En 1914, la marine Française était encore sûre de sa puissance, de son modernisme et de son efficacité. Par son tonnage, en 1885-95, elle avait été au second rang mondial, et ce depuis pratiquement Louis XIV et Colbert. La Royal Navy était toujours l'ennemie, et la chose était réciproque, bien que des "réchauffements" et des collaborations aient eu lieu lors d'interventions plus ou moins heureuses, en Crimée en 1854, mais aussi durant la grande guerre aux Dardanelles et encore plus tard à Suez en 1957.
Les deux marines pouvaient encore êtres comparées en 1914, mais les experts navals regardaient plutôt vers les trois grandes puissances montantes, le Reich Allemand, les USA et le Japon. La Russie arrivait en 1905 à la troisième place derrière la France mais en l'espace de quelques années, l'équilibre s'était singulièrement transformé.
La marine Française, depuis 1850, en encore en 1855 et en 1860, montra l'exemple au monde et fut une pionnière en matière de technologies navales. On lui doit notamment le vaisseau de ligne (3 ponts) mixte, avec le Napoléon, le premier submersible viable, le Plongeur, la batterie cuirassée et enfin le cuirassé au sens propre. Un état d'esprit influencé largement par l'idéologie Républicaine, le positivisme, la grande confiance dans les sciences. La Grande-Bretagne, omnipotente, était beaucoup plus conservatrice. Néanmoins elle se rangea sur les exemples Français et suivit le mouvement. Si la politique navale Française fut rationnelle sous napoléon III, en globalement jusqu'en 1890, la situation se dégrada, et l'on vit apparaître ce que l'on appelle familièrement la "marine de prototypes". La valse des cabinets ministériels et donc des secrétariats à la marine y étaient pour beaucoup dans les volte-face des choix techniques et des orientations, mais aussi le confiance aveugle dans les théories révolutionnaires de la Jeune école, ce qui conduisit à délaisser la construction en série de cuirassés pour s'orienter vers une marine basée sur les torpilleurs; qui d'ailleurs furent excellents, et ce toujours afin de contrer l'énorme potentiel d'unités lourdes de la Royal Navy.
Il était temps de mettre un point d'arrêt aux expérimentations à tous crin, et de revenir à une flotte traditionnelle standardisée: Ce qui fut fait à partir de 1904, et de la signature de l'entente cordiale entre les deux vieux ennemis. La France pouvait alors se tourner vers la défense de son empire colonial et mieux prendre en considération les menaces montantes en méditerranée, notamment la flotte Austro-Hongroise. Mais engoncée dans ses certitudes, son instabilité et un certain gaspillage des deniers publics, la situation de la marine était au plus bas. C'est en 1906, la première fois depuis longtemps que la Grande-Bretagne prenait un avantage technologique en présentant le Dreadnought. Mais la poursuite des anciens plans navals fit que les navires mis en chantiers encore jusqu'en 1908 étaient déjà périmés, et en 1910, la marine Français n'avait toujours ni dreadnoughts ni croiseurs de bataille, mais une collection de cuirassés anciens et de croiseurs cuirassés lents et mal protégés. Les seuls progrès palpables concernaient les classes homogènes de cuirassés de la classe Patrie, république et Danton, mais qui arrivaient trop tard.
En 1909, l'Amiral Boué de Lapeyrère, qui avait eu tout le loisir de décrier l'incurie qui avait fait chuter la France au quatrième rang naval, arriva au ministère et réussit à faire passer son plan massif de réarmement de la marine, axé sur la modernisation rapide de la flotte. Ce plan, qui fut voté en 1912, prévoyait la construction de 28 cuirassés dreadnought, 10 croiseurs légers rapides (éclaireurs), 52 destroyers 94 submersibles et 10 canonnières et corvettes, ce plan devant trouver son achèvement en 1920, mais il fut brusquement arrêté en août 1914. Le plan comprenait les cuirassés classe Courbet, Bretagne, Normandie et Lyon, les derniers devant être achevés entre 1916 et 1918-19. Les premiers adoptaient le calibre "standard" de 305 mm, les seconds 340 et les derniers 356 mm, alors même qu'à la même date la plupart des marines passaient au 380 et au 406 mm. Les deux premières classes furent achevées à temps pour être lancées au feu, mais les autres pâtirent des conséquences du traité de Washington.
En Août 1914, la France rentrait avec une marine encore composée majoritairement de bâtiments anciens et dépareillés, mais ses équipages étaient bien entraînés et d'un excellent moral, malgré la piètre considération de la marine qui passa toujours en second derrière l'armée de Terre. la meilleurs peuve en était que dès les premiers moins de la guerre, et sans que le plan soit annulé, les ouvriers des chantiers navals rejoignirent le front, et ces derniers furent reconvertis pour la production de canons et d'obus. Le plan devait donc reprendre en 1918, mais à cette date, toute la stratégie navale avait été bouleversée et les navires prévus étaient déjà quelque peu dépassés dans leur conception.
Navires de ligne:
Les effectifs comprenaient 25 cuirassés, dont les 4 dreadnoughts de la classe Courbet, le dernier, le Paris étant alors en cours d'essai lors de l'attentat de Sarajevo. Les trois Bretagne étaient alors en cours de construction. Le reste des efectifs était constitué de pré-dreadnoughts, les 6 Danton (1909-1910), les 3 Liberté (1904-05), les 2 République (1903). (Le Liberté avait été coulé en 1911 suite à une explosion de chaudière, et le Iéna pour les mêmes raisons en 1907.) Au delà se trouve le domaine de la "collection". Aucun navire ne peut en effet formellement être rattaché à une classe particulière tant ils divergent sur le pan de l'armement, des machines, du blindage, des arrangements de superstructures... On trouve le Suffren (1899), les trois Charlemagne (à peu près similaires, 1896), le Bouvet (1896), le Masséna (1895), le Jaureguiberry (1893), le Carnot (1894), le Charles Martel (1893), le Brennus (1891), et des navires versés dans la réserve, Marceau, Magenta, Neptune, Hoche (1886-1890), et donc non comptabilisés, mais entretenus et exploitables au cas où...
Croiseurs-Cuirassés:
La flotte Française disposait en 1914 de 19 croiseurs-cuirassés, toutefois beaucoup plus vulnérables que leur nom le laissait supposer, surtout en matière de protection sous-marine. La plupart conçus avant l'entente cordiale, ils étaient destinés à mener une guerre de course contre le trafic marchand Britannique. Il y en avait 19 en service, de classes plus homogènes. Ce sont les deux Edgar Quinet (1907), l'Ernest Renan (1906), le Jules Michelet (1905), les trois Gambetta (1901-03), les quatre Gloire (1900-1902), les trois Dupleix (1900-02), les trois Gueydon (1900), la Jeanne d'Arc (1899), le Pothuau (1895); Les trois Amiral Charner (1892-94) étant en réserve, et le Dupuy de Lôme.
Croiseurs protégés:
Les effectifs réels de ce type de navire faisaient état de 10 croiseurs protégés. Ils étaient assez anciens pour la plupart (d'avant 1900) et surtout assez hétérogènes, certains survivant de classes de trois unités. On comptait en 1914, le Jurien de la Gravière (1899), le d'Estrées, le Châteaurenault , le Guichen, le d'Entrecasteaux, les Cassard et Du Chayla, le Descartes. Le Friant était en réserve, de même que les Lavoisier, Cosmao et Surcouf, en théorie trop anciens pour servir efficacement (1888-92), Mais le Friant et le Lavoisier figuraient pourtant aux effectifs d'active.
Cuirassés côtiers:
Bien que difficiles à classer, ces unités se présentaient comme des cuirassés en modèle réduit, mais dotés de pièces de fort calibre. Il s'agissait de l'une des lubies de la "jeune école" avec les torpilleurs. On y trouve les deux Bouvines (1893), tous les autres ayant étés retirés du service du fait de leur grand âge. Cependant les antiques cuirassés de la classe Terrible (1881-85), seront pour trois d'entre aux retirés de la réserve, complètement reconstruits et renvoyés en appui feu en méditerranée, pour les mêmes raison qui firent que la Royal Navy utilisa également des monitors.
Croiseurs-torpilleurs:
Issus de concepts remontant à 1885, ces navires étaient d'un piètre utilité en 1914. Beaucoup de ceux qui restaient en service jouaient le rôle de canonnières outre-mer. Il y en avait 6 en activité, les deux Dunois (1897), servant de navire-école ou de soutien d'artillerie, les trois D'Iberville, dont deux servaient de mouilleurs de mines, et le Foudre, un étrange porte-torpillleur, concept exotique développé par la jeune école et qui ne fut suivi par aucune autre marine. Du temps ou il opérait en tant que tel, il pouvait en embarquer 8. Il fut reconverti en transport d'aviation en 1914.
Destroyers:
Nombreux mais de tonnage trop modeste pour sortir de la méditerranée, ces navires se comparaient plutôt aux "contre-torpilleurs" de haute mer Allemands. Il y avait en service les unités de la classe Bisson (6), Bouclier (12), Chasseur (4), Voltigeur (2), Spahi (7), modernes car datant d'après 1909, auxquels se rajoutèrent e 9 août 1914 les 4 Aventurier, construits pour l'Argentine et réquisitionnés. Il y avait aussi les destroyers (légers) des classe Branlebas (10), Claymore (13), Arquebuse (20), Pertuisane (4), Framée (3) et Durandal (3). Ce total représente 80 navires, mais certains chiffres parlent de 85 unités, il faut donc y inclure les 4 réquisitionnés en 1914, mais cela n'en fait que 84.
Torpilleurs:
Ce sont d'abord des "torpilleurs de haute mer", assez puissants et rapides, les Mistral (6), Cyclone (5), ainsi que les vieux Forban, Ariel, Aquilon, Arverne et Chevalier. Les torpilleurs proprement dits sont présents en effectifs homogènes imposants: 75 unités du type "38 mètres" (1905-08), et 92 du type "37 mètres" (1897-1904), mais ce chiffre est en réalité largement inférieur, compris entre 20 et 50 car un grand nombre d'unités avaient étés retirées des listes et mises en réserve. Les '126', qui comprenaient deux classes de 25 et 29 unités (1891-95), et les 15 du groupe des 35 mètres (1890), avaient tous étés rayés des listes, mais deux restaient d'active, les N°133 et 158. Au total cette force de torpilleurs devait compter entre 100 et 120 unités.
Submersibles:
Dans ce domaine, les Français peuvent êtres fiers d'avoir étés des pionniers, mais ce ne sont pas les seuls: Que l'on pense à l'Ictineo Moncturiol du XVIIIe siècle, à la Turtle de Bushnell (1800), à la sub-bicycle de Faidy (1830), aux David et Hunley confédérés (1863), et l'on verra qu'il n'avait pas d'exclusivité dans l'invention. De leurs côté, des ingénieurs comme Drzewiecky pour la Russie, Laubeuf et Zédé pour la France, et surtout John Holland pour les Américains et les Britanniques, qui les rendirent opérationnels en considérant le fait qu'ils devaient êtres conçus non comme des "sous-marins", mais des torpilleurs submersibles. Et la différence est de taille. Elle permet de moins se concentrer sur les techniques de submersion complexes que de fabriquer des torpilleurs dotés de ballasts remplissables, avec des systèmes de compression d'air, une installation électrique. Ces deux écoles se sont affrontées et ont en France généré une quantité de brevets d'ingénieurs et systèmes complexes dont la fiabilité était parfois discutable. l'Histoire accorde incontestablement à Laubeuf le mérite des premiers submersibles efficaces Français.
Ce submersible, le Narval, célèbre et révolutionnaire, était issu d'une souscription, un concours, gagné haut la main en 1899 par son prototype. Il n'était plus sur les listes en 1909, mais mérite notre attention, de même que le vieux "plongeur" (1863), plus près d'un "david" confédéré que d'un vrai sous-marin, le Gymnôte (1888), construit par Gustave Zédé, inaugurant les ailettes lui permettant de plonger. Il fut suivi par le submersible de Romazotti, portant le nom du précédent ingénieur, le Zédé, en 1893, le Morse en 1899, suivi des X, Y et Z en 1904-1905. Mais le Narval de Laubeuf reste de loin le plus impressionnant. Il y eut un "avant" et un "après". Tous, y compris Holland, s'en sont inspirés, et il sera le standard jusque dans les années 30 avec le développement des premiers sous-marins "purs", opérationnels en 1944, puis le "Nautilus", premier à propulsion nucléaire en 1960.
En 1914, les sous-marins Français étaient assez hétérogènes, regroupant des classes différentes de navires conçus par Laubeuf, Zédé, Romazotti, Maugas, Bertin, Petithomme. Pous simplifier les choses parlons d'abord des unités de série: Il s'agissait des Sirène (4), Farfadet (4), Morse (2), mais surtout des 20 "Naïade". Ils étaient relativement anciens (1901-1905), et côtiers. On comptait également en service les deux Aigrette (1904), Circé (1907), les 6 Emeraude (1907-08), mais surtout les 18 Pluviôse (1907-09) et les 16 Brumaire (1911-12), ainsi que les deux Clorinde (1913) et Zédé II (1914). A ceci il faut rajouter les prototypes Omega (1905), les Archimède, Mariotte, Amiral Bourgeois, Charles brun (1909-1910). D'autres seront construits durant le conflit.
Divers:
Cette catégorie comprend les 3 canonnières de la classe Surprise (1895-99), dont la Zélée fut opposée au croiseur Emden, mixtes et d'une valeur militaire limitée, la corvette Kersaint (1897), les 2 canonnières fluviales de la classe Vigilante (1900), opérant en Chine, de même que le Doudart de la Grée (1909), ainsi qu'une vingtaines d'autres petites unités localisées en indochine et en Chine, comme le Peï Ho (1901), le Doucet (1886), le Jasquin (1884).
Tonnage 1914:
- Navires de ligne: 26
- Croiseurs: 35
- Destroyers: 84
- Torpilleurs: 120
- Submersibles: 83
- Divers: 32
Constructions de guerre:
Comme il a déjà été signalé, la France avait choisi de dégarnir ses chantiers et d'envoyer ses ouvriers en première ligne. L'activité ne s'arrêta pas cependant, et les constructions en cours ou prévues continuèrent à faible rythme, cédant souvent la place à des canons et des munitions pour le front.
Les constructions du plan de 1912 les plus ambitieuses continuèrent, et ainsi les 3 Bretagne furent lancés en 1915 et 1916. Les cinq Normandie seront bien avancés en 1918 et c'est le traité de Washington et sa limitation à 175 000 tonnes pour la France qui les condamna. On aurait pu choisir de mettre en réserve les quatre Courbet désormais complètement désuets pour ainsi faire la place aux Normandie, mais tels ne furent pas les choix opérés, et le plus avancé de tous, le Béarn sera reconverti en porte-avions. Il devaient êtres suivis de la classe Lyon (16 pièces de 340 mm en tourelles quadruples), encore plus impressionnants. Voir aussi les projets de croiseurs de bataille, comme celui de l'ingénieur Gilles en 1913, prévus pour 1914, ou encore ceux de Durand-Viel, prévus pour 1915-16 mais restés dans leurs cartons à dessin.
Les croiseurs Français étaient déjà dépassés en 1914. Aucune construction neuve dans ce domaine n'avait été entreprise depuis 1903, et le plan de 1912 prévoyait 12 "éclaireurs", conformes à ce que les autres marines, renonçant aux lents et inefficaces croiseurs-cuirassés, construisaient. Le prototype de la classe, le Lamotte-Picquet, devait être mis en chantier en 1915, mais l'ordre n'arriva jamais. Du coup, le nom fut repris pour trois croiseurs légers de 1922-23.
En matière de destroyers, les chantiers délivrèrent encore les deux Enseigne Roux, l'Enseigne Gabolde. Mais le manque d'effectifs conduisit la France à acheter au Japon 12 destroyers de la classe Kaba, les Arabe, prêts en 1917. Par contre, la construction de submersibles se construisit sur un rythme bien meilleur, avec la sortie des 6 Amphitrite (1915-16), des 3 Bellone (1915-17), des 2 Dupuy de lôme (1915-16), des 2 Diane (1915), des 2 Joessel (1915), des 4 Lagrange (1917), des 3 Armide (1916), et après l'armistice, des 3 O'Byrne (1919), du Maurice Callot (1921) et du Pierre Chailley (1921).
En revanche, la construction d'unités d'escorte pouvait être confiée à des chantiers civils privés, et ces derniers délivrèrent un certain nombre de navires de faible tonnage, mais aussi les arsenaux traditionnels, dont Lorient, Cherbourg, Rochefort, la Seyne à Toulon, etc... Ainsi, sont entrées en service durant la guerre les 6 corvettes de la classe Marne (1916-17), les 30 Amiens (1916-17), les 2 Ailette, les 3 Scarpe, les 6 Dubourdieu, et le Flamant (1917-18); mais aussi des canonnières, les 23 Ardent (1916-17), les 9 Luronne/Friponne (1917-18), les 2 Vaillante (1918). On construisit aussi des dragueurs de mines, les classes Herse, Granit et Albâtre (16 unités), 17 chasseurs de sous-marins classe C101 ont étés construits à la fin de la guerre en 1918-19, en complément de ceux envoyés des USA, ainsi que de nombreux patrouilleurs, lents, de type remorqueurs, chalutiers ou caboteurs, les Navarin (12), Bouvines (8), Jacques Coeur (10), Gardon (9), Barbeau (8), Mauviette (30), Hippopotame (4), Pluvier (15), Aurochs (4), Clameur (6), Athlete (3), et Crabe (12). Tous retournèrent à un service civil en 1919-1920, mais certains se trouvaient encore dans les effectifs de la marine Française en 1939. On construisit également la canonnière fluviale Balny, du même type que le Doudart de la Grée, ainsi que 73 vedettes ASM entre 1916 et 1918, construites soit aux USA (V1), soit en France (V41 et V54).
constructions:
- Navires de ligne: 3
- Croiseurs: 0
- Destroyers: 3
- Torpilleurs: 0
- Submersibles: 18
- Divers: 257
La marine Française en opérations:
Loin d'être aussi mobile que les flottes Britanniques et Allemandes, rivalisant en Manche avec leurs croiseurs de bataille, on croit généralement que la flotte Française ne s'est pas ou peu illustrée en 1914-18. En fait, elle à surtout opéré sur le théâtre qui correspondait le mieux à la composition de sa flotte, en méditerranée. Certes, elle n'a jamais participé à de grande batailles du fait notamment du poids additionnel conséquent des flottes Italiennes et Françaises, opposées à la flotte Austro-Hongroise, qui fut incroyablement attentiste, bien à l'abri de la rade de Pola. Cependant les Français participèrent activement aux bombardements des Dardanelles, et y perdit plusieurs navires, notamment du fait des U-Bootes.
Le Charlemagne dans les années 1890
Cuirassés classe Bretagne (1913)
Destinés à remplacer les vieux cuirassés dérivés du Charles Martel, les trois dreadnoughts de la classe Bretagne (provence, Lorraine) furent définis au plan de Lapeyrère de 1912. Ils s'appuyaient, pour gagner du temps, sur la coque des quatre Courbet précédents, mais leur arrangement d'artillerie était un peu plus moderne: Il consistait en cinq tourelles doubles de 340 mm dans l'axe. La pièce centrale ne pouvant tirer qu'en bordée, cela donnait au bâtiment une puissance de feu limitée en chasse comme en retraite. Mis en chantier entre mars et août 1912 à Brest, St-Nazaire et Lorient, ils furent lancés en 1913 mais achevés durant la grande guerre: Le Provence en juin et le Bretagne en septembre 1915 et le Lorraine en juillet 1916.
Ce furent aussi les seuls cuirassés Français modernes dotés de filets Bullivant en acier dès leur conception, retirés en 1917. leur protection sous-marine était d'ailleurs passable, mais leurs équipement de liaison interne, de guidage de tir et de commande étaient excellents. La portée de leurs pièces était également passable, 14 500 mètres au plus, mais portée à 18 000 à la fin de la guerre en modifiant les affûts. Leur rayon d'action était également limité, mais leur théâtre d'opération Méditerranéen convenait à ce dernier. Leur carrière fut très active: Le Bretagne commença en étant engagé en Grèce, et les deux autres sur de multiples théâtes d'opération. Elle s'acheva durant la seconde guerre mondiale (voir Navis2GM).
Spécifications Techniques
Déplacement & Dimensions 23 230 t. 25 000 t. PC; 166 x 27 x 9,8 m
Propulsion 4 hélices, 2 turbines Parsons, 24 chaudières Niclausse, 29 000 cv., 20 noeuds.
Blindage de 400 mm tourelles à 40 mm ponts-; Equipage 1133
Armement 6 pièces de 340, 22 de 138, 4 de 47 , 4 TLT 457 mm SM, 30 mines et plus
Cuirassés classe Bretagne (1913)
Le "France" en 1914. Noter les palans des lourds filets antitorpilles, abandonnés quelques temps plus tard.
Les Cinq bâtiments de la classe Courbet furent les premiers cuirassés monocalibre Français. Ils furent mis en chantier avec retard, du fait de l'achèvement programmé des six Danton. Ce retard fut considéré comme fâcheux dans cette course au dreadnought entamée en 1906. Mais le programme de 1912, établi par l'amiral Boué de Lapeyrère ambitionnait de donner à la France 12 autres dreadnoughts avant 1918. La guerre allait en décider autrement. La classe Courbet comptait quatre unités, les Courbet et Jean Bart de la première tranche, entamés en 1910 à Brest, lancés et terminés en 1913 et les deux autres, France et Paris, à St Nazaire et La Seyne à Toulon. Ces derniers ne furent opérationnels qu'en août 1914, au moment ou débutaient les hostilités: De ce fait la France n'alignait à cette date que 2 dreadnoughts au sein de sa flotte contre 13 pour la Hochseeflotte et 22 à la Royal Navy.
Dessinés par l'ingénieur Lyasse, ces navires avaient un blindage largement supérieur aux Danton, mais encore inférieur à celui des unités Britanniques, Américaines, et à Fortiori Allemandes. Leur disposition d'artillerie en quinconce reprenait une configuration classique des cuirassés Français, qui donnaient une batterie en chasse ou en retraite de 8 pièces, et 10 en bordées, pour 12 au total. Mais en 1914, le calibre de 305 mm avait été dépassé déjà depuis quelques années et l'on s'acheminait vers le 343 mm, calibre prévu pour les Bretagne établis en urgence sur la même base. Les Courbet se reconnaissaient à leurs trois cheminées séparées par leur grand mât. Leur armement secondaire restait en dessous du calibre standard des autres marines (152 mm) et leur artillerie anti-torpilleurs était modeste. Mais ces pièces de 138 mm en barbettes remplissaient justement le rôle de défense anti-torpilleurs grâce à leur cadence de tir bien plus élevée. Relativement bon marcheurs, ces navires parvinrent à 22,6 noeuds. Les provisions d'obus s'établissaient à 100 pour chaque pièce de 305 mm et 275 pour les 138 mm. Ils avaient étés dessinés pour mouiller 30 mines.
Les quatre Courbet furent envoyés en méditerranée en 1914. (le Paris y effectuait déjà ses premières sorties opérationnelles). Le Courbet reçut la marque de l'amiral de Lapeyrère, et on ajouta deux projecteurs supplémentaires sur des plates-formes sur la seconde cheminée. Ils servirent intensément, le Jean bart encaissant une torpille de l'U 12 en décembre 1914 dans l'adriatique, mais sans grand dommage. Le France et le Jean Bart furent également envoyés à Sébastopol pour combattre les "rouges" en 1919. A cette date, ces quatre navires étaient désormais désuets, se prêtant mal à une modernisation. Leur pont avant était sujet à un enfoncement trop prononcé dans les lames pendant le gros temps, mais il n'était pas possible de les allonger et de les modifier faute de darse adaptée. Le France heurta un récif et coula en 1922, près de Quiberon, et les trois autres, modernisés de manière partielle, servaient de navire-école en 1939 (vois fiche Courbet 1939).
Spécifications Techniques
Déplacement & Dimensions 22 200t. 26 000 PC; 165,9 x 27,9 x 9 m
Propulsion 4 hélices, 4 turbines Parsons, 24 chaudières Belleville/Niclausse, 28 000 cv. et 20 noeuds max.
Blindage ceinture 270, tourelles 320, blockhaus 300, barbettes 270 mm, Ponts 20-70 mm-; Équipage 1108
Armement 12 canons de 305, 22 de 138, 4 de 47 mm et 4 TLT flancs SM 450mm.
Cuirassés classe Danton (1909)
Les 6 Danton (Condorcet, Danton, Diderot, Mirabeau, Vergniaud et Voltaire, furent les derniers pré-dreadnoughts Français. Ils eurent le malheur d'être ordonnés dans différents chantiers en 1906-1908, alors même que le HMS Dreadnought était lancé. Le plan prévu se poursuivit cependant jusqu'à la délivrance des 6 unités, en 1911, et c'est à ce moment que furent entamés les premiers véritables Dreadnoughts Français, les Courbet. Un retard, mais en même temps les Danton n'étaient pas aussi passéistes que leurs équivalents dans le reste du monde: Bien plus grands que leurs prédécesseurs les Patrie/Liberté, ils revendiquaient 18 300 tonnes au lieu de 14 800, leurs dimensions enflant pour recevoir les première turbines installées sur un cuirassé Français. Ils pouvaient donc être pratiquement considérés comme des "cuirassés rapides", revendiquant une vitesse de 19,5 noeuds (20,6 au essais) contre 19 sur les précédents cuirassés. Ils étaient par contre de mauvais marcheurs, à faible autonomie car consommant trop de charbon. Ils étaient toutefois basés en méditerranée, et cela ne posait pas de problème. Il ne s'agissait pas de navires monocalibres, il n'y avait en effet toujours que deux tourelles de pièces de 305, mais l'armement secondaire progressait considérablement, passant à 240 mm, compromis entre les deux types de cuirassés.
Ils firent appel à un nouveau système de tir calqué sur celui du HMS Dreadnought en 1918, et la portée de leurs pièces de 240 passa de 13 700 à 18 000 mètres. La cadence des pièces était par ailleurs très bonne, et les essais de tir prouvèrent la validité de cette combinaison d'armement. Le blindage n'apportait pas de grande avancée, mais l'armement tertiaire fut singulièrement renforcé au début de la grande guerre: Ils obtinrent 12 pièces de 75 mm, montées sur les tourelles. Celles-ci avaient une hausse suffisantes pour en faire des armes de DCA.
Leur carrière ne fut pas spectaculaire, mais le Danton fut la seule perte enregistrée, torpillé par l'U-64 au sud de la Sardaigne, tandis que le Voltaire survécut en 1918 à celles de l'UB-18. Ces navires opérèrent des tirs de sommations à l'encontre du gouvernement Grec à Athènes pour forcer les Grecs à se rallier aux alliés. Ces mêmes navires (Diderot, Vergniaud, Voltaire et Mirabeau) formèrent avec les navires de la classe Vérité l'escadre de la mer Égée, déployée contre la flotte Austro-Hongroise. Le 13 novembre 1918, ils étaient stationnés à Constantinople. Le Vergniaud et le Mirabeau partirent pour des opérations en Crimée en 1919, bombardant Sébastopol aux mains des "rouges". Mais le Mirabeau subit une tempête et un échouage, fut sauvé et remorqué en 1919. Jamais réparé, il servit de ponton d'expérimentations, tandis que les autres allaient subir quelques modernisations en 1922-25, notamment concernant la protection sous-marine, et ces trois navires (Condorcet, Diderot et Voltaire passèrent le reste de leur carrière comme navires-écoles.
Le Condorcet fut rayé des listes en 1931 mais servit encore de ponton-école pour les torpilleurs, débarrassé de son armement et équipé de 4 tubes lance-torpilles sur son pont. Il existait encore dans ce rôle à Toulon en 1939. En novembre 1942, il fut sabordé comme le reste des unités de la rade, mais bien qu'endommagé, il restait à flot, et sommairement réparé servit de ponton aux troupes du génie Allemandes qui s'efforçaient de renflouer les unités plus modernes de la flotte. En 1944, il subit un raid aérien, puis remorqué et coulé par les Allemands à l'entrée de la rade. Renfloué après le débarquement en Provence, il fut finalement stocké avant démolition qui intervint en 1945. Le Voltaire avait été converti en ponton depuis 1930, et condamné définitivement en 1935, mais il ne fut démoli qu'en 1939. Le Vergniaud servit de navire-cible après 1921, et ne fut démoli qu'en 1929. Enfin, le Diderot servit également de ponton, condamné en 1936 et démoli en 1937.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 18 320t, 19 760t. PC; 146,6 x 25,8 x 9.20 m
Propulsion 4 hélices, 4 turbines Parsons, 26 chaudières Belleville/Niclausse, 22 500 cv. et 19,6 n. max.
Blindage, Equipage de 300 à 45 mm-; Équipage 681
Armement 4 canons de 305, 12 de 240, 16 canons de 75, 10 de 47, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Cuirassés classe République (1902)
Les nombreux défauts des classes précédentes avaient étés mis en évidence et pour la première fois, une classe homogène de navires de ligne avait ,été mise en chantier, tout en ayant été conçue en 1899. De ce fait, les deux navires, République et Patrie, qui ne seront lancés qu'en 1902-03 et terminés en décembre 1906, étaient déjà dépassés. le Dreadnought venait de sortir. Cependant, ils constituaient un net progrès par rapport aux précédentes classes. Ces deux bâtiments servirent en méditerranée durant la grande guerre et furent démolis en 1921 (République) et 1928 (Patrie).
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 14 605t. PC; 133,81 x 24,26 x 8,41m
Propulsion 3 hélices, 24 chaudières Niclausse, 18 000 cv. et 19 noeuds max.
blindage, ceinture 280, tourelles 350, blockhaus 300, tourelles sec. 152 mm-; Equipage 825
Armement 4 canons de 305, 18 de 162, 25 de 47 mm et 2 TLT flancs SM 457mm.
Cuirrassés classe Charlemagne (1895)
Rares sont les "classes" de cuirassés Français homogènes avant 1903. Les Charlemagne, Gaulois et St Louis en font partie.Ce seront les premiers à renoncer aux canons répartis sur un plan en losange et à adopter des tourelles doubles pour leur armement principal, à l'instar de toutes les autres marines. Tous participèrent aux opérations en méditerranée, le Gaulois recevant aux Dardanelles le 18 mars 1915 de mauvais coups des batteries Turques, dont un obus de gros calibre qui lui causa des dégâts considérables. La coque déchirée, il commenca à s'enfoncer par l'arrière. Mais il survécut à cet impact, s'échouant sur un banc de sable. Son équipage commença à l'évacuer, mais il fut ultérieurement sauvé, pour se trouver face aux torpilles de l'UB47 en décembre 1916, où il coula corps et bien.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 550t. PC; 58,52 x 6,48 x 3 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 24 chaudières Normand, 20 000 cv., 20 Noeuds.
Blindage de 320 mm ceinture à 380 mm tourelles-; Equipage 450
Armement 4 canons de 305, 6 de 47mm, 2 TLT axe 457mm
Cuirrassé Bouvet (1892)
Dans la lignée des cuirassés du type du Charles Martel (Carnot, Jauréguiberry, Masséna, tous différents), le Bouvet était le dernier. Il fut mis en chantier à lorient en 1893 et délivré en 1898. Sa coque était différente, avec un arrière réhaussé, mais toujours une section en poire. Ses superstructures étaient un peu plus basses et solides, et disposait de deux ceintures cuirassées intégrales. De manière générale, sa protection était de loin la meilleure des cinq; et il le prouva aux Dardanelles, encaissant de mauvais impacts sans en souffrir trop. Sa disposition en losange était classique et ne changeait pas. Durant la grande guerre, il fut en effet envoyé aux dardanelles affronter les forts Turcs en mars 1915. Il s'acquitta de cette tâche avec célérité mais fut atteint par 8 impacts sous la ligne de flottaison sans pour autant couler. C'est en revanche en heurtant une mine qu'il le fit, par l'explosion de ses soutes suite à une défaillance du système d'extraction des gaz de cordite. Il sombra alors en chavirant en moins de deux minutes et emportant pratiquement tout son équipage avec lui (il n'y eut que 120 survivants).
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 12 000 t. PC; 117,8 x 21,39 x 8,38 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 32 chaudières Belleville, 15 000 cv., 18 noeuds.
Blindage de 406 mm ceinture à 102 mm coffrage supérieur-; Equipage 710
Armement 2 pièces de 305, 2 de 270 mm, 8 de 140 mm, 8 de 65 mm, 12 de 47 mm, 5 de 37 mm, 3 de 40 mm Revolver, 2 TLT 457 mm SM (2 autres origine).
Masséna 1895
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Specifications Techniques
Jaureguiberry 1893
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Specifications Techniques
Carnot 1894
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Specifications Techniques
Charles Martel (1893)
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Specifications Techniques
Brennus (1891)
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Specifications Techniques
Cuirassés de réserve: Maceau, Hoche, Magenta, Neptune
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Specifications Techniques
Le Sfax dans les années 1880
Croiseur-cuirassés classe Edgar Quinet (1907)
Derniers croiseurs-cuirassés Français, et de loin les plus imposants, les deux Quinet (le second étant le Waldeck-Rousseau) constituaient à la fois une synthèse de l'expérience acquise et un jalon supplémentaire dans le genre. Mis sur cale en 1905 et 1906 ils furent lancés en 1907-08 et achevés en 1911. Déplaçant 14 000 tonnes et longs de 160 mètres ils faisaient partie des plus grands bâtiments de guerre Français en 1914. il s'inspiraient beaucoup de l'Ernest Renan (1906), mais étaient plus grands et mieux armés, avec notamment une répartition d'artillerie uniforme, du type "monocalibre", avec la suppression des pièces de 162 mm pour une batterie complète de 14 pièces de 193 mm complétée par des pièces légères de 65 mm. Ces pièces lourdes étaient réparties en deux tourelles doubles, six simples, et quatre en barbettes. Les pièces de 65 mm étaient 8 en barbettes et les autres sur les superstructures. Ne pouvant filer que 23 noeuds, ces navires arrivaient à l'heure des croiseurs de bataille bien mieux armés.
Leur carrière fut très active cependant. Avec le Renan et le Michelet, ils formaient la 1ere division légère de méditérranée. Ils participèrent en août 1914 à la poursuite de l'escadre Allemande de Souchon, puis patrouillèrent dans le détroit d'Otrante. Le Quinet effectua également une mission de sauvetage après la guerre de la population de Smyrne, embarquant 1200 civils en 1922. En 1925-27, il subit une refonte complète, qui en faisait un navire-école, avec un nouvel armement, une nouvelle apparence, des hydravions sous hangar. Il heurta un récif au cap Blanc au large de l'Algérie et sombra en 1930. Le Rousseau était en adriatique et survécut en 1914 à deux torpillages de U-Bootes Autrichiens. Il servit en mer Ionienne et Egée puis fut envoyé en mer noire soutenir les "blancs" du général Wrangel. Il fut désarmé en 1932.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 847 t. PC; 159 x 21,5 x 8,4 m
Propulsion 3 hélices, 3 machines VTE, 40 chaudières Belleville, 36 000 cv. et 23 Noeuds max.
blindage 203 - 152 mm-; Equipage 892
Armement 14 canons de 193mm, 20 canons de 65, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Croiseur-cuirassé Ernest Renan (1906)
L'un des tous derniers Croiseurs-cuirrassé Français, le Renan, conçu par Emile bertin, était directement issu des navires de la classe Gambetta, comme le Michelet (1905). Mais il en différait par l'arrangement de chaudières, lui donnant sa silhouette allongée et ses six cheminées très caractéristiques, pour un déplacement supérieur. Il était également sensiblement plus rapide, capable même selon son concepteur de filer 25 noeuds avec les chaudières initialement prévues lui donnant 42 000 cv. Il avait un armement secondaire contre torpilleurs plus fourni (16 canons de 65 mm en plus), et reçut durant la guerre des canons AA. Il servit jusqu'en 1918 en méditerranée, puis comme navire-école, recevant même un hydravion en 1927, et perdant son mât avant. Il ne fut rayé des listes qu'en 1931.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 500t. PC; 149 x 21,34 x 8.36 m
Propulsion 2 hélices, 42 chaudières Niclausse, 36 000 cv. et 23 Noeuds max.
Blindage de 203 à 55 mm-; Equipage 824
Armement 4 canons de 193, 12 de 162, 16 canons de 65, 8 de 47, 2 de 37 mm, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Croiseur-cuirassé Jules Michelet (1905)
Ce navire état pratiquement une copie améliorée des Gambetta qu'il suivait. Il n'en différait que par de menus détails, dont ses arrangements d'artillerie. Il conservait leur vitesse malgré une plus grande puissance, et ce du fait d'un déplacement légèrement supérieur. Il servit en méditerranée durant la guerre puis fut utilisé comme navire-cible jusqu'en 1937.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 105t. PC; 146,5 x 21,41 x 8.41 m
Propulsion 2 hélices, 28 chaudières Du temple, 30 000 cv. et 22,5 Noeuds max.
Blindage de 203 à 45 mm-; Équipage 770
Armement 4 canons de 193, 12 de 162, 24 canons de 47, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Croiseurs-cuirassés classe Gambetta (1901)
Cette classe comptait les Léon Gambetta (1901), Jules Ferry (1903), et Victor Hugo (1904). Ils furent entamés en 1901-03 et achevés en 1905-07. Plus grnds que les Gloire, ils étaient plus puissamment armés. Leurs pièces rapides de 47 mm étaient d'un nouveau modèle plus efficace, mais on les débarrassa d'un certain nombre d'affûts superflus pendant la guerre, quatre étant montés sur des affûts AA. Le Gambetta heurta un récif pendant ses essais et sa mise en service s'en trouva reportée. Sa protection sous la ligne de flottaison était d'ailleurs médiocre, comme le prouvera sa fin tragique. Pendant la grande guerre, les trois bâtiments se trouvaient en méditerranée occidentale et servirent également dans l'adriatique. Le 27 avril 1915 l'U5 Autrichien envoya deux torpilles dans le flanc du Gambetta qui chavira et coula en 10 minutes, emportant avec lui presque tout son équipage. Les officiers accompagnèrent dans la mort le contre-amiral Sénès. Le Victor Hugo accompagna le Jean bart à Malte, après que ce dernir ait encaissé une torpille, et évacua avec le Michelet les troupes Serbes de Corfou à Bizerte. Ils fut mis en réserve en 1923 puis envoyé en extrême-Orient en 1928, avant d'être définitivement rayé des listes en 1930. Le Ferry eut une carriière sans notables incidents et fut mis à la retraite en 1927.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 847 t. PC; 159 x 21,5 x 8,4 m
Propulsion 3 hélices, 3 machines VTE, 40 chaudières Belleville, 36 000 cv. et 23 Noeuds max.
blindage 203 - 152 mm-; Equipage 892
Armement 14 canons de 193mm, 20 canons de 65, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Croiseurs-Cuirassés classe Gloire (1900)
Ces cinq bâtiments dérivaient des Gueydon dont ils reprenaient nombre de caractéristiques. Ils furent au nombre de cinq, mis en chantier en 1899-1900, lancés entre 1900 et 1902 et achevés en 1903-04. La classe comprenait les Gloire, Condé, Amiral Aube, Marseillaise et Sully. Leur armement restait inchangé par rapport aux Gueydon, mais ditriué différemment, ils étaient sensiblement plus grands mais leur vitesse restait presque inchangée. Ils marchaient principalement au charbon, mais disposaient d'une réserve de 80 tonnes de mazout. En dehors du Sully qui heurta un récif en indochine le 30 septembre 1905 et sombra corps et biens, les trois autres firent leur service en Atlantique et l'Amiral Aube en méditerranée. Ils effectuèrent l'escorte des convois sans enregistrer de pertes malgré leur faible protection sous-marine, comme les autres croiseurs Français. Le Gloire eut à subir une collision avec un paquebot US et fit escale à New York pour réparations en 1918. Le Condé fut désarmé en 1933 seulement et servit de navire-caserne jusqu'en 1940. Il fut utilisé de navire-dépôt pour U-Bootes par les Allemands à Lorient, puis servit de cible pour avions jusqu'en 1945 avant d'être démoli. Le Marseillaise devint un navire-école des canonniers en 1925 et fut démoli en 1929.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 10 200 t. PC; 139,8 x 20,2 x 7,7 m
Propulsion 3 hélices, 2 machines VTE, 28 chaudières Niclausse, 21 800 cv. et 21,5 noeuds max.
blindage ceinture 152, tourelles 172, blockhaus 81, tourelles sec. 100 mm-; Equipage 615
Armement 2 canons de 193, 8 de 162, 6 de 100, 18 de 47 mm et 2 TLT flancs SM 457mm.
Croiseur-cuirassés classe Dupleix (1899)
La classe Dupleix comprenait aussi les Desaix et Kléber. Ils furent mis en chantier en 1897-98 et achevés en 1903-04, soit 5-6 ans de construction. De ce fait, leur conception était déjà désuette au moment de la guerre Russo-Japonaise. Bien que bien protégés, ces croiseurs étaient faiblement armés et constituaient un recul par rapport aux Gueydon, y compris pour la vitesse. Durant la guerre, le Desaix effectua des patrouilles en Manches avant d'aller défendre le canal de Suez en compagnie du Montcalm. Il fut partiellement désarmé en 1917 puis rejoignit le Gloire en extrême-Orient et y resta jusqu'en 1922. Le Dupleix était présent en Indochine depuis 1910 et participa à la chasse de l'escadre de Von Spee en 1914, capturant des vapeurs Allemands. Il revint en méditerranée Orientale, bombardant Bodrum.
Il resta ensuite affecté à l'escadron d'afrique du Nord jusqu'en 1927. Le Kléber servait en manche et sur l'atlantique avec le Jeanne d'Arc en 1914. On l'envoya ensuite couvrir le débarquement de Gallipoli, ou il fut sérieusement atteint. Son commandant le fit échouer pour qu'il évite de sombrer. Renfloué, remorqué et réparé à Toulon, il effectua des missions de bombardement en mer égée puis retourna en cale sèche suite à une collision avec un vapeur Anglais. Il fut ensuite détaché à Dakar en 1916 après une courte refonte à Bordeaux. Revenant à Brest en 1917, il sauta sur une mine de l'UC61 le 27 juin 1917 et sombra en emportant 18 hommes d'équipage.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 5595t. PC; 137 x 15 x 6.30 m
Propulsion 3 hélices, 24 chaudières Du temple, 17 400 cv. et 22,9 Noeuds max.
blindage moins de 45 mm-; Equipage 463
Armement 8 canons de 162mm, 10 canons de 47 et 6 de 37mm, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Croiseurs-Cuirassés classe Gueydon (1900)
La classe Gueydon comprenait les Gueydon, Dupetit-Thouars et Montcalm, mis en chantier en 1898-99 et achevés en 1902-05. Is étaient plus petits que le Jeanne d'Arc, équipés d'un armement plus moderne, et plus rapides. Ils servirent de modèle pour tous les croiseurs-cuirassés Français à venir. Leur carrrière durant la grande guerre et après fut assez riche: Le Gueydon fut employé à des missions d'escorte en Atlantique, mais fit également partie de l'escadre d'Indochine, et envoyé en Arctique puis en Baltique pour soutenir les blancs en 1919-1920. En 1923 il fut reconstruit, puis fit du service en métropole avant d'être affecté à l'écolage en 1928, d'abord des canonniers puis es cadets.
En 1935 il fut désarmé, ancré à Lorient et utilisé comme navire-caserne. En 1942 les Allemands le firent démolir. Le Montcalm rejoignit l'escadre Australienne en 1914 et participa à la capture des Samoa et autres possessions Allemandes du pacifique. Après une longue refonte en 1916, il fut envoyé la 4e escadre de croiseurs des indes Orientales puis escorta des convois dans l'Atlantique. Il fut rayé des listes en 1933 et utilisé comme ponton flottant à Brest sous le nom de Trémintin. Les Allemands le firent démolir en 1943. Le Dupetit-Thouars fit tout son service en manche et dans l'Atlantique. Il fut torpillé le 7 août 1918 au large de Brest, revenant de l'escorte de 28 cargos Américains de New York. Les destroyers Américains sauvèrent pratiquement tout son équipage.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 10 200 t. PC; 139,8 x 20,2 x 7,7 m
Propulsion 3 hélices, 2 machines VTE, 28 chaudières Niclausse, 21 800 cv. et 21,5 noeuds max.
blindage ceinture 152, tourelles 172, blockhaus 81, tourelles sec. 100 mm-; Equipage 615
Armement 2 canons de 193, 8 de 162, 6 de 100, 18 de 47 mm et 2 TLT flancs SM 457mm.
Croiseur-cuirassé Jeanne d'Arc (1899)
Premier grand croiseur-cuirassé Français, premier navire-école à porter ce nom célèbre, De manière générale, c'était un navire assez peu maniable et relativement lent. Durant la grande guerre, il fut utilisé en manche avec le Jauréguiberry, participant à la prise de l'île de Ruad en 1915, puis fut envoyé en méditerranée participer aux opérations de Gallipoli, avant d'escorter des convois entre la France et l'Amérique en 1917-18. En 1919, il revint à son rôle de navire-école, qu'il tint jusqu'en 1928.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 11 100t. PC; 145,4 x 19,4 x 8.10 m
Propulsion 2 hélices, 36 chaudières Du temple, 33 000 cv. et 21,8 Noeuds max.
Blindage de 180 à 45 mm-; Équipage 651
Armement 2 canons de 193, 14 de 140, 16 canons de 47, 6 de 37 mm, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Pothuau (1895)
Not yet.
Specifications Techniques
Croiseurs-Cuirrassés classe Amiral Charner (1892)
Cette classe comprenait quatre bâtiments à l'origine: L'amiral Charner, le Bruix, le Chanzy, et le Latouche-Tréville, lancés en 1892-94 et mis en service en 1894-96. La mise en chantier (à Rochefort) de l'amiral Charner datait de 1889. Ces quatre navires de dimensions modestes avaient une excellente protection, intégrale ou presque et épaisse à de nombreux points-clés. Ils n'étaient cependant pas très rapides, ne pouvant franchir aux essais la barre des 19 noeuds. Malgré leur entretien, ces machines n'étaient plus en bonne forme en 1914 et cette vitesse maximale était le plus souvent ramenée à 15-16 noeuds. Des mâts militaires épais avaient étés fixés, mais remplacés pour améliorer leur stabilité par des mâts légers. L'armement léger qui s'y trouvait, 6 pièces de 37 mm et 4 de 47 mm fut supprimé à cette occasion. Le Chanzy fut victime d'un naufrage le 30 mai 1907 en Chine. Les trois autres étaient actifs pendant la grande guerre, l'amiral Charner étant torpillé par l'U21 et coulant en 4 minutes le 8 février 1916 en méditerranée. Les deux autres furent désarmés en 1920 et 1926.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 4681t. 4737 T. PC; 106 x 13,97 x 6 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 16 chaudières Belleville, 8000 cv., 19 Noeuds.
Blindage de 92 mm ceinture à 110 mm tourelles-; Equipage 393
Armement 2 canons de 193, 6 de 140, 4 de 65 mm, 4 TLT 457 mm SM.
Croiseur-cuirassé Dupuy de Lôme (1890)
Le vieux Dupuy de Lôme aurait dû être vendu au Pérou en 1912, mais il ne fut finalement pas envoyé et fut repris par son premier propriétaire. Il avait été jusqu'en 1914, laissé presque sans entretien, et il ne fut pas engagé réellement en opération mais servit néammoins de "gardien", effectuant des patrouilles. Il se présente ici sous sa nouvelle apparence, avec ses machines installées en 1905, lui donnant trois cheminées, le remplacement de ses deux mâts militaires par des mâts simples, et son camouflage adopté en 1916. Il sera revendu aux Belges en 1920 et servira de cargo sous le nom de Péruvier après une nouvelle refonte radicale.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 6680t. PC; 111 x 15,70 x 7.5 m
Propulsion 2 hélices, 20 chaudières Normand, 16 000 cv. et 20 Noeuds max.
blindage de 102 à 130 mm-; Equipage 520
Armement 2 canons de 193, 6 de 162, 4 canons de 65, 8 de 47, 8 de 37 mm, 2 TLT flancs 457 mm.
Croiseur Jurien de la Gravière (1899)
Terminé en 1903, le Jurien de la Gravière était le dernier des croiseurs dits "protégés" de la marine Française. Il était plus étroit et léger que les précédents, bien qu'assez proche dans sa conception du Guichen. De construction trop légère, vibrant et peu manoeuvrable, il servit durant la grande guerre et le 16 août 1914, participa à la chasse du destroyer austro-hongtois Ulan. En 1916, il fut affecté à l'escadre de l'amiral Boué de lapeyrère durant les opérations navales sur la côte sud de la Turquie, bombardant les positions ennemies, puis au blocus de la grèce jusqu'en 1917 avant de de finir en Syrie. Il fut rayé des listes en 1922.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 5595t. PC; 137 x 15 x 6.30 m
Propulsion 3 hélices, 24 chaudières Du temple, 17 400 cv. et 22,9 Noeuds max.
blindage moins de 45 mm-; Equipage 463
Armement 8 canons de 162mm, 10 canons de 47 et 6 de 37mm, 2 TLT flancs SM 457 mm.
D'Estrée (1897)
Ce croiseur protégé était l'unique survivant de sa classe comptant également l'Infernet (1899) en 1914. Ce dernier s'échoua en effet et fut rayé des listes en 1910. Ces bâtiments avaient étés conçus pour le service colonial d'extrême-orient. Le d'Estrées était avec l'Infernet un des derniers croiseurs protégés Français, mis en service en 1899. Il s'agissait de navires légers, à moyen rayon d'action, et faiblement blindés avec un "coffrage" interne de section courbe. L'Infernet avait été endommagé et retiré du service en 1910. Le d'Estrées resta en manche en 1914; puis gagna rapidement la méditerrannée, ou il opéra au levant jusqu' en 1915, avant de servir en mer rouge jusqu'en 1918. Après une courte refonte, on l'envoya en extrême-orient jusqu'à son retrait définitif en 1922.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 2428t PC_95x12x5.4m
Propulsion: 2 turbines, 8 chaudières Normand, 8500 cv. et 20.5 Noeuds max.
blindage: 43 mm maximum au niveau du pont et du réduit central; Equipage 235
Armement: 2 canons de 140 mm, 4 de 100, 8 de 47, 2 de 12.7 mm.
Croiseur Chateaurenault (1898)
Ce croiseur léger construit à la Seyne, entamé en 1896 et achevé en 1902, reprenait des caractéristiques du guichen sur la protection et l'armement, mais était traité différemment sur la forme, en arborant un profil voulu de paquebot. Ceci avait pour intêrét de leurrer un prédateur corsaire éventuel, et devait s'avérer payant dans une guerre de submersibles, à une époque ou le concept même était encore purement théorique. Fin de ligne, il s'avérera plus rapide que le Guichen à puissance inférieure. Affecté en méditerranée, après avoir opéré avec la 2e escadre en manche, il participa à la traque du raider Möwe, puis fit du transport de troupes. il ne berna pas cependant l'UC38 qui l'envoya par le fond le 14 décembre 1917 au large de Corfou. Coulant lentement, il laissa presque tout son équipage et les soldats embarqués (au total 1162 hommes) l'évacuer sans pertes.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 7900t. 8200 t. PC; 135 x 17 x 7,4 m
Propulsion 3 hélices, 2 mach. VTE, 14 chaudières Normand, 23 000 cv., 24 noeuds.
Blindage de 170 mm tourelles à 20 mm ponts-; Equipage 604
Armement 6 pièces de 162, 6 de 140, 10 de 47, 5 de 37 mm.
Croiseur Guichen (1897)
Le Guichen fut mis en chantier en 1895 aux chantiers de la Loire et achevé en 1899. C'était un "raider" destiné à faire la guerre au commerce. Il était assez rapide et son autonomie était élevée. Ses chaudières avaient étées conçus pour brîuler du mazout avec le charbon: Ce dernier prenait moins de place à bord. Le Guichen opéra d'abord en Manche en 1914, puis fut versé à l'escadre de l'atlantique, opérant dans le golfe de Gascogne, puis fut envoyé au Maroc, et ensuite en méditerranée Orientale: Il contribua à sauver des milliers d'Arméniens en 1915 du génocide Turc. A partir de 1917 il servit de transport sur le théâtre d'opérations de la mer Egée, puis fut versé en 1919 dans l'escadre de la mer noire qui assistait les Russes Blancs en Crimée. Il fut rayé des listes en 1922.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 8150t. PC; 133 x 17 x 7,5 m
Propulsion 3 hélices, 2 machines VTE, 36 chaudières D'Allest, 25 000 cv. et 231,5 noeuds max.
blindage De 157 à 56 mm-; Equipage 604
Armement 2 canons de 162, 8 de 140, 10 de 47, 5 de 37 mm, et 2 TLT flancs SM 457mm.
Croiseur D'Entrecasteaux (1896)
Construit à la Seyne à Toulon entre 1894 et 1899, ce croiseur protégé qui coûta 16 700 000 francs-or de l'époque était bien protégé, disposant de plaques de bois doublées de cuivre, et arborant une section en poire. Ses améngements intérieurs mal agencés firent de lui le croiseur Français le plus "chaud" au niveau des soutes comme des machines. On décida de lui adjoindre rapidement une système de ventilation. Le D'Entrecasteaux mena une carrière sans gloire d'abord en Manche avec, puis en méditerranée. Il survécut à la guerre et fut rayé des listes en 1922. Il fut ensuite Loué à la Belgique temporairement, mais celle-ci s'en sépara, n'ayant pas les moyens de l'exploiter. Il fut vendu en 1927 à la Pologne au prix de la Ferraille, renommé Baltyk et existait encore, amarré à Gdynia en 1942. Les Allemands le firent démolir.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 7995t. PC; 117 x 18 x 7,5 m
Propulsion 2 hélices, 2 mach. VTE, 5 chaudières, 14 500 cv., 19,2 noeuds.
Blindage de 250 mm tourelles à 20 mm ponts-; Equipage 559
Armement 2 pièces de 192, 12 de 140, 12 de 47, 6 de 37 mm, 2 TLT 457 mm SM.
Croiseurs Classe Cassard ()
To come.
Specifications Techniques
Du Chayla ()
To come
Specifications Techniques
Descartes ()
To come
Specifications Techniques
Croiseur Friant (1893)
La classe Friant comptait à l'origine les Bugeaud, Chasseloup-Laubat et Friant, entamés en 1891, lancés en 1893 et achevés en 1895. Ils étaient relativement classique en protection, avec une coque en section en poire et comme toujours un éperon massif. Le Bugeaud fut réformé en 1907, le Chasseloup en 1911, et le Friant fut utilisé dès le début de la guerre comme navire-atelier. Il survécut jusqu'en 1920 dans ce rôle avant d'être livré à la démolition..
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 3982 tonnes PC - 94 x 13 x 6,30 m
Propulsion 2 hélices, 2 machines VTE, 20 chaudières Niclausse, 9500 cv, 16 noeuds.
Equipage 339
Armement 6 pièces de 162, 4 de 100, 4 de 47, 11 de 37 mm, 2 TLT de 305 mm SM.
Lavoisier ()
To come.
Specifications Techniques
Croiseur Cosmao (1889)
Seul survivant d'une classe de 3 unités avec le Troude et le Lalande, et de 6 avec les bâtiments précédents de la classe Forbin. Le Cosmao avait été mis en chantier sur l'arsenal de la gironde à Bordeaux en 1887, lancé en 1889 et achevé en 1891. De construction très légère, il supportait mal une vitesse supérieure de 20 noeuds, les vibrations mettant hors service l'artillerie et les systèmes de visée. Opérant en méditerranée, le Cosmao sera vite relégué à des missions secondaires, avant d'être rayé des listes en 1922. Les deux autres le furent dès 1908 et 1912. Les navires de la classe Forbin, plus anciens (1886), comprenaient aussi le Coëtlogon et le Surcouf. Le Surcouf fut le seul à voir du service pendant la grande guerre, les deux autres étant rayés des listes en 1906-1913.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 1990t. PC; 95 x 9 x 5,2 m
Propulsion 2 hélices, 2 mach. horiz. compound, 5 chaudières, 5800 cv., 20,5 noeuds.
Blindage de 25 mm tourelles à 10 mm ponts-; Equipage 201
Armement 4 pièces de 100, 4 de 47, 4 de 37 mm Revolver, 4 TLT 305 mm SM.
Surcouf ()
To come.
Specifications Techniques
Croiseurs-torpilleurs Classe Dunois (1897)
Le Dunois et le Lahire, du nom de deux fameux chevaliers qui combattaient en compagnie de Jeanne d'Arc, suivaient la classe d'Iberville, mais il ss'en écartaient en adoptant des ponts exactement inversés dans leur conception, bas à l'avant et l'arrière. Ils étaient plus légers, mais avec une puissance supérieure (7500 contre 5000 cv), ne parvenaient pas à dépasser les 22 noeuds. Classés à tort comme contre-torpilleurs, car ils étaient trop lents, ils n'en étaient pas moins non plus des croiseurs-torpilleurs, puisqu'ils ne possédaient pas de TLT. Le Dunois fit toute la grande guerre en manche, offrant à Dunkerque un soutien d'artillerie aux troupes Britanniques. Il fut rayés des listes en 1920. le Lahire, affecté comme navire-école des canonniers, à Toulon, fit des patrouilles dans toute la méditerrannée. En 1918, un courte refonte le dota de deux pièces de 100 mm modèle 1917, 6 de 47 mm récentes, et de charges ASM. Il sera rayé en 1922.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 899t. PC; 78 x 8,5 x 3.8 m
Propulsion 2 hélices, 8 chaudières Normand Sigaudy, 7500 cv. et 22 Noeuds max.
Equipage 137
Armement 2 canons de 65 mm, 6 de 47mm.
Croiseurs-torpilleurs Classe d'Iberville (1893)
Les trois navires de cette classe, Casabianca, Cassini et d'Iberville furent mis en service entre 1894 et 1896. Ils sortaient quelques années après les deux Lévrier de 1891, mais différaient en tout. Plus grands et presque deux fois plus lourds, ils possédaient un gaillard d'avant et d'arrière et une artillerie plus conséquente et mieux répartie. Le d'Iberville était le seul à posséder 6 TLT, les deux autres n'en ayant que trois, mais en 1899, le premier les perdit en intégralité, et un pour les autres.
Le Casabianca et le Cassini furent reconstruits en 1911-12 en mouilleurs de mines, mais montrèrent peu d'aptitudes dans ce role et furent remplacés par le Pluton et le Cerbère en 1913. Néammoins on les maintint en service en 1914, et le Casabianca sauta justement sur un mine au large de Smyrne en juin 1915 et le Cassini torpillé par un U-boote en février 1917 dans le détroit de Bonifacio. Le d'Iberville était en faction dans la rade de Penang, et y assista à la destruction du Jemtchug par l'Emden mais croyant à un accident il laissa partir le croiseur Allemand, d'ailleurs bien supérieur (voir affaire de l'Emden). Il opéra ensuite en patrouille devant les côtes Algériennes jusq'en 1917 mais ne fut retiré du service qu'en 1922.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 2428t. PC; 95 x 12 x 5.4 m
Propulsion 2 turbines, 8 chaudières Normand, 8500 cv. et 20.5 Noeuds max.
blindage 43 mm maximum au niveau du pont et du réduit central; Equipage 235
Armement 2 canons de 140 mm, 4 de 100, 8 de 47mm, et 2 Mitrailleuses de 12.7 mm
Croiseur Foudre (1895)
Le croiseur Foudre est un navire sungulier, non un cas unique (la Royal Navy développa le HMS Vulcan à la même époque), de transport de torpilleurs. Ce concept datait du tout début de l'application de ce type de nouveaux bâtiments et fut une des thèses chéries de la "jeune école". On cerchait à équiper des cuirassés de torpilleurs de petite taille. Un problème apparut rapidement concernant justement la tenue en mer de ces "torpilleurs-vedettes" trop menus pour être efficaces. Le concept fut abandonné alors même que le Foudre fut lancé, en 1895 et achevé en 1897. Il pouvait embarquer 8 torpilleurs-vedettes de 18 mètres grâce à de grands palans transversaux. En 1900, le concept avait été abandonné de sorte que le Foudre fut repris en mains pour une conversion en mouilleur de mines, puis en 1912, de porte-hydravions après une nouvelle refonte. Il fut basé pendant la guerre à Port saïd et Mudros puis servit en 1917 de navire-dépôt pour sous-marins. Il fut désarmé en 1921.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 13 847 t. PC; 159 x 21,5 x 8,4 m
Propulsion 3 hélices, 3 machines VTE, 40 chaudières Belleville, 36 000 cv. et 23 Noeuds max.
blindage 203 - 152 mm-; Equipage 892
Armement 14 canons de 193mm, 20 canons de 65, 2 TLT flancs SM 457 mm.
Le destroyer Arabe
Destroyers classe Bisson (1912)
6 destroyers mis en chantier suivant le plan de 1910 et celui de 1911. Dérivés des Bouclier, ils en diffféraient par quelques détails, comme les cheminées en deux groupes séparés, la partie arrière surélevée, un mât arrière plus développé pour intégrer les antennes TSF. L'armement restait le même, les dimensions légèrement supérieures, la puissance également, et le rayon d'action largement amélioré. Le tout se payait sur la balance avec près de 70 tonnes de plus. La classe comprenait les Bisson, Renaudin, Cdt. Lucas, Protet, Mangini, et Magon. Le Cdt. Lucas fut opérationnel après le début de la guerre (lancé en juillet 1914). Leur carrière fut très active en méditerranée (sauf le Magon qui servait sur l'Atlantique et fit partie de l'escadre qui était basée à Dunkerque et en venait aux mains quasi quotidiennement avec les Destroyers Allemans basés dans les Flandres. Le Renaudin fut torpillé en mars 1916 par l'U6 (Austro-Hongrois) au large de Durazzo, les autres seront désarmés en 1933-36.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 790 - 855 tonnes PC - 78,1 x 8,6 x 3,1 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Bréguet, 4 chaudières Indret, 15 000 cv, 30 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun - 83
Armement 2 pièces de 100, 4 de 65 mm, 2x2 TLT 450 mm.
Destroyers classe Bouclier (1911)
Ces 12 destroyers furent ordonnés au titre du plan de 1908 et désignés généralement sous le nom de "800 tonnes". Modernes, équipés de turbines et de chaudières à mazout, d'une poupe surélevée, ils avaient bien des atouts, mais différaient par leurs machineries et leurs dimensions, bien que la plupar disposent de turbines Parsons. Ils furent lancés entre 1910 (Casque) et 1912. Le Bouclier et le Casque différaient des autres en ayant trois hélices, et étant les plus rapides du moment, avec près de 36 noeuds aux essais. Construits trop légèrement, ils avaient tendance à êtres instables et à vibrer. On les modifia et leur coque fut renforcée, l'armement modifié pendant la guerre: Ils reçurent une pièce de 75 ou de 45 AA, deux mitrailleuses et de 8 à 10 deep-charges ASM Giraud. Leur carrière fut très active en méditerranée pour l'essentiel, et les pertes furent les Boutefeu (mine), Dague (mine), Fourche (torpillé par l'U15), Faulx (collision). Les autres furent rayés des listes en 1926-33.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 760 - 800tonnes PC - 78,3 x 8 x 3,3 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines Parsons, 4 chaudières Normand, 13 000 cv, 30 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun - 83
Armement 2 pièces de 100, 4 de 65 mm, 2x2 TLT 450 mm.
Chasseur
To Come.
Specifications Techniques
Destroyers classe Voltigeur (1908)
Le Voltigeur et le Tirailleur étaient deux destroyers de 450 tonnes modifiés, aux dimensions dissemblables. Ils avaient une machines à triple expansions sur leur hélice centrale et deux turbines sur chacune des deux autres hélices. Ce système s'avéra en fait certes fiable mais lourd et assez peu souple. Ils furet lancés comme bâtime,ts expérimentaux en 1908 et 1909 dans deux chantiers (Atlantique et Gironde) et rayés des listes en 1920-21.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 450 - 590t. PC; 63-65 x 6,4-6,8 x 2,9- 3,2 m
Propulsion 3 hélices, 1 mach. TE, 2 turbines Rateau, 4 chaudières, 7500 cv., 28 noeuds.
Equipage 77
Armement 6 pièces de 65, 3 TLT 450 mm SM.
Destroyers classe Spahi (1908-12)
Cette nouvelle classe dite "de 450 tonnes" fut lancée pour rattraper les standards internationaux en la matière. La classe comprenait outre le Spahi, les Hussard, Carabinier, Lansquenet, Mameluck, Enseigne Henry et Aspirant Herber. Ils différaient sensiblement en tonnage et dimensions, provenant de chantiers différents à des dates différentes. En dehors du Carabinier qui fut coulé le 15 novembre 1918, tous ces destroyers survécurent à leur service méditerranéen et furent rayés des listes en 1922-30. Le Carabinier fut prit dans des filets à Latakieh (Syrie) et bombardé deux jours durant par l'artillerie turque avant d'être sabordé par son équipage. Officiellement l'empire Ottoman avait signé l'armistice depuis longtemps.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 530-550t. PC; 64 x 6,5 x 2,3 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 4 chaudières, 7500 cv., 28 noeuds.
Equipage 79
Armement 6 pièces de 65, 3 TLT 450 mm SM.
Destroyers classe Aventurier (1911)
Ces quatre destroyers avaient étés commandés par l'Argentine, mais furent réquisitionnés le 9 août 1914 alors terminés et en attente de départ pour leur commanditaire. Renommés et réarmés avec des canons Français Canet de 100 mm. Dotés de tris chemines au départ, ils connurent de tels problèmes de chaudières qu'on dût les remplacer par un système mixte charbon/mazout et qu'ils furent dotés de quatre cheminées. Ils servirent en méditerranée mais étaient décevants pour leur vitesse. Après la guerre, ils servirent en Baltique pour contrer les "rouges". A partir de 1924 ils furent encore rééquipés de nouvelles chaudières et continuèrenet à servir jusqu'en 1933-36.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 930, 1250 tonnes PC - 88,5 x 8,6 x 3,1 m
Propulsion 2 hélices, turbines Rateau, 5 chaudières Forster-Wheeler, 18 000 cv, 32 noeuds.
Equipage 140
Armement 4 pièces de 100, 6 TLT 550 mm (2x2, 2x1).
Destroyers classe Branlebas (1907)
Ces 10 destroyers furent les derniers de la série des "contre-torpilleurs de 300 tonnes" initiée avec le Durandal de 1899. On s'attacha à réduire leur vitesse d'un demi-noeud pour baisser la pression des chaudières. Ces dernières étaient d'ailleurs bien protégé par un léger blindage interne, de même que toute la salle des machines. Ils possédaient également une passerelle plus solide et spacieuse. Ils étaient tous en service durant la grande guerre. L'Etendard fut coulé en avril 1917 (bataille de destroyers en manche), et le Branlebas en septembre 1915 (mine au lage de Nieuport). Toutes ces unités servirent dans l'atlantique et la mer du Nord sauf les Poignard et sabretache envoyés en adriatique en 1916. L'Oriflamme et le Branlebas coulèrent le torpilleur Allemand A15, et capturèrent un hydravion Allemand au large d'Ostende. Les survivants furent retirés du service de 1921 à 1932.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 340 tonnes PC - 58 x 6,6 x 2,4 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières Normand, 6800 cv, 27,5 noeuds.
Equipage 60
Armement 1 pièce de 67, 6 de 47 mm, 2 TLT 450 mm.
Destroyers classe Claymore (1905)
Ces destroyers de la série de 1903, construits majoritairement à Rochefort, ils étaient 50 tonnes plus lourds que les précédents de la série Arquebuse, avec pourtant des dimensions praqtiquement inchangées sinon 8 cm en largeur et 30 en longueur. leurs machines développaient plus de puissance, pour une vitesse inchangée à 28 noeuds. Il y aura 13 unités construites, toutes survécurent à la guerre et seront rayés de listes de 1921 à 1931.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 350t. PC; 58,52 x 6,48 x 3 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières Normand, 6800 cv. et 28 Noeuds.
Equipage 60
Armement 1 canon de 65, 6 de 47mm, 2 TLT axe 457 mm.
Destroyers classe Arquebuse (1902)
Lancés en 1902-04, ces excellents destroyers légers constituaient la classe la plus importante en service avant la guerre, avec 20 unités. Ils étaient plus rapides que les précédents (28 contre 26 noeuds) grâce à leurs chaudières à haute pression. Ils furent engagés durant la grande guerre, en méditerranné, en manche, et rayés des listes en 1919-1921. Le Catapulte fut coulé en 1918 dans la manche par un submersible non identifié, et le Mousquet en 1914 en rade de Penang en revenant de patrouille, essayant d'engager l'Emden à la torpille, sans espoir (voir affaire de l'Emden).
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 298t. PC; 58,2 x 6,40 x 3,17 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières Normand, 6300 cv. et 28 Noeuds max.
Equipage 60
Armement 1 canon de 65, 6 de 47, 2 TLT axe 457 mm (mobiles 1 milieu. et 1 ar.)
Pertuisane
To Come.
Specifications Techniques
Destroyers classe Framée (1905)
Cette classe de destroyers dérivait des Durandal, mais avaient quatre chaudières et par conséquent quatre cheminées. Mis sur cale à St Nazaire et La Seyne à Toulon en 1897, la classe comprenait les Framée, Yatagan, Pique et Epée. Ils avaient un poids mal distribués et par conséquent furent délestés de leur système de direction de tir, projecteur et mâts initiaux. Ils eurent également des difficultés à atteindre aux essais leur vitesse prévue. Le 11 août 1900, le Framée heurta le cuirassé Brennus et sombra. Le Yatagan subit le même sort avec le paquebot SS Teviot en 1916. Le Pique opéra en méditerranée, fut modernisé en 1916 et rayé des listes en 1921. L'Epée eut une carrière en méditerranée également et fut vendu pour démolition en 1920.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 113 - 183 tonnes PC - 45 x 5,15 x 1,60 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 4 chaudières Normand, 4200 cv, 26 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun - 30
Armement 2 pièce de 47 mm, 2 TLT de 457 mm (3e avant origine).
Destroyers classe Durandal (1900)
Ces navires étaient les 4 plus vieux en service en 1914. La classe comprenait aussi les Hallebarde, Espingole et Fauconneau. Ils étaient aussi les premiers "contre-torpilleurs" de la marine Française et cette série servit de prototype. Leurs machines étaient assez longues à chauffer. L'Espingole eut un accident et coula en 1903. Très petits aux standards des destroyers en 1914, ils servirent cependant, à dunkerque pour le Durandal, à Cherbourg pour le Fauconneau, envoyé ensuite en méditerrannée en compagnie du Hallebarde. Ils seront rayés en 1919, 1920 et 1921.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 296t. PC; 57,50 x 6,30 x 3.17 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières Normand, 4800 cv. et 26 Noeuds max.
Equipage 52
Armement 1 canon de 65, 6 de 47mm, 2 TLT axe 381 mm.
Les Français n'ont pas inventé la torpille, qui n'était à toutes fins utiles, qu'une invention britannique. Robert Whitehead a en effet inventé le concept de torpille moderne en 1866, plus tard améliorée par des innovations françaises et allemandes. John Thornycroft y ajouta un navire porteur avec la turbine et son Turbinia en 1894, ce qui a vraiment donné l'impulsion aux torpilleurs modernes. Avant cela, les moteurs à triple expansion faisaient l'affaire, mais les navires ne dépasaient guère les 25 noeuds.
Ce qui a vraiment donné aux Français l'impulsion pour développer des torpilleurs (en 1880, une des plus grande marines du monde et la plus sérieuse rivale de la Royal Navy, qui la dominait encore de loin) était la doctrine de la «jeune école». Afin de compenser l'écart numérique entre les deux marines, une forte force de défense côtière devait rétablir l'équilibre avant que les armes principales ne soient montrées. La France a déjà expérimenté des navires torpilleurs dans les années 1860. En 1875, des essais ont abouti à des propositions d'embarcations rapides, soit des navires de mer pour la mer du Nord, soit des navires plus petits pour la défense portuaire. À cette fin, un TB a été commandé à Yarrow et deux à Thornycroft, selon les spécifications françaises. Les tests et essais ont cependant été conclus de manière non concluante. Thornycroft TBs, après une pause de 10 ans ont finalement été commandés, douze navires, suivie par l'invitation aux chantiers français de soumettre leurs propres dessins. Trois, finalement, étaient ainsi et le design a été appelé 27 mètres (88 pieds).
La production a commencé en 1879, avec un design standard et amélioré de 27 mètres. A côté, il y avait aussi un petit groupe de "torpilleurs-vedettes" spécifiques à l'utilisation du transporteur Foudre TB, une autre création de la fertile jeune école. Les chantiers navals Normand gagnèrent beaucoup de crédit pour leurs conceptions novatrices et exportations, influençant durablement leur design. Cependant, si la tentative de conception des 33 mètres a été un succès, la jeune école a résisté à toute véritable amélioration de taille. Les 35 mètres de 1885-90 qui en résultèrent furent le choix de l'amiral Aube, un autre fervent défenseur des idées de la jeune école, et cette classe prolifique était tout sauf réussie, notamment comparé aux designs étrangers, qui avaient presque le double de tonnage et en armement. Après 1886, ces navires connus sous le nom de «torpilleurs de défense mobile», ou torpilleurs côtiers, étaient totalement impropres aux opérations en haute mer.
Pendant ce temps, Normand préparait la classe 126 qui allait devenir la prochaine norme française. Bien que toujours léger, ce type avait de meilleures capacités et a été produit en masse jusqu'en 1908. Les études de modèles marins ont commencé en 1884, la classe Balny étant la première (encore petite), suivie par la classe Ouragan, également à peine "haute mer". Des prototypes ont ensuite été soumis par Thornycroft, Normand et La Seyne, sur le même modèle agrandi.
Torpilleurs classe Mistral (1901)
Ces torpilleurs de haute mer de la dernière série, étaient sans doute les meilleurs à tous points de vue. En fait, ils auraient dû correspondre au standard des torpilleurs déployés dans l'atlantique. Ils étaient les seuls à disposer d'un blindage de la coque au niveau des machines capable de contrer les obus de 76 mm. Ils étaient cependant plus lourds et par conséquents plus lents que ceux de la série Cyclone (1898). Ils furent très appréciés pour leurs qualités générales et intensivement employés durant la grande guerre, basés au Havre et à Brest, ou encore à Dunkerque. La classe comptait 6 unités, les Mistral, sirocco, Typhon, Trombe, Simoun et Audacieux, retirés du service dans les années 1924-28.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 113-183t. PC; 45 x 5,15 x 1,60 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 2 chaudières Normand, 4200 cv. et 26 Noeuds max.
Equipage 30
Armement 2 canons de 47mm, 3 TLT axe 457 mm (mobiles 1 av. et 2 ar.)
Torpilleurs classe Cyclone (1898)
Ces torpilleurs de haute mer des dernières séries étaient au nombre de 5, le prototype Cyclone étant lancé en 1898 et les Bourrasque, Rafale, Borée, Tramontane en 1901. Ils constituaient une amélioration du Forban (1895), et étaient suffisamment agiles et à grand rayon d'action pour être pleinement efficaces. Ils étaient aussi parmi les plus rapides au monde, arrivant aux essais à 30 et 31,54 noeuds (Bourrasque). Ils servirent en méditerrannée et dans le nord (Dunerque pour le Tramontane et le Rafale.) A cause d'une charge ASM détachée accidentellement, le Rafale coula dans la rade de Boulogne mais fut prestement renfloué, réparé et repirs du service. Tous seront rayés des listes en 1921-23.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 119-165t. PC; 45 x 5 x 1,50 m
Propulsion 2 hélices, 2 chaudières Normand, 3800 cv. et 29 Noeuds max.
Equipage 30
Armement 2 canons de 47mm, 2 TLT axe 457 mm (arrière tête-bèche. mob.), et 2 torpilles en réserve
Torpilleurs classe Forban (1895)
Tête de classe expérimental, le Forban allait être suivi en 1896 par le Mangini, puis par les deux séries Cyclone (Cyclone, Bourrasque, Rafale, Borée, Tramontane) et Mistral (Mistral, Sirocco, Simoun, Typhon, Trombe, Audacieux). Ces deux séries dataient de 1898-1901 et 1900-1901. Classés dans les "torpilleurs de haute mer" ils étaient précurseurs des destroyers ("contre-torpilleurs d'escadre") développés par la suite. Le Forban construit chez Normand au Havre était paré de toutes les vertus. Marin, très rapide (plus de 31 noeuds, record mondial), maniable, il fit des démonstrations admirées y compris par des officiers de la Royal Navy. On troqua ses tubes de 305 par des 457 mm en 1907. Il servit pendant la guerre en méditerranée et fut vendu en 1920. Le Mangini qui suivait était un peu plus lourd et moins rapide, mais ses machines s'avérèrent très fiables et endurantes. Il fut désarmé en 1911. Le groupe des 6 Cyclone différait du Forban par maints aspects mais gardait ses excellentes prestations. Certains furent utilisés en méditérranée, d'autres à Dunkerque, et ils furent désarmés en 1920-23. Le groupe des 6 Mistral (fiche) était une tentative de concevoir des versions blindées des premiers. Une protection intégrale en acier-nickel de 26 mm fut fixée sur les machines, le blockhaus et les flancs, jugée résistante aux impacts de pièces de 76 mm. Toutes ces unités servirent dans l'atlantique et furent désarmées en 1924-28.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 113 - 183tonnes PC - 45 x 5,15 x 1,60 m
Propulsion 2 hélices, 2 turbines, 4 chaudières Normand, 4200 cv, 26 noeuds.
Blindage et Equipage Aucun - 30
Armement 2 pièce de 47 mm, 2 TLT de 457 mm (3e avant origine).
Aquilon, classe Flibustier (1906)
Torpilleur de haute mer, classe Flibustier (3 unités), 1894, 1895, chez Normand. Flibustier, Ariel, Aquilon. Ce groupe est l'une des nombreuses expérimentations lancées aux différents chantiers. Venant de Normand, il s'agissait des meilleures unités, très efficaces par tous les temps, rapides et avec peu de vibrations. Elles étaient en ligne en 1914. L'Ariel fut perdu en 1898 cependant à cause d'une collision avec le croiseur Friant en exercices de nuit et le Flibustier fut rééquipé de chaudières Normand en 1907.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 123t PC; 42 x 4.5 x 1.60 m
Propulsion 4 turbines, 4 chaudières Du temple ou Normand, 2000 cv. et 23.5 n. max.
Equipage 28
Armement 2 canons de 47 mm, 2 TLT 380 mm (axe)
Torpilleurs type '38 mètres' (1905)
Derniers torpileurs côtiers et sans doute les plus célèbres, les '38 mètres' furent lancés entre 1905 et 1908. Avec 75 unités c'était une des séries les plus prolifiques au monde. Ils avaient un tonnage et des dimensions plus importantes, et emportaient un tube lance-torpilles supplémentaire, ces torpilles étant en outre de plus fort calibre (457 mm). Cependant, leur vitesse était en retrait par rapport aux '37 mètres' (23 contre 24-26 noeuds). Ils étaient les derniers de cette grande série de navires de "défense mobile", l'une de ces théories chères au coeur de la "jeune école", mais qui était de peu d'utilité en 1914. cependant, toutes ces unités servirent durant la grande guerre, sur tous les théatres d'opérations de la marine, de la manche aux flandres en passant par la côte Alantique, Tunisienne, Italienne. Une dizaine servit aux Dardanelles, 4 sautèrent sur une mine.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 100t. PC; 38 x 4,40 x 1,88 m
Propulsion 1 hélice, 2 chaudières (divers types), 2000 cv. et 23 Noeuds max.
Equipage 23
Armement 2 canons de 37mm, 3 TLT axe 457 mm (1 proue fixe. et 2 ar. mob.)
Torpilleurs type '37 mètres' (1897)
Les premiers avaient étés mis en chantier en 1895, et les derniers seront terminés en 1905. Cette classe, la plus importante série de torpilleurs dans le monde, comprenait 92 unités, précédées par les prototypes N°201 à 205, construits par Normand. Ils étaient les premiers à disposer systématiquement de deux chaudières, et le N°243 expérimenta les turbines Rateau, et ce furent par conséquent les premiers torpilleurs Français à en disposer. Rapides, économiques, manoeuvrables, Ils avaient étés mis en réserve pour la majorité d'entre eux, mais un certain nombre servirent durant la grande guerre. Ils furent définitivement envoyés à la casse entre 1919 et 1923.
Specifications Techniques
Déplacement & dimensions 83-90t. PC; 37 x 4,20 x 1,22 m
Propulsion 1 hélice, 2 chaudières (divers types), 1500 à 1900 cv. et 24 à 26 Noeuds
Equipage 23
Armement 2 canons de 37mm, 2 TLT axe 457 mm (1 proue fixe. et 1 ar. mob.)
Torpilleurs de réserve type '126' (1891)
Parmi les anciens torpilleurs en réserve avec les "35 mètres" précédents (1890), la classe des '126' avait été construite sur 4 chantiers jusqu'en 1894. Elle comprenait les N°145 à 149 et du N°152 à 171, soit 25 unités de la première série, dont un seul, le N°158, était en service en 1914, les autres ayant tous étés versés à la réserve ou rayés des listes en 1913-14. La seconde série fut construite de 1891à 1896, et comprenait 29 unités (du N°172 à 200) dont une poignée était en réserve en 1914, les autres ayant étés rayés des listes.
Specifications Techniques
Déplacement & Dimensions 78t. PC; 35,94 x 3,90 x 1,15 m
Propulsion 1 hélice, 1 turbine, 1 à 2 chaudières (div. types), 1000 cv. et 21 N. max.
Equipage 23
Armement 2 canons de 37mm, 2 TLT axe 457 mm (1 proue fixe. et 1 ar. mob.)
Submersibles classe Pluviôse (1907)
Classe de 18 unités portant des noms d'ingénieurs Français ou de mois révolutionnaires. Ils furent construits par groupes de 6 à Rochefort, Toulon, Cherbourg au titre du programme de 1905. Dessinés par Laubeuf, dotés d'une double coque ils dérivaient de l'excellent Narval. Il s'agissait de torpilleurs submersibles, dotés d'escellentes capacités nautiques en surface grâce à leur coque étudiée et à leur moteur à vapeur, mais plongeaient très lentement du fait de la complexité à passer en mode tout-électrique. Leurs torpilles étaient montes dans des berceaux extérieurs. 17 unités étaient opérationelles en 1914: Le Pluviôse avait été perdu par collsion avec le paquebot Pas-de-Calais en 1910, mais fut renfloué, réparé et remis en service. Ce n'était pas le cas du Vendémiaire, perdu en 1912 définitivement, également par collision avec le cuirassés Saint Louis. Ils virent grand service, en méditerranée notamment. Le Fresnel et le Monge furent torpillés en décembre 1915, le Floréal perdu à la suite d'une collision en 1918, de même que le Prairial. Les autres furent retirés du service en 1919.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 398/550 tonnes surface/plongée - 51,7 x 5 x 3 m
Propulsion 2 hélices, 2 mot. vap., 2 chaudières Du Temple, 2 mot. elect. 700 /450 cv, 12 /8 noeuds.
Equipage 24
Armement 1 TLT de 450 mm proue, 6 externes Drzewiecki.
Submersibles classe Brumaire (1911)
Seconde grande série de submersibles conçus par Laubeuf, après les Pluviôse, ces 16 unités portaient également des noms de mois révolutionnaires et d'hommes et de femmes de science Français. Ils étaient très similaires en tous points aux Pluviôse, mais faisaient appel à des diesels MAN adaptés par chacun des chantiers qui eurent ces navires en commandes. Grâce à cette formule, ils plongeaient bien plus rapidement. Certains reçurent oendant la guerre un 75 ou un 47 mm, et presque tous après. Leur carrière fut très active, le Bernouilli, le Foucault et le Joule étant coulés (mines, collision, coup au but d'un destroyer). Le Curie fut capturé alors qu'il tentait de forcer la rade de Pola et s'être fourvoyé dans des filets de protection. Il fut capturé, rearmé avec un 88 mm et réaffecté à la marine Autrichienne comme U14. Les autres furent rayés des listes entre 1919 et 1930.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 397/551 tonnes surface/plongée - 52,1 x 5,14 x 3,1 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels-electrriques 6 c MAN, 840 /600 cv, 13 /8,8 noeuds.
Equipage 29
Armement 1 TLT de proue, 8 de surface fixes de 450 mm.
Submersibles classe Clorinde (1913)
Ces deux unités (Clorinde et Cornélie) furent ordonnées en 1912 (programme de 1909) et lancées en 1913. Du type Laubeuf, à double coque, ils dérivaient des "Brumaire" de 1912 et inspirèrent les "Amphitrite" de 1915, bien que souffrant de pauvres performances. A cette époque, la France était réfractaire aux tubes-lance-torpilles en usage dans les autres flottes sauf en Russie, adoptant les torpilles montées sur berceaux latéraux du système développée par l'ingénieur Russo-Polonais Stefan Drzewiecki. Ces deux unités servient dans l'Atlantique et furent réformées en 1926.
Specifications Techniques
Déplacement et dimensions 413/567 tonnes surface/plongée - 54 x 5,1 x 3,4 m
Propulsion 2 hélices, 2 diesels-electrriques MAN-Loire, 800 /700 cv, 13/9 noeuds.
Equipage 29
Armement 1 pièce de 75 mm, 8 torpilles de 450 mm.
Sirène
To Come
Specifications Techniques
Farfadet
To Come
Specifications Techniques
Morse
To Come
Specifications Techniques
Naïade
To Come
Specifications Techniques
Aigrette (1904)
To Come
Specifications Techniques
Circé (1907)
To Come
Specifications Techniques
Emeraude (1907-08)
To Come
Specifications Techniques
Zédé II (1914)
To Come
Specifications Techniques
Archimède (1909)
To Come
Specifications Techniques
Mariotte (1909)
To Come
Specifications Techniques
Amiral Bourgeois (1910)
To Come
Specifications Techniques
Charles brun (1910)
To Come
Specifications Techniques
Appelée "poussière navale" cette galaxie de bâtiments comprenait des navires aussi divers que des canonnières mixtes (voir et vapeur) comme la Surprise et ses sister-ships, la corvette Kersaint (1897), et des canonnières fluviales comme celles de la classe Vigilante (1900), Doudart de la Grée (1909) et d'autres bâtiments coloniaux Indochinois comme le Peï Ho (1901), le Doucet (1886) ou le Jasquin (1884) qui seront détaillés par groupe. Ce qui frappe c'est en revanche la foule de bâtiments construits ou acquis durant la grande guerre. Alors que la construction de grands navires s'arrête, par faute de main-d'oeuvre spécialisée partie au front, et de matériaux, celle de bâtiments civils armés pour servir de patrouilleurs explose. Ce sont les corvettes des classes Marne, Amiens, Ailette, Scarpe, Dubourdieu, les canonnières 23 Ardent, Luronne et Friponne, et Vaillante. Des dragueurs de mines furent aussi lancés, des classes Herse, Granit et Albâtre. Des chasseurs de sous-marins C101 complémentant les 73 Eagle Boat Américains délivrés en 1916-18. Chalutiers reconvertis, de même que de petits caboteurs et remorqueurs armés sont également de la partie: Ce sont les classes Navarin, Bouvines, Jacques Coeur, Gardon, Barbea, Mauviette, Hippopotame, Pluvier, Aurochs, Clameur, Athlete, et Crabe. Sur les fleuves en remplacement d'anciennes cannonières coloniales sont lancés le Balny (sister-ship du Doudart de la Grée). Ces sujets seront vus indidivuellement ou par types.