Le Sao Paulo avec sa livrée de 1917
Flotte importante en 1914, elle était la première en tonnage d'Amérique du Sud, devant l'Argentine et le Chili. Elle devait cette suprématie au choix ambitieux de faire mettre sur cale en Angleterre deux Dreadnoughts alors même que ce type de bâtiment venait de faire son appartition au sein de la flotte Anglaise. Au début du siècle en effet, le Brésil entrait dans un âge d'or, une nouvelle ère de prospérité unique en Amérique du sud. Contrôlant le marché mondial du café et du caoutchouc, elle bénéficiait de grands investissements de compagnies Européennes et Américaines et de véritables empires financiers se créèrent, de même que des villes nouvelles, parfois en plein coeur de la jungle. L'agitation politique qui avait vu la république succéder à l'empire avait pris fin et le peuple fondait de grands espoirs dans le siècle qui s'annonçait.
En 1904, le gouvernement mit sur pied un vaste programme destiné à donner au pays la flotte majeure de ce secteur du globe. En très peu de temps, deux cuirassés Dreadnoughts, deux croiseurs, 10 destroyers et 3 sous-marins furent ordonnés. La commande des deux dreadnougts Sao Paulo et Minas Gerais fit couler beaucoup d'encre en 1906: Ces bâtiments étaient sur le papier nettement plus puisants que le HMS Dreadnoughts et ses successeurs en chantier, mais qui plus est avec ces bâtiments, le Brésil s'équipait avant de grandes puissances maritimes traditionnelles telles la France et la Russie. Des bruits coururent, notamment sur la possibilité que ces bâtiments fussent commandés par l'Allemagne par l'intermédiaire du Brésil, ces dernbiers les revendant au Reich avant même leur mise en service. Ces spéculations avaient pour base le fait que les investisseurs Allemands étaient très présents au Brésil comme dans d'autres pays d'amérique du sud, et qu'à ce moment une véritable paranoïa règnait au sein de la presse et de la population, relayée par les Lords et une grande partie de la classe politique au sujet d'une course aux cuirassés avec Guillaume II.
En 1910, alors que le Brésil recevait ses cuirassés et que rien d'autre ne se produisait, le gouvernement annonça la commande du Rio de Janeiro ( futur HMS Agincourt ). Avec ces trois unités majeures, la Brésil aurait pu passer pour la plus grande puissance maritime commandant l'atlantique sud. Mais ordonné trop tard, et subissant le contrecoup d'une crise économique, le Rio fut en fait revendu à la Turquie, puis réquisitionné par la RN au moment du déclenchement de la grande guerre. De plus, le 22 novembre 1910, une mutinerie éclata sur le Minas Gerais et des troubles politiques accompagnèrent une récéssion économique soudaine. Les plans futurs de renforcement de la flotte furent annulés en conséquence. Néammoins, en 1914, le brésil alignait une flotte puissante, téhoriquement capable d'interdire l'accés à l'atlantique sud à une escadre Allemande ( si le pays était entré en guerre avec la triple entente ). Mais il n'en fut rien. Du fait à la fois d'une crise économique mal digérée, d'un isolationnisme doctrinaire des USA étendu à tout le continent, le Brésil prit une position de neutralité prudente, d'autant plus que ses exportations étaient encore vitales et importantes autant vers les pays de la triple alliance que de la triple entente.
A partir de 1916 toutefois, les U-Bootes s'en prirent de plus en plus fréquemment aux navires marchands Brésiliens, qui subit le contrecoup d'un blocus total de ses exportations de café. En 1917, avec la "guerre sous-marine totale", les pertes du trafic s'intensifièrent, et le Brésil entra finalement en guerre le 24 octobre 1917. Une escadre fut montée pour opérer au nord-ouest de l'Afrique, composée de 2 croiseurs, 4 destroyers et des bâtiments de soutien. Mais elle ne fut en opération sur zone que trois mois avant la capitulation. Dans l'atlantique sud en revanche, tout le reste de la flotte participait à la défense des convois. On envoya les deux cuirassés ppour modernisation aux chantiers américains en vue de les intégrer à la Grand Fleet, mais la guerre se termina avant que ceux-ci soient sortis des chantiers. Le traité de Versailles lui reconnut des réparations de guerre qui consistèrent en deux vieux destroyers mais surtout le droit de conserver 43 navires marchands battant pavillon Allemand et internés ou capturés au début et pendant la guerre.
4 Cuirassés: Dreadnoughts: 2 classe Minas Gerais. (un de plus prévu pour 1914: Rio de Janeiro). Plus anciens: Deux bâtiments classe Marshal Deodoro (1898).
6 Croiseurs: Récents: 2 classe Bahia (1909). Plus anciens: Almirante Tamandare (1890), Republica (1892), Almirante Barrozo (1896). Croiseur-école Benjamin Constant (1892).
15 Destroyers: Récents: 10 classe Para (1909); Anciens: Tiradentes, Sampaio, Tamoio, 2 classe Tupi.
12 Divers: Torpilleur Gioas (1907), 2 classe Panne (1892, ex-Allemands), Marcilio Diaz (1893), 3 submersibles classe F1 construits en Italie en 1913, monitor fluvial Pernambuco, 2 canonnières classe Acre, 2 classe Teffe.
Prévus: ravitailleur Ceara, Monitors fluviaux classe Javari.
Tonnage 1914: Navires de ligne 2 - Croiseurs 6 - Destroyers 15 - Divers 12
En 1916, les italiens délivrèrent au Brésil le ravitailleur Ceara. Le cuirassé Rio fut revendu alors en construction aux Turcs puis réquisitionné. Les trois Javary furent réquisitionnés par la RN et remis en service sous couleurs Britanniques comme le Mersey, le Severn et le Clyde. Le Severn servit en Afrique et combattit le Königsberg.