Navires Bulgares de la première Guerre Mondiale




Cruiser Nadejda

La Bulgarie en 1914 avait une marine suite à un acroissement de son territoire à l'est et à une débouché sur la mer mer noire, acquis de la guerre de 1878 contre l'empire Ottoman. Par la suite en 1885 la Rumélie orientale fut également obtenue, garantissant un accés à la mer égée. En 1896, le noyau de la flotte Bulgare fut constitué de trois vapeurs armés assistés d'un petit voilier-école, l'Asen. Sept autres petits vapeurs servaient sur le Danube, tous obtenus de la Russie qui y voyait l'opportunité d'un allié, voire d'un protectorat dans les Balkans. A cette époque, la France était également très en vue pour mettre en place la flotte Bulgare. La canonnière Nadezhda fut commandée en France, et plus tard la canonnière Kaliarka, et c'est un officier Français, Paul Pichon, qui la commandait jusqu'en 1908. L'aide française était importante, complété par des fonds représentant 20% du budget de l'armée Bulgare.

Le premier programme naval Bulgare fut établi en 1903 et tablait sur la mise en service pour 1908 de 16 torpilleurs et des installations de défense portuaires, mais finalement il se concrétisa en 6 torpilleurs, 3 batteries flottantes lance-torpilles et 4 batteries côtières lourdes. Mais d'autres plans plus ambitieux, comprenant des destroyers, mouilleurs de mines et submersibles furent rejetés en 1910 pour manque de fonds et d'intêrét de la population Bulgare. Par ailleurs les bonnes relations avec la Russie rendaient la création d'une flotte puissante inutile, d'autant que la flotte de la mer noire l'aurait totalement surclassée.

La grande affaire pour la Bulgarie en 1912 fut la première guerre des Balkans: Le pays n'en profita pas pour augmenter sa flotte, et ce malgré de nombreuses propositions de chantiers Européens. Toutes ces offres furent déclinées. Lors de cette guerre, la Bulgarie déploya le Nadezhda, 6 torpilleurs, le mouilleur de mines Kamchija, assistés de 5 cargos. Quelques yachts armés gardaient le Danube. Cette "flotte" garda les côtes, protégea le maigre trafic marchand Bulgare et ses voies d'approvionnement, et offrit un soutien logistique aux troupes. Un fait d'armes est à signaler, le torpillage du croiseur Turc Hamidieh par le torpilleur Draski le 21 novembre 1912. Durant la seconde guerre des Balkans, la flotte Bulgare fut internée à sébastopol et ne prit pas part aux opérations. A l'issue du conflit, la Bulgarie perdit entre autre ses quelques ports en mer égée.


Torpilleur Draski

En 1915, la Bulgarie était engoncée entre des pays neutres, des sympathisants de la Russie, mais aussi et surtout par l'Autriche-Hongrie et la Turquie bien plus menaçantes. De fait, en octobre, la bulgarie rejoignait les empires centraux. Sa faible flotte n'était pas une menace sur le trafic Russe mais en revanche en ouvrant ses trois ports de la mer noire aux navires Autrichiens, Allemands et Turcs, elle leur donnait un accés inespéré dans ce secteur stratégique. Les Bulgares reçurent de l'Allemagne le submersible N°18, du type UB1, qui fit quelques sorties depuis Varna en 1918. Par ailleurs, en 1917, 6 dragueurs de mines légers furent obtenus des Allemands.

En 1919, le sort de la Bulgarie fut réglé au traité de Neuilly sur seine. Son territoire était amputé au sud au profit de la Grèce, et elle perdait ce qu'il lui restait d'accés à la mer Egée. De plus, sa marine était dissoute officiellement et réduite à une force de police maritime. 6 patrouilleurs étaient autorisés ( dont 4 torpilleurs reconvertis ). La canonnière Nadezhda fut démantelée en 1918.

8 torpilleurs: 2 classe Vasil Levk (1871), lents et équipés d'une torpille sur espar; Plus récents: 6 torpilleurs (const. française) de la classe Draski.
1 canonnière : Nadezhda (1898)
1 mouilleur de mines: Kamchija (1906)
13 Divers: 3 batteries de torpilles flottantes, et le navire-école Strela.

Tonnage 1914: Torpilleurs 8 - Canonnières 1 - Divers 5