mais ultérieurement lors de l'opération Menace. Darlan toutefois n'autorise pas le départ pour l'Angleterre car il soupçonne une possibilité de capitulation Britannique par la suite... Le 2 juillet, des troupes britanniques s'emparent durant la nuit des bâtiments Français à quai, destroyers, torpilleurs, unités mineures, et le Surcouf à Plymouth, Portsmouth et Rosyth.
Le 3, c'est l'ultimatum de Mers el-Kébir, qui se termine avec le bombardement de la flotte. Le Strasbourg s'échappe avec 5 destroyers. Le 4 à loiu dans le port d'Alexandrie, ou les bâtiments britanniques sont mouillés en face des Français, un gentleman agreement entre deux amiraux qui se connaissent et s'estiment, Cunningham et Godfroy. Le désarmement se fait de manière pacifique. Enfin, à Dakar, le redoutable Richelieu est attaqué par les avions de l'Hermès. Endommagé, il sera immobilisé pour un moment. Les ordres de Churchill ne furent pas éxecutés sans reluctance de la part des officiers comme des marins. Les deux marines se connaissaient et frapper un allié d'hier ne pouvait être une décision facile. Si elle fut contestable (notamment au regard du sabordage de Toulon en 1942), elle fut surtout le moyen de Churchill le moyen de prouver à tous sa résolution implacable de continuer la guerre, quel qu'en soit le prix...
Sur le plan stratégique, outre la rupture des relations diplomatiques par la France, toute l'opération et en particulier Mers-El Kébir auront pour conséquence un durcissement des positions de Vichy (comme le montrera l'opération Menace à Dakar et les précautions prises lors de l'opération Torch) et le tardif engagement de certains navires du côté des alliés (avec le volte-face de Darlan). Voir aussi : l'opération catapult.
Un affrontement fratricide: Ko Chang, Dakar, Gabon
De l'autre côté du monde, le 17 janvier 1941, un épisode un peu oublié s'est déroulé dans la baie d'Indochine, à Koh Chang, où le croiseur Lamotte-Picquet engagea et détruisit la marine Thai, poussée par les Japonais à intervenir contre ces colonies Françaises. Après Pearl Harbour, les Britanniques décidaient d'attaquer la base de Diégo-Suarez, ancrage de quelques bâtiments Français. Située au large de Madagascar et bien située sur la route de l'océan Indien cette base était comme Dakar une position-clé. En juin 1941, la Syrie est attaquée par des forces Britanniques et FFL : L'aviation Vichyssoise y résister, mais le territoire finira par tomber aux mains des alliés. Le destroyer Chevalier Paul, y fut coulé. Enfin, le 9 novembre 1941, l'aviso Savorgnan de Brazza, passé aux mains des FNFL affrontait et coulait l'aviso des forces de Vichy Bougainville, défendant Libreville (Gabon). Ce fut le seul affrontement naval ditect entre les deux partis.
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L'Opération Torch et ses conséquences
La position inconfortable de la France allait perdurer par la suite, aggravée par la méfiance congénitale du président Roosevelt à l'égard de De Gaulle, et la personnalité intransigeante de ce dernier... Le seul officier supérieur passé du côté allié, l'amiral Muselier, allait tenter de mettre en place les FNFL avec des effectifs squelettiques, encore aggravés par le coup de Mers el Kébir ("...c'était dans nos espoirs, un formidable coup de hache" dixit De Gaulle). Novembre 1942 fut le grand tournant : Avec l'opération Torch (8-16 novembre 1942), les Américains y étant majoritaires pour ne pas essuyer une opposition aussi vive que celle -très probable- des Britanniques, les Français de Vichy allait résister plus ou moins, selon les secteurs et les préférences personnelles des officiers en place, aux forces débarquant en Afrique du nord. L'enjeu comportait aussi bien la prise en tenaille des forces Italo-Allemandes y opérant sous le commandement du redoutable Rommel, que l'espoir pour la France libre de voir cette partie importante de l'"empire Français" se détacher de la métropole pour basculer du côté des alliés.
C'est effectivement ce qui arriva. Malgré le peu de succès du général Giraud en préférence à De Gaulle, le volte-face de l'amiral Darlan, avant son assassinat, ce retournement eut une conséquence majeure pour la flotte restée en afrique du nord (qui passa de facto du côté allié, donc des FNFL) et en métropole, suite à la réaction Allemande (opération Lila le 27 novembre), lorsque le gros des forces navales Françaises s'y sabordèrent... En un mois la situation de la marine Française avait changé du tout au tout. Mais il faudra attendre 1943 pour que ces effectifs ne paticipent effcicacement à la suite des opération, en Italie et Normandie, parfois même en extrême-Orient. De 2700 hommes en novembre 1940 à plus de 5000 en août 1943, la FNFL utilisa un certain nombre d'unités de valeur (voir plus loin) de même que des unités légères Britanniques et Américaines, sans parler des refontes techniques dans des arsenaux US.
Le Richelieu en extrême-Orient, 1945. Notez le camouflage d'alors, expérimental. Le navire avait été entièrement réarmé aux USA deux ans auparavant. Il portait notamment la DCA standard des cuirassés américains, exception faites des tourelles, ici le modèle Français de 135 mm et de 100 mm. Le jean Bart, achevé à 77% au moment ou il fuya Saint Nazaire, sera achevé bien après la guerre en cuirassé modernisé, mais sa carrière fut courte. Tout comme le Vanguard Britannique, sorti en 1946, il s'agissait d'un dinosaure d'une autre époque. On peut regretter qu'il n'ait jamais été préservé ou converti en navire-musée. richelieu 1945
Durant l'opération "Torch", les pertes (navires échoués, ou sabordés) comprendront Le croiseur Primauguet, les destroyers Epervier, Milan, Typhon, Tramontane, Tornade, Brestois, Boulonnais, Fougueux, Frondeur, les submersibles Ariane, Danae, Monge, Le Conquérant, Le Tonnant, Sidi Ferruch, Argonaute, Diane, Méduse, Amphitrite, Oréade, La Sybille, La Psyché, Pallas, Cérès. D'autre part à Toulon, le 27 novembre 1942, seront sabordés les cuirassés rapides Dunkerque et Strasbourg, le cuirassé Provence, le transport d'hydravions Cdt Teste, les croiseurs lourds Colbert, Foch, Algérie et Dupleix, les croiseurs légers La Galissonnière, Jean de Vienne, et Marseillaise; les destroyers Lynx, Guépard, Valmy, Verdun, Lion, Vauban, Aigle, Gerfaud, Vautour, Vauquelin, Cassard, Kersaint, Tartu, L'Indomptable, Volta, Mogador, La Palme, Le mars, Bordelais, Bison, Le Hardi, Foudroyant, L'Adroit, Casque, Lansquenet, Mameluck, Sirocco; le torpilleur La poursuivante; les submersibles Thétis, le Vengeur, l'Espoir, Fresnel, Poincaré, Pascal, Achéron, Redoutable, Diamant, Vénus, Sirène, Naiade, Galatee, Pallas, Cérès, Aurore; et enfin l'aviso D'Iberville.
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Les Allemands ne se sentaient plus liés par les conditions d'armistice après le débarquement Américain en Afrique du Nord, et s'emparèrent des navires Français basés à Bizerte, certains unités sabordées à Toulon de leur côté firent l'objet de tentative de renflouage, réparations pour reprendre du service sous les couleurs de l'axe. Les destroyers Tigre (FR23), Panthère (FR22), Valmy, Lion (FR24, FR21), plusieurs unités de la classe Le Hardi, les FR32 à 37, les torpilleurs (classe La Melpomène) FR41, 42 et 43, des submersibles (comme l'ex-classe requin FR111-114), le FR117 (ex-Circé), FR112 et 116 (ex-Saphir et Turquoise), furent ainsi pressenties pour venir renforcer les effectifs navals de la Kriegsmarine en méditerranée ou de la Regia Marina. Mais dans la plupart des, mauvaise volonté des ouvriers (Français) ou des sabotages ralentirent considérablement ces travaux, et peu de ces unités renflouées furent finalement opérationelles.
Le sabordage de Toulon (Novembre 1942)
Deux destroyers ayant chaviré dans la rade. Les charges explosives avaient étée préparées à dessein dès les rumeurs faisant objet de l'opération "Lila". Lorsque les troupes de la Werhmacht pénétrèrent dans la rade, les un après les autres, les navires sautèrent. Fidèle à sa parole, mais victime des atermoiements politiques, la moitié de la flotte Française disparut sans tirer un coup de canon... Quelques rares unités s'échappèrent et joingirent plus tard les FNFL, particupant à toutes les opérations navales Françaises jusqu'à la fin du conflit...
Les FNFL en action :
Les effectifs de la FNFL avaient augmenté de façon significative à partir de janvier 1943 : Le cuirassé Richelieu, parti de Dakar en refonte aux USA, les croiseurs légers Montcalm, Georges Leygues, Gloire, Emile Bertin, les vieux cuirassés Courbet, Paris et Lorraine (relégués à des rôles secondaires), le porte-avions Béarn utilisé comme transport d'avions (vu la vétusté de son parc aérien), les croiseurs lourds Duquesne, Tourville, Suffren, les croiseurs légers Duguay Trouin, Jeanne d'Arc, certains remis aux standards de l'US Navy, les destroyers Léopard, Albatros, Le triomphant, Le Fantasque, Le Malin, Tempête, Mistral, Trombe, L'Alcyon, Le Fortuné, Forbin, Basque; Les torpilleurs La Melpomène, Branlebas, La Flore, L'incompris, La Cordelière, Bouclier (restés en méditerranée), les submersibles Marsouin, Archimède, Argo, Protée, Pégase, Le Glorieux, Le Centaure, Casabianca, Rubis, Perle, Antiope, Amazone, Orphée, Junon, Minerve; ou encore l'aviso Savorgnan de Brazza, 9 dragueurs de mines de la classe Elan, et 4 de la classe Chamois, ce qui représentait à peu près la moitié des effectifs navals de la Royale en 1940. Les prêts alliés consistèrent en 15 chasseurs de mines, des vedettes lance-torpilles du modèle Fairmile A et Fairmile B (17 unités), 32 autres vedettes ASM, 5 Vedettes lance-torpille type Elco et enfin entre Mars et Novembre 1944, 32 chasseurs de submersibles américains du type "PC", et 52 du type "SC", la plupart opérant en méditerranée.
La Marine Française en détail
Cuirassés classe Courbet
Les trois cuirassés de la classe Courbet, avaient été les cuirassés bâtiments "dreadnoughts" (ou monocalibres) de la marine Française. Cette classe comprenait à l'époque outre le Courbet, le Paris, l'Océan, et le France. Ils participèrent activement à la grande guerre et y survécurent. En temps de paix, en 1922, le France sombra au large de quiberon sur un récif non répertorié. Les trois autres furent intensivment modernisés en 1926-29. Toutefois, aucune modification majeure n'intervint par la suite et en septembre 1939 ils étaient toujours "dans leur jus". Ces modifications portèrent sur leurs trois cheminées passant à deux (avec de nouvelles chaudières au mazout), deux nouveaux mâts dont un tripode furent plus solides seront installés, ainsi que de nouveaux télémètres de tir. Les systèmes de transmission d'ordres seront modernisés. Enfin, la hausse de leurs pièces principales sera très améliorée, augmentant largement leur portée. Ils reçurent en outre un complément de DCA sous la forme de sept pièces de 76 mm et deux de 45 mm AA. Enfin le courbet, dont la machinerie était la plus ancienne et obsolète, reçut de nouvelles machines prélevées sur le stock prévu pour les cuirassés de la classe Normandie, dont la conception était ancienne (1913) mais au moins faisait appel au mazout. La protection ASM et contre les tirs plongeants fut améliorée. Avec leur disposition d'artillerie périmée, leurs pièces de calibre faible (305 mm alors que le standard était à présent entre 356 et 406 mm), et leur DCA et systèmes de tir obsolètes en 1939, ces bâtiments ne pouvaient pas être comparés aux cuirassés italiens contemporains, dont la refonte avait été totale. Leur rôle n'en fut que donc des plus réduit en opérations.
Courbet 1930
A gauche, le Courbet en 1935. L'Océan fut renommé Jean Bart en 1936 et partiellement désarmé en 1938 pour servir de navire-école à Toulon. Il ne fut pas sabordé en novembre 1942, mais un raid allié le pilonna en 1944 (opération Anvil), et les Allemands l'achevèrent en testant des explosifs. Le Courbet et le Paris, du fait de leur même obsolescence avaient été versés provisoirement comme navires-écoles en 1939, mais furent remis en service actif au sein de la Ve escadre (amiral Mord) en mai 1940. Leur mission était de tenter de pilonner les forces Allemandes en approche depuis Cherbourg. Ils aodaèrent l'évacuation de la ville, ainsi que celle du Havre, mais furent critiqué pour leur faible défense AA. Ils purent se réfugièrent à Portsmouth en juin 1940.
Lors de l'opération Catapult en juillet ils furent capturés avec succès par les troupes de la Royal Navy et leurs équipages internés. Plus tard, le Courbet sera reversé ensuite aux FNFL. Il sera réarmé,et servira de QG flottant, navire-caserne et de batterie antiaérienne flottante, le Paris devenant se son côté un dépôt flottant. Le Courbet sera désarmé en 1941 et servira de dépôt à Portsmouth. En 1945, le Paris revint terminer sa carrière à Brest comme navire de servitudes et caserne flottante, avant d'être vendu aux démolisseurs en 1947, de même que le Courbet.
Specifications
Déplacement : 22 200 t. standard -25 600 t. Pleine Charge
Dimensions : 162 m long, 28 m large, 7.3 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Rateau-Bretagne, 9 chaudières Guyot Du Temple, 120 000 cv. Vitesse maximale 21.5 noeuds.
Blindage : ceinture 305 mm, réduit central de 250 mm, pont 65, tourelles 340 mm, blockhaus 340 mm.
Armement : 12 pièces de 305, 22 pièces de 155, 7 pièces de 76 mm AA, 2 de 45, 6 de 13.2 mm AA, 2 TLT SM.
Equipage : 850
Cuirassés classe Bretagne (1913)
Les trois cuirassés de la classe Bretagne (Bretagne, Provence, Lorraine), lancés en 1913 et achevés courant 1915-16 furent la seconde série de Dreadnoughts Français à voir le jour. Plus massifs et et portant cette fois des pièces de 340 mm et centrées dans l'axe, ils correspondaient aux cuirassés contemporains de la Royal Navy à l'époque, la classe Iron Duke. Lerus machines avaient été améliorées, quoique marchant toujours au charbon. Le canon de 340 modèle 1912 s'avéra un des meilleurs conçus par les aersenaux Français. D'autres furent utilisés sur le front (batteries sur rail). Ils étaient fiables, solides et précis. Les derniers capturés finirent durant l'occupation dans des casemates du mur de l'atlantique. Leur portée initiale était de 21 000 mètres. Un bâtiment supplémentaire fut commandé en 1914 par la marine Grecque, mais la construction fut suspendue en août.
Leur carrière fut active et se prolongea en 1918, en particulier en méditerrannée. Ils avaient d'ailleurs été conçus comme fers de lance de l'escadre de Toulon. Ils subirent après 1918 nombre de modifications, dont la modification des affûts de leurs pièces, afin d'augmenter leur hausse en 1921-23, puis leurs chaudières à charbon furent en partie changées pour des chaudières à Mazout en 1927-30 et enfin en 1932-35, ils reçuent de nouvelles superstructures, postes de direction de tir (notamment un mât tripode), télémètres, et de l'artillerie secondaire antiaérienne. Ils reçurent également de nouvelles pièces de 340 mm, avec une nouvelle modification de l'affût augmentant leur portée à 30 000 mètres. Leur casemate et leur réduit central voyait leur protection grandement améliorée. Le Lorraine reçut en outre un hydravion, avec hangar, grues et catapulte à la place de sa tourelle centrale de 340 mm. En 1939 toutefois, ces modernisations n'avaient pas la portée d'une véritable refonte, mais aucune projet dans ce sens n'avait été déposé.
Bretagne
Le Provence en 1935.
Durant le conflit, le Bretagne et le Provence faisaient partie de l'escadre de Mers-el-Kébir lors de la remise de l'ultimatum de l'amiral Sommerville à l'amiral Français Gensoul. Le Bretagne, touché dans une soute à munitions, explosa, faisant de nombreuses victimes. Le Provence faillit subir le même sort et fut gravement avarié. Abandonné par son équipage, il coula lentement dans la rade. On le renflouera et on le remorquera ultérieurement à Toulon pour réparations. Le Provence reprit du service en 1942, mais se sabordera comme le reste de la flotte en novembre. Le cuirassé Lorraine était à Alexandrie lors de l'opération "Catapult", et grâce à la diligence des amiraux présents, fut partiellement désarmé et interné jusqu'en 1943. Puis elle rejoignit les FNFL, après des des modifications aux USA, portant notamment sur la DCA. Ce navire servit en mediterranée, participant aux opération du débarquement en provence (Anvil Dragoon). De 1945 à 1953, le cuirassé Lorraine servit de navire-école et fut désarmé et converti en dépôt avant d'être démoli.
Specifications
Déplacement : 23 230 t. standard -25 200 t. Pleine Charge
Dimensions : 166 m long, 28 m large, 9.8 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Parsons, 12-24 chaudières Guyot Du Temple, 29 000 cv. Vitesse maximale 20 noeuds.
Blindage : ceinture 270 mm, barbettes 170 mm, pont 40, tourelles 340 mm, blockhaus 314 mm.
Armement : 10 pièces de 340, 8 pièces de 100 mm AA, 8 pièces de 37 mm AA, 12 ML de 13,2 mm AA, 2 TLT SM.
Equipage : 1130
Cuirassés classe Dunkerque (1935)
Les bâtiments de la classe Dunkerque (Dunkerque et Strasbourg) furent les premiers navires de ligne Français lançés depuis la grande guerre. Faisant suite au traité de Washington, et au traité de Londres (1931), il tirait partie du tonnage alloué à la France en matière de bâtiments de ligne, croiseurs, etc, en faisant un compromis pour permettre plus de bâtiments dans le tonnage alloué. Toutefois, ils n'étaient pas des cuirassés, ni des croiseurs de bataille (pour ces deniers la protection était entièrement sacrifiée à la vitesse), mais un compromis entre les deux. Ils répondaient directement aux "cuirassés de poche" de la classe Deutschland Allemands, auxquels ils furent en fait, très supérieurs. Les derniers bâtiments de ligne construits (mais inachevés) par la France furent les cuirassés de la classe Normandie (1915), suivis par les Lyon. Tous avaient en commun une artillerie principale en tourelles quadruples. La solution, unique à la France, permettait de maximiser la protection des parties vitales liées à l'artillerie, à l'approvisionnement, etc. Les Lyon, avec leurs quatre tourelles quadruples, auraient disposé de 16 pièces d'artillerie principale, un record. Le poids de ces tourelles n'étaient cependant pas négligeable, et on privilégia, dans les nouveaux développement tactiques, le tire en chasse, ce qui explique la solution retenue, originale, de groupe cette artillerie de front sur les Dunkerque, dont la genèse remonte à 1929.
Toutefois, lorque ces bâtiments furent bien avancés l'Italie annonça la construction des Littorrio, en réponse aux Dunkerque, avec un blindage cette fois équivalent à leur artillerie principale. De ce fait, on commença à définir les plans de la classe suivante, les Richelieu. Les deux Dunkerque étaient issus d'une réflexion portant sur l'utilité des cuirassés, puisqu'aucune bataille majeure les implicants n'avait eu d'impact durable sur le plan stratégique, la dernière en date étant celle du Jutland. La défense des routes commerciales semblait être primordiale, et les croiseurs étaient donc mieux adaptés à cette tâche. Ces bâtiments avaient donc été conçus spécifiquement dans ce but. Même après la sortie des Scharnhorst, plus lourds, leur artillerie et leur blindage restaient à peu près adaptés. Le Dunkerque fut lancé en 1935 et son sister-ship en 1936. Ils furent en opération en 1936-37.
Strasbourg
Ci-contre, le Strasbourg en 1940.
Leur carrière en temps de paix fut déjà bien remplie en exercices d'escadres. Ils étaient basés à Toulon, et mouillaient régulièrement dans des bases d'Afrique. Durant le conflit, les deux bâtiments opérèrent contre les corsaires Allemands dans l'atlantique sud, traquant notamment le Graf Spee (ils avaient été spécialement conçus pour les affronter), et protégèrent le trafic marchand, notamment les routes les plus vitales. En décembre 1939, le Dunkerque emmena les réserves d'or de la banque de France au Canada. La force de raid, basée à Brest, constituée par ces bâtiments et des croiseurs et destroyers lourds, fut transférée en méditerranée à la lumière de l'attitude changeante de l'Italie en juin 1940. Ils étaient basés à Mers el Kébir. C'est là, en juillet, ayant assisté à la défaite de l'armée sur le continent, qu'ils furent attaqués pa rla Royal Navy suite à la fin de l'ultimatum et des pourparlés entre les deux amiraux. Consécutivement à cette attaque, le Strasbourg put appareiller, répliqua par des bordées et fut pris en chasse par le Hood et les avions de l'Ark Royal. Il parvint à leur échapper et à regagner Toulon. Le Dunkerque moins chanceux encaissa 4 impacts de 15 inches, détruisant entre autre son installation électrique. Il dût être remorqué de l'autre côté de la rade. Attaqué ensuite par les bombardiers-torpilleurs Swordfish, ils fut gravement endommagé et coula. Il ne sera renfloué plus tard que pour se saborder avec son sister-ship à Toulon en novembre 1942.
Specifications
Déplacement : 26 500 t. standard -36 380 t. Pleine Charge
Dimensions : 215,10 m long, 31,10 m large, 8.7 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Rateau, 6 chaudières Indret, 135 600 cv. Vitesse maximale 31 noeuds.
Blindage : ceinture 225-280 mm, cloisons anti torpilles 30 mm, pont 115-137, tourelles 330-360 mm, blockhaus 330 mm.
Armement : 8 pièces de 330 mm cal.50 (Modele 1931), 3x4 + 2x2 pièces de 135 mm DP, 5x2 pièces de 37 mm AA, 8 ML de 13,2 mm AA, 4 hydravions Loire 130.
Equipage : 1380
Design des Richelieu :
Ordonnés en réponse à la fois aux Scharnhorst Allemands et aux Littorio Italiens, les deux Richelieu reprenaient l'essentiel du design précédent, mais en y incorporant une marchinerie beaucoup plus puissante et surtout un blindage nettement supérieur. Ce furent de fait les premiers véritable cuirassés rapides Français. Outre leur étrave coupée net, supposant améliorer sa pénétration, il possédait également un "mât-cheminée" unique en son genre, configuration qui sera adoptée par la suite. En concentrant les superstructures au centre, de même que les tourelles, cela permettait de rationnaliser la protection en économisant du tonnage. Le navire, plus léger, pouvait donc non seulement respecter les normes du traité de Washington, mais également être plus rapide. Toutefois, dans la configuration classique de deux tourelles rapprochées, un seul coup au but bien placé aurait pu anéantir toute l'artillerie principale. De ce fait, celles du Richelieu sont assez espacées. La configuration tout à l'avant était également héritée du principe tactique très simple consisitant à "croiser le t" de la formation ennemie, le bâtiment, se présentant pas l'avant avait la plus petite silhouette possible, tout en disposant de toute son artillerie. Sur le plan technique, la division intérieure avait été très étudiée pour minimiser les effets d'un impact direct, tandis que les affûts des pièces principales étaient montés par paires pour économiser du poids et gagner en largeur.
L'armement secondaire comprenait des tourelles triples armées de pièces de 152 mm à tir rapide, semi-automatisées. Leur haute incidence en faisaient des pièces de DCA efficaces, mais leur système de conduite de tir spécifique ne fut jamais installé à temps. La DCA secondaire, la plus efficace contre avions, était par contre encore faible (en 1937 on sous-estimait toujours l'aviation), sans parler de la DCA tertiaire, composée uniquement de mitrailleuses lourdes, en affûts simples et quadruples. Seules les pièces en affûts doubles de 37 mm se révélèrent efficaces, mais elles étaient trop peu nombreuses. Ce genre de configuration, qui existait alors un peu partout (rappelons qu'au moment de Pearl Harbor, l'armement antiaérien de l'US Navy se reposait uniquement sur des pièces de 75 mm dépassées et des mitrailleuses de 13 mm), fut très vite jugé inefficace. La reconfiguration du Richelieu en 1943 fut donc entièrement basé sur les standards de l'US Navy et le bâtiment fut renforcée d'une nombreuse DCA de 20 mm et de 40 mm, qui montra son efficacité, notamment durant la guerre du Pacifique. Peu après le démarrage de la construction, les Littorrio Italiens étaient bien avançés, et ces derniers annonçèrent la construction d'un troisième, le Vittorio Veneto. De ce fait, on vota en France en 1938 la construction de deux sister-ships du Richelieu, la classe Gascogne. Ces bâtiments étaient virtuellement identiques, à ceci près que leur armement principal était réparti cette fois entre l'avant et l'arrière. (Voir projets).
Richelieu
Le Richelieu en opération :
Le cuirassé, lancé en janvier 1939, n'était pas encore prêt en juin 1940 (finitions à 95%). Ses essais avaient eu lieu en avril. Il quitta brest pércipitamment devant l'avance Allemande, avec trop peu de charges pour ses pièces principales, et tout juste assez de mazout pour gagner Dakar, qu'il atteignit le 23 juin en compagnie de son escorte, les destroyers frondeur et fougueux. Après un retour à Casablanca au moment de l'armistice, le bâtiment retourna à Dakar. Lors de l'opération catapult, en juillet, des marins du HMS Hermes tentèrent de l'endommager avec des charges de profondeur, devant cet échec, on employa les avions torpilleurs Swordfish. Ces derniers parvinrent effectivement à le couler partiellement (les compartiments noyés le firent toucher en partie le fond). Après quelques réparations sommaires et l'eau pompée, le navire fut remorqué au fond de la rade de Dakar. Le Richelieu fut néammoins rejoint plus tard par les croiseurs Georges Leygues et Montcalm. Le 24 septembre eut lieu un raid d'une force britannique avec des hommes de la France libre menée par De Gaulle. Leur espoir était de faire capituler les Français et de faire passer ces bâtiments du côté de la France Libre. (Voir bataille de Dakar). Mais ce fut un échec. Dans le courant de l'année 1941, le Richelieu fut renfloué, réparé complètement et son équipement achevé. Il reçut notamment de la DCA supplémentaire. On l'équipa notamment d'un radar et on débarqua son aviation de bord (des Hydravions Loire 130) ainsi que les hangars, catapultes et équipements. Après l'opération Torch et le volte-face de l'amiral Darlan, la flotte passa du côté allié.
Ci-contre, vue impressionante du Richelieu en 1940.
Le Richelieu quitta Dakar en janvier 1943 pour gagner Puget Sund à New York. Ce rééquipement massif aux normes américaines s'acheva en octobre 1943. Il reçut entre autres, pas moins de 48 pièces de 20 mm en affûts simples et 14 batteries quadruples de 40 mm. En novembre, le Richelieu gagnait Scapa Flow et se voyait intégré à la Home Fleet. Il participa ainsi à des missions d'escortes de convois, notamment ceux vers Mourmansk. En avril 1944, il rejoint l'escadron de Trincomanlee en extrême Orient, pour être intégré dans la Task-Force 65, participant activement à l'opération Cockpit contre Sabang et l'opération Transom contre Surabaya, puis Concillor et Pedal en juin 1944, et enfin l'opération Crimson contre Sumatra. Relevé par le HMS Howe, le Richelieu mit le cap sur Toulon, puis Casablanca, et enfin Gibraltar, pour carénage, en octobre 1944. En Mars 1945, le cuirassé était de retour à Trincomanlee, participant à une seconde opération contre Sabang et les îles Nicobar avec la Task Foce 63. Après un rééquipement à Durban, e bâtimzent mit le cap sur Diégo-Suarez, ou il mouillait au molent de l'annonce de la capitulation japonaise. Il participa ensuite à la libération de Singapour. Une mine magnétique l'endommagea dans le détroit de Malacca. Après réparations à Singapour, il rejoignit Toulon, pour embarquer des troupes notamment des fusiliers marins à destination de l'Indochine. De retour en 1946, il passa le reste de son existence en exercices d'escadres, notamment avec le Jean Bart, alors achevé en 1956. Il fut rééquipé parrtiellement à cette occasion, notamment avec de nouveaux radars, conduites de tir, et affûts de 381 mm. Puis il fut plac" en réserve à Brest en 1958, condamné en 1968. Sous le nom de Q432, il fut convoyé en Italie, à Gênes, pour démantèlement. L'un de ses canons est toujours visible sur la penfeld à Brest.
Le Jean Bart :
Second cuirassé de la classe Richelieu, l'infortuné bâtiment avait été lançé le 6 mars 1940. Quoique les travaux aient été bon train, il était loin d'être achevé en juin. Il se trouvait donc à Saint Nazaire lorsque son capitaine, le lieutenant de vaisseau Ronarc'h, décida de faire route (ses machines n'avaient encore jamais fonctionné) à Casablanca au Maroc. Il était suivi par un cargo ayant à son bord sa seconde tourelle, qui fut coulé par un U-Boote en chemin. Ses équipements de navigation, commande, DCA, nétaient pas en place, une bonne partie de son réseau électrique et autres équipements étaient absents ou incomplets. Néammoins, la traversée, qui fut un exploit en soi, fut un succès et le bâtiment vint s'ancrer à Casablanca, protégé par des filets ASM et entouré de batteries de DCA. Il étaient officiellement sous la responsabilité du gouvernement de Vichy. Les travaux d'achêvement se poursuivirent lentement, mais le matériel et la main d'oeuvre manquaient. Lors de l'opération Torch en novembre 1942, il fut attaqué par des avions de l'US Navy basés sur l'USS Ranger, et répliqua par salves au cuirassé américain USS Massachusetts. Il avait été touché par plusieurs obus de 406 mm et bombes d'avions, on pensait l'avoir "muselé" mais le 10 novembre, soit deux jours plus tard, le Jean Bart ouvrit le feu sur le croiseur USS Augusta, à la grande surprise des forces de débarquement. Touché par une nouvelle attaque aérienne du Ranger, le Jean Bart sombra cette fois en eaux peu profondes, et fut définitivement mis hors de combat... Après le basculement de la flotte du côté des alliés, on pensa le réparer puis le conduire aux USA pour y subir son achêvement, mais ce projet ne se concrétisa jamais. Ce n'est qu'en 1945 que le navire fut remorqué jusqu'à Toulon, puis achevé en 1949 en cuirassé de nouvelle génération, avec un armement AA, une protection, des équipements électroniques entièrement repensés. Sa carrière touitefois fut courte. Après l'affaire de Suez auquelle il participa, il fut retiré du service en 1961 et démoli en 1968.
Specifications
Déplacement : 35 500 t. standard -48 950 t. Pleine Charge
Dimensions : 248 m long, 35 m large, 9.6 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Parsons, 6 chaudières Indret, 150 000 cv. Vitesse maximale 32 noeuds.
Blindage : ceinture 225-280 mm, cloisons anti torpilles 30 mm, pont 115-137, tourelles 330-360 mm, blockhaus 330 mm.
Armement : 8 pièces de 380 mm cal.45 (Modele 1935), 9x135 mm DP (3x3), 8x100 mm AA (4x2), 12 pièces de 37 mm AA, 8 ML de 13,2 mm AA, 4 hydravions Loire 130.
Equipage : 1380
Classe Gascogne (1938, projet)
En complément des cuirassés rapides classe Richelieu, on avait prévu deux autres sister-ships pour la tranche suivante, suivant la spécification B3 de 1938. On attendait de libérer les cales du Richelieu et du Jean bart pour y procéder. Techniquement, il s'agissait de véritables sister-ships, mais on avait testé dans le dernier plan approuvé, le replacement de la seconde tourelle quadruple à l'arrière, pour avoir une réèlle capacité de tir en retraite, s'accompagnant d'un replacement de l'artillerie secondaire à l'avant. Ce dessins, jugé plus équilibré, correspondait aux changements et leçons retenues des premiers exercices d'escadre, ne donnant plus la primeur au tir en chasse. Leur hydraviation embarquée était déplacée au centre (toutefois on devait les équiper de radars, rendant ces appareils obsolètes), et ils conservaient leur "mât-cheminée" unique. Leur artillerie était presque inchangée, avec 8 pièces de 380 mm, 12 de 152 mm (3x3), une batterie secondaire composée notamment d'affûts doubles de 100 mm (huit tourelles) et d'affûts doubles de 37 mm (6) et quadruples de de 13.2 mm (6). Avec des dimensions supérieures (252 mètres contre 248) et un tonnage de 51 000 tonnes à pleine charge, cette classe, composée du Gascogne et de l'Alsace, ne fut jamais entamée et resta au stad de la planche à dessin.
Specifications
Porte-avions Béarn (1927)
La classe de cuirassés Normandie, ordonnée en 1913, et comprenant quatre bâtiments, ne fut jamais achevée du fait que les hommes, les ressources, et le matériel, furent entièrement reversés au profit de l'armée de terre. Vers 1917, mêmes les pièces d'artillerie de ces cuirassés étaient utilisés sur des rails pour la préparation d'artillerie. Après 1918, les moyens financiers, puis le moratoire de washington, mirent un terme défintif à leur achêvement. Or, le Béarn, le plus avancé des ces bâtiments fut conservé pour sa conversion en porte-aéronefs, comme le faisaient la plupart des autres marines, sur des bases toutefois plus imposantes et performantes de cuirassés rapides. Ainsi, le premier porte-aviosn Français, et second porte-aéronefs après le Foudre, portait en lui ses propres limitations. Massif, très bien protégé, il était lent, surtout aux critères des années trente. En fait il était même impropre aux exercices d'escadres, et à prendre part active dans une flotte combinée qu'il n'aurait pu suivre.
Les travaux, très longs, commençèrent en 1923 et se terminèrent en 1927. A ce moment, il avait les caractéristiques classiques de cette époque : Pont complet bien dégagé, avec un îlot à babord, hangar courant sur les deux tiers du navire, deux ascenceurs, une piste d'appontage à l'arrière avec brins d'arrêts. Sa défense, outre des pièces de DCA légères, était assurée par les anciens canons en barbettes du cuirassé. Son parc aérien évoluera souvent et il porta jusqu'à douze types d'appareils différents à cette époque d'expérimentation aéronavale. En 1939, son parc aérien comprenait des chasseurs Wibauld 75, LGL 32, et des bombardiers-torpilleurs Levasseur PL4, tous démodés en 1939. On était en train de développer une nouvelle génération d'appareils, notamment pour servir à bord des futurs ports-avions en chantier, le Joffre et le Painlevé. Parmi ces appareils, le bombardier en piqué LN401, le chasseur D376, la version navalisée du Bloch 200, et le bombardier torpilleur américain Vought V156F Vindicator. Tous ces avions ne touchèrent jamais son pont d'envol mais combattirent lors des événements de mai-juin 1940, jetés contre les colonnes de Panzer, et décimés par la Luftwaffe.
Le Béarn, à cause de ses limitations, fut envoyé à la Martinique, neutre. Il y fut maintenu, sous couvert de la protection des USA et partiellement démilitarisé. En avril-mai 1943, il passait officiellement du côté allié. Mais ses pauvres performances et son parc aérien obsolète, de même que ses équipements, imposèrent des travaux de rééquipements aux USA. Il fut réarmé avec 4 pièces de 127 mm, 24 de 40 mm en 6 affûts quadruples, et 26 canons Oerlikon de 20 mm. On lui trouva une utilité, celle de transport d'avions et d'escorteur de convois. Il subit plusieurs modifications entre 1944 et 1945 et fut également camouflé. Il servit sur le théatre d'opération méditerranéen, et livra des milliers d'avions lors de ses traversées transatlantique. En 1945 il fut versé en Indochine. Il en revint pour être ancré à toulon comme navire-caserne et dépôt pour les sous-marins et être enfin rayé des listes et démoli en 1967.
Specifications
Déplacement : 22 150 t. standard - 28 900 t. Pleine Charge
Dimensions : 182,6 m long, 35,20 m large, 9,30 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 2 turbines Parsons, 6 chaudières Du Temple, 36 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 21,5 noeuds.
Blindage : Ceinture 80 mm, pont d'envol 25 mm, machines, barbettes 70 mm
Armement : 8 pièces de 155 mm barbettes, 6x75 mm AA, 8x37 mm AA, 16x13,2 mm AA (4x4), 4 TLT 550 mm, 35-40 appareils.
Equipage : 875
Porte-hydravions Cdt Teste (1929)
L'idée de faire accompagner la flotte par un porte-hydravions n'était pas neuve. En 1914-18 de multiples expériences avaient été tentées par les nations belligérantes, en particulier la Royal Navy, et la Frae avec le Foudre, un vieux croiseur réaménagé. Tous ces bâtiments, précurseurs des porte-avions, ne portaient que des appareils équipés de flotteurs, qui pouvaient ainsi être récupérés en mer, ce qui évitait le processus d'appontage. En 1925, l'idée était toujours valable, à une époque ou les porte-avions balbutiaient encore. Le commandant Teste, un officier aviateur de la marine, réussit ansi le premier appontage Français dans ce domaine et un inspirateur pour cette arme, et son nom servit ainsi pour baptiser ce projet de bâtiment, initié en 1923, dons les plans aboutirent à une mise en chantier à Bordeaux en 1927, un lancement en 1929 et un achêvement en 1932. Il s'agissait un grand navire-atelier doté de quatre catapultes (sur les flancs), d'ascenceurs et de grues, avec un hangar haut de trois étages et long de 87 mètres ou étaient stockés, entretenus et réparés la vingtaine d'hydravions du bord.
Ses machines, des turbines marchant au charbon et au mazout, lui garantissaient une autonomie de 8000 milles nautiques. Il avait été prévu pour fournir un éclairage à la flotte, et éventuellement jouer un rôle offensif, ce qui devint une réalité en 1938 avec l'arrivé de son parc aérien d'efficaces bombardiers-torpilleurs Latécoères 298. Mais son gros problème était sa vitesse, de 22 noeuds maximum, ce qui le mettait dans l'impossibilité de suivre les escadres rapides. Tout comme le Béarn, ce handicap le confina surtout dans des missions de transport et de ravitaillement.
La carrière du Cdt Teste fut relativement brêve. Après des années d'exercices d'escadre ou il montra ses limites, deux courts refontes notamment visant à améliorer son artillerie, il fut mis en oeuvre dans le respect du trafic marchand neutre durant la guerre d'espagne, depuis Oran. Basé ensuite à Toulon, il effectua des missions de transport d'avions depuis le continent durant la guerre. En juillet 1940, il était ancré à Mers-El Kébir. Il fut touché sans gravité durant l'attaque Britannique. Rentré à Toulon, il fut affecté à l'instruction des canonniers. Sabordé en novembre 1942, les Allemands eurent le projet de rel renfloué, mais une attaque aérienne alliée durant le débarquement en provence (août 1944) le détruisit pour de bon. On renfloua son épave et on le démolit après 1945.
Specifications
Déplacement : 10 160 t. standard - 12 135 t. Pleine Charge
Dimensions : 167 m long, 27 m large, 6,70 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières loire, 23 300 cv. Vitesse maximale opérationelle 22 noeuds.
Blindage : Ceinture 30 mm, pont machines 30 mm
Armement : 12 pièces de 100 mm DP modele 1927, 8x37 mm AA, 12x13,2 mm AA (3x4), 26 appareils (loire 130, Laté 298).
Equipage : 650
Porte-avions classe JOFFRE (projet 1938)
Pratiquement dès le retour de la commission d'étude de Grande-Bretagne, qui allait préconiser la transformation du cuirassé Béarn, il fut envisagé la construction de bâtiments neufs spécialement adaptés dès les années vingt, au sortir du traité de Washington, d'autant que les limites concernant ce type de navire étaient libres. C'est finalement en 1936, après une longue gestation commencée en 1931 sur une spécification de l'amirauté, que le projet de porte-avions Français, la classe Joffre, vit le jour sur papier. Parmi les différente options, on avait retenu un hangar à deux étages pour maximiser la capacité d'emport. Les plans furent finalement approuvés et la tranche budgétaire votée, et en novembre 1938, le 26, à Saint Nazaire, on posa la quille. Mais en mai 1940, devant la rapidité de l'avance Allemande, on abandonna les travaux, avec une coque pratiquement terminée et un lancement imminent. La cale devait être libérée pour son sister-ship le Painlevé. En fait, la coque fut démantelée sur place par les Allemands pour libérer la place pour les unités lourdes de la Kriegsmarine. La darse fut d'ailleurs dynamitée par des commandos britaniques lors d'un raid resté fameux en 1942.
Les deux bâtiments, avec un tonnage de 18 000 tonnes lèges (24 000 tonnes à pleine charge), une longueur de 236 mètres hors tout et une largeur de 24,60 m (34,50 m au pont d'envol), un tirant d'eau de 6,60 mètres, avaient les dimensions requises pour opérer un parc aérien de 40 à 55 appareils, dans la norme de l'époque pour un porte-avions d'escadre. Son hangar ne courait pas sur toute la longueur du bâtiment, ni la piste, et auraient probablement étées allongés durant la guerre. Ses machines, des turbines Parsons, étaient alimentées par 8 chaudières indret et donnaient 126 000 cv, pour une vitesse de pointe de 33 noeuds, ce qui en auraient fait des bâtiments vraiement bien adaptés à leur mission et des remplaçants effecicaces du Béarn et du Cdt Teste. Ils comprenaient un blindage léger, de 102 mm à la ceinture, avec un fort compartimentage et des bulges, et 85 mm sur les ponts, ce qui était encore assez rare à l'époque. Leur artillerie était conséquente et se composait de 8 pièces de 130 mm en "pseudo-tourelles" du modèle utilisé sur le Mogador, 4 affûts doubles de 37 mm et 6 affûts quadruples de 13.2 mm. Le complément aérien standard devait comprendre 15 chasseurs (du type Bloch 152 navalisé), 25 bombardiers-torpilleurs du type Chance-Vought 156F "Vindicator" et 10 bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN 401. L'équipage qui devait desservir le bâtiment comprenait 1251 officiers et matelots.
Specifications
Croiseurs lourds classe Duquesne (1925)
Les Duquesne et Tourville furent les premiers croiseurs lourds issus du traité de washington en France, et les premiers depuis 1906. Précédés en 1923-24 par les trois Primauguet (croiseurs légers), ces bâtiments étaient plus larges, disposaient de l'artillerie classique "washington" de 8 pièces de 203 mm, le tout avec un tonnage inférieur à 10 000 tonnes. Par rivalité avec la marine Italienne, on mit l'accent sur la vitesse. Dès le départ une vitesse de 32-33 noeuds était requise. Aux essais, on parvint à atteindre 34 noeuds, mais la vitesse maximale "normale" était de 33,5 noeuds. Avec 191 mètres de long, un ratio longueur/largeur de 1:10, on ne parvint à respecter les 10 000 tonnes standard qu'au prix d'une construction très légère, au point que leur action dans l'atlantique nord ne fut un temps même pas envisagée...
La construction était rationnelle, avec un mât militaire supportant la direction de tir à l'avant, une passerelle doublé d'un pont amiral entourant le blockhaus, une protection ASM en caissons, un blindage léger (30 mm) autour des puits des tourelles de 203 mm, une ceinture réduite, des tubes lance-torpilles, une DCA que l'on estimait alors suffisante, et des hydravions de reconnaissance, lancés depuis le pont des chaloupes. Le manque de blindage criant indiquait qu'en cas de combat contre d'autres bâtiments de la même classe, ils auraient encaissés les coups sans pouvoir les supporter. Mais leur philosophie était avant tout basée sur l'usage tactique de la vitesse, de même que pour les croiseurs de bataille. Leurs pièces Creusot juste sorties des arsenaux portaient à 31 000 mètres, ce qui à l'époque les mettaient "hors de portée" de la plupart des croiseurs. Ils tiraient à hauteur de quatre salve à la minute, ce qui était également très honorable.
Duquesne 1944
Les Duquesne en opération: Quoiqu'il en soit, ils n'eurent pratiquement pas l'occasion de prouver leur valeur militaire. En effet en juin 1939, après avoir servi à des escortes en méditerrannée, les deux bâtiments furent immobilisés... Ci-contre, le Duquesne en 1944, après son passage dans des arsenaux Américains. Noter le camouflage de coque deux tons.
Specifications
Déplacement: 10 000 t. standard -12 200 t. Pleine Charge
Dimensions: 191 m long, 19 m large, 6.3 m de tirant d'eau.
Machines: 4 hélices, 4 turbines Rateau-Bretagne, 9 chaudières Guyot du Temple, 120 000 cv. Vitesse maximale 33,7 noeuds.
Blindage: ceinture 30 mm, cloisons anti torpilles 30 mm, pont 25, tourelles 30 mm, blockhaus 30 mm.
Armement: 8 pièces de 203 mm cal.55 (Modele 1925), 8x76 mm DP, 8x37 mm AA (4x2), 8 ML de 13,2 mm AA (2x4), 2 hydravions Loire 130.
Equipage: 605
Croiseurs lourds classe Suffren (1927)
La classe Suffren qui succédait aux deux Duquesne furent ordonnés dès leur lancement. Ils furent entamés entre 1926 et 1929, lancés entre 1927 et 1930 et entrèrent en service entre 1930 et 1932. Daans les grandes lignes, ils étaient étroitement dérivés des Duquesne, avec des dimensions légèrement supérieures en longueur, largeur et tirant d'eau avec une sensiblement meilleure protection (quoique toujours très insuffisante). La ceinture par exemple passait à 65 mm, ce qui était encore trop faible pour stopper la plupart des projectiles et torpilles. Le compartimentage était par contre toujours très poussé, permettant aux projectiles moyens et légers de perdre leur vélocité avant d'atteindre les parties les plus sensibles. Leur vitesse, avec une machinerie légèrement différente sur trois arbres, était en perte légère, notamment face aux bâtiments Italiens qui affichaient toujours des performances exceptionnelles. La classe comprenait les Suffren, Colbert, Foch, et Dupleix. Ils variaient légèrement en dimensiosn (comme le Foch) et leur équipement antiaérien, maintenant composé des nouveaux affûts de 88 mm, était renforcée et variait légèrement d'un navire à l'autre. Suffisante en 1935, elle ne l'était plus en 1940.
Colbert 1940
Les Suffren en opération : L'historique de ces quatre bâtiments fut relativement bien rempli. Pendant le conflit, ces navires furent actifs, participant notamment à la chasse au Graf Spee dans l'Atlantique sud et l'océan Indien. En juin 1940, le Suffren était à Alexandrie. Il fut interné dans la rade, partiellement désarmé, aux mains d'équipages Français, mais sous contrôle Britannique. Il attendit là le déroulement des événements jusqu'en mai 1943, avant l'opération Torch, il passa sous le contrôle des FNFL (Forces Navales Françaises Libres). Il fut envoyé à New York pour d'importantes une refonte des superstructures et équipements, et un réarmement antiéarien complet aux standard US.
Le suffren fut envoyé ensuite renforcer l'escadron Franco-Britannique d'Extrême-Orient aux côtés du Richelieu, participant à toutes ses sorties (principalement du support côtier). Il revint en métrople, et retourna en Indochine peu de temps. Rentré en 1962, il fut placé en pré-réserve et servit de ponton fottant sous le nom d'Océan en 1964 (pour dégager le nom pour de nouveaux croiseurs lance-missiles). Il ne fut démoli qu'en 1974, belle carrière pour un bâtiment construit dans les années 20.
Le Foch, le Dupleix et le Colbert, de leur côté, passèrent dans la rade de Toulon l'essentiel de leur temps de service, n'effectuant que de rares sorties. Ils se sabordèrent tous les deux en novembre 1942. Le Dupleix toutefois fut renfloué en juillet 1943 par les Italiens qui voulaient tenter de l'intégrer. Les travaux de réparations, ralentis par les ouvriers Français, n'aboutirent jamais et le navire fut coulé par un raid aérien américain lors du débarquement en provence (opération Anvil Dragoon).
Specifications
Déplacement: 9 980 t. standard -12 780 t. Pleine Charge
Dimensions: 194 m long (196 Foch), 19,3 m large, 7.2 m de tirant d'eau.
Machines: 3 hélices, 3 turbines Rateau-Bretagne, 9 chaudières Guyot du Temple, 90 000 cv. Vitesse maximale 31 noeuds.
Blindage: ceinture 65 mm, cloisons anti torpilles 25 mm, pont 25, tourelles 25 mm, blockhaus 28 mm.
Armement: 8 pièces de 203 mm cal.55 (Modele 1925), 8x88 mm DP, 8x37 mm AA (4x2), 12 ML de 13,2 mm AA (2x4), 2 hydravions Loire 130.
Equipage: 750
Croiseur lourd Algérie (1931)
L'Algérie arrivait après une série de croiseurs qui avaient étés critiqués pour leur cruel manque de protection et leur construction trop légère. On en vint à étudier sous une nouvelle direction, un nouveau type de croiseur lourd toujours soumis au tonnage Washington, mais essayant cette fois un compromis clairement focalisé vers la protection. Il en résultat des dimensions plus modestes, une coque flush-deck, des aménagement intérieurs révisés, mais une vitesse quasi inchangée, et tout cela fut au profit d'une excellente protection générale. Ce fut de fait, même de l'avis international sans doute l'un des plus réussi sinon le mieux réussi des "croiseurs wahington". Mis sur cale en 1931, il fut lancé en 1932 et opérationnel en septembre 1934.
L'Algérie en opérations:
Malgrès ses qualités, l'Algérie ne fut jamais réellement mis à l'épreuve. Affecté à la première escadre de croiseurs (en compagnie des Foch, Tourville, Duquesne, Colbert et Dupleix), il fut détaché de Toulon pour opérer la poursuite du corsaire Allemand Graf Spee dans l'atlantique sud. Il était pour cela basé à Dakar. En mars 1940 il escortait le cuirassé Bretagne, mettant l'or Français (3000 tonnes de lingots) en sûreté au Canada. Après a déclaration de guerre Italienne, on l'envoya pilonner les installations du port de Gènes. Il était en mission d'escorte lorsque vint la capitulation. Mouillé à Toulon, escortant le Provence depuis Mers-El-Kébir après l'attaque. Courant 1942, on lui ajouta un radar et une meilleure batterie AA. Mais le 27 novembre, il se saborda à Toulon, comme le reste de la flotte..
Specifications
Déplacement : 10 000 t. standard -13 641 t. Pleine Charge
Dimensions : 186,2 m long, 20 m large, 6,15 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Rateau-Bretagne, 6 chaudières Indret, 84 000 cv. Vitesse maximale 31 noeuds.
Blindage : ceinture 120 mm, cloisons anti torpilles 70 mm, pont 80, tourelles 95 mm, blockhaus 95 mm.
Armement : 8 pièces de 203 mm cal.55 (Modele 1931), 12x100 mm DP (6x2), 8x37 mm AA (4x2), 16 ML de 13,2 mm AA (4x4), 2x3 TLT 550 mm, 3 hydravions Loire 130.
Equipage : 748
Croiseurs légers classe Primauguet (1923)
Les trois croiseurs légers de cette classe, comprenant outre le Duguay-Trouin, les Lamotte-Picquet et Primauguet, furent les premiers croiseurs Français construits depuis 1906. La guerre avait laminé les ressources de l'industrie navale Française, mais en 1920, celles-ci avaient recouvert leur potentiel, notamment en partie du fait des dommages de guerre imposées aux Allemands, et d'efforts ininterrompus et conséquents. Le design des navires de la classe Omaha, de même que ceux des autres marines fut soigneusement étudié, avec l'Italie comme rivale. Le dessin C définitif fut arrêté en 1922. La coque de ces bâtiments avit été soigneusement étudiée ppur profiter au mieux de la puissance diponible de chaudières à triple expansion modernes associées à des turbines. La vitesse de 33 noeuds avait été envisagée dès le dessin des plans. Leurs canons de 155 mm du modèle 1920, une arme issue des stocks de l'armée de terre, (le standard était 152 mm),qui portaient à 26 100 mètres pour 4 salves par minute, ce qui était relativement lent à l'époque, et le fut encore plus en 1939.
Une protection contre les gaz de combat avait été envisagée, les tourelles furent donc conçues comme hermétiques. La protection était l'enfant pauvre de ce design, avec cependant un compartimentage très poussé autour de la salle des machines, et une protection jugée suffisante du toit des tourelles. Les essais furent cooronnés de succès, ces navires dépassant facilement 34 noeuds, et pouvant maintenir 30 noeuds avec la moitié de leurs chaudières pendant plus de 24 heures, ce qui à l'époque était une belle performance. Toutefois, leur DCA était suffisante pour l'époque, mais totalement inadéquate en 1939, et leur rayon d'action était faible (6000 km à 14 noeuds) ce qui était à peine suffisant pour des sorties rapides en méditerrannée.
Lamotte Picquet Shanghai
La classe Duguay-Trouin en opérations:
Tous reçurent des hydravions et catapultes associées. Il s'agirent d'abord ou LGL32 (loire Gourdou Lesseure) puis le Loire 130. Le Primauguet fut réarmé en 1942 avec une DCA supérieure, de même que le Duguay-Trouin, passé aux alliés en mai 1943, puis réarmé dans un arsenal Américain. Radars, équipements et DCA furent au standard américain. Ce dernier, sous les ordres de l'amiral Godfroy, était interné à Alexandrie en 1940. Versé aux FNFL, le bâtiment participa aux campagnes des alliés, notamment l'opération Anvil Dragoon. Il ne fut démoli qu'après la guerre, après avoir servi en Indochine.
Le lamotte-Picquet fut envoyé en 1935 en Indochine. Il fut partie de l'escadre de Cam Ranh, le "groupe occasionel" près de Saigon sous les ordres du capt. de vaisseau Bérenger, et participera, avec deux avisos coloniaux et deux corvettes, à la bataille de Koh Chang, détruisant la marine Thai en janvier 1941. En décembre 1941, les Japonais exigèrent son désarmement et son intenement à saigon. Il fut finalement coulé en janvier 1945 par des avions de la task Force 38...
Le Primauguet dès son entrée en service fit de longues croisières de plusieurs mois. En 1932, on l'envoya en Indochine, puis il fut remplacé par le Suffren, et escorta ensuite les convois Français dans l'atlantique à partir de 1939. En mai 1940, il était à Fort de France, relevant le jeanne d'Arc; Puis il partit protéger les Indes Néerlandaises. En juin 1940, il était de retour à Dakar. Il aida à transporter une partie de stocks d'or de la BDF en Afrique. Alors qu'il escortait un pétrolier partant ravitailler la 4e escadre de croiseurs à Libreville, il fut intercepté par les HMS Cornwall et Delhi. Après négociations, il fut contraint de faire demi-tour. En novembre 1942 il se trouvait à Casablanca, en pleins travaux de refonte, et durant l'opération Torch, il fit feu contre le USS Massachusetts qui l'avait engagé. La portée de ses canons ne pouvait pas faire de merveilles, et sa protection étant quasi-inexistante, les coups du cuirassé Américain firent 45 morts et plus de 200 blessés avant que le navire, brûlant et à la dérive, ne fut déclaré le landemain comme perte défintive. Il sera démoli plus tard in situ.
Specifications
Déplacement: 7 250 t. standard -9350 t. Pleine Charge
Dimensions: 181,3 m long, 17,50 m large, 6,15 m de tirant d'eau.
Machines: 4 hélices, 4 turbines Parsons, 8 chaudières Guyot, 120 000 cv. Vitesse maximale 34 noeuds.
Blindage: ceinture 20 mm, cloisons anti torpilles 15 mm, pont 20, tourelles 30 mm, blockhaus 30 mm.
Armement: 8 pièces de 155 mm (Modele 1920), 4x75 mm AA, 4x3 TLT 550 mm, (plus tard) 1 hydravion Loire 130.
Equipage: 690
Croiseur léger Jeanne d'Arc (1930)
4e génération de navires-école Français portant ce nom, la "jeanne" était un nouveau croiseur léger spécifiquement conçu dans ce but, avec des aménagement internes suffisants pour de nombreux cadets. (156 élèves-mariniers et 20 officiers-instructeurs) Mise en chantier à Saint nazaire en 1928, lancé en 1930 et achevé en 1931, ce navire était dérivé du dessin des Duguay Trouin, mais ne possédait qu'une vitesse de 25 noeuds. Son autonomie par contre était bien plus importante. En mai 1940, ce navire était à Brest, et fit route précipitamment pour la martinique. Déclaré neutre, puis officiellement sous le contrôle de Vichy, le navire resta immobilisé jusqu'en juin 1943.
A ce moment là, le commandement US accepta son transfert auprès des FNFL. Une modernisation importante fut entreprise aux USA. Le navire perdit sa catapulte, ses tubes lance-torpilles, et reçut de la DCA aux standards Américains, avec deux affûts quadruples de 40 mm et 20 affûts simples de 20 mm, plus un radar. Sa principale campagne fut menée en italie, protégeant les convois et supportant de ses canons les troupes au sol. Sa carrière se poursuivit longtemps après la guerre, remplacée par le porte-hélicoptère du même nom. Elle rejoignit alors les chalumeaux pour la démolition en 1966.
Specifications
Déplacement : 6 500 t. standard -8 950 t. Pleine Charge
Dimensions : 170 m long, 17,70 m large, 6,40 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières penhöet, 32 500 cv. Vitesse maximale 24 noeuds.
Blindage : ceinture 20 mm, cloisons anti torpilles 15 mm, pont 20, tourelles 26 mm, blockhaus 25 mm.
Armement : 8 pièces de 155 mm (Modele 1920), 4x75 mm AA, 4x37mm AA (2x2), 12x13,2 mm AA (6x2), 4x3 TLT 550 mm, (plus tard) 2 hydravions Lgl-32.
Equipage : 500+176
Croiseur léger Emile Bertin (1933)
Nommé d'après un fameux ingénieur naval Français, Emile Bertin (http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-%C3%89mile_Bertin), ce croiseur léger de la nouvelle génération innovait de la même manière que l'Algérie avait marqué une nette rupture pour les croiseurs lourds. A la base, il était conçu pour épauler le Pluton (plus tard "La tour d'Auvergne") comme croiseur mouilleur de mines et leader d'un groupes de destroyers lourds comme la classe Malin ou Maille Breze dans l'atlantique. Légèrement construit (il fut même renforçé pour permettre le tir en salves simultanées latérales), sa coque était très étudiée pour lui donner un avantage de vitesse et d'économie de carburant. A ce titre, très bon marcheur, il était aussi particulièrement rapide, atteignant les 38-39 noeuds aux essais (les croiseurs Italiens rivaux de la classe Bande nere de leur côté revendiquaient 41-42 noeuds). Il fut surtout le premier à utiliser des tourelles triples de pièces de 152 mm, de manière à économiser du blindage et du poids de manière générale. De cette manière ils parvenaient à disposer de 9 pièces. Le Bertin servira de gallop d'essai pour la fameuse classe suivante, La Galissonnière. Il fut construit aux chantiers de Penhöet (Saint Nazaire), lancé en 1933 et achevé en 1935.
Le croiseur emile bertin en 1944
L'Emile Bertin en opérations:
En 1939, le Bertin était transféré de l'atlantique à la méditerranée, basé alors à Toulon, toujours dans son rôle de leader de flotille. Il alla livrer secrêtement les réserves d'or de la pologne au Liban. Après une courte refonte, il partir patrouiller autour des îles Canaries. Puis en avril 1940 il était de retour à Brest, où on l'affecta au groupe Z pour la Norvège, sous les ordres de l'amiral Derrien. A Namsos, il fut pris à partie le 19 avril par les Stukas de la Luftwaffe et dût rentrer à Brest pour réparations. Par la suite, on l'envoya avec un stock d'or de la banque de france en nouvelle écosse, à Halifax, en compagnie du Jeanne d'Arc et du Béarn. Entre-temps arriva la nouvelle de la capitulation. L'Emile Bertin fut alors envoyé en martinique et inactif, puis partiellement désarmé en mai 1942. En juin 1943, il fut officiellement remis aux FNFL et rejoignit l'arsenal de Philadelphie pour être réarmé et rééquipé aux standards de l'US Navy. Il fut ensuite envoyer participer à la campagne d'Italie et au débarquement en provence. Après 1945, il participa aux oprations en Indochine, avant d'être désarmé et envoyé à la casse en 1959.
A gauche : Le Bertin en 1944. Noter son équipement revus aux standards US et le camouflage standard de cette époque.
Specifications
Déplacement : 5 880 t. standard - 8 840 t. Pleine Charge
Dimensions : 177 m long, 16 m large, 6,6 m de tirant d'eau.
Machines : 4 hélices, 4 turbines Parsons, 6 chaudières penhöet, 102 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 34 noeuds.
Blindage : ceinture 20 mm, cloisons anti torpilles 18 mm, pont 20, tourelles 26 mm, blockhaus 26 mm.
Armement : 9 pièces de 152 mm cal.55 (3x3 - Modele 1930) , 4x90 mm AA, 8x37mm AA (4x2), 8x13,2 mm AA (4x2), 2 hydravions Loire 130.
Equipage : 550
Croiseurs légers classe La Galissonière (1933)
Dérivés étroitement de l'Emile Bertin et répondant aux bâtiments Italiens de la classe Condotierri, les La Galissonnière affichaient 9 pièces de 152 mm en tourelles triples. Ils se signalaient par des superstructures plus ramassées, une poupe carrée, une coque plus solide et une protection renforcée. Au final ils étaient plus lourds de près de 1000 tonnes, ce qui n'était pas négligeable pour leur gabarit. Pas moins de six bâtiments avaient été projetés, qui entrèrent en service entre 1935 et 1937. Ce furent les derniers croiseurs Français avant la classe De Grasse (voir projets). Ces bâtiments étaient des compromis, destinés à garantir à la fois une bonne vitesse, une armement imposant, et la protection adéquate. Armés en outre des affûts de 90 mm modèle 1926, sans doute la meilleure pièce de DCA de l'arsenal Français (12 à 15 coups/minute, lançant un obus brisant de 9,5 kgs jusqu'à 15 000 mètres) et une réalisation sans faille, ces navires faisaient partie des plus belles pièces de la flotte en 1939. Leur longue carrière après-guerre en témoigne. Leurs torpilles modèle 23DT, de 550 mm, étaient efficaces, avec une tête offensive de 310 kg de TNT, elles pesaient 2070 kgs, mesuraient 8,30 m et étaient capables de toucher une cible à 9000 mètres en filant 39 noeuds. Leur cuirasse faisait toujours appel à un fort compartimentage, mais l'épaisseur générale autorisait en théorie à supporter des impacts d'obus de croiseurs du même calibre (152 mm), ce qui était une première. Leur appareil moteur variait selon les unités, entre des turbines Parsons (La galissonnière, Georges leygues, Montcalm) et des Rateau-Bretagne (Gloire, Marseillaise, Jean de Vienne). Leur vitesse de pointe nominale était de 31 noeuds, mais certains comme le Marseillaise parvinrent à maintenir une vitesse de plus de 35 noeuds... Tous avaient quatre hydravions LGL 32 (et plus tard deux Loire 130) hébergés dans un hangar situé devant la tourelle arrière. Cette dernière possédait une catapulte pou autoriser leur lancement. La grue à cou d'oie à la base du mât arrière permettait de le récupérer et de mettre à l'eau les embarcations. Au final, à part leur DCA secondaire trop faible en 1939, les La Galissonnière furent jugés, en France comme à l'étranger, comme des bâtiments particulièrement réussis.
Les croiseurs de la classe La Galisonnière en opérations :
Le La Galissonnière, Jean de Vienne et Marseillaise formèrent la 3e division de croiseurs en 1939, basés à Bizerte pour la méditerranée, et les trois autres, la 4e division basée à Brest pour l'atlantique. La 4e division était attachée à la Force de raid en 1939, en compagnie des Strasbourg, Dunkerque, des croiseurs lourds, et destroyers à Brest. Ils protégèrent les convois des routes de l'atlantique et donnèrent la chasse -sans succès- aux corsaires Allemands. Le Montcalm remplaça le Bertin en Norvège, pour couvrir les troupes Françaises engagées autour de Namsos. Puis en avril 1940, avec l'attitude belliqueuse de L'italie, on décida l'envoi de la 4e division en méditerrannée, les navires étant basés à Algers. En juin, ils firent deux sorties pour tenter -en vain- d'intercepter les croiseurs Italiens. La 3e et la 4e division reçurent un ordre de l'amirauté leur demandant de joindre l'escadre de Mers-El-Kébir (l'ordre fut capté en clait par la Royal Navy et l'escadre de l'amiral Somerville, alors en négociations avec l'amiral Gensoul, se vit forcé d'abréger les discussions... On connaît la suite. Les six croiseurs, arrivés trop tard pour prendre part à ce qui aurait été sans doute une bataille navale Franco-Britannique d'une certaine ampleur, se déroutèrent sur Toulon.
Le croiseur Gloire en 1944 (1/400e). Noter son célébrissime camouflage en "accident de chemin de fer". Dans la lignée des camouflages navals expérimentés alors, on l'appliquait pour la première fois à une navire de gros tonnage. Le Gloire, entièrement réarmé et rééquipé en 1943 à l'arsenal de Philadelphie comme ses jumeaux, possédait 6 affûts quadruples de 40 mm (24 pièces) et 20 simples Oerlikon de 20 mm. Ses équipements pour avion furent enlevés de même que le hangar, canots, mâts et grues.
En septembre 1940, le gouvernement de Vichy demanda à l'amirauté de renforcer Libreville (Gabon) où une attaque de la France libre était envisagée. La 4e division fut donc envoyée sur place. Mais entre-temps ils apprirent que le pétrolier Tarn, escorté du Primauguet, furent interceptés et contraints de faire demi-tour par la Royal Navy, et furent donc à leur tour forcés de se dérouter et de mettre le cap sur Dakar, sans le Gloire, ralenti par des problèmes de turbines et forcé par la Royal Navy de revenir à Casablanca. Le Georges Leygues et le Montcalm prirent donc part à la défense, finalement courronnée de succès, de la flotte de Vichy contre les forces alliées combinées (opération Menace). En juin 1941, le Gloire vint les rejoindre. Ils restèrent ancrés sur place jusqu'en 1943 (Le Gloire sortit en septembre 1942 pour tenter de sauver les victimes du paquebot Laconia, coulé par l'U156. (De son côté le Jean de Vienne fit de même auprès du La Moricière aux larges des îles Baléares). La 3e division de croiseurs était de son côté basée à Toulon. Leurs sorties opérationelles étaient pratiquement impossibles à cause du manque de fioul.
Le croiseur Montcalm en 1944 (1/400e). Noter le camouflage typique deux tons du standard de l'US Navy entre la mi-1944 et début 1945.
En novembre 1942, les choses basculèrent : Le Jean de Vienne, le La Galissonnière et la Marseillaise se sabordèrent le 27, lors de l'opératon Lila. Deux d'entre eux furent plus tard donnés aux Italiens, renommés FR11 et FR12, mais les travaux de renflouage puis de réparations n'aboutirent jamais. Ils furent coulés par des raids alliés en 1944 lors du débarquement en provence. De leur côté les croiseurs de Dakar se joignirent aux alliés. Avant de prendre part aux opérations des FNFL, on les envoya pour réarmement et rééquipements aux standards US à Philadelphie et new York. Le Gloire, le Montcalm et le Georges Leygues participèrent ainsi à la campagne d'Italie, au débarquement en Provence (Anvil-dragoon), au débarquement en normandie. Après la guerre, ils partirent en Indochine. Ils furent ensuite affectés à Toulon, rééquipés d'artillerie AA plus moderne et de nouveaux radars. Ils furent mis hors service en 1958 (Gloire), 1959 (G. Leygues), et même 1970 (Montcalm). On envisagea un moment de convertir ce dernier en croiseur lance-missiles.
Specifications
Déplacement : 7 600 t. standard - 9 120 t. Pleine Charge
Dimensions : 179 m long, 17,5 m large, 5,35 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 4 turbines Parsons/Rateau-Bretagne, 4 chaudières Indret, 84 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 31 noeuds.
Blindage : ceinture 105 mm, cloisons anti torpilles 120 mm, ponts 38, tourelles 100 mm, blockhaus 95 mm.
Armement : 9 pièces de 152 mm cal.55 (3x3 - Modele 1930) , 8x90 mm AA (4x2), 8x37mm AA (4x2), 8x13,2 mm AA (4x2), 4 TLT 550 mm (4x2), 2 hydravions Loire 130.
Equipage : 540
Croiseur léger La Tour d'Auvergne (1929)
Un peu à part, le croiseur Pluton fut construit comme navire-école des canonniers et mouilleur de mines. Il était affecté à Toulon et servit également à l'instruction des officiers de la "Royale". En septembre 1939, le Pluton, renommé depuis peu "La Tour d'Auvergne" était à Casablanca, se préparant à une mission de mouillage de mines. Lors d'une manipulation malheureuse lors du chargement, l'une d'elles vit l'un de ses orins percuter te navire et sauta, entraînant l'explosion du navire et faisant des centaines de victimes. L'épave fut dans un tel état que l'on dut la dynamiter pour disperser des débris et dégager la rade.
Specifications
Déplacement : 4 773 t. standard - 6 550 t. Pleine Charge
Dimensions : 152 m long, 15,60 m large, 5,20 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Breguet, 4 chaudières à tubes réduits, 57 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 30 noeuds.
Blindage : aucun.
Armement : 4 pièces de 140 mm sous masques, 2x37mm AA, 12x13,2 mm AA (3x4), 290 mines.
Equipage : 424
Destroyers classe Bourrasque (1924)
Les destroyers de la classe Bourrasque succédaient à la série des 850 tonnes de 1912-15, et furent appelés et connus de manière collective comme les "1500 tonnes". Ils correspondaient aux nouveaux standards de l'époque, développés notamment sur la base des grands destroyers Allemands comme l'E101 ou les derniers bâtiments Britanniques, Américains, Japonais et Russes. Ils furent équipés avec les nouveaux affûts de 130 mm modèle 1919. 12 unités (Typhon, Simoun, Orage, Tramontane, Ouragan, Cyclone, Tempête, Mistral, Tornade, Bourrasque, Sirocco, Trombe), furent entamées en 1923, lancés en 1924-25 et terminées en 1925-26. Officiellement désignés "torpilleurs d'escadre", ils conservaient cette appelation générique de "contre-torpilleurs", avec cette fois de réelles capacités de haute mer (notamment pour l'atlantique et la mer du nord). Aux essais leurs machines se montrèrent relativement peu fiables, les meilleurs vitesses aux essais (34.5 noeuds) ne furent pas reproduites en service. Leur artillerie principale, issue d'un modèle de pièce d'artillerie pour l'armée de terre, restait assez lente (quatre salves par minute). Leur artillerie AA initiale était également faible, avec un unique canon de 75 mm AA et de deux mitrailleuses de 8 mm. On ne jugeait alors pas correctement l'implication de l'aviation dans la guerre navale. Cette DCA fut renforcée en 1933-35. Pour la guerre sous-marine et l'escorte des convois, on leur ajouta également 2 lance-charges ASM avec deux caissons de 10 deep-charges chacun. Ils ne possédaient pas d'asdic en 1939. Leur rayon d'action était de 2150 nautiques à 14 noeuds.
Ces destroyers connurent un sort similaire à celui du reste de la flotte Française : Deux furent capturés à Plymouth (opération Catapult) et intégrés plus tard à la France Libre, trois furent perdus à Dunkerque en mai 1940, un autre se saborda le 18 juin pour éviter la capture, trois seront perdus en novembre 1942 lors de l'opération Torch (dont un sabordé, un coulé par des unités Américaines) et un autre échoué. Les unités à partir de 1942 disposaient d'un canon de 25 mm et deux mitrailleuses de 13.2 mm AA supplémentaires à la place de leur banc arrière de TLT, et certains perdirent leur troisième affût de 130 mm. Les navires affectés aux FNFL en 1943 avaient en plus 1 canon de 40 mm et 3 de 20 mm AA de modèle Américain et des lance-charges ASM supplémentaires, ainsi surtout qu'un asdic. Les 5 survivants seront réformés et démolis en 1950.
Specifications
Déplacement : 1298 t. standard - 1970 t. Pleine Charge
Dimensions : 106 m long, 9,64 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons, 3 chaudières loire, 31 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 33 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 4 pièces de 130 mm modele 1919, 2x37 mm AA, 4x8 mm AA , 6 TLT 550 mm (2x3).
Equipage : 145
Destroyers classe L'Adroit (1926)
Cette seconde série de destroyers standards dits "1500 tonnes", comprenant 14 navires, furent entamés en 1925-28 et lancés en 1926 à 1929, puis mis en service entre 1928 et 1931. Ils reprenaient l'intégralité du concept des Bourrasques si ce n'est des dimensions et un tonnage supérieurs, et des machines plus puissantes améliorant leur vitesse de croisière et de pointe, la fiabilité en plus. Avec un tonnage pleine charge de 2000 tonnes, ils n'étaient plus vraiement des "1500 tonnes"... Néammoins, ils donnèrent satisfaction, si ce n'est pour leur rayon d'action toujours limité. Leur DCA fut augmentée durant la guerre : Pour les navires de Vichy, une pièce de 75 mm et deux mitrailleuses de 13.2 mm à la place du band de tubes arrière, puis pour les survivants servant sous les FNFL, un canon de 40 mm et trois de 20 mm Oerlikon, ainsi que des charges ASM et un asdic.
La Railleuse a été le premier destroyer français "victime de la Guerre", le 24 Mars 1940, détruit par une explosion accidentielle de torpille dans le port de Casablanca. L'Adroit a été coulé par des bombardiers He-111 le 21 mai 1940, au large de Dunkerque, mais son équipage parvint à rejoindre la terre et continua à se battre jusqu'à la capitulation française. Le Foudroyant fut coulé dans des circonstances similaires, mais avec plus de pertes humaines, le 1er Juin 1940. Le Basque, Le Forbin et Le Fortuné faisaient partie de l'escadre française d'Alexandrie, et furent désarmés par les Britanniques le 22 Juin 1940 après la capitulation française. Ils furent plus tard réarmés sous la bannière des Français Libres en Décembre 1943, et reçurent à cette occasion une DCA supplémentaire. Les Boulonnais, Brestois, Fougueux et frondeur ont tous été coulés par les navires alliés au large de Casablanca, dans le cadre de l'Opération Torch. L'Alcyon à survécu à l'attaque et a rejoint les Alliés.
Specifications
Déplacement : 1398 t. standard - 2000 t. Pleine Charge
Dimensions : 107,7 m long, 9,84 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons/Rateau/Zoelly, 3 chaudières Guyot du Temple, 34 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 33 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 4 pièces de 130 mm modele 1919, 2x37 mm AA, 2x13.2 mm AA, 6 TLT 550 mm (2x3).
Equipage : 142
Destroyers classe Chacal (1924)
Les destroyers de la classe Chacal appelés aussi classe Jaguar, furent les premiers "flotilla leaders" conçus en France. Ils s'agissait de contre-torpilleurs beaucoup plus lourds que la moyenne. Ces "conducteurs d'escadre" avaient été conçus pour emmener des escadrille de destroyers du type "Bourrasque" contemporains, mais ils étaient armés d'une pièce de 130 mm supplémentaire et pouvaient soutenir la vitesse de 35 noeuds, leur autonomie étant également supérieure, ainsi que leur DCA (à l'époque). Les Jaguar, Lynx, Chacal, Tigre, Léopard et Panthère, se reconnaissaient à leurs trois cheminées, leur poupe était aménagée pour la mise à l'eau de "Deep-charges" ASM (16 en réserve), ainsi que 4 mortiers lance-charges avec 30 recharges. Leurs canons de 130 mm du modèle 1919 avaient une bonne portée et oprécisions mais une faible cadence de tir avec 5 salves par minute. En septembre 1939, un asdic leur fut ajouté, leur DCA fut revue, une plate forme de DCA comprenant 8 mitrailleuses de 13.2 mm en deux affûts quadruples prenant la place de leur canon central.
Durant le conflit, le Jaguar fut coulé à la torpille par deux S-Boote Allemands devant Dunkerque. Le Chacal fut détruit par des Stuka à Boulogne le jour suivant. Le Lynx se saborda à Toulon en novembre 1942 et fut jugé irrécupérrable. En revanche le Tigre et la Panthère, dont l'état était moins grave, furent remis à niveau et cédés par les Allemands aux italiens, puis intégrés brièvement à la Regia marina sous le nom de FR22 et FR23. Le FR23 retourna à la marine Française et passa aux FNFL à la capitulation Italienne. Le FR22 se saborda à la Spezia lors de cette même capitulation. Réarmé, le FR23 participa au reste du conflit et fut démoli en 1954. Le Léopard passa aux FNFL dès 1942, et fut refondu, avec une réserve de mazout ajoutée ainsi que de la DCA supplémentaire (aux standards Américains) pour le service en méditerranée. Il fut coulé près de Tobrouk en avril 1943.
Specifications
Déplacement : 2126 t. standard - 3050 t. Pleine Charge
Dimensions : 126,8 m long, 11,32 m large, 4,10 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Rateau-Bretagne, 5 chaudières Guyot du Temple, 50 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 35 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 5 pièces de 130 mm modele 1919, 2x75 mm AA, 2x37 mm AA, 2x13.2 mm AA, 6 TLT 550 mm (2x3).
Equipage : 195
Destroyers classe Guépard (1927)
Ces six bâtiments, Guépard, Valmy, Verdun, Vauban, Lion et et Bison suivaient d'assez près les Chacal de la première série (1923-24). Mais ces derniers, qui avaient procédés à leurs essais en 1924-25 avaient permis de tirer des enseignements de leurs défauts, intégrés dans les plans de la série Guépard. Ils furent donc lancés en 1928-30 et achevés en 1929-31. Ils reprenaient l'essentiel des précédents (superstructures, artillerie), mais avec une coque plus longue et large, un déplacement porté de 2126 à 2436 tonnes en standard. Leurs canons étaient d'un nouveau modèle (140 mm contre 130), tirant des obus de 40 kgs., mais avec une cadence de tir assez lente de quatre à cinq coups/minutes. Par ailleurs leurs postes de télémétrie étaient capable d'être efficace par tous les temps mais avaient une portée pratique grandement réduite. Leurs canons de 37 mm modèle 1925 avaient une cadence de tir de 30 coups à la minutes, et leur défense ASM comprenait quatre mortiers Thornycrofts et deux rampes de 24 grenades, intégrés dans la coque et sortant par la poupe sur des rails dédiés. Bons marcheurs, ces navires filaient 35,5 noeuds, un demi de plus que les Chacal. Ils pouvaient sourtenir la vitesse de 40 noeuds à demi charge. Ils se distinguaient aisément par leurs quatre cheminées espacées, profil classiques des destroyers lourds à venir.En 1940, on décida de leur ajouter un canon AA de 25 mm et 8 mitrailleuses lourdes.
Leur carrière opérationnelle assez longue ne fut pas des plus glorieuse: Le Bison fut coulé en opérations en Norvège le 3 mars 1940 par l'aviation Allemande, et les cinq autres, après avoir étés basés en méditerrannée, (Côte Africaine), furent rapatriés à Toulon et se sabordèrent le 27 novembre 1942. Le Guépard, le Valmy et le Lion furent renfloués et seuls les deux derniers furent réparés à temps pour êtres incorporés au sein de la Regia Marina comme les Fr24 et 21. Le premier fut coulé en 1945 à Gènes, après avoir été sabordé à l'armistice et récupéré par les Allemands, et le second à la Spezia en Septembre 1943. Le Guépard fut coulé dans la rade de Toulon le 11 mars 1944 par un raid allié.
Specifications
Déplacement : 2436 t. standard - 3200 t. Pleine Charge
Dimensions : 130,2 m long, 11,70 m large, 4,70 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Yarrow, 64 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 35,5 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 5 pièces de 138 mm modele 1924, 4x37 mm AA, 4x13.2 mm AA, 6 TLT 550 mm (2x3).
Equipage : 230
Destroyers classe Aigle (1930)
Construits entre 1927-28 et 1929-30, ces 6 dleaders d'escadres portaient des noms d'oiseaux de proie (Aigle, Gerfaut, Albatros, Vautour, Epervier et Milan) succédant aux Guépards. Très proches, il possèdent néammoins de nouveaux canons modèle 1927 semi-automatiques à culasse glissante plus rapides, et mettent en oeuvre les premiers télémètres stéréo. Ils sont en outre capables d'atteindre 42 noeuds aux essais grâce à des chaudières à surpression améliorées, méritant leurs noms de "rapaces des mers". L'Epervier et le Milan avaient d'ailleurs un sytème propulsif modifié affichant 68 000 cv, avec 7 tubes lance-torpilles en deux bancs doubles de flanc et un un triple axial. Ils reçurent tous en 1940 un canon de 25 mm AA et quatre mitrailleuses de 13.2 mm, (1 canon de 37 mm et 6 mitrailleuses en affûts doubles pour le Gerfaud).
L'Aigle, le Vautour et le Gerfaut se sabordèrent à Toulon en novembre 1942 lors de l'opération "Lila" (ils furent ultérieurement renfloués par l'Axe, mais un raid allié en 1943 les détruisit pour de bon), les trois autres étaient à Casablanca lors de l'opération Torch reçurent l'ordre d'attaquer la flotte de débarquement alliée. Ces derniers les interceptèrent : Le Milan fut coulé le 8 novembre, et L'Epervier le 9. L'Albatros, très endommagé en rade fut jugé récupérable, renfloué et réparé, puis admis parmi les FNFL comme navire-école jusqu'en 1950. Il termina sa carrière comme ponton en 1959.
Specifications
Déplacement : 2440 t. standard - 3410 t. Pleine Charge
Dimensions : 128,5 m long, 11,80 m large, 5 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Rateau-Bretagne, 4 chaudières Yarrow/Penhöet, 64 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 36 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 5 pièces de 138 mm modele 1927, 4x37 mm AA (2x2), 4x13.2 mm AA (2x2), 6 TLT 550 mm (2x3).
Equipage : 230
Destroyers classe Vauquelin (1931)
Ces six bâtiments, Vauquelin, Cassard, Maillé-Brézé, Kersaint, Tartu et et Chevalier Paul succédaient aux Aigles. Ils en étaient virtuellement des copies, si ce n'est l'adoption d'une proue au dessin légèrement différente. Leur partie arrière était adaptée au mouillage de mines. Ils étaient rapides et bons marcheurs, le Cassard parvenant à soutenir 43 noeuds aux essais. Opérationnels en 1932-34, ce furent les meilleurs et derniers des "2400 tonnes", aussi appelés "quatre tuyaux". Le Cassard reçut un complément de DCA en 1940, avec 4 canons de 37 mm en affûts doubles, 1 de 25 et quatre mitrailleuses de 13.2 mm. Les autres bâtiments reçurent 8 mitrailleuses et un canon de 25 mm.
Leur carrière assez courte: Le Maillé-Brézé, utilisé comme mouilleur de mines depuis Greenock, explosa en pleine rade, le 30 Mars 1940 à la suite d'une torpille en chargement mal manipulée qui se détacha et percuta le pont. Le Chevalier Paul, après un servicce dans l'atlantique fut comme les autres transféré en méditerranée. Il défendait la base de Rayak (Syrie), et fut coulé par un raid Britannique le 16 juin 1941. Les quatre autres se sabordèrent à Toulon le 27 novembre 1942. Leur état était tel que l'axe n'envisagea même pas leur renflouement. On les ferrailla après la guerre.
Specifications
Déplacement : 2441 t. standard - 3410 t. Pleine Charge
Dimensions : 129 m long, 11,84 m large, 4,97 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Rateau-Bretagne, 6 chaudières Yarrow/Penhöet, 64 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 36 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 5 pièces de 138 mm modele 1927, 4x37 mm AA (2x2), 4x13.2 mm AA (2x2), 7 TLT 550 mm (1x3, 2x2).
Equipage : 230
Destroyers classe Le Fantasque (1933)
Ces six destroyers, succédant à la longue série des "quatre tuyaux", étaient des leaders d'escadrille prévus pour la nouvelle génération de 1935 à 1945, nettement plus grands, spacieux, puissants, rapides, disposant de nouveaux modèles de pièces de 140 mm cal. 45 (1929), capables d'une cadence de 12 coups à la minute avec une portée utile de 20 kilomètres. Les Fantasque, appelés aussi parfois "classe Malin" reprenaient la configuration précédente de tubes lance-torpilles en bancs latéraux et axiaux, cette fois, tous triples. Leurs nouvelles turbines et chaudières à surpression leurs donnaient 74 000 cv avec un vitesse de croisière opérationelle de 37 noeuds, aisément dépassée aux essais : Le record, atteint par le Terrible, fur de 45 noeuds. Le Malin, le Terrible, l'Indomptable, l'Audacieux, le Fantasque, le Triomphant, furent lancés en 1933-34 et mis en service en 1935-36. Les turbines Parsons de certains d'entre eux eurent à déplorer des pannes à répétition durant leur carrière. Ces destroyers avaient en outre de nouveaux équipements télémétriques, de nouvelle superstructures, et deux cheminées. Ils annonçaient les super-destroyers à venir (comme les Mogador). Reconnus comme les plus rapides du monde à leur entrée en service, en étant capables de filer en pleine charge par tous temps à 37 noeuds, ils faisaient partie des fleurons de la flotte.
Interné en Grande-Bretagne lors de l'opération "Catapult", le Triomphant devint le premier destroyer opéré par les FNFL, dès juillet 1940. Il troqua son canon arrière contre un modèle Britannique. L'Audacieux était présent à Dakar lors de l'attaque Britannique/FFL, et riposta, mais fut gravement endommagé par les tirs du croiseurs lourd HMS Australia. Réparé, il gagna ensuite Bizerte, où il fut coulé par un raid allié en mai 1943. L'Indomptable s'était réfugié à Toulon, et c'sest là qu'il se saborda en novembre 1942. Quand aux autres, il rallièrent les USA suite au débarquement allié en Afrique du Nord, et y furent modernisés entre février 1943 et avril 1944. Ils en revinrent avec une puissante DCA (8 pièces de 40 et 20 de 20 mm), des radars et divers équipements standards de l'US navy. Leur carrière fut bien remplie et ils furent retirés du service entre 1954 et 1964.
Specifications
Déplacement : 2570 t. standard - 3400 t. Pleine Charge
Dimensions : 132,50 m long, 11,98 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons/Rateau-Bretagne, 6 chaudières Yarrow/Penhöet, 64 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 36 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 5 pièces de 138 mm modele 1932, 4x37 mm AA (2x2), 4x13.2 mm AA (2x2), 9 TLT 550 mm (1x3, 2x3).
Equipage : 220
Destroyers classe Mogador (1935)
Derniers grands destroyers d'escadre Français (avec la série inachevée des T47), le Mogador et le Volta ne furent en fait que deux "prototypes" d'une future série de navires plus importants. Ils reprenaient bon nombre de choses des précédents "Le Fantasque" tout en innovant avec deux "pseudo-tourelles", en fait un moyen plus rationnel de grouper par deux les pièces d'artillerie sous des masques quasi-intégraux, ouverts à l'arrière, et donc assimilable à des "semi-tourelles". Les Mogador étaient encore plus puissants et plus grands que les destroyers précédents et devaient servir d'éclaireurs aux Dunkerque et Strasbourg plus que de leader d'escadrille, ce qui explique une production limitée à deux unités, mais aussi leur construction plus solide, adaptée à l'atlantique nord, et leur rayon d'action supérieur. La construction de la coque faisait appel à des joints rivetés, des soudures, avec un acier enrichi de 60 kg/m2 pour les parties les plus stressées de la structure, et des superstructures en partie en duralumin. Les nouvelles chaudières à surpression Indret attaignaient 3500 kilopascals (510 psi), associées à d'également nouvelles turbines Rateau-Bretagne donnant au total 46 000 cv chacune, ce qui autorisait une vitesse de pointe de plus de 43 noeuds (aux essais), les navires, excellents marcheurs et très marins, pouvant soutenir facilement 34 noeuds par une mer formée de force 4. On les équipa également de turbines auxiliaires de croisière qui pouvaient êtres couplées à l'arbre central, mais ce fut un échec en pratique. De même, le dessin de leur hélices n'était pas satisfaisant et ocasionna des problèmes de cavitation intense à haute vitesse. Enfin, leur gourernail était de taille réduite et surtout doté d'un servomoteur de puissance trop faible. De facto, leur manoeuvrabilité était mauvaise, à tel point qu'en sortie avec les Dunkerque, ces derniers devaient restreindre leurs évolutions pour que les Mogador puisse les suivre... Enfin, l'installation électrique héritée des précédents contre-torpilleurs, se révélèrent nettement insuffisantes pour les Mogador, dont le statut s'apparentait à celui de croiseurs légers.
Les "pseudo-tourelles" faisaient partie d'un ensemble affût-canon modèle 1934, (sous)alimentés électriquement. Les affûts n'avaient pas été testés proprement et de fabrication de qualité médiocre. Les essais de tirs se révélèrent désastreux. De plus les tourelles étaient lourdes et occasionnaient un surpoids en hauteur préjudiciables à la stabilité. On en était, suite aux rapports, à les revoir entièrement en janvier 1939, mais la guerre ne le permit pas. On ajouta simplement des pièces d'affûts supplémentaires déjà chargés à portée. Les affûts AA doubles de 37 mm étaient du modèle 1933. Le canon était du modèle 1925 semi-automatique utilisant des munitions par packs de 6, leur donnant un ratio de tir de 30 à 40 coups à la minute. Un nouveau canon de 37 mm antièrement automatique, de portée supérieure (48 calibres), capable de tirer 165 coups/minute étaienten développement en 1939 et ne furent jamais installés. Les affûts doubles de 13.2 mm Hotchkiss (450 coups/min.) avaient étés conçus principalement contre les attaques en rase-mottes. Leur arc de tir supérieur était médiocre, et on enleva de fait plus tard leurs boucliers. La capacité anti-surface des Mogador avaiet été soignée, étant donné leur usage comme escorteurs des Dunkerque. Ils reçurent en effet pas moins de 12 tubes lance-torpilles, tous placés sur les flancs. Cela posa des problèmes de stabilité. Les torpilles mod. 1923 DT à moteur à alcool avaient une portée utile de 9000 mètres à 39 noeuds. Tout comme les précédents navires, 16 deep-charges Guirard étaient entreposés dans des tunnels de poupe, avec 16 autres en réserve.
Specifications
Déplacement : 3300 t. standard - 4300 t. Pleine Charge
Dimensions : 137,50 m long, 12,57 m large, 4,74 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons/Rateau-Bretagne, 4 chaudières Indret, 92 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 39 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 8 pièces de 138 mm modele 1934 (4x2), 2x37 mm AA (2x1), 4x13.2 mm AA (2x2), 10 TLT 550 mm (2x3, 2x2).
Equipage : 236
Destroyers classe Le Hardi (1939)
Derniers destroyers "standards" de type 1500 tonnes, la classe T47 ou "Le Hardi" fut projetée pour servir au mieux les Dunkerque et êtres conduits par les Mogador et ceux qui suivraient. L'une des spécifications incluait la nécéssité de tenir 40 noeuds pour un certain, temps et 35 par tous les temps. On les avait agrandi à la fois pour loger les nouvelles turbines et chaudières à surpression et les réserves de mazout supplémentaires. Leurs dimensions et leur déplacement avaient fait un bond en avant, et ce "standard" passait à 1800 tonnes. Outre la coque renforcée pour l'atlantique nord, la grande nouveauté était l'artillerie en affûts doubles en "pseudo-tourelles" assez semblables à celles du Mogador, prévues pour le nouveau modèle de 130 mm. Leur DCA était également améliorée, de même que leurs télémètres. Mais l'autorisation n'arriva qu'en 1938 et en juin 1939, ils étaient encore en achêvement. En fait, à part le Hardi, 7 autres unités entrèrent en service au sein de la marine de Vichy, tous basés à Toulon où ils se sabordèrent en novembre 1942. 4 autres ne furent jamais achevés. En 1943, les Italiens renflouèrent plusieurs bâtiments, les FR33 à 37, qui furent transférés à Gènes. Leur achêvement aux standards Italien ne fut jamais réellement terminé avant la capitulation Italienne. Ils furent par la suite coulés par les Allemands ou les alliés. Le Hardi. Tête de série d'une classe de 12 nouvelles unités qui étaient en quelque sorte des "mogador en réduction", seul le Hardi fut en service avant la capitulation. Les autres ne connurent qu'une carrière brêve et sans gloire.
Specifications
Déplacement : 1770 t. standard - 2577 t. Pleine Charge
Dimensions : 117,20 m long, 11,10 m large, 4,20 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Parsons/Rateau-Bretagne, 4 chaudières Sural-Noguet, 58 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 37 noeuds.
Blindage : 20 mm pièces sous masques
Armement : 3 pièces de 130 mm modele 1936 (3x2), 2x37 mm AA (2x1), 4x13.2 mm AA (2x2), 7 TLT 550 mm (1x3, 2x2).
Equipage : 187
Torpilleurs classe La Melpomène (1935
La France et l'Italie pensaient que les torpilleurs avaient leur place en méditerrannée, ou les conditions de mer sont souvent plus clémentes que dans l'atlantique, et les distances d'interventions, plus courtes, autorisant des bâtiments de plus faible rayon d'action. De plus, le traité de Washington était vague à ce sujet. En dessous de 600 tonnes, il n'y avait pas de contraintes d'effectifs. De ce fait, ce n'est qu'au début des années trente que la France reprends l'étude d'un torpilleur pour les opération de défense côtière et pour la pleine mer. 12 bâtiments, selon l'habitude des séries, furent construits, lancés en 1935-37 et achevés en 1936-38. Leur coque était très légèrement construite, et la lourdeur de leur armement provoqua par conséquent un problème de stabilité. Leur tonnage standard était de 600 tonnes, mais ils en atteignaient près de 900 à pleine charge.
Lorsque l'armistice survint, ils étaient paradoxalement affectés à l'atlantique. Plusieurs se réfugièrent dans les ports Britanniques où ils furent internés. Le Branlebas, par exemple, navigua de nouveau sous pavillon Britannique mais chavira en décembre 1940, le Bouclier fut cédé aux Polonais, avant de revenir aux FNFL, tandis que la Melpomène servit sous pavillon Hllandais et fut ensuite reversé aux FNFL. Les trois bâtiments qui étaient à Bizerte furent finalement capturés en décembre 1942 (pratiquement les seuls navires Français en bon état jamais tombés dans les mains de l'axe). Ils passèrent et opérèrent peu de temps sous pavillon Italien (Fr41, 42 et 43) puis Allemands, après leur capitulation et capture (Ta9, 10 et 11). Ils furent tous coulés. Les trois dernières unités étaient à Toulon. Ils se sabordèrent en décembre 1942, puis deux furent renfloués, réparés, et servirent sous pavillon Italien (Fr44 et Fr45) et enfin Allemands (Ta12, Ta13). Ils furent coulés probablement par l'aviation alliée en méditerrannée, en 1944. Cinq torpilleurs survécurent au conflit et furent ferraillés peu après.
On avait prévu une autre classe de torpilleurs pour leur succéder, les "Le Fier". Nettement plus lourds et renforcés, ils atteignaient pratiquement le tonnage des destroyers standards. Des trois séries seule la première fut lancée à temps (8 unités), mise en chantier en 1939. on avait prévu leur achêvement pour 1942, sous pavillon de Vichy, mais ils furent tous capturés après l'invasion de la "zone libre" par les Allemands, renommés Ta1 à Ta6 et les travaux d'achêvement, faute de temps, de matériel, de personnel et du fait des sabotages, n'aboutirent jamais. (voir aussi la fiche des Le fier dans les "projets").
Specifications
Déplacement : 685 t. standard - 985 t. Pleine Charge
Dimensions : 80,70 m long, 7,96 m large, 3 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 turbines Rateau-Bretagne, 4 chaudières Indret, 22 000 cv. Vitesse maximale opérationelle 34,7 noeuds.
Blindage : aucun
Armement : 2 pièces de 100 mm modele 1932, 2x37 mm AA, 4x13.2 mm AA (2x2), 2 TLT 550 mm (1x2).
Equipage : 92
Submersible Surcouf (1929)
Portant le nom du plus célèbre corsaire français de l'époque Napoléonienne, Robert Surcouf (1776-1827), le submersible du même nom est presque entré dans la légende... Ce grand croiseur submersible faisait suite aux projets envisagés dans les années 20, succédant aux expériementations de la fin de la grande guerre. Fondamentalement, le Surcouf était défini comme un corsaire, s'attaquant au commerce et pouvant rester trois mois en mer, avec une grande réserve de torpilles, dont des modèles de 400 mm, spécifiquement dédiés aux navires de commerce. Possédant deux canons de croiseur lourd (203 mm) et un hydravion de reconnaissance, il avait une capacité de combat telle qu'il pouvait également affronter en surface des croisieurs auxiliaires, et escorteurs. Il possédait en outre des cales spacieuses pour héberger les équipage des navires torpillés. L'Hydravion Besson MB411, spécifiquement conçu, était minuscule et avait un rayon d'action limité. Il était au départ lancé depuis une catapulte enlevée rapidement, et son hangar se situait derrière le kiosque massif. Ses 8 TLT de 550 mm étaient répartis en quatre de proue, 4 en un banc mobile à l'arrière et 14 recharges, et les 4 de 400 mm en un banc mobile à l'avant avec 12 recharges. Ses autres missions était d'assurer les liaisons avec les colonies et d'opérer avec les escadres de surface.
Carrière opérationelle :
Le Surcouf n'était pas sans défaut. La mise en oeuvre de son hydravion était malaisée, et trop longue, et on essaya en 1938 le gyroplane pour lui succéder. Son temps de plongée était également trop important pour l'époque. Son artillerie principale et la tourelle associée provoquaient des problèmes de stabilité importants, et l'étanchétité de l'ensemble laissait à désirer, il fallut d'ailleurs des travaux dédiés pour y remédier en 1937. En 1940, le Surcouf était à Brest, après une longue mission, aux Antilles. Il apareilla en urgance pour se réfugier à Plymouth, puis fut capturé - non sans faire quatre victimes - par les Britanniques lors de l'opération "Catapult". Complexe et sans pièces de rechange, le Surcouf fut long à remettre en service.
En 1941, il fut enfin accepté aux sein des FNFL dont il était l'un des fleurons. Il passa à l'arsenal de Portsmouth pour modernisation, puis partit pour sa première mission en décembre en compagnie de corvettes des Français libres sous les ordres de l'amiral Muselier. Ce dernier rallia à la France libre Saint Pierre et Miquelon. Il opéra ensuite dans les Bermudes et fut perdu corps et biens dans la nuit du 18 au 19 février 1942 dans le golfe du Mexique. La cause de cette perte, comme par hasard reliée au "triangle des Bermudes" fit couler beaucoup d'encre et générer beaucoup de rumeurs les plus extravagantes. La commission d'enquête aboutit à deux hypothèses : La méprise et le grenadage par un PBY Catalina de l'US Navy qui l'aurait confondu avec un bâtiment Japonais équivalent, ou bien la "collision en mer", par une nuit sans lune, lorsque le submersible était tous feu éteints en train de recharger ses batteries en surface, par le cargo américain Thomson Lykes, ce dernier, possiblement lui aussi aurait fait la méprise et l'aurait éperonné. Quoiqu'il en soit, la perte fit 130 victimes, dont quatre officiers de liaison britanniques.
Specifications
Déplacement : 2880 t. standard - 4304t. Pleine Charge
Dimensions : 110 m long, 9 m large, 7,25 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 2 mot. electriques, 7600/3400 cv. Vitesse surface/plongée 18,5/10 noeuds.
Blindage : aucun
Armement : 8 TLT de 533 mm, 4 de 400 mm, 2x203 mm, 4x13.2 mm AA (2x2), un hydravion Besson Mb411.
Equipage : 150
Submersibles classe Requin (1924)
Le traité de Washington, conclu en 1923 entre les grandes puissances navales d'alors, s'interressa aux navires de lignes, aux croiseurs, mais assez peu aux submersibles et autres navires légers. La France avait donc le champ libre, ce qu'elle exploita avec notamment des concepts comme le Surcouf. Pour ce qui est de ses unités pour l'atlantique, océaniques, elle s'appuya sur les prises de guerre Allemandes (7 unités océaniques obtenues en réparations), et sur les bâtiments des séries de 1922-23 comme le Pierre Chailley, le O'Byrne, le Maurice Callot, et le Regnault. Un tonnage de 950 tonnes et un Rayon d'action (RA) de plus de 7000 nautiques fut rapidement établi. Le dessin était prêt dès 1923, et la construction du Requin démarra incontinent. Lançé en 1924, il fut la tête de série de neuf unités, dont le dernier fut lancé en 1927 et achevé en 1929. Ils pouvaient prolonger à 80 mètres grâce à leur double coque, et possédaient dix tubes lance-torpilles, dont quatre en deux bancs mobiles montés en surface (l'un deux possédait des tubes de 400 mm réservés au commerce). Les tubes extérieurs, une configuration spécifiquement Française, ne se rechargeaient qu'en surface et à quai, 16 torpilles étaient en réserve, ce qui leur donnait une durée de croisière conséquente. Leurs défauts furent partiellement corrigés lors d'une refonte en 1937-39.
Quatre unités furent capturées à Bizerte, dont trois furent transférées et servirent un temps sous pavillon Italien avant d'êtres coulés, l'un d'eux se sabordant. Le Narval et le Morse furent pris dans un champ de mines en opération et sautèrent en 1940, le suffleur sera torpillé par erreur par le HMS parthian en 1941, le Caiman se saborda à Toulon, et le Marsouin passa aux FNFL et servit jusqu'en 1945.
Specifications
Déplacement : 947 t. standard - 1440 t. Pleine Charge
Dimensions : 78,25 m long, 6,84 m large, 5,10 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer/Schneider, 2 mot. electriques, 2900/1800 cv. Vitesse surface/plongée 14/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 7 000 nautiques surface (7 noeuds), 70 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 10 TLT de 550 mm, 2 de 400 mm, 1x100 mm, 2x8 mm AA.
Equipage : 51
Submersibles classe Le Redoutable (1928)
La classe de submersibles océaniques Le Redoutable fut initiée en 1925. Elle était issue de l'étude de submersibles Allemands conservés en réparation après le traité de Versailles, et surtout des Requins, premiers submersibles océaniques Français d'après-guerre. Un grand rayon d'action (pour servir dans l'atlantique) fut le premier objectif. Ces unités devaient également assurer leur service pour la plupart dans les colonies et furent donc équipées pour le service (et en livrée "tropicale"). L'appelation officielle fut "sous-marins de longue patrouille". On s'y référa également comme la classe des 1500 tonnes. La série fut importante (trente et une unités) et se prolongea jusqu'en 1937, en pas moins de trois "sous-classes", celles de l'Espoir et de l'Agosta. Les deux autres séries, en 1928 et 1930, voyaient surrtout l'amélioration de leur groupe propulsif. Une autre des particularités spécifiquement française était les bancs de tubes lance-torpilles extérieurs, uniquement rechargeables en surface. Le banc arrière disposait de quatre tubes dont les deux centraux étaient réservés aux torpilles de 400 mm pour la guerre au commerce.
Il serait trop long de la détailler unités par unité, mais elle fut assez riche, en général, et reflête assez bien la situation bancale de la marine durant la guerre. Certains furent capturés (en Angleterre) et poursuivirent leur carrière sous bannière FNFL, handicapés par le manque de pièces de rechange (problème qui fut partiellement résolu avec des modifications dans les arsenaux US)...
>> Ci-contre : Le Redoutable, en 1939 (photo wikimedia)
D'autres plus classiquement virent du service sous les couleurs de Vichy, la plupart en méditerrannée. Après l'opération catapult, certains furent immobilisés et partiellement désarmés, d'autres coulés, d'autres le furent plus tard lors de l'opération Torch par l'aviation US. Enfin, beaucoup de sabrodèrent à Toulon. L'un d'eux, le Casabianca, s'échappa et gagna l'afrique du nord. Il fit ensuite une longue carrière sous les FNFL.
Specifications
Déplacement : 1390 t. standard - 2085t. Pleine Charge
Dimensions : 92,5 m long, 8,20 m large, 4,70 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 2 mot. electriques, 6000/2000 cv. Vitesse surface/plongée 17/10 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 14 000 nautiques surface (7 noeuds), 90 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 9 TLT de 550 mm, 2 de 400 mm, 1x100 mm, 1x37 mm, 2x13.2 mm AA.
Equipage : 61
Submersibles classe Saphir (1928)
Cette classe des "diamants" fut suffisamment connue durant la guerre pour y gagner ses "galons" au sein des forces alliées et passer ensuite à la postérité avec une nouvelle classe de sous-marins d'attaque nucléaires. Construits entre 1928 et 1935 à toulon, cette classe, spécialement conçue pour mouiller des mines, était dérivée des UC Allemands de la dernière guerre, avec des solutions modernes. Ils disposaient notamment de puis à mines latéraux à grande capacité, conçus par Normand-Fenaux. Le système, simple et efficace, se révèlera bien utile. 32 mines pouvaient êtres logées dans ces 16 puits. L'armement en torpilles était réduit à deux tubes de proue et trois (dont deux de 400 mm) dans un banc mobile à l'arrière, et moins de recharges qu'à l'ordinaire. En service en 1936, l'une de ces unités prit toute son importance durant la guerre : Non seulement elle échappa au sort de la marine Française en rejoignant rapidement les alliés, mais elle fut également le seul submersible mouilleurs de mines des alliés, et sa carrière fut méritoire.
Le Saphir, le Turquoise et le Nautilus furent tous capturés à Bizerte et transférés aux Italiens en 1942, et deux servirent quelques temps sous le nom de FR112 et 116, à Bizerte. L'un d'eux sera coulé sur place, les autres sabordés. Le Diamant se sabordera à Toulon en novembre 1942, tandis que le Perle, qui comme le Rubis était passé assez tôt du côté allié, sera coulé par erreur en 1944, un sort commun à bon nombre de navires Français. Le Rubis, capturé à Portsmouth lors de "Catapult", fut rendu plus tard aux FNFL. Sa carrière fut assez épique, avec 22 missions se soldant par la destruction directe et indirecte de vingt-quatre navires de l'axe (et 683 mines mouillées) en Norvège, dans le golfe de gascogne et dans l'atlantique. Son équipage fut décoré plusieurs fois, revevant nottamment l'ordre de la libération. Après 1946, il fut utilisé comme navire-école, retiré du service en 1948 et servit de cible sonar en méditerrannée, son épave est toujours visible à Cavalaire.
Specifications
Déplacement : 617 t. standard - 924 t. Pleine Charge
Dimensions : 65,90 m long, 7,20 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Normand-Vickers, 2 mot. electriques, 1300/1000 cv. Vitesse surface/plongée 12/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 7 000 nautiques surface (7 noeuds), 70 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 3 TLT de 550 mm, 2 de 400 mm, 1x76 mm, 2x13.2 mm AA, 32 mines.
Equipage : 42
Submersibles classe Sirène (1925)
Les submersibles côtiers de 600 tonnes, conçus pour la méditerrannée, furent conçus par Loire-Simonot, et les quatre unités construits aux chantiers de la Loire à Nantes. Leur rayon d'action était très limité et les confinait à des sorties de quelques jours seulement. Leurs torpilles étaient lancées depuis des tubes externes fixes et rotatifs spécifique à la France et repris par la suite sur les Ariane et Circé, dont deux tubes de proue, deux autres externes avant, un tube fixe externe arrière et deux en banc mobile à l'arrière du kiosque. La Grêce commanda 4 unités de ce type. La Nymphe ne participa pas à la guerre : Elle avait été accidentée en 1938 et jugée irrécupérable. Les trois autres, après quelques patrouilles entre septembre 1939 et novembre 1942 étaient stationnés à Toulon ou elles se sabordèrent. La Regia marina lança des opréations de renflouage, puis de réparations, qui comme les autres unités de Toulon, n'aboutirent pas. Les submeribles furent envoyés par le fond lors de raids aériens alliés préparant le débarquement en provence.
Specifications
Déplacement : 609 t. standard - 757 t. Pleine Charge
Dimensions : 64 m long, 5,20 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 2 mot. electriques, 1300/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/7,5 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 7 000 nautiques surface (7 noeuds), 70 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 7 TLT de 550 mm, 1 piece de 76 mm.
Equipage : 42
Submersibles classe Ariane (1925)
Seconde série de submersibles côtiers de 600 tonnes, toujours prévus pour opérer en méditerrannée, furent construits par Normand-Fenaux entre 1924 et 1926, le dernier entra en service en 1927. Ils étaient notoirement plus fiables et robustes que les précédents, plus large d'un mètre, mais répétaient l'armement inhabituel en tubes extérieurs avant, banc de tubes mobiles à l'arrière, et tubes classiques de proue et poupe. Des quatre, l'Ondine ne participa pas à la guerre, elle fut perdu en 1928 suite à un accident. Les trois autres furent perdus à l'occasion de l'opération Torch (débarquement allié en Afrique du nord), deux seront coulé à Oran et l'Eurydice sabordée à Toulon en novembre 1942 au moment de l'opération "Lila".
Specifications
Déplacement : 626 t. standard - 787 t. Pleine Charge
Dimensions : 66 m long, 6,20 m large, 4,20 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Normand-Vickers, 2 mot. electriques, 1250/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/7,5 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 7 000 nautiques surface (7 noeuds), 70 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 7 TLT de 550 mm, 1 piece de 76 mm, 2 mitrailleuse de 8 mm AA.
Equipage : 41
Submersibles classe Circé (1925)
Troisième série de submersibles côtiers de 600 tonnes pour la tranche 1925, ils étaient cette fois construits par Schneider-Laubeuf, le célèbre précurseur. Ils étaient plus courts que les Ariane, et ce faisant un peu plus maniables. Leur armement restait inchangé dans son arrangement typiquement Français à l'époque. La classe se composait d'unités au nom mythologiques, comme les autres submersibles de seconde classe, Circé, Calypso, Thétis, et Doris. Leur sort fut rapidement scellé durant la guerre : Le Doris fut torpillé par l'U9 en mars 1940, alors qu'il opérait en Norvège, le Circé et le Calypso étaient basés à Bizerte, ils furent capturés par les Italiens, puis intégrés à la Regia Marina comme FR117 et 118, et détruits tous deux par l'aviation alliée, le second alors sous pavillon de la Kriegsmarine en 1944. Quand au Thétis, il se saborda à Toilon en novembre 1942.
Specifications
Déplacement : 615 t. standard - 776 t. Pleine Charge
Dimensions : 62,5 m long, 6,20 m large, 4 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Schneider-Laubeuf, 2 mot. electriques, 1250/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/7,5 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 80 m - RA : 7 000 nautiques surface (7 noeuds), 70 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 7 TLT de 550 mm, 1 piece de 76 mm, 2 mitrailleuse de 8 mm AA.
Equipage : 41
Submersibles classe Argonaute (1929)
Cette série de submersibles côtiers de 630 tonnes, constituaient la tranche 1929-1932. Ils étaient une amélioration des précédents. Plus spacieux, avec plus d'autonomie, et plus rapides et stables en plongée. Leur armement était toujours répartis en tubes extérieurs et classiques, la différence étant que le banc mobile à l'arrière abritait cette fois des tubes de 400 mm destinés aux navires de commerce. Des quatre unités, seul l'Argonaute fut perdu, grenadé par des escorteurs américains en tentant de venir s'opposer au débarquement allié (opération Torch) le 8 novembre 1942 au large d'Oran. Les trois autres passèrent aux FNFL et survécurent au conflit. Ils seront démobilisé en 1946 et démolis peu après.
Specifications
Déplacement : 630 t. standard - 798 t. Pleine Charge
Dimensions : 63,5 m long, 6,40 m large, 4,20 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Schneider-Carel, 2 mot. electriques, 1300/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 90 m - RA : 10 000 nautiques surface (7 noeuds), 100 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 6 TLT de 533 mm, 2 TLT de 400 mm, 1 piece de 76 mm, 1 mitrailleuse de 13.2 mm AA.
Equipage : 41
Submersibles classe Diane (1932)
Cette seconde série des "630 tonnes" avait été construite par Normand-Fenaux, à raison cette fois de neuf unités, dont le dernier entra en service en 1935. Ils étaient un peu plus grands et solides que les Argonaute, plus rapides également en surface grâce à des diesels plus puissants. Leur armement était le même que les Argonaute, à part les tubes passant à 550 mm. Tous sauf trois (qui passèrent aux FNFL après nov. 1942) furent coulés, sabordés ou perdus durant le débarquement en Afrique du Nord.
Specifications
Déplacement : 671 t. standard - 810 t. Pleine Charge
Dimensions : 64,4 m long, 6,20 m large, 4,30 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Normand-Vickers, 2 mot. electriques, 1400/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 90 m - RA : 9 000 nautiques surface (7 noeuds), 100 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 6 TLT de 550 mm, 2 TLT 400 mm, 1 piece de 76 mm, 1 mitrailleuse de 8 mm AA.
Equipage : 41
Submersibles classe Orion (1932)
Cette série de 630 tonnes fut la dernière, deux unités par les chantiers Loire Dubigeon. Ils étaient un peu plus légers que les autres, mais reprenaient l'essentiel de leurs caractéristiques. En 1940, ils étaient basés sur l'atlantique. Avec l'avance des troupes Allemandes, ils joignirent Portsmouth. C'est là qu'ils furent internés lors de l'opération catapult. Quelques mois plus tard, ils reprenaient la mer sous pavillon des forces navales françaises libres. Ils opérèrent ainsi du côté des alliés jusqu'en 1943, puis furent cannibalisés, -faute de pièces, restées en France- pour réparer le Junon et la Minerve. Ce qu'il en restera sera démoli peu après.
Specifications
Déplacement : 658 t. standard - 787 t. Pleine Charge
Dimensions : 67,7 m long, 6,20 m large, 4,40 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 2 mot. electriques, 1400/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 90 m - RA : 9 000 nautiques surface (7 noeuds), 100 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 6 TLT de 550 mm, 2 TLT 400 mm, 1 piece de 76 mm, 1 mitrailleuse de 8 mm AA.
Equipage : 41
Submersibles classe Aurore (1939)
Après l'arrêt dans les programmes suite à l'arrivée du front populaire, la reprise de la tranche 1938 se traduisit par une nouvelle série de submersibles côtiers de 630 tonnes. Ce fut aussi la dernière. En réalité ils étaient nettemment plus grands et plus lourds, conçus pour affronter l'atlantique. L'une de leurs étrangetés était leur pièce de 100 mm installée derrière une semi-tourelle prolongeant l'avant du kiosque. Leur rayons d'action était très supérieur, et leur armement, bien qu'abandonnant les tubes externes avant, conservait un banc amovible de surface à l'arrière, triple. Ces tubes étaient uniformément de 550 mm. Comme la plupart n'étaient par opérationnels au moment ou les forces Allemandes arrivait en vue des ports et arsenaux de la côte (sauf l'Aurore), leur sort fut catastrophique. L'Aurore était dans le sud de la France, et se sabordera à Toulon en nov. 1942. La Créole, construite chez Augustin Normand, fut remorquée jusqu'en Angleterre pour éviter sa capture. Il fut achevé selon des spécifications Britanniques et au final assez différent de son design d'origine. Ainsi modernisé, ce bâtiment eut une carrière assez longue après guerre. Tous les autres (6 unités) furent effectivement capturées, mais une seule entra en service (UF2 ex-La Favorite) sous pavillon Allemand, et coulé en juillet 1944. Quatre autres seront achevés après guerre avec de
Specifications
Déplacement : 658 t. standard - 787 t. Pleine Charge
Dimensions : 67,7 m long, 6,20 m large, 4,40 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 2 mot. electriques, 1400/1000 cv. Vitesse surface/plongée 14/9 noeuds.
Profondeur pratique de plongée : 90 m - RA : 9 000 nautiques surface (7 noeuds), 100 nautiques plongées (7 noeuds).
Armement : 6 TLT de 550 mm, 2 TLT 400 mm, 1 piece de 76 mm, 1 mitrailleuse de 8 mm AA.
Equipage : 41
Avisos coloniaux classe Bougainville (1931)
Ces avisos étaient un genre de bâtiment léger qui était alors utilisé comme un susbstitut à la fois aux cannonnières et aux destroyers. Leur rôle était d'essence coloniale, il devaient "montrer le drapeau" sur des stations lointaines. Ils étaient entièrement équipés pour le service tropical, dotés de moteurs diesels économiques, et bien armés, quoique bien moins qu'un destroyer. Grâce à leur tirant d'eau ils étaient capables en outre de remonter très en amont des grands fleuves. Très habitables, ils pouvaient servir de QG flottant et embarquer une compagnie de fusiliers marins coloniaux. On pouvait les équiper également de panneaux blindés amovibles pour forcer d'éventuels barrage et contrer des tirs d'armes légères, ainsi que les masques des pièces principales d'artillerie. On leur avait même monté une catapulte, avec un appareil d'observation léger.
La série (qui comprendra 10 bâtiments construits près de Bordeaux) répartis en 4 tranches (1927,1929,1931, 1937 et 1939) démarra en 1931 pour se terminer au moment de la capitulation, avec les deux derniers, neuvième et dixième bâtiments (La Pérouse et Beautemps-Baupré) en achêvement dans leur bassin de la Gironde (Chantiers de Bordeaux, Dyle et Baccalan). Le premier se saborda en le 24 juin 1940, le dernier resterea inachevé jusqu'à la fin de la guerre.
Le destin de ces neuf bâtiments fut contrasté, malgré le fait qu'ils étaient presque tous affectés loin de la France métropolitaine, par les vicissitudes de la situation locale et du poids respectif des Français libres et de la France de Vichy. Ce fut la seule classe de bâtiment qui vit deux unités s'affronter pour le contrôle de ces stations lointaines, que beaucoup comme De Gaulle considéraient comme un tremplin pour permettre à la France libre, avec armes, hommes et matériels, de revenir au premier plan. Le Bougainville, entamé en 1929 et admis en service en 1933 était basé en AEF (à Libreville au Gabon). Il y fut attaqué et finalement coulé le 9 novembre 1940 après un duel épique par le Savorgnan de Brazza, des FNFL.
Le Dumont D'Urville était basé en Indochine. Il participa à la bataille de Koh Chang en compagnie du Lamotte-Picquet et sera réformé après guerre, de même que l'Amiral Charner, mais ce dernier se sabordera en mars 1945 lorsque les Japonais prendront l'indochine Française. Le D'Iberville était basé en Afrique du nord et vint se réfugier à Toulon où il se sabordera en nov. 1942. Enfin, le d'Entrecasteaux et Rigault de Genouilly (aux ordres de la france de Vichy) seront coulés par la Royal Navy. Le La Grandière fut intégré aux FNFL, réarmé et rééquipé aux standards américains en 1943 (DCA de 20 et de 40 mm, radar, sonar..), puis survécut au conflit et eut une longue carrière après guerre.
Specifications
Déplacement : 1970 t. standard - 2600 t. Pleine Charge
Dimensions : 103,70 m long, 12,70 m large, 4,50 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer ou Burmeister & Wein, 3200 cv. Vitesse maxi 17 noeuds.
RA : 13 000 nautiques (8 noeuds), capacité 60 t mazout, 220 t gazole.
Blindage : 10 mm masques des pièces principales
Armement : 3 x 138 mm, 4 x 37 mm AA, 6 mitrailleuses de 13.2 mm AA, 50 mines, grenades ASM.
Equipage : 135
Avisos de premiere classe Arras (1919-24)
Ces avisos furent conçus en 1917 pour compenser le manque de main-d'oeuvre et de capacité des grands arsenaux militaires. Comme pour les Britanniques avec la classe Flower, ils étaient prévus pour être construits par des chantiers civils, sur le modèle de caboteurs et cargos légers de type "trois îles". Cela n'était pas dans le but d'en faire des "Q-ships", mais tout de même permettait de leurrer les U-Bootes adverses, pensant que le convoi n'était pas escorté. De fait, ces escorteurs étaient lents, mais bien armés, et près de trente furent construits - trop tard - pour participer à la première guerre mondiale, étant admis en service à partir de 1919. Une dizaine fut démilitarisée et servit par la suite aux services de l'aéropostale, ravitaillant notamment les Latécoère. Le Belfort participa à l'opération Dynamo, puis capturé ensuite à Portsmouth, passa aux FNFL. Il faisait partie des onze bâtiments encore en service actif en septembre 1939. Deux autres étaient stationnés en Indochine (Marne et Tahure), ils participèrent à la bataille de Kho Chang. La plupart servirent de patrouilleurs ou même de navires-dépôts en Angleterre. Ils furent réarmés de DCA et de grenades SM avec mortiers Thornycroft modernes.
Specifications
Déplacement : 850 t. standard - 1300 t. Pleine Charge
Dimensions : 85 m long, 10,10 m large, 4,50 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 1500 cv. Vitesse maxi 16 noeuds.
RA : 10 000 nautiques (8 noeuds)
Armement : 2 x 100 mm, 2 x 37 mm AA, 4 mitrailleuses de 13.2 mm AA, 16 grenades ASM (1940).
Equipage : 120
Avisos de premiere classe Marne (1917-18)
Ces avisos de première classe furtent construits par des chantiers militaires (Rochefort, Lorient et Brest) à partir de 1916, en un temps record. Leur coque était "flush-deck" pour simplifier leur construction. Ils virent du service tard dans la guerre, étant admis en service fin 1917 et en 1918. En 1939, les Marne, Somme et Yser étaient encore en service. Le Somme fut capturé lors de l'opération Catapult en Angleterre, et jugé obsolète, il fut vendu en 1941. Le Marne était stationné en Indochine et se saborda en mars 1945 devant l'avance Japonaise. L'Yser enfin se saborda à Toulon en novembre 1942. A côté de ces bâtiments, existaient également en 1939 les avisos- patrouilleurs comme l'Ailett et Ville d'Ys, et les chalutiers armés Dubourdieu et Quentin Roosevelt.
Specifications
Déplacement : 655 t. standard - 910 t. Pleine Charge
Dimensions : 75 m long, 9 m large, 4,20 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 1500 cv. Vitesse maxi 16 noeuds.
RA : 10 000 nautiques (8 noeuds)
Armement : 2 x 100 mm, 2 x 37 mm AA, 4 mitrailleuses de 13.2 mm AA, 16 grenades ASM (1940).
Equipage : 110
Avisos dragueurs de mines classe Elan (1938)
Ces treize bâtiments conçus en 1936, et construits à Port de Bouc (Provence), Dunkerque, et Dubigeon à Nantes ne furent prêts pour la plupart qu'en 1939-1940. Ils servirent donc dans la marine de Vichy, et principalement comme escorteurs ASM, jamais comme dragueurs de mines. Leur coque très basse étaient un problème par gros temps, et en particulier en mer du nord. malgré cela, quatre participèrent à l'évacuation de Dunkerque en juin 1940, et furent plus tard internés par les Britanniques lors de l'opération Catapult. Faute d'équipages, La Capricieuse servit sous pavillon Britannique, tandis que les trois autres (Cdt Dominé, Cdt Duboc, la moqueuse) furent retournés aux FNFL et servirent à escorter des convois jusqu'à la fin du conflit.Les autres, l'Elan, le Cdt Delage, la Boudeuse et la Gracieuse étaient au Maroc et connurent des sorts différents : L'élan fut interné en Turquie en 1941 et retourna aux FNFL en décembre 1944, et les autres furent capturés par les alliés lors de l'opération Torch et reversés plus tard aux FNFL. Les autres de la classe furent basés à Toulon où ils se sabordèrent, exception faite du Cdt Bory qi parvient à rejoindre les alliés et combattit sous les FNFL. Les Allemands renflouèrent quatre de ces bâtiments, et après réparations sommaires ils furent envoyés en Italie. Après la capitulation, ces navires furent opérés un court moment par la Kriegsmarine, et coulés par des raids aériens en 1944. Les bâtiments qui survécurent au conflit (neuf) servirent pour certains jusqu'en 1963.
Specifications
Déplacement : 630 t. standard - 895 t. Pleine Charge
Dimensions : 78,3 m long, 8,7 m large, 3,28 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 4000 cv. Vitesse maxi 20 noeuds.
RA : 10 000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 1 x 100 mm (ou 2x90 mm DP), 6 mitrailleuses (1x4, 2x2) de 13.2 mm AA, 16 grenades, 2 mortiers ASM (1940).
Equipage : 106
Avisos dragueurs de mines classe Chamois (1942)
Conçus pour succéder aux Elan en 1939 (tranches 1935, 1937et 1939), cette série s'en distinguait par un gaillard d'avant plus haut d'un pont, salutaire dans les conditions de mer formée. De ce fat, et par d'autres améliorations mineurs, ils constituaient une nette amélioration de leurs capacités, non en tant que dragueurs de mines, mais comme les Elan, chasseurs de submersibles et escorteurs. Le début de la guerre ralentit considérablement les travaux d'achêvement. Malgré cela 5 premiers furent achevés pour servir la marine de Vichy, et après leur sabordage, quatre autres furent achevés par les Allemands, et opérés par eux et les Italiens (SG14, SG21, SG16, UJ221), coulés en opérations par les alliés en 1944 (l'Amiral Sénès se sabordera à Toulon lors de l'opération Dragoon). La Surprise fut coulée à Oran par l'aviation US lors de l'opération Torch, sous pavillon de Vichy. Les autres furtent réparés et servirent après guerre. Une autre série de douze bâtiments fut déprogrammée.
Specifications
Déplacement : 647 t. standard - 900 t. Pleine Charge
Dimensions : 78,3 m long, 8,7 m large, 3,28 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 4000 cv. Vitesse maxi 20 noeuds.
RA : 10 000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 1 x 100 mm (ou 2x90 mm DP), 6 mitrailleuses (1x4, 2x2) de 13.2 mm AA, 16 grenades, 2 mortiers ASM (1940).
Equipage : 106
Dragueurs de mines classe Ardent (1916-17)
Construits comme chasseur de submersibles et escorteurs et dénommés "cannonières ASM" en 1916-17, les Ardent comprenaient 26 bâtiments, construits en un temps record. Ils firent service durant les années vingt et trente, mais furent progressivement déclassés, les survivants étant entretenus avec les pièces des autres. Ainsi quatre d'entre eux étaient toujours en service, sur les listes en temps que avisos de seconde classe et servant de drageurs de mines. Les Audacieuse, Tapageuse, Dédaigneuse et Etourdi. Deux seront retirés du service actifs en 1940 et 1941, deux seront sabordés à Toulon dont un renfloué et réparé, puis utilisé par les Allemands en méditerranée, où il fut coulé en 1944.
Specifications
Déplacement : 310 t. standard - 410 t. Pleine Charge
Dimensions : 30,2 m long, 7,20 m large, 2,90 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 mot. triple expansion Indret, 1500-2200 cv. Vitesse maxi 14-17 noeuds.
RA : 4000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 2 x 100 mm, 2 mitrailleuses (2x2) de 13.2 mm AA, 8 grenades ASM.
Equipage : 55
Dragueurs de mines classe Friponne (1917-18)
En 1916 il apparraissait déjà que les machines à triple expansion favorisaient la vitesse, mais étaient gourmands et pénalisaient le rayon d'action de ces "canonnières ASM". On en vint donc à installer des diesels sur une nouvelle série de bâtiments dérivés, la classe Friponne. Ces navires mis en chantier fin 1915 entrèrent en service en parrallèle en 1916 et en 1917. En 1939, tous avaient été déclassé sauf deux : L'Engageante et la Surveillante. A leurs côtés on trouvait également les survivants en bon état de la classe Granit de 360 tonnes (1919), Conquérante et Meulière. Deux survécurent au conflit. Il est à noter que quatre bâtiments furent vendus à la marine Roumaine. Réarmés, ils participèrent activement à la seconde guerre mondiale. Ils firent ensuite une très longue carrière, modernisés plusieurs fois, jusqu'en 1984...
Specifications
Déplacement : 255 t. standard - 315 t. Pleine Charge
Dimensions : 66,4 m long, 7 m large, 2,80 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 900 cv. Vitesse maxi 14,5 noeuds.
RA : 9000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 2 x 100 mm, 2 mitrailleuses (2x2) de 13.2 mm AA, 8 grenades ASM.
Equipage : 54
Chasseurs de submersibles classe Ch1 et ch5 (1936-40)
Parmi la "poussière navale" dédiée à la lutte ASM, les chasseurs figuraient en bonne place. Inspirés des SC110, la classe massive de chasseurs en bois construits aux USA (notamment chez Elco, qui produira plus tard les péniches de débarquement), ils étaient plus grands et entièrement en métal. 18 bâtiments, en deux classes, furent construits entre 1935 et 1940 aux chantiers de Bretagne. Ils utilisaient notamment le vénérable canons de 75 mm de campagne, disposaient de mitrailleuse de défense AA, de racks et de mortiers, avec de nombreuses grenades en réserve. Derstinés à l'atlantique, ils étaient rapides, mais leur finesse de coque était un problème par gros temps. Deux furent perdus en 1940, un par la Luftwaffe devant Dunkerque, l'autre sabordé. Les survivants se réfugièrent à Portsmouth et furent intégrés à la Royal Navy. A partir de 1943 ils furent rétrocédés aux FNFL. Quand aux bâtiments en achêvement en zone libre après la capitulation, ils furent opérés par Vichy, puis en 1943, par la Kriegsmarine. Aucun de ces dernier bâtiments ne survécut à la guerre.
Specifications
Déplacement : 107 t. standard - 137 t. Pleine Charge
Dimensions : 37,1 m long, 5,60 m large, 1,95 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels MAN, 1130 cv. Vitesse maxi 15,5 noeuds.
RA : 2000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 1 x 75 mm, 4 mitrailleuses (2x2) de 13.2 mm AA, 6 grenades, 2 mortiers ASM.
Equipage : 26
Chasseurs de submersibles classe SC110 "eagle" (1917-22)
Construits en bois chez Elco et Higgins (futurs constructeurs des péniches de débarquement de la seconde guerre mondiale), les chasseurs de submersibles classe "110 pieds", et Ford "eagle", furent construits en masse pour l'US Navy (448 unités) et également pour la marine Française qui en acquit 41, plus 15 construits sous licence. En 1939, il en restait 8 en méditerrannée, et 4 en indochine. Leur sort reste incertain.
Specifications
Déplacement : 85 t. standard - 98 t. Pleine Charge
Dimensions : 33,5 m long, 4,51 m large, 1,75 m de tirant d'eau.
Machines : 3 hélices, 3 mot. Ford, 3x220 cv. Vitesse maxi 18 noeuds.
RA : 3000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 1 x 75 mm, 2 mitrailleuses de 12.7 mm AA, 1 Y-gun, 12 grenades ASM.
Equipage : 27
Canonnières coloniales (1922-36)
Il serait trop long de décrire par le menu et en détail la construction et la carrière de toutes les canonnières armées par la France et postées aux quatre coins de son empire colonial. Elles avaient en commun une coque à fond plat, des supertructures dotées de panneaux amovibles de blindage, la possibilité de mettre en oeuvre une compagnie de fusiliers marins, une pièce de campagne et des mitrailleuses. La plupart servaient sur le Mékong. Les trois plus récentes notamment méritent un descriptif : La classe Argus (deux canonnières pour le Yang-Tsé en 1922-24) de 220 tonnes, qui furent sabordées au moment de l'invasion Nippone en 1945. il y eut aussi la classe My Tho (1933) comprenant les My Tho et Tourane (1933), de 95 tonnes, construits à Saigon et spécialement équipées pour héberger une compagnie de marine. Enfin, l'unique canonnière Francis Garnier, construite en France aux chantiers CMN en 1936 et affectée également à l'indochine. Ce fut la plus grande canonnière jamais construite pour les eaux chinoise par aucun pays. Elle portait une artillerie conséquente répartie en pièces de 100 mm, 75 mm et 37 mm, ce qui valut même le surnom de "cuirassé du mékong"... Ce bâtiment fut coulé par l'aviation Nippone en 1945.
Specifications
Déplacement : 639 t. standard - 690 t. Pleine Charge
Dimensions : 65 m long, 10,3 m large, 2,2 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 moteurs, 2 chaudières TE Du Temple, 3200 cv. Vitesse maxi 15 noeuds.
RA : 3000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 1 x 100 mm/45 mod. 1917, 1 x 75 mm mod 1924, 2 x 37 mm/50 mod. 1925, 4 mitrailleuses de 8.8 mm AA.
Equipage : 103
Ravitailleurs d'hydravions classe Sans Souci (1939)
En complément du Cdt Teste, on avait prévu une flotille de soutien composée de quatre unités, les Sans Souci, approuvés en 1938. Leur construction démarra en 1939, et était bien avancée en juin 1940. Ils ne furent pas détruits et leur achêvement se poursuivit pour le compte de la amrine Allemande. malgrè les aléas et retards du fait de sabotage, les trois premières unités rebaptisées SG1 à 3 entrèrent en service en 1944 et le SG1 fut coulé en opération. Les deux autres survécurent à la guerre et firent une longue carrière après reconstruction comme bâtiments de surveillance (Beautemps-beaupré et Lapérouse).
Specifications
Déplacement : 1372 t. standard - 1760 t. Pleine Charge
Dimensions : 95 m long, 11,7 m large, 3,2 m de tirant d'eau.
Machines : 2 hélices, 2 diesels Sulzer, 4200 cv. Vitesse maxi 18 noeuds.
RA : 6000 nautiques (9 noeuds)
Armement : 2 x 76 mm.
Equipage : 120
Croiseurs lourds classe SAINT LOUIS (1940)
Le croiseur lourd Algérie fut considéré comme le plus réussi des "croiseurs washington", un compromis technique parfait respectant le traité. On attendant le viellissement de la tranche de croiseurs lourds de la classe Duquesne pour lancer une nouvelle série, votée en 1939 lorsqu'il apparaissait que le traité n'était plus respecté par les marines belligérantes (et fut levé de facto). De ce fait, la classe suivante dite "Saint Louis" qui devait comprendre quatre bâtiments, était d'un tout autre niveau, avec un déplacement standard porté à plus de 14 000 tonnes, et une artillerie principale de neuf pièces de 203 mm (en trois tourelles triples, une configuration alors en vogue dans de nombreuse marines pour ses avantages). Autre innovation, les Saint Louis devaient disposer d'un "mât chelminée" repris du Richelieu et devaient être pourvus d'un sonar et d'un radar, quoique conservant leurs hydravions. Avec 202 mètres de long pour 20 de large, un blindage porté à plus de 210 mm par endroit, un tonnage à pleine charge estimé à 16 000 tonnes, ils étaient en mesure de répliquer efficacement aux croiseurs lourds Allemands de la classe Blücher (1937). Outre leur artillerie de 203 mm, ils devaient porter 8 pièces de 100 mm en tourelles doubles 8 de 37 mm également en tourelles dont le modèle sera repris sur les escorteurs et destroyers après guerre. Leur turbines parsons couplées avec 6 chaudières suralimentées Indret devaient leur donner 130 000 cv pour une vitesse de pointe de 34 noeuds. Leur construction fut approuvée en avril 1940, mais leur construction ne fut jamais démarrée ni approuvée, la campagne de France y coupa court. S'ils avaient étés bâtis, ils auraient probablement été mis en service en 1943-44 et auraient étés très comparables aux Baltimore de l'US Navy...
Croiseurs légers classe DE GRASSE (1940)
Le remplacement des bâtiments de la classe Duguay-Trouin, datant des années vintg, avait été envisagée dès 1936. Aprouvée dès 1937, la classe De Grasse (comprenant également le Chateaurenault et le guichen), fut ordonnée en 1938 et la construction du De Grasse entamée à l'arsenal de Lorient en novembre 1938. En juin 1940, avec un manque de personnel et de matériels, la construction de la coque n'était pas achevée. De fait, l'occupant autorisa le régime de Vichy à le terminer pour son propre compte, mais le personnel manquant, et par peur d'une récupération par les Allemands, les travaux n'aboutirent jamais. On repris les travaux, sur de nouveaux plans, en 1948, et le De Grasse devient un croiseur antiaérien en 1950, et fit une longue carrière, n'étant radié qu'en 1976. Les De Grasse devaient être mieux protégés que les La Galissonière, tout en conservant l'arrangement en trois tourelles tribles des bâtiments précédents. Leur artillerie antiaérienne comprenait 6 pièces de 90 mm en trois tourelles (placées à l'arrière), ainsi que 5 affûts simples de 25 mm d'un nouveau modèle, à tir rapide. Ils portaient en complément des affûts quadruples de 13.2 mm, et deux bancs triples de tubes lance-torpilles de 550 mm. Ils disposaient de quatre hydravions en complément, dont deux Loire 130 d'observation et deux Laté 298 de torpillage et grenadage ASM. Ils conservaient leur proue carrée, et leurs dimensions, quoique toujours compactes, passaient à 176 mètres pour 18 mètres de large, et 9900 tonnes à pleine charge. Ils disposaient de quatre hélices mûes par autant de turbines Rateau-Bretagne et quatre chaudières indret pour 110 000 cv et 33 noeuds.
Destroyers classe Desaix (1938)
Les Mogador étaient des "prototypes" d'une nouvelle génération de destroyers lourds conçus pour escorter les cuirassés rapides de la force d'intervention "force de raid" basée dans l'atlantique. Ce fut la classe Desaix, approuvés en mai 1938 et comprenant le Desaix, le Hoche, le Kléber et le Marceau, finalement suivis par une autre série de six bâtiments, la classe bayard, approuvé en avril 1940. On avait prévu l'achêvement des premiers vers 1942. Malheureusement, leur construction ne démarra jamais. Les Desaix reprenaient l'essentiel des Mogador, dont les fameuses "pseudo-tourelles" de 130 mm. On avait toutefois prévu semblet'il une installation électrique plus adéquate, et les premiers retours d'espérience des Mogador firent que l'on refit également leur gouvernail. Ils étaient plus grands et plus lourds (3000 tonnes standard, 3900 tonnes PC, 139 m x 13 m), atteignant le tonnage intermédiaire dit de "super-destroyers", ou de croiseurs légers en réduction. Leur artillerie AA comprenait des affûts doubles de 37 mm et quadruples de 13.2 mm. Leurs six tubes lance-torpilles étaient replacés dans l'axe et le poids dans les hauts avait été sensuiblement réduit, ce qui aurait amélioré leur stabilité en roulis.
Specifications
Torpilleurs classe Le Fier (1938)
La relève des torpilleurs de la classe Melpomène, jugés trop étroits à l'usage, devait se faire avec la série des "Le Fier", presque du tonnage de destroyers (1010 tonnes lèges, 1337 tonnes pc), approuvé en 1938 et prit place aux chantiers de la Loire et de Bretagne en 1940, mais jamais menée à terme. Le sbâtiments les plus avancés et dont la construction fut reprise par l'occupant ne fut jamais menée à terme à force de sabotages et ils furent finalement plastiqués par les Allemands eux-mêmes après le débarquement allié. Ces derniers devaient être équipés de deux "pseudo-tourelles" de 100 mm placées à l'arrière, pour réduire le poids sur le gaillard d'avant, et donc la stabilité. De la DCA prenait place sur ce gaillard, en deux affûts quadruples de 13.2 mm et un excellent battement, ce qui était une configuration à l'époque assez inédite. Quatre tubes lance-torpilles en deux paires dans l'axe complétaient le tout. Ils auraient étés de bons marcheurs avec une bien meilleure autonomie, leurs turbines Rateau servies par trois chaudières Indret leur donnant 30 800 cv pour 33 noeuds. Ils mesuraient 95 mètres par 9,40 m et leur équipage aurait dû comprendre 136 officiers et matelots.
Autres Projets
Les submersibles classe Morillot :
Conçus pour succéder à la longue série des Redoutable (1931), ces grands submersibles océaniques devaient avoir un déplacement de 2500 tonnes, et devaient êtrs postés dans les bases de l'empire colonial Français. Ils étaient plus puissants et plus rapides de deux noeuds en surface, avec une autonomie encore augmentée et un temps de plongée amélioré. La première tranche fut autorisée dès 1934 mais la construction ne démarra qu'en 1939 à Cherbourg. Les ouvriers en charge les plastiquèrent en juin 1940 pour qu'ils ne tombent pas entre les mains de l'ennemi. La première série devait comprendre les Rooland Morillot, et les martinique, La Praya, Guadeloupe et Réunion. Longs de 102 mètres pour 8,32 de large, avec dix tubes lance-torpilles de 550 mm et deux de 400 mm, deux mitrailleuses de 13.2 mm et une pièce de 102mm.
Les submersibles classe Emeraude :
il s'agissait de la succession des Saphir, comme mouilleurs de mines améliorés, devant disposer de 40 mines logées en dix tubes latéraux. Leur déplacement en plongée devait avoisiner les 1120 tonnes, pour une taille de 72.70 x 7,3 x 4,1 mètres, deux diesels Sulzer leur donnant 2000 cv pour une vitess en surface de 15 noeuds et en plongée de 9 noeuds.
Les submersibles classe Phénix :
Ils devaient constituer une seconde tranche épaulant les Aurore précédents (1939), autorisé en 1939. Il s'agissait de submersibles océaniques de sconde classe, légers, conçus pour la méditerranée. Leur tonnage les distinguait nettement des séries précédentes, avec 1056 tonnes lèges et 1250 en plongée. Leur vitesse nominale en surface était de 19 noeuds, ce qui était excellent, et leur autonomie soignée. Ils portaient une artillerie de défense AA uniquement, et 10 tubes lance-torpilles de 550 mm, dont deux externes à l'arrière, avec 10 recharges. 13 unités étaient prévues, portant des noms dérivés du calendrier révolutionnaire (brumaire, etc..). Aucun ne fut achevé.
WHAT IF : Les cuirassés de la classe Normandie (1913) :
Les cuirassés de la classe Normandie faisaient partie des projets de l'amiral Boué de lapeyrère, energique réformateur de la marine, approuvé lors de la tranche 1912. Ils furent entamés, mais jamais achevés. Seul le Béarn le fut après guerre, en servant de base pour un porte-avions, le premier de la marine Francaise (-v. plus haut). Toutefois vu l'armement impressionant qu'ils devaient initialement portés on est en droit de se poser la question : "Et si..." Si ces bâtiments avaient étés lancés (si la grande guerre avait suivi un cours différent, loin de la France ou n'avait même jamais démarré) et que leur achêvement avait été mené à terme, ces quatre bâtiments auraient été mis en service entre 1916 et 1917 et auraient étés de formidables adversaires, avec une batterie trois fois quadruple de 340 mm, configuration unique en son temps, leur donnant un potentiel de douze pièces en bordée, quatre en chasse et huit en retraite...
Le traité de washington aurait sans doute, à cause de la limitation du tonnage alloué à la France condamné les trois Courbet de 1911, probablement relégués à l'écolage, et épaulés par les trois provence. Tout comme les Bretagne et Courbet, ils auraient étés modernisés une première fois en 1932-35, (voir première reconstitution), et que dire s'ils avaient subis une refonte complète et totale, à l'instar des bâtiments Italiens contemporains ? Et l'apparence qu'ils auraient eu s'ils étaient passé du côté allié et modernisés aux USA en 1943 ?...
Aéronavale Francaise (1928-39)
L'aéronavale Française est née pednant le premier conflit mondial. Les porte-hydravions utilisés alors mettaient en oeuvre de frêles hydravions monomoteurs d'observation. Les Francais avaient la paternité de l'hydravion, le premier ayant volé en 1910 (Le Canard, de Henri Fabre) sur l'étang de Berre. Depuis lors, outre les cargos et vapeurs reconvertis pour la guerre, le Foudre, un ancien croiseur porte-torpilleur, fut le premier porte-aéronef d'escadre français. En 1918 les choses allaient si vite que la guerre aéronavale était déjà pleinement opérationelle. Le porte-avions Anglais Argus devait mener un assault aéroporté comprenant bombardiers et chasseurs sur les installations militaires Allemandes de la mer du nord. L'aéronavale Française s'est développée après guerre autour de missions d'ordre "passive", hydravions d'observations et appareils de liaisons pour les colonies. En 1918, pas moins de 7 bases pour appareils d'observation et de patrouille existaient, mais la plupart des Voisin et Caudron qui y étaient basés furent démantelés ou reconvertis pour le service civil...
L'intêrét pour l'aéronavale ne fut relancé qu'à la suite d'une délégation d'étude partie au Royaume-Uni et revenue avec la ferme intention de donner à la France son premier vrai porte-avions. Le Béarn fut choisi comme plate-forme et les travaux de reconversion lancés. Les essais de déceollage et récupération se faisaient depuis le cuirassé Provence en attendant la mise en service du béarn et des essais de décollage depuis l'aviso Bapaume. Ce dernier fut terminé en 1928. Entre-temps, l'aéronavale se dota de son premier bombardier-torpilleur à coque flottable embarqué, de la série des Levasseur PL4, et du Farman F60 Goliath basé à terre. La première escadrille opérationelle sur le Béarn est la 7B1, en 1928. Dans le même temps, les hydravions embarqués se retrouvent sur la plupart des croisieurs de la marine. Le premier catapultage est réalisé en 1927. En 1930, avec la constitution de deux autres escadrilles et les premières manoeuvres, l'aéronavale dispose des chasseuers embarqués Dewoitine D1C1, des hydravions à terre FBA17.
En 1932 est mis en service le commandant teste. Quoique bien conçu, ce transport d'hydravions est trop lent pour suivre les escadres et se révèlera difficilement utilisable par la suite, bien que ses appareils, des LGL811 et Cams 37, étaient excellents. L'aviation embarquée du béarn n'était pas aussi convaincante. Outre le désastreux Levy-Biche LB2 et le vieillissant D1C1, elle s'équipera des Levasseur (biplans) PL2 (1926), PL4 (1930), PL7 (1932) puis PL10 ou PL101 en 1933. Ces derniers étaient toujours opérationnels en 1939. Quand au bombardier en piqué LN410, qui vola en 1936, il était mal armé et sous-motorisé et fut finalement basé à terre pendant la campagne de France. Le manque criant d'appareils embarqués modernes allaient provoquer en 1939 la commande aux USA de Vought V186F Vindicator. Là encore, ils combattirent à terre. Concernant les chasseurs, le Dewoitine D373 arrivé en 1938 et dérivé de l'appareil terrestre était obsolète. Aucun remplacement ne fut envisagé sinon la version navalisée du Bloch 151 pour les nouveaux porte-avions class Joffre. Quand au Potez 631, seule une escadrille fur opérationelle à temps, là encore à terre...